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Poeme : Le Porion Et Son Rêve



A Propos

Ce poème rend hommage aux mineurs de fond, ces hommes courageux qui, chaque jour, descendaient dans les entrailles de la terre pour subvenir aux besoins de leur famille, au prix de leur santé, parfois de leur vie.
À travers Lucien, devenu porion après des années de labeur, c’est tout un monde ouvrier qui renaît, celui des corons, des terrils noirs, des prières silencieuses et des rêves simples, mais immenses : offrir à ses enfants un avenir meilleur.
Ce texte est un témoignage de respect et de mémoire pour ceux dont le cœur battait sous le charbon, avec amour et espoir.

Le Porion Et Son Rêve

Lucien était mineur de fond,
Il habitait dans un coron.
De sa fenêtre, il pouvait voir
S’étaler les hauts terrils noirs.

Chaque matin à la même heure,
Il serrait sa femme sur son cœur,
Et l’embrassait tendrement.
C’était un moment charmant.

Puis la musette sur le dos,
Il partait sifflant au boulot.
Une longue journée de labeur,
Le travail était dur pour les mineurs.

Au fond du puits à extraire le charbon,
Sa femme, elle, se faisait du mouron,
Elle craignait les coups de grisou
Qui surviennent d’un seul coup.

Effondrant galeries et les veines,
Enterrant les mineurs vivants.
Elle redoutait d’entendre les sirènes
Annonçant ce terrible événement.

Elle priait sainte Barbe, la patronne des mineurs,
Pour qu’il n’arrive jamais pareil malheur.
Lui, il redoutait la terrible silicose,
Qui réduit les poumons à peu de chose.

Son père en était mort,
Échapperait-il à ce triste sort ?
Il préférait ne pas trop y penser,
Comme galibot il avait commencé.

Aujourd’hui il était porion,
Un chef des mineurs de fond.
Mais pour son fils il travaillait,
Pour qu’il ait un beau métier :

Avocat, dentiste ou médecin,
Et pourquoi pas chirurgien.
Le soir, il remontait du puits épuisé,
Il allait se laver et se changer.

Et vite, à la maison il rentrait,
Serrant son fils contre son cœur,
À cet instant il n’était plus un mineur,
Mais tout simplement un papa bonheur.
Albertb

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Poème en Phonétique

lysjɛ̃ etε minœʁ də fɔ̃,
il-abitε dɑ̃z- œ̃ kɔʁɔ̃.
də sa fənεtʁə, il puvε vwaʁ
setale lεz- o teʁil nwaʁ.

ʃakə matɛ̃ a la mεmə œʁ,
il seʁε sa famə syʁ sɔ̃ kœʁ,
e lɑ̃bʁasε tɑ̃dʁəmɑ̃.
setε œ̃ mɔmɑ̃ ʃaʁmɑ̃.

pɥi la myzεtə syʁ lə do,
il paʁtε siflɑ̃ o bulo.
ynə lɔ̃ɡ ʒuʁne də labœʁ,
lə tʁavaj etε dyʁ puʁ lε minœʁ.

o fɔ̃ dy pɥiz- a εkstʁεʁə lə ʃaʁbɔ̃,
sa famə, εllə, sə fəzε dy muʁɔ̃,
εllə kʁεɲε lε ku də ɡʁizu
ki syʁvjεne dœ̃ səl ku.

efɔ̃dʁɑ̃ ɡaləʁiz- e lε vεnə,
ɑ̃teʁɑ̃ lε minœʁ vivɑ̃.
εllə ʁədutε dɑ̃tɑ̃dʁə lε siʁεnə
anɔ̃sɑ̃ sə teʁiblə evenəmɑ̃.

εllə pʁjε sɛ̃tə baʁbə, la patʁɔnə dε minœʁ,
puʁ kil naʁivə ʒamε paʁεj malœʁ.
lɥi, il ʁədutε la teʁiblə silikozə,
ki ʁedɥi lε pumɔ̃z- a pø də ʃozə.

sɔ̃ pεʁə ɑ̃n- etε mɔʁ,
eʃapəʁε til a sə tʁistə sɔʁ ?
il pʁefeʁε nə pa tʁo i pɑ̃se,
kɔmə ɡalibo il avε kɔmɑ̃se.

oʒuʁdɥi il etε pɔʁjɔ̃,
œ̃ ʃεf dε minœʁ də fɔ̃.
mε puʁ sɔ̃ fisz- il tʁavajε,
puʁ kil ε œ̃ bo metje :

avɔka, dɑ̃tistə u medəsɛ̃,
e puʁkwa pa ʃiʁyʁʒjɛ̃.
lə swaʁ, il ʁəmɔ̃tε dy pɥiz- epɥize,
il alε sə lave e sə ʃɑ̃ʒe.

e vitə, a la mεzɔ̃ il ʁɑ̃tʁε,
seʁɑ̃ sɔ̃ fis kɔ̃tʁə sɔ̃ kœʁ,
a sεt ɛ̃stɑ̃ il netε plysz- œ̃ minœʁ,
mε tu sɛ̃pləmɑ̃ œ̃ papa bɔnœʁ.