Prose:Dépression

Sur le pageot,
Fagotée comme nourrisson,
Sombre la chambre maso,
Noires mes idées dan-ce violon.

Violons son intimité,
Nous les démons,
Qui l’empêchons de se relever,
Les soirs d’affront.
Je ne suis rien que l’on puisse aimer,
Un médiocre serpentin,
Qu’on balance et balais en fin de soirée.
Un blèche ver pantin,
Que l’on écrase et dissèque pour s’amuser.

Je ne suis rien que l’on puisse vouloir,
Macabre désespoir et déversoir,
De millions de douleurs,
Irréparable mon cœur mouchoir.

Le monstre dévore mon foie,
Boit le sang de mes veines,
Par tous les cachets ;
Mais il ne les bouffent pas,
Mes tristesses et mes peines,
Pour ça, il reste caché.

Babiller en saignant,
Sous la pluie,
Verre à la main pensant,
Avoir l’écoute d’amis.

Se rendre compte, De la solitude,
Rendre compte, De ses habitudes,
Et tout laisser tomber, Jusqu’à santé, au dernier cheveux.
Assez trébuché,
Terminé les faux rires au coin du feu…

Terminé les faux semblants,
Les jeux d’enfants et les messes basses à l’oreille,
Car à vingt ans,
Moi j’suis déjà vieille.

J’ai peur de tous, peur de tout,
Je vis recluse,
Comme une plume qu’on pousse à bout,
Dans le fond abstruse.

Parce que personne comprend,
Parce que c’est mon histoire,
Et que j’ai les bras bâlants,
Quand la sueur des larmes coule jusqu’au soir.

On me dit que j’abuse,
Que je dénonce une maladie absurde,
Alors j’accuse,
Ceux qui ne croient pas en l’obscur.

Quel talent de rester digne, Cet entrain passionné,
Quand le monde ne fait jamais signe, A tous les persécutés.

S’il en est ainsi,
J’écris sur du papier,
Mes derniers ressentis,
Et déploie mes ailes aigries pour m’envoler.