Poeme : Les Thés Dansants

Ces thés dansants où ils boivent du blanc,
Valses tangos, et robes virevoltent !
Les petits vieux jamais ne font semblant,
Leurs chaussures cirées claquent, s’emportent !

Fardées poudrées, cheveux permanentés
Se parfument, Numéro cinq diffuse,
Perles au cou et leurs visons mités
Font les belles, un baiser ne refusent !

Les moustaches sont taillées avec soin,
Brillantinés sentant l’eau de Cologne,
Ces fiers messieurs ne vous y trompez point,
Portefeuilles, vieilles futées les lorgnent !

Se font offrir violettes en bouquet…
Chère Dame m’offrez-vous cette danse ?
Ils s’envolent, Monsieur fait son coquet !
Jolie blonde délicate, prudence…

Paso doble endiablé et la java !
Ils retrouvent tous leur fougue oubliée
Qu’ils ravivent, adieu ce temps ingrat !
Le champagne aidant, douleur est reniée !

Plus de mamies, ici c’est interdit
Ils ont vingt ans ces papys qui déconnent !
La musique est magique, on vous le dit…
Vos médecins leurs feux verts vous les donnent !

sε te dɑ̃sɑ̃z- u il bwave dy blɑ̃,
valsə tɑ̃ɡo, e ʁɔbə viʁəvɔlte !
lε pəti vjø ʒamε nə fɔ̃ sɑ̃blɑ̃,
lœʁ ʃosyʁə siʁe klake, sɑ̃pɔʁte !

faʁde pudʁe, ʃəvø pεʁmanɑ̃te
sə paʁfyme, nymeʁo sɛ̃k difyzə,
pεʁləz- o ku e lœʁ vizɔ̃ mite
fɔ̃ lε bεllə, œ̃ bεze nə ʁəfyze !

lε mustaʃə sɔ̃ tajez- avεk swɛ̃,
bʁijɑ̃tine sɑ̃tɑ̃ lo də kɔlɔɲə,
sε fje mesjœʁ nə vuz- i tʁɔ̃pe pwɛ̃,
pɔʁtəfœjə, vjεjə fyte lε lɔʁɲe !

sə fɔ̃ ɔfʁiʁ vjɔlεtəz- ɑ̃ bukε…
ʃεʁə damə mɔfʁe vu sεtə dɑ̃sə ?
il sɑ̃vɔle, məsjø fε sɔ̃ kɔkε !
ʒɔli blɔ̃də delikatə, pʁydɑ̃sə…

pazo dɔblə ɑ̃djable e la ʒava !
il ʁətʁuve tus lœʁ fuɡ ublje
kil ʁavive, adjø sə tɑ̃z- ɛ̃ɡʁa !
lə ʃɑ̃paɲə εdɑ̃, dulœʁ ε ʁənje !

plys də mami, isi sεt- ɛ̃tεʁdi
ilz- ɔ̃ vɛ̃t- ɑ̃ sε papi ki dekɔne !
la myzikə ε maʒikə, ɔ̃ vu lə di…
vo medəsɛ̃ lœʁ fø vεʁ vu lε dɔne !