Poeme : Canicule !

Encore ce soleil géant
Au souffle brûlant
Qui, dès le Levant
Assassine froidement !

Toujours cette chaleur
Qui dès la première heure
Vous met en sueur,
Asséchant vos pleurs !

Sol craquelé,
Terres boursouflées,
Visages ridés,
Peau burinée.

Plantes desséchées,
Herbes couchées,
Arbres effeuillés,
Feux et brasiers !

Volets fermés,
Persiennes tirées,
Rare clarté,
Immobilité !

Souffle ralenti,
Sens en survie,
Aînés en sursis,
Villes sans vie.

Même la nuit,
Fraîcheur enfuie,
Étouffantes insomnies,
Réveil groggy !

Sources taries,
Rivières sans débit,
Soif qui grandit,
Langue au goût de suie !

Jamais rien ne change,
Le feu était orange…
La nature se venge !
Encore un coup de l ’archange ?

Vivement la pluie !
Eau qui bénit.
Je me liquéfie,
Je perds l’ esprit !

La Terre en désert,
La poussière comme matière…
Simple avertissement j’ espère
Avant l’ hiver nucléaire !

Bientôt le jugement dernier
Pèsera nos péchés,
Avec le bateau de Noé
Transformé en camion pompier !

ɑ̃kɔʁə sə sɔlεj ʒeɑ̃
o suflə bʁylɑ̃
ki, dε lə ləvɑ̃
asasinə fʁwadəmɑ̃ !

tuʒuʁ sεtə ʃalœʁ
ki dε la pʁəmjεʁə œʁ
vu mεt ɑ̃ sɥœʁ,
aseʃɑ̃ vo plœʁ !

sɔl kʁakəle,
teʁə- buʁsufle,
vizaʒə ʁide,
po byʁine.

plɑ̃tə deseʃe,
εʁbə- kuʃe,
aʁbʁəz- efœje,
føz- e bʁazje !

vɔlε fεʁme,
pεʁsjεnə tiʁe,
ʁaʁə klaʁte,
imɔbilite !

suflə ʁalɑ̃ti,
sɑ̃sz- ɑ̃ syʁvi,
εnez- ɑ̃ syʁsi,
vilə sɑ̃ vi.

mεmə la nɥi,
fʁεʃœʁ ɑ̃fɥi,
etufɑ̃təz- ɛ̃sɔmni,
ʁevεj ɡʁɔɡi !

suʁsə- taʁi,
ʁivjεʁə sɑ̃ debi,
swaf ki ɡʁɑ̃di,
lɑ̃ɡ o ɡu də sɥi !

ʒamε ʁjɛ̃ nə ʃɑ̃ʒə,
lə fø etε ɔʁɑ̃ʒə…
la natyʁə sə vɑ̃ʒə !
ɑ̃kɔʁə œ̃ ku də laʁʃɑ̃ʒə ?

vivəmɑ̃ la plɥi !
o ki beni.
ʒə mə likefi,
ʒə pεʁd lεspʁi !

la teʁə ɑ̃ dezεʁ,
la pusjεʁə kɔmə matjεʁə…
sɛ̃plə avεʁtisəmɑ̃ ʒεspεʁə
avɑ̃ livεʁ nykleεʁə !

bjɛ̃to lə ʒyʒəmɑ̃ dεʁnje
pεzəʁa no peʃe,
avεk lə bato də nɔe
tʁɑ̃sfɔʁme ɑ̃ kamjɔ̃ pɔ̃pje !