Poeme : Amour De Gros Nounours. Echo À Christophe69

Flânant au long des rues, ils ne voient plus personne.
L’autre est tout l’Univers, le reste, abîme noir.
Ils écoutent distraits les cloches qui résonnent,
S’embrassant tendrement dans la douceur du soir.

Les gens les voient passer et jaugent leurs rondeurs.
Seraient-ils père et fils ? Non, ils sont amoureux.
Ils se tiennent la main, irradient la douceur,
Choquant les Biens Pensants qui ne sont pas heureux.

Au milieu des regards des bilieux offensés,
Souffrant de ne pouvoir être des tops-models,
Leur ventre débordant bouscule les idées.
Leur sourire fait choir les veaux d’or des autels.

Sont-ils gros ? Sont-ils laids ? Qu’importe, ils sont deux
A la face d’un monde artificiel et vain.
Si grand est le bonheur qui fait briller leurs yeux,
Que les Beaux les envient et en ont du chagrin.

En cette fin de siècle où règne le paraître,
Où plus rien n’a de sens, hormis tromper sur soi,
Les nounours amoureux peuvent faire renaître
L’espoir et le bonheur, et restaurer la foi.

flanɑ̃ o lɔ̃ dε ʁy, il nə vwae plys pεʁsɔnə.
lotʁə ε tu lynive, lə ʁεstə, abimə nwaʁ.
ilz- ekute distʁε lε kloʃə ki ʁezɔne,
sɑ̃bʁasɑ̃ tɑ̃dʁəmɑ̃ dɑ̃ la dusœʁ dy swaʁ.

lε ʒɑ̃ lε vwae pase e ʒoʒe lœʁ ʁɔ̃dœʁ.
səʁε til pεʁə e fis ? nɔ̃, il sɔ̃t- amuʁø.
il sə tjεne la mɛ̃, iʁadje la dusœʁ,
ʃɔkɑ̃ lε bjɛ̃ pɑ̃sɑ̃ ki nə sɔ̃ pa œʁø.

o miljø dε ʁəɡaʁd dε biljøz- ɔfɑ̃se,
sufʁɑ̃ də nə puvwaʁ εtʁə dε tɔp mɔdεl,
lœʁ vɑ̃tʁə debɔʁdɑ̃ buskylə lεz- ide.
lœʁ suʁiʁə fε ʃwaʁ lε vo dɔʁ dεz- otεl.

sɔ̃ til ɡʁo ? sɔ̃ til lε ? kɛ̃pɔʁtə, il sɔ̃ dø
a la fasə dœ̃ mɔ̃də aʁtifisjεl e vɛ̃.
si ɡʁɑ̃t- ε lə bɔnœʁ ki fε bʁije lœʁz- iø,
kə lε bo lεz- ɑ̃vjɛ̃ e ɑ̃n- ɔ̃ dy ʃaɡʁɛ̃.

ɑ̃ sεtə fɛ̃ də sjεklə u ʁεɲə lə paʁεtʁə,
u plys ʁjɛ̃ na də sɑ̃s, ɔʁmi tʁɔ̃pe syʁ swa,
lε nunuʁz- amuʁø pəve fεʁə ʁənεtʁə
lεspwaʁ e lə bɔnœʁ, e ʁεstoʁe la fwa.