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Poeme : L’orphelin



L’orphelin

Le tyran impuni réprimande,
La Mort, elle, toujours quémande ;
Quelques survivants fuient
Le génocide de leur pays.

Elles pleuvent les bombes
Qui creusent les tombes ;
Le ciel s’effondre tuant
Ce peuple et ses enfants.

Même ceux restés debout,
Ou priant encore à genoux,
Perdent la foi et leur âme
Tout en étant point infâmes.

Les rivières de larmes
N’effraient pas les armes,
Ne lavant plus le sang
Tombé au sol en torrents.

Fureurs, hurlements, cris,
Corps brûlés en charpies,
Membres déchiquetés, éparpillés,
Visages et poumons calcinés.

Elles persistent les douleurs,
Les peurs font place aux terreurs,
Les esprits errent sur ce monde,
Torturés par ces actes immondes.

Depuis toutes ces années
Les mémoires ont effacé :
Amour, Joie, Fraternité,
Liberté, et même, Amitié.

Ils disparaissent ces jolis mots
Quand les morts sont des numéros ;
Amenant ruine et désolation,
Sans émotion, sans compassion.

Les murs et les toits tombent,
Construisant nos catacombes.
Quand rien ne reste vivant,
S’étendent la nuit et le néant.

Seul au cœur des ombres,
Accouché des décombres,
Sans frère, ni père, ni mère,
Je nais enfant de la guerre.
Gp

PostScriptum

Texte sur une trop longue guerre. Ce texte a 10 suites à partir de chaque strophe, chacune donnant une ouverture à une nouvelle écriture. GP.


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Poème en Phonétique

lə tiʁɑ̃ ɛ̃pyni ʁepʁimɑ̃də,
la mɔʁ, εllə, tuʒuʁ kemɑ̃də,
kεlk syʁvivɑ̃ fɥje
lə ʒenɔsidə də lœʁ pεi.

εllə pləve lε bɔ̃bə
ki kʁøze lε tɔ̃bə,
lə sjεl sefɔ̃dʁə tɥɑ̃
sə pəplə e sεz- ɑ̃fɑ̃.

mεmə sø ʁεste dəbu,
u pʁjɑ̃ ɑ̃kɔʁə a ʒənu,
pεʁde la fwa e lœʁ amə
tut- ɑ̃n- etɑ̃ pwɛ̃ ɛ̃famə.

lε ʁivjεʁə də laʁmə
nefʁε pa lεz- aʁmə,
nə lavɑ̃ plys lə sɑ̃
tɔ̃be o sɔl ɑ̃ tɔʁɑ̃.

fyʁœʁ, yʁləmɑ̃, kʁi,
kɔʁ bʁylez- ɑ̃ ʃaʁpi,
mɑ̃bʁə- deʃikəte, epaʁpije,
vizaʒəz- e pumɔ̃ kalsine.

εllə pεʁsiste lε dulœʁ,
lε pœʁ fɔ̃ plasə o teʁœʁ,
lεz- εspʁiz- eʁe syʁ sə mɔ̃də,
tɔʁtyʁe paʁ sεz- aktəz- imɔ̃də.

dəpɥi tutə sεz- ane
lε memwaʁəz- ɔ̃ efase :
amuʁ, ʒwa, fʁatεʁnite,
libεʁte, e mεmə, amitje.

il dispaʁεse sε ʒɔli mo
kɑ̃ lε mɔʁ sɔ̃ dε nymeʁo,
amənɑ̃ ʁɥinə e dezɔlasjɔ̃,
sɑ̃z- emɔsjɔ̃, sɑ̃ kɔ̃pasjɔ̃.

lε myʁz- e lε twa tɔ̃be,
kɔ̃stʁɥizɑ̃ no katakɔ̃bə.
kɑ̃ ʁjɛ̃ nə ʁεstə vivɑ̃,
setɑ̃de la nɥi e lə neɑ̃.

səl o kœʁ dεz- ɔ̃bʁə,
akuʃe dε dekɔ̃bʁə,
sɑ̃ fʁεʁə, ni pεʁə, ni mεʁə,
ʒə nεz- ɑ̃fɑ̃ də la ɡeʁə.