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Poeme : Promenade Dans Les Étoiles



Promenade Dans Les Étoiles

C’était un soir d’été, une belle soirée,
Dans la douce chaleur du soleil déclinant ;
Revenant éreinté par une randonnée,
La lumière du jour allait en déclinant.

La nuit impatiente ne voulait plus attendre,
Et Vénus se levait dans le jour moribond ;
Je m’allongeais fort las, dans un champ d’herbe tendre,
Face au ciel qui passait d’azur à bleu profond,

Lorsqu’il fut noir d’encre, parut la Voie lactée,
Arche lumineuse, parsemée finement,
D’une poudre d’argent, qu’on aurait dispersée,
De l’horizon jusqu’à l’acmé du firmament.

Dans les délicates clartés, mouvantes et si faibles,
De fines structures aux contours linéaux,
Mes yeux s’accoutumaient, en rendant déchiffrables,
Les cieux dont je cherchais les chemins principaux.

D’abord je repérais, aisément, la Grande Ourse.
Tirant une ligne du bout de son chariot,
Jusqu’à la Polaire, parmi la Petite Ourse,
Trace du destin de la nymphe Callisto.

Comme deux aiguilles d’une montre stellaire,
Qui semblait entraîner, depuis l’horizon Est,
La voûte céleste, vaste et spectaculaire,
Jusqu’à disparaître sous terre vers l’Ouest.

Le trône en double ’V’, marque de Cassiopée,
Me parut éclatant, sobre et majestueux,
Sur la même ligne, juste auprès de Céphée,
Bien avant Pégase, le destrier fougueux.

De cette région naît l’essaim des Perséides,
A l’entour du douze août, quand nous croisons leur vol,
Larmes de Saint-Laurent, belles météroïdes,
Au-dessus du couchant où cligne l’œil d’Algol.

Non loin, Andromède, flocon de nébuleuse,
Au léger flou troublant l’œil un peu hésitant,
M Trente et un, pourtant, apparait fabuleuse,
Dans l’œil des lunettes, un spectacle envoûtant.

Au cœur de ces vortex, de tailles formidables,
Quantités d’étoiles, émergent du néant,
Au cœur des nuages de matières instables,
Où des Supernovae explosent puissamment.

D’immenses étendues, de gaz et de poussières,
Aux nombreuses régions d’astres en formation,
S’y trouvent ensemencés d’orages de matières,
Futures matrices de planètes à foison.

Regardant plus au sud, dans la noirceur limpide,
Je vis dans sa splendeur, le triangle d’été,
Tellement éclatant dans ce ciel si translucide,
Qu’il fascine l’homme par sa sobre beauté.

Il y brillait Deneb, blanche supergéante,
En tête du Cygne, d’éclat adamantin,
Et aussi Altaïr, la double et bleuissante,
Dont le corps de l’Aigle parait être l’écrin.

Complétant le trio par Véga de la Lyre,
Dont la blancheur froide se nuance de bleu ;
Elles formaient ensemble une céleste mire,
Pour ceux qui y cherchaient un chemin fabuleux.

Semblables à tous ceux qui, sous toutes latitudes,
Se fient à ces astres, voyageurs ou marins,
Parmi les profondeurs nommées infinitudes,
Repérant ces phares, au milieu des embruns.

Revenant vers l’ouest, très au-delà d’Hercule,
En pointe du Bouvier, il siégeait Arcturus,
Non loin de l’horizon, où juste au crépuscule,
S’enfonçait le Lion, et son cœur Régulus.

En continuant, loin, le long de l’écliptique,
Au sein de la Vierge, l’œil accrochait l’Epi,
Au fil de ce parcours d’allure initiatique,
Qui pourtant me laissait alors presque assoupi.

Quand je vis sur le fond de la terne Balance,
Le rougeoiement de Mars, à la couleur de sang ;
Et aussi Saturne dont la grande brillance,
Permettait dans l’instant de connaître le rang.

Poursuivant toujours, à travers le Zodiaque,
Paraissait le Scorpion, et la rouge Antarès,
Que l’on croirait forgée par un feu démoniaque,
Aux confins des enfers, où règnerait Hadès.

Il semblait menacé par l’arc du Sagittaire,
A travers Ophiuchus découpant le Serpent,
Et depuis baptisé du nom de Serpentaire ;
Dans un ciel si riche qu’il semblait lactescent.

La noire béance de vide interstellaire,
Qui ouvrait le Grand rift, gouffre du ciel profond,
Que sa propre noirceur rendait spectaculaire,
Paraissait à jamais sinistre et infécond.

La rotation du ciel, continuant encore,
Fit surgir la Lune, dont le mince croissant,
Précédant de très peu le retour de l’Aurore,
Dévorait le Taureau, siège d’Aldébaran.

Sensible à la beauté de notre galaxie,
Doucement s’apaisaient le mystère et l’effroi,
Au point que je baignais dans une ataraxie,
Ne laissant place alors à aucun désarroi.

Mais la faible lueur, délicate et subtile,
Qui, progressivement, pointait dans le lointain,
M’annonçait le retour du destin versatile,
Dans la trivialité d’un monde souverain.

La venue de l’aube suivait la douceur nocturne,
Comme après un rêve profond et merveilleux,
S’achevant par l’éveil de la pâleur diurne,
Eteignant peu à peu chaque étoile des cieux.
Patrice.truffot

PostScriptum

Ouf… un gros morceau, pour lequel j’ai dû m’y prendre à trois fois depuis un an et demi, pas moins… le sujet étant clair je préciserai juste qu’il est entre autres un clin d’œil à la première des personnes qui, rencontrées sur ce site, m’ont appris les règles détaillées de la prosodie : La petite étoile, évidemment. Mais il y a d’autres allusions ; -)

Sinon, le défi que je m’étais lancé était d’écrire un poème du même format que le ’Bateau ivre’ de Rimbaud : 100 alexandrins en rimes croisées, of course avec le respect de l’alternance rimes féminines/rimes masculines.

Maintenant, à vous de dire s’il est réussi. Bien sûr, si vous y trouvez des erreurs ou des approximations, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Notes et glossaire :
La description du ciel est basée sur la méthode classique de repérage des constellations, que l’on peut par exemple trouver dans le petit livre ’Se repérer dans le ciel’ de Philippe Henarejos.

Pour les allusions aux formes et position des étoiles et constellations, il est possible de les visualiser facilement (avec simulation par date, lieux… ) sur plusieurs sites, tels que http : //www. stelvision. com/carte-ciel/index. php

Dans la mythologie, la nymphe Callisto a été placé au ciel (Grande Ourse) avec son fils Arcas (Petite Ourse) pour la protéger de la jalousie de son épouse Héra.

Noms d’étoiles :
Polaire, Algol (variable) , Deneb, Altaïr, Véga, Arcturus, Régulus, l’Epi, Antarès & Aldébaran.

Noms de constellations :
Grande Ourse, Petite Ourse, Cassiopée, Céphée, Pégase, Andromède, Cygne, l’Aigle, Lyre, Hercule, Bouvier, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire, Ophiuchus (Serpentaire) , Serpent & Taureau.

Noms d’autres astres et phénomènes astronomiques :
Vénus, Mars, Saturne (planètes) , Perséides (météorites) & Grand rift (nébuleuse sombre)

Landerneau, du 14/03/2013 au 24/08/2014.


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Poème en Phonétique

setε œ̃ swaʁ dete, ynə bεllə swaʁe,
dɑ̃ la dusə ʃalœʁ dy sɔlεj deklinɑ̃,
ʁəvənɑ̃ eʁɛ̃te paʁ ynə ʁɑ̃dɔne,
la lymjεʁə dy ʒuʁ alε ɑ̃ deklinɑ̃.

la nɥi ɛ̃pasjɑ̃tə nə vulε plysz- atɑ̃dʁə,
e venys sə ləvε dɑ̃ lə ʒuʁ mɔʁibɔ̃,
ʒə malɔ̃ʒε fɔʁ las, dɑ̃z- œ̃ ʃɑ̃ dεʁbə tɑ̃dʁə,
fasə o sjεl ki pasε dazyʁ a blø pʁɔfɔ̃,

lɔʁskil fy nwaʁ dɑ̃kʁə, paʁy la vwa lakte,
aʁʃə lyminøzə, paʁsəme finəmɑ̃,
dynə pudʁə daʁʒe, kɔ̃n- oʁε dispεʁse,
də lɔʁizɔ̃ ʒyska lakme dy fiʁmame.

dɑ̃ lε delikatə klaʁte, muvɑ̃təz- e si fεblə,
də finə stʁyktyʁəz- o kɔ̃tuʁ lineo,
mεz- iø sakutymε, ɑ̃ ʁɑ̃dɑ̃ deʃifʁablə,
lε sjø dɔ̃ ʒə ʃεʁʃε lε ʃəmɛ̃ pʁɛ̃sipo.

dabɔʁ ʒə ʁəpeʁε, εzemɑ̃, la ɡʁɑ̃də uʁsə.
tiʁɑ̃ ynə liɲə dy bu də sɔ̃ ʃaʁjo,
ʒyska la pɔlεʁə, paʁmi la pətitə uʁsə,
tʁasə dy dεstɛ̃ də la nɛ̃fə kalisto.

kɔmə døz- εɡɥjə dynə mɔ̃tʁə stεllεʁə,
ki sɑ̃blε ɑ̃tʁεne, dəpɥi lɔʁizɔ̃ ε,
la vutə selεstə, vastə e spεktakylεʁə,
ʒyska dispaʁεtʁə su teʁə vεʁ luεst.

lə tʁonə ɑ̃ dubləv, maʁkə də kasjɔpe,
mə paʁy eklatɑ̃, sɔbʁə e maʒεstɥø,
syʁ la mεmə liɲə, ʒystə opʁε də sefe,
bjɛ̃ avɑ̃ peɡazə, lə dεstʁje fuɡø.

də sεtə ʁeʒjɔ̃ nε lesɛ̃ dε pεʁseidə,
a lɑ̃tuʁ dy duzə aut, kɑ̃ nu kʁwazɔ̃ lœʁ vɔl,
laʁmə- də sɛ̃ loʁɑ̃, bεllə meteʁɔidə,
o dəsy dy kuʃɑ̃ u kliɲə lœj dalɡɔl.

nɔ̃ lwɛ̃, ɑ̃dʁɔmεdə, flɔkɔ̃ də nebyløzə,
o leʒe flu tʁublɑ̃ lœj œ̃ pø ezitɑ̃,
εm tʁɑ̃tə e œ̃, puʁtɑ̃, apaʁε fabyløzə,
dɑ̃ lœj dε lynεtə, œ̃ spεktaklə ɑ̃vutɑ̃.

o kœʁ də sε vɔʁtεks, də tajə fɔʁmidablə,
kɑ̃tite detwalə, emεʁʒe dy neɑ̃,
o kœʁ dε nɥaʒə də matjεʁəz- ɛ̃stablə,
u dε sypεʁnɔve εksploze pɥisamɑ̃.

dimɑ̃səz- etɑ̃dɥ, də ɡaz e də pusjεʁə,
o nɔ̃bʁøzə ʁeʒjɔ̃ dastʁəz- ɑ̃ fɔʁmasjɔ̃,
si tʁuve ɑ̃səmɑ̃se dɔʁaʒə də matjεʁə,
fytyʁə matʁisə də planεtəz- a fwazɔ̃.

ʁəɡaʁdɑ̃ plysz- o syd, dɑ̃ la nwaʁsœʁ lɛ̃pidə,
ʒə vis dɑ̃ sa splɑ̃dœʁ, lə tʁjɑ̃ɡlə dete,
tεllmɑ̃ eklatɑ̃ dɑ̃ sə sjεl si tʁɑ̃slysidə,
kil fasinə lɔmə paʁ sa sɔbʁə bote.

il i bʁijε dənεb, blɑ̃ʃə sypεʁʒeɑ̃tə,
ɑ̃ tεtə dy siɲə, dekla adamɑ̃tɛ̃,
e osi altajʁ, la dublə e bləisɑ̃tə,
dɔ̃ lə kɔʁ də lεɡlə paʁε εtʁə lekʁɛ̃.

kɔ̃pletɑ̃ lə tʁjo paʁ veɡa də la liʁə,
dɔ̃ la blɑ̃ʃœʁ fʁwadə sə nɥɑ̃sə də blø,
εllə fɔʁmε ɑ̃sɑ̃blə ynə selεstə miʁə,
puʁ sø ki i ʃεʁʃε œ̃ ʃəmɛ̃ fabylø.

sɑ̃blabləz- a tus sø ki, su tutə latitydə,
sə fje a sεz- astʁə, vwajaʒœʁz- u maʁɛ̃,
paʁmi lε pʁɔfɔ̃dœʁ nɔmez- ɛ̃finitydə,
ʁəpeʁɑ̃ sε faʁə, o miljø dεz- ɑ̃bʁœ̃.

ʁəvənɑ̃ vεʁ luεst, tʁεz- o dəla dεʁkylə,
ɑ̃ pwɛ̃tə dy buvje, il sjeʒε aʁktyʁys,
nɔ̃ lwɛ̃ də lɔʁizɔ̃, u ʒystə o kʁepyskylə,
sɑ̃fɔ̃sε lə ljɔ̃, e sɔ̃ kœʁ ʁeɡylys.

ɑ̃ kɔ̃tinɥɑ̃, lwɛ̃, lə lɔ̃ də lekliptikə,
o sɛ̃ də la vjεʁʒə, lœj akʁoʃε ləpi,
o fil də sə paʁkuʁ dalyʁə inisjatikə,
ki puʁtɑ̃ mə lεsε alɔʁ pʁεskə asupi.

kɑ̃ ʒə vis syʁ lə fɔ̃ də la tεʁnə balɑ̃sə,
lə ʁuʒwaəmɑ̃ də maʁs, a la kulœʁ də sɑ̃,
e osi satyʁnə dɔ̃ la ɡʁɑ̃də bʁijɑ̃sə,
pεʁmεtε dɑ̃ lɛ̃stɑ̃ də kɔnεtʁə lə ʁɑ̃.

puʁsɥivɑ̃ tuʒuʁ, a tʁavεʁ lə zɔdjakə,
paʁεsε lə skɔʁpjɔ̃, e la ʁuʒə ɑ̃taʁε,
kə lɔ̃ kʁwaʁε fɔʁʒe paʁ œ̃ fø demɔnjakə,
o kɔ̃fɛ̃ dεz- ɑ̃fe, u ʁεɲəʁε-adε.

il sɑ̃blε mənase paʁ laʁk dy saʒitεʁə,
a tʁavεʁz- ɔfjyʃys dekupɑ̃ lə sεʁpe,
e dəpɥi batize dy nɔ̃ də sεʁpɑ̃tεʁə,
dɑ̃z- œ̃ sjεl si ʁiʃə kil sɑ̃blε laktesɑ̃.

la nwaʁə beɑ̃sə də vidə ɛ̃tεʁstεllεʁə,
ki uvʁε lə ɡʁɑ̃ ʁift, ɡufʁə dy sjεl pʁɔfɔ̃,
kə sa pʁɔpʁə nwaʁsœʁ ʁɑ̃dε spεktakylεʁə,
paʁεsε a ʒamε sinistʁə e ɛ̃fekɔ̃.

la ʁɔtasjɔ̃ dy sjεl, kɔ̃tinɥɑ̃ ɑ̃kɔʁə,
fi syʁʒiʁ la lynə, dɔ̃ lə mɛ̃sə kʁwasɑ̃,
pʁesedɑ̃ də tʁε pø lə ʁətuʁ də loʁɔʁə,
devɔʁε lə toʁo, sjεʒə daldebaʁɑ̃.

sɑ̃siblə a la bote də nɔtʁə ɡalaksi,
dusəmɑ̃ sapεzε lə mistεʁə e lefʁwa,
o pwɛ̃ kə ʒə bεɲε dɑ̃z- ynə ataʁaksi,
nə lεsɑ̃ plasə alɔʁz- a okœ̃ dezaʁwa.

mε la fεblə lɥœʁ, delikatə e sybtilə,
ki, pʁɔɡʁesivəmɑ̃, pwɛ̃tε dɑ̃ lə lwɛ̃tɛ̃,
manɔ̃sε lə ʁətuʁ dy dεstɛ̃ vεʁsatilə,
dɑ̃ la tʁivjalite dœ̃ mɔ̃də suvəʁɛ̃.

la vənɥ də lobə sɥivε la dusœʁ nɔktyʁnə,
kɔmə apʁεz- œ̃ ʁεvə pʁɔfɔ̃t- e mεʁvεjø,
saʃəvɑ̃ paʁ levεj də la palœʁ djyʁnə,
ətεɲɑ̃ pø a pø ʃakə etwalə dε sjø.