Poeme : L’ancêtre !

Si seul, giflé par vents et pluies
Écrasé de chaleur, d’ennui,
Il se tient sur la fine arête,
Ce pauvre guetteur obsolète !

Le temps a patiné ses pierres,
Tachées de lichens volontaires.
Des herbes ont envahi la cour ;
Subsistent murailles et tour.

Il domine les deux contrées,
Les parterres de vignes rangées,
La route droite qui reluit,
Tout au fond, la mer endormie !

Quelle étrange fascination,
Il exerce de son piton,
Ce vieux sage qui a tant vu,
Au cours des siècles survenus.

Des passionnés de vieux châteaux
Ont entrepris quelques travaux,
Pour restaurer ce bel ensemble,
Renforcer les pierres qui tremblent.

Prenant un chemin périlleux,
Enfin débarquent les curieux.
Ils s’émerveillent de la vue,
À deux doigts de toucher les nues !

Le guide relate l’histoire ;
Il fait frémir tout l’auditoire.
Combien de vies furent brisées,
Pour construire ce nid perché ?

Le vieux château prête l’oreille,
Aux discussions qui le réveillent.
II voudrait se manifester ;
Ses bruissements sont étouffés !

A cheval sur son promontoire,
Quéribus, refuge cathare,
Connaît l’exacte vérité
De tout ce passé tourmenté !

si səl, ʒifle paʁ vɑ̃z- e plɥi
ekʁaze də ʃalœʁ, dɑ̃nɥi,
il sə tjɛ̃ syʁ la finə aʁεtə,
sə povʁə ɡεtœʁ ɔpsɔlεtə !

lə tɑ̃z- a patine sε pjeʁə,
taʃe də liʃɛ̃ vɔlɔ̃tεʁə.
dεz- εʁbəz- ɔ̃ ɑ̃vai la kuʁ,
sybziste myʁajəz- e tuʁ.

il dɔminə lε dø kɔ̃tʁe,
lε paʁteʁə- də viɲə ʁɑ̃ʒe,
la ʁutə dʁwatə ki ʁəlɥi,
tut- o fɔ̃, la mεʁ ɑ̃dɔʁmi !

kεllə etʁɑ̃ʒə fasinasjɔ̃,
il εɡzεʁsə də sɔ̃ pitɔ̃,
sə vjø saʒə ki a tɑ̃ vy,
o kuʁ dε sjεklə syʁvənys.

dε pasjɔne də vjø ʃato
ɔ̃ ɑ̃tʁəpʁi kεlk tʁavo,
puʁ ʁεstoʁe sə bεl ɑ̃sɑ̃blə,
ʁɑ̃fɔʁse lε pjeʁə- ki tʁɑ̃ble.

pʁənɑ̃ œ̃ ʃəmɛ̃ peʁijø,
ɑ̃fɛ̃ debaʁke lε kyʁjø.
il semεʁvεje də la vɥ,
a dø dwa də tuʃe lε nɥ !

lə ɡidə ʁəlatə listwaʁə,
il fε fʁemiʁ tu loditwaʁə.
kɔ̃bjɛ̃ də vi fyʁe bʁize,
puʁ kɔ̃stʁɥiʁə sə nid pεʁʃe ?

lə vjø ʃato pʁεtə lɔʁεjə,
o diskysjɔ̃ ki lə ʁevεje.
ji vudʁε sə manifεste,
sε bʁɥisəmɑ̃ sɔ̃t- etufe !

a ʃəval syʁ sɔ̃ pʁomɔ̃twaʁə,
keʁibys, ʁəfyʒə kataʁə,
kɔnε lεɡzaktə veʁite
də tu sə pase tuʁmɑ̃te !