Poeme : Immondes Ignares

Triste jour, tous à l’enterrement !
Bernard l’pochtron a cassé sa pipe,
Entrailles pourries, d’venu dément.
Biberonneur de piquette c’type.

Sa tronche ridée jaune citron,
Chicos marrons haleine de phoque,
Crachotait partout puis toujours rond !
Trainant sa grosse tout l’temps en cloque.

C’con il va bouffer les pissenlits
Par la racine et v’la qu’ils rigolent !
Ho c’soir ils ne seront pas jolis,
Et déjà leurs bergères s’affolent.

Ça flotte ! Là haut pisse l’bon Dieu
Sur ces pochards, ces sales vipères
Assoiffées s’enfuyant vers leur lieu
L’troquet ! Leurs rombières vocifèrent !

Les mioches crient sous les dérouillées,
Coups de pieds au cul volent, pauvs cabots !
Pluie, vent, les gerbes sont dépouillées,
Les fleurs tombent dans les caniveaux.

A quoi ça sert putains d’fleurs, s’pognon ?
Tout ça pour qu’ça pourrisse, et puis merde !
A vec s’prix j’préfère mon ballon
Not’ Bernard est déjà en enfer !

Un troupeau d’bêtes sur le chemin,
Immondes ignares déambulent
Pires que des porcs, c’est inhumain !
Bafouent les morts, leurs péchés pullulent !

tʁistə ʒuʁ, tusz- a lɑ̃tεʁəmɑ̃ !
bεʁnaʁ lpoktʁɔ̃ a kase sa pipə,
ɑ̃tʁajə puʁʁi, dvəny demɑ̃.
bibəʁɔnœʁ də pikεtə stipə.

sa tʁɔ̃ʃə ʁide ʒonə sitʁɔ̃,
ʃiko maʁɔ̃-alεnə də fɔkə,
kʁaʃɔtε paʁtu pɥi tuʒuʁ ʁɔ̃ !
tʁεnɑ̃ sa ɡʁɔsə tu ltɑ̃z- ɑ̃ klɔkə.

skɔ̃ il va bufe lε pisɑ̃li
paʁ la ʁasinə e vla kil ʁiɡɔle !
o sswaʁ il nə səʁɔ̃ pa ʒɔli,
e deʒa lœʁ bεʁʒεʁə safɔle.

sa flɔtə ! la-o pisə lbɔ̃ djø
syʁ sε poʃaʁd, sε salə vipεʁə
aswafe sɑ̃fyiɑ̃ vεʁ lœʁ ljø
ltʁɔkε ! lœʁ ʁɔ̃bjεʁə vɔsifεʁe !

lε mjoʃə kʁje su lε deʁuje,
ku də pjez- o kyl vɔle, pov kabo !
plɥi, vɑ̃, lε ʒεʁbə- sɔ̃ depuje,
lε flœʁ tɔ̃be dɑ̃ lε kanivo.

a kwa sa sεʁ pytɛ̃ dflœʁ, spɔɲɔ̃ ?
tu sa puʁ ksa puʁʁisə, e pɥi mεʁdə !
a vεk spʁi ʒpʁefεʁə mɔ̃ balɔ̃
nɔtbεʁnaʁ ε deʒa ɑ̃n- ɑ̃fe !

œ̃ tʁupo dbεtə syʁ lə ʃəmɛ̃,
imɔ̃dəz- iɲaʁə deɑ̃byle
piʁə kə dε pɔʁk, sεt- inymɛ̃ !
bafue lε mɔʁ, lœʁ peʃe pylyle !