Poeme : En Ces Rues Actuelles

Dans les rues, je fis des rencontres,
J’observai des tas de chirurgiens,
Soumis par des lois aux gros titres,
En majorité des majeurs et gamins.

Sur les bords de la nappe d’eau,
Les rainettes sont nombreuses ;
Sur des nénuphars fleuris en cerceau,
Diverses libellules pullulent, joyeuses.

Ces citoyens étaient d’ordinaire
À fêter les soirs de pleine lune.
Ici, plus aucun besoin de barrière
Lorsqu’ils manifestent leur amère ruine.

En ces temps, on se passe le mot :
Que la vie serait mieux sous l’océan,
Que les sirènes guériront nos maux,
Comme si la faune revivait posément !

Pourquoi cette nostalgie du passé ?
Même les vieux regrettent, sous terre…
Et ces bébés qui n’auront pas la liberté,
Laquelle nous avons aidé à brasser l’air !

Il faut qu’ils se rappellent de la chanson :
« Il en faut vraiment peu pour être heureux. »
Puis s’ils sont rebutés en leurs afflictions :
C’est qu’ils ont omis que c’était sérieux.

dɑ̃ lε ʁy, ʒə fi dε ʁɑ̃kɔ̃tʁə,
ʒɔpsεʁvε dε tas də ʃiʁyʁʒjɛ̃,
sumi paʁ dε lwaz- o ɡʁo titʁə,
ɑ̃ maʒɔʁite dε maʒœʁz- e ɡamɛ̃.

syʁ lε bɔʁd də la napə do,
lε ʁεnεtə sɔ̃ nɔ̃bʁøzə,
syʁ dε nenyfaʁ fləʁiz- ɑ̃ sεʁso,
divεʁsə- libεllylə pylyle, ʒwajøzə.

sε sitwajɛ̃z- etε dɔʁdinεʁə
a fεte lε swaʁ də plεnə lynə.
isi, plysz- okœ̃ bəzwɛ̃ də baʁjεʁə
lɔʁskil manifεste lœʁ amεʁə ʁɥinə.

ɑ̃ sε tɑ̃, ɔ̃ sə pasə lə mo :
kə la vi səʁε mjø su lɔseɑ̃,
kə lε siʁεnə ɡeʁiʁɔ̃ no mo,
kɔmə si la fonə ʁəvivε pozemɑ̃ !

puʁkwa sεtə nɔstalʒi dy pase ?
mεmə lε vjø ʁəɡʁεte, su teʁə…
e sε bebe ki noʁɔ̃ pa la libεʁte,
lakεllə nuz- avɔ̃z- εde a bʁase lεʁ !

il fo kil sə ʁapεlle də la ʃɑ̃sɔ̃ :
« il ɑ̃ fo vʁεmɑ̃ pø puʁ εtʁə œʁø. »
pɥi sil sɔ̃ ʁəbytez- ɑ̃ lœʁz- afliksjɔ̃ :
sε kilz- ɔ̃ ɔmi kə setε seʁjø.