Prose:Sombre Vie

C’est une échelle qui bascule,
C’est un vide sans fond,
C’est le froid qui hurle son ascension.

C’est une erreur de plus à compter sur le baromètre des sentiments reclus, d’une douleur maître.

C’est un chemin étroit, désespoir sans fin,
Une colombe qui vole trop bas, un paria qu’a faim.

C’est une mère suicidaire avec ses petits déjà grands qui s’occupent d’ordinaire, de la brute qui boit leur mer.

C’est une histoire terminée et des amants en pleurs quand la famille est brisée, quand les démons sont de bonne humeur.

C’est un enfant violé par un autre enfant, comme si c’était inné et qu’il n’existait pas de parents.

C’est un gosse battu qui ment pour survivre, mais qu’on signale disparu parce que personne n’a voulu le suivre.

C’est un soleil noir qui brûle les vampires, sauf quand la lune, le soir, met en lumière les pires.

C’est le vacarme d’un silence de l’esprit libre effiloché, c’est une sombre insomnie, une tristesse calculée, pour découvrir la poésie et se soigner.

C’est un cauchemar qui me réveille et me crie dans l’oreille. C’est un cauchemar si violent que je m’enferme seule et veille condamnée au purgatoire.

C’est un génocide de larmes, un désert de corps. Apocalypse mentale quand on compte les morts.

C’est un ami qui s’en va, qu’on ne reverra plus, parce qu’il est lâche comme moi et sait qu’entre nous rien n’est plus.

C’est une lys qui fane sur ma table de chevet, parce que je l’ai coupée.
Parce que j’ai été infâme et que j’aime briser.

C’est un trouble dans la mémoire, un mentor qui tombe, un ange qui répare, en vain, les fleurs sur les tombes des anciens.

Eux qui respectaient la vie comme on respecte un bout de pain.
Eux qui connaissaient sa valeur et qui en prenait soin.
Eux qui sont partis et sont bien trop loin, pour nous apprendre les leçons majeures pour un avenir meilleur.