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Poeme : Un Bourreau Dans L’univers



A Propos

Le thème est lyrique et sombre. Il est une lourde critique de la place de l’Homme et invite à une prise de conscience. Il explore avec profondeur la dualité de l’humain : à la fois créature fascinante et destructrice, petite face à la grandeur de l'univers mais capable d’impacts majeurs à son échelle.

Un Bourreau Dans L’univers

Naissant longtemps avant son indigne conquérant,
D’explosion plus forte que celle de la dynamite,
Sublime, éclairée par des corps éblouissants,

Bercée par les marées, ses falaises de granite,
Ce grain de sable dans la mer, l’univers si grand.
Tellement que personne n’en connaît ses limites.

Il est arrivé tel un être intelligent,
Connaissant son chemin sans savoir qu’il devient
Le démon proclamé par un dieu telle une proie,
Un virus programmé tel un cheval de Troie.

Irrémédiablement le fruit de sa moisson,
Chasseur inné d’une terre qu’il tente d’apprivoiser,
Bâtit le château médiéval d’une somation
D’un soldat sur un horizon dévisagé.

C’est l’humain dans son activisme destructeur,
Un souverain de son royaume par ses croyances,
Ne connaissant de romance avec une équivalence,
Se perd dans son relativisme réducteur.

Aveugle de savoir qu’il est condamné
De défaites et prospérité momentanée,
A devenir le bourreau de notre astre,
Minuscule atome dans un espace si vaste.

Rapide et impatient n’en laissant qu’une,
Trace impertinente sur une immense dune,
Infime dans l’existence et la perfection,
Soufflé par le vent de sa propre confection.

Il est une vaste mascarade genrée impertinente.
Capable de tant voyant son sablier faiblissant,
Accablant sa mère par son caractère asservissant,
Inexistant dans l’avenir comme une denrée expirante.
Grainespirituelle

PostScriptum

Naissant longtemps avant son indigne conquérant - fait référence à l’univers, d’un âge très avancé, et l’homme qui essaie de le conquérir en détruisant ce sur quoi il a évolué (la Terre)
D’explosion plus forte que celle de la dynamite - est une métaphore avec la théorie du big-bang.
Sublime, éclairée par des corps éblouissant - fait référence à la Terre, éclairée parfaitement par le soleil.
Bercée par les marées, ses falaises de granite - est un symbole du temps qui s’écoule et de l’érosion naturelle
Il est arrivé tel un être intelligent, connaissant son chemin sans savoir qu’il devient le démon proclamé par un dieu telle une proie - L’Homme devient "démon" non par nature, mais par perception, proclamé ainsi par un dieu, c’est-à-dire par une construction spirituelle ou religieuse à laquelle il accorde foi sans la remettre en question. En se croyant élu ou guidé, il se rend aveugle à son propre impact, ce qui en fait une "proie" de cette croyance, prisonnier d’un schéma qu’il pense transcendant. Il est présenté comme un être doté d’intelligence, mais aussi comme une proie à ses propres croyances.
Irrémédiablement le fruit de sa moisson - est une métaphore à la dualité de l’humain, intelligent et fascinant, se servant de son environnement pour prospérer, mais aussi destructeur de part ses actes.
Chasseur inné d’une terre qu’il tente d’apprivoiser, bâtit le château médiéval d’une somation d’un soldat sur un horizon dévisagé - fait référence à la soif de pouvoir et le besoin de contrôle de l’Homme, dans "l’horizon dévisagé" par ses constructions et par les guerres.
Ne connaissant de romance avec une équivalence - est une double métaphore, l’Homme ne connaissant pas la vie extraterrestre, et perdant sa propre romance, relation poétique et spirituelle avec lui même.
Rapide et impatient n’en laissant qu’une, trace impertinente sur une immense dune, infime dans l’existence et la perfection, soufflé par le vent de sa propre confection. - L’homme laisse une trace insignifiante sur l’immense étendue du temps et de l’espace. Le vers "soufflé par le vent de sa propre confection" est une métaphore reliant la création humaine à l’arme nucléaire (le souffle de la bombe), symbolisant la destruction venue de ses propres mains.
Il est une vaste mascarade genrée impertinente. Capable de tant voyant son sablier faiblissant, accablant sa mère par son caractère asservissant, inexistant dans l’avenir comme une denrée expirante - est critique sévère de l’humanité : une mascarade genrée impertinente (allusion aux constructions sociales, identités et conflits liés au genre, ou à l’arrogance humaine) . L’homme est capable de beaucoup, mais son temps s’épuise (sablier faiblissant) et il accable sa "mère", (la Terre) par son comportement asservissant et poussant à une consommation excessive des ressources disponibles sur Terre, laissant penser à une disparition imminente et inévitable.


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Poème en Phonétique

nεsɑ̃ lɔ̃tɑ̃z- avɑ̃ sɔ̃n- ɛ̃diɲə kɔ̃keʁɑ̃,
dεksplozjɔ̃ plys fɔʁtə kə sεllə də la dɛ̃amitə,
syblimə, eklεʁe paʁ dε kɔʁz- ebluisɑ̃,

bεʁse paʁ lε maʁe, sε falεzə də ɡʁanitə,
sə ɡʁɛ̃ də sablə dɑ̃ la mεʁ, lynive si ɡʁɑ̃.
tεllmɑ̃ kə pεʁsɔnə nɑ̃ kɔnε sε limitə.

il εt- aʁive tεl œ̃n- εtʁə ɛ̃tεlliʒe,
kɔnεsɑ̃ sɔ̃ ʃəmɛ̃ sɑ̃ savwaʁ kil dəvjɛ̃
lə demɔ̃ pʁɔklame paʁ œ̃ djø tεllə ynə pʁwa,
œ̃ viʁys pʁɔɡʁame tεl œ̃ ʃəval də tʁwa.

iʁemedjabləmɑ̃ lə fʁɥi də sa mwasɔ̃,
ʃasœʁ ine dynə teʁə kil tɑ̃tə dapʁivwaze,
bati lə ʃato medjeval dynə sɔmasjɔ̃
dœ̃ sɔlda syʁ œ̃n- ɔʁizɔ̃ devizaʒe.

sε lymɛ̃ dɑ̃ sɔ̃n- aktivismə dεstʁyktœʁ,
œ̃ suvəʁɛ̃ də sɔ̃ ʁwajomə paʁ sε kʁwajɑ̃sə,
nə kɔnεsɑ̃ də ʁɔmɑ̃sə avεk ynə ekivalɑ̃sə,
sə pεʁ dɑ̃ sɔ̃ ʁəlativismə ʁedyktœʁ.

avøɡlə də savwaʁ kil ε kɔ̃damne
də defεtəz- e pʁɔspeʁite mɔmɑ̃tane,
a dəvəniʁ lə buʁʁo də nɔtʁə astʁə,
minyskylə atɔmə dɑ̃z- œ̃n- εspasə si vastə.

ʁapidə e ɛ̃pasjɑ̃ nɑ̃ lεsɑ̃ kynə,
tʁasə ɛ̃pεʁtinɑ̃tə syʁ ynə imɑ̃sə dynə,
ɛ̃fimə dɑ̃ lεɡzistɑ̃sə e la pεʁfεksjɔ̃,
sufle paʁ lə vɑ̃ də sa pʁɔpʁə kɔ̃fεksjɔ̃.

il εt- ynə vastə maskaʁadə ʒɑ̃ʁe ɛ̃pεʁtinɑ̃tə.
kapablə də tɑ̃ vwajɑ̃ sɔ̃ sablje fεblisɑ̃,
akablɑ̃ sa mεʁə paʁ sɔ̃ kaʁaktεʁə asεʁvisɑ̃,
inεksistɑ̃ dɑ̃ lavəniʁ kɔmə ynə dɑ̃ʁe εkspiʁɑ̃tə.