Poeme : Complainte De La Nature

Chantes, chantes, oiseau !
Moi, je n’entend que des soupirs.
Poussez, poussez, les fleurs !
Moi, je ne vois que des fanées.
Dis ! toi l’oiseau ; dites ! vous fleurs :
Êtes-vous devenus martyrs ?

À l’aube, seuls les klaxons me réveillent,
Sur mon chemin, seuls les trottoirs me fixent.

Tombes, tombes, la pluie !
Moi, je ne connaît que tempêtes.
Brilles, brilles, soleil !
Moi, je ne sens que sécheresse.
Dis ! toi la pluie ; dis ! Toi soleil :
Êtes-vous rendus marionnettes ?

Sur mon retour, seuls les torrents m’entraînent,
Au soir tombé, seuls le tonnerre m’éclairent.

Tout en « M », martyrs ou marionnettes,
Tout en « N », te voilà remerciée nature !

ʃɑ̃tə, ʃɑ̃tə, wazo !
mwa, ʒə nɑ̃tɑ̃ kə dε supiʁ.
puse, puse, lε flœʁ !
mwa, ʒə nə vwa kə dε fane.
di ! twa lwazo, ditə ! vu flœʁ :
εtə vu dəvənys maʁtiʁ ?

a lobə, səl lε klaksɔ̃ mə ʁevεje,
syʁ mɔ̃ ʃəmɛ̃, səl lε tʁɔtwaʁ mə fikse.

tɔ̃bə, tɔ̃bə, la plɥi !
mwa, ʒə nə kɔnε kə tɑ̃pεtə.
bʁijə, bʁijə, sɔlεj !
mwa, ʒə nə sɑ̃s kə seʃəʁεsə.
di ! twa la plɥi, di ! twa sɔlεj :
εtə vu ʁɑ̃dys maʁjɔnεtə ?

syʁ mɔ̃ ʁətuʁ, səl lε tɔʁɑ̃ mɑ̃tʁεne,
o swaʁ tɔ̃be, səl lə tɔneʁə meklεʁe.

tut- ən « m », maʁtiʁz- u maʁjɔnεtə,
tut- ən « n », tə vwala ʁəmεʁsje natyʁə !