Poème-France.com

Poeme : Noirs Hallucinés



Noirs Hallucinés

PASSING SHOT

Je bande comme une balle de tennis !
Encre vierge cri ourlé.

--- OOO ---

SOIXANTE COQUILLES VIDES

Je marche silencieux sur le sable sans émoi
Pieds nus foulant l’écume abandonnée des vagues
Et guettant ébloui loin devant des arrois

Touche froide soudain
Furtive à mon mollet

Un chien jaune sans ombre a effacé mes pas

--- OOO ---

CAP DE NAZE

Une raie sableuse luit violemment et frissonne
Paresseuse au flanc du vieux sphinx étêté
Mage erratique et roux qui plonge bras nus et griffes
Au cœur du flot tendu des sardines et des loups

La vie aveugle chuchote et palpite

Mille milans noirs scalpent moqueurs le vide
En larges disques évanescents
Calligraphie fugace énigmatique
Qu’un blond soleil calcine éblouissant

La vie aveugle chuchote et palpite

--- OOO ---

MEKTOUB

Solitudes sidérales aux lueurs orphelines
Regards muets des astres borgnes impavides
Cosmos magnétiques partis à la dérive

Oxydations patientes des lichens qui grillent
Et dépouillent les acides aux destins népotiques
Spirales orgasmiques de vies paralytiques

Captifs abandonnés aux sels voués aux îles
D’où sourdent les clameurs des sens insensés
Pupilles toujours vaincues oreilles toujours vides

Regards fous égarés aux vents des certitudes
Courbés sachant nos trésors de fortune
Et nos dieux de papier zygotes diploïdes

--- OOO ---

KHEÏMA RIMÉE

Vous empoignez les mots un par un ou par nombre
Comme on tire les toiles d’un vieux coffre embaumé

Vous choisissez couleurs et formes qui répondent
Quand il faut vous taillez puis vous juxtaposez

Vous arrimez tendues voilures et suspentes
En un grand ciel candide rugueux et chamarré

Alors vous dresserez vos totems et vos lances
Insolemment plantés étroitement lacés

Si vous avez le cœur résolu taciturne
Amant intimidé des orages nocturnes

Et la poitrine emplie d’éternelle endurance
Sirocco sinueux au dédale des dunes

Une étoile orgueilleuse amazone farouche
Descendra calciner vos tourments anthracites

Et les mots éreintés soudain grisés des fours
Ors et noirs enlacés tourneront malachites

--- OOO ---

COUP DE FOUDRE

Sous un ciel plombé
La foudre a frappé tout près

Canon dans l’obscurité

Silence hypnotique
Respiration qu’on retient
Jupiter en personne

Magnifique

Mais la mort aussi
Comme un coup de hache

--- OOO ---

ÉRECHTHÉION

A Diam Niadio sur la route du sud
Un harmattan boudeur tourmente
Sur un plateau poudreux desséché
Une bande de baobabs

Colonnes obèses et grises d’étain lisse et luisant
Troncs musculeux jupitériens ardents toniques turgescents
Ondes de chair qui rebondissent avec lenteur et refluent
En muscles lourds inattendus

Saillies de coudes jetés en l’air
Frondaisons ivres de mains tournées
Qui tendent altières l’attique magique

Triomphent obscures les cariatides brunes !

Mamans nègres assises à même le sol terreux
Corps patients aux poitrines mures
Sous le soleil mécanique

Corps caverneux refuges ultimes
Tombeaux des griots reniés
Royaume improbable des djinns
Maléfiques

Triomphent obscures les cariatides brunes !

--- OOO ---

INVENTAIRE

Un turban séraphin de bazin bleu lustré
Un keffieh blanc aux carreaux rouge sang
Un galurin passé de toile grise
Des bonnets tricotés

Un boubou riche brodé à fil d’or
Des crânes durs hérissés de rudes épis blancs
Des djellabas bleuies d’étoffes indécises
Des visages émaciés

Un aveugle croché au bras nu d’une fille
De grands corps funambules qui piétinent au guichet
Des épaules voûtées qui oscillent
Des chapelets

Des sourires qui reconnaissent les anciens
Des regards clairs qui ont voyagé loin
Des vieux revenus de la guerre
Clairons des jeunesses égarées

Des calebasses maillées de rides
Oublis d’exils éparpillés
Fêlures muettes qu’assassinent
D’éclats joyeux les jeunes filles

--- OOO ---

COUMBA

Printemps offert aux sirènes
Aux marsouins l’automne seulement

Au long de côtes barbaresques la navigation se languit
Dunes caps blancs aloès devinés au loin

La mer ondule en masses lourdes
Sous des millions d’aiguilles métalliques

Les horizons bleuissent
Un serpent plonge à l’embouchure

Nul ne frétille dans cet aquarium éthylique

Les larmes de ma belle coulent sur mon visage
Et ses cris meurent sur mes lèvres
Au souvenir des amours perdus

Le cours remonte vers la ville
Tête à l’ombre de la voile que la brise éveille
Sur ma bouche les embruns plaquent un goût salé

Des pélicans font sentinelle sur les berges et l’eau file
Des mouettes rieuses se défilent
Et ma dérive appelle Coumba

--- OOO ---

NOCTURNE

Aux prunelles noires des puits humides
Les désirs chutent ensorcelés
Une lame bleue fixe les corps manouches
Oh pesanteur tragique quand botte l’amour en touche

Son corps cajou encense et s’éparpille
Sous la moiteur aux mains pressées
Sa peau cambrée luit et transpire
Les os se brisent quand mord sa bouche parfumée

Les caresses comme des coups
Brûlent aux paupières en fièvre rousse
Les cœurs chavirent dans la mêlée
Et c’est dehors qu’on va poursuivre sous les manguiers

Nus sous la nuit qui s’éternise
D’obscurs guerriers tout tatoués
Tanguent et chancellent souffle coupé
Un sorcier ivre chante et chahute en titubant

Le cœur ravi la bouche avide
Lourds d’un sang chaud qui bat violent
Les corps fourbus longtemps s’épuisent
Un noir désir serre les reins qui s’assassinent

L’aube laiteuse enfin bataille
Et dans la fraîcheur qui s’aiguise
Les yeux flétris la bouche vide
Deux nageurs sombrent indifférents

Aux prunelles noires des puits humides
Les désirs chutent ensorcelés
Une lame bleue fixe les corps manouches
Oh pesanteur tragique quand botte l’amour en touche

--- OOO ---

IVRESSE DES CENDRES

Une clameur explose le quartier assoupi
Galopade effrénée qui dévale et qui gronde
Tête hirsute affolée qui trébuche et que traquent
Gueules tapées hystériques et visages joyeux

D’un penalty brutal au ventre un badaud inspiré
Ébloui le fuyard qui s’échoue souffle court
Pieds et poings tombent drus sous les cris et les rires
Jalouse la meute avide se bouscule tout autour

Une brute brandit une poutre héroïque
Aiguille aiguë au temps qui bégaie et oscille

Dans la mêlée houleuse où sombre le martyre
S’écarquillent d’horreur des yeux clairs de raison
Deux gaillards emportent un corps gris anonyme
Le cortège suit gaiement et bavarde et respire

--- OOO ---

DIOLAVIOLÉE

Un vent oublieux et distrait
Fouille les plaies rongées de rouille
Des filaos dépoitraillés

Dans la torpeur et l’hébétude
Un peuple honteux de crabes hostiles
S’affaire à fouir la plage vile
Butin putride écartelé

L’huître marine ensanglantée
Bave en silence à longs filets
Tandis qu’au loin en crépuscule
Cloches et mosquées pleurent plaintives

Dieu l’a voulu !

Dans la torpeur cataleptique
Un vent oublieux et distrait
Sable l’ossuaire oxyde

--- OOO ---

CHAPELETS

Ne voulait pas
Ont tranché

A refusé
L’ont mariée

Refusa de baiser
L’a forcée

S’est battue
A résisté

Ont appelé
Des frères des cousins
Des oncles des voisins

L’ont maintenue
L’a violée

Rebelle et belle
L’ont jetée

Sous les manguiers
Se prostitue !

--- OOO ---

PROPHÈTE

À la terrasse de Chez Ginette
Sur la plage de Poponguine
S’attardent des buveurs de bière
Des couples adultères
Des amoureux

Les chiens creusent obstinés le sable et l’ombre fraîche

Nez imbibé et regard exalté
Un roosloumane à gueule de diable
Vint réclamer le prix d’un joint qu’un buveur lui devait

« Je te rembourserai à la police ! »

On l’a revu sur un rocher
Sous le soleil oxalique
Hirsute solitaire et frustré
Superbe d’espoir jeté aux nuées impassibles !

--- OOO ---

PALUD

Douleurs diffuses et mal aux os
Comment calmer ce sang fiévreux ?
Ni repos à l’ombre des cimes
Ni oubli au pas mécanique d’un corps en fuite
Sans horizon

Mais c’est le cœur qui a la grippe
Et mes regards évitent les îles
Cachant l’eau morte de ma tristesse
Où sombrent sèches mes pupilles

Et ma révolte au sang épais

Cogne en silence
Iris Et Lila

Pour mettre un commentaire

Poème en Phonétique

pasiŋ ʃo

ʒə bɑ̃də kɔmə ynə balə də tεni !
ɑ̃kʁə vjεʁʒə kʁi uʁle.

uo

swasɑ̃tə kɔkjə vidə

ʒə maʁʃə silɑ̃sjø syʁ lə sablə sɑ̃z- emwa
pje nys fulɑ̃ lekymə abɑ̃dɔne dε vaɡ
e ɡεtɑ̃ eblui lwɛ̃ dəvɑ̃ dεz- aʁwa

tuʃə fʁwadə sudɛ̃
fyʁtivə a mɔ̃ mɔlε

œ̃ ʃjɛ̃ ʒonə sɑ̃z- ɔ̃bʁə a efase mε pa

uo

kap də nazə

ynə ʁε sabløzə lɥi vjɔlamɑ̃ e fʁisɔnə
paʁesøzə o flɑ̃k dy vjø sfɛ̃ks etεte
maʒə eʁatikə e ʁu ki plɔ̃ʒə bʁa nys e ɡʁifə
o kœʁ dy flo tɑ̃dy dε saʁdinəz- e dε lu

la vi avøɡlə ʃyʃɔtə e palpitə

milə milɑ̃ nwaʁ skalpe mɔkœʁ lə vidə
ɑ̃ laʁʒə- diskz- evanesɑ̃
kaliɡʁafi fyɡasə eniɡmatikə
kœ̃ blɔ̃ sɔlεj kalsinə ebluisɑ̃

la vi avøɡlə ʃyʃɔtə e palpitə

uo

mεktub

sɔlitydə sideʁaləz- o lɥœʁz- ɔʁfəlinə
ʁəɡaʁd mɥε dεz- astʁə- bɔʁɲəz- ɛ̃pavidə
kɔsmos maɲetik paʁtiz- a la deʁivə

ɔksidasjɔ̃ pasjɑ̃tə dε liʃɛ̃ ki ɡʁije
e depuje lεz- asidəz- o dεstɛ̃ nepɔtik
spiʁaləz- ɔʁɡasmik də vi paʁalitik

kaptifz- abɑ̃dɔnez- o sεl vuez- oz- ilə
du suʁde lε klamœʁ dε sɑ̃sz- ɛ̃sɑ̃se
pypijə tuʒuʁ vɛ̃kɥz- ɔʁεjə tuʒuʁ vidə

ʁəɡaʁd fusz- eɡaʁez- o vɑ̃ dε sεʁtitydə
kuʁbe saʃɑ̃ no tʁezɔʁ də fɔʁtynə
e no djø də papje ziɡɔtə diplɔidə

uo

kəima ʁime

vuz- ɑ̃pwaɲe lε moz- œ̃ paʁ œ̃n- u paʁ nɔ̃bʁə
kɔmə ɔ̃ tiʁə lε twalə dœ̃ vjø kɔfʁə ɑ̃bome

vu ʃwazise kulœʁz- e fɔʁmə- ki ʁepɔ̃de
kɑ̃t- il fo vu taje pɥi vu ʒykstapoze

vuz- aʁime tɑ̃dɥ vwalyʁəz- e syspɑ̃tə
ɑ̃n- œ̃ ɡʁɑ̃ sjεl kɑ̃didə ʁyɡøz- e ʃamaʁe

alɔʁ vu dʁesəʁe vo tɔtεmz- e vo lɑ̃sə
ɛ̃sɔlamɑ̃ plɑ̃tez- etʁwatəmɑ̃ lase

si vuz- ave lə kœʁ ʁezɔly tasityʁnə
amɑ̃ ɛ̃timide dεz- ɔʁaʒə nɔktyʁnə

e la pwatʁinə ɑ̃pli detεʁnεllə ɑ̃dyʁɑ̃sə
siʁɔko sinɥøz- o dedalə dε dynə

ynə etwalə ɔʁɡœjøzə amazonə faʁuʃə
desɑ̃dʁa kalsine vo tuʁmɑ̃z- ɑ̃tʁasitə

e lε moz- eʁɛ̃te sudɛ̃ ɡʁize dε fuʁ
ɔʁs e nwaʁz- ɑ̃lase tuʁnəʁɔ̃ malaʃitə

uo

ku də fudʁə

suz- œ̃ sjεl plɔ̃be
la fudʁə a fʁape tu pʁε

kanɔ̃ dɑ̃ lɔpskyʁite

silɑ̃sə ipnɔtikə
ʁεspiʁasjɔ̃ kɔ̃ ʁətjɛ̃
ʒypite ɑ̃ pεʁsɔnə

maɲifikə

mε la mɔʁ osi
kɔmə œ̃ ku də-aʃə

uo

eʁεktejɔ̃

a djam njadjo syʁ la ʁutə dy syd
œ̃-aʁmatɑ̃ budœʁ tuʁmɑ̃tə
syʁ œ̃ plato pudʁø deseʃe
ynə bɑ̃də də baɔbab

kɔlɔnəz- ɔbεzəz- e ɡʁizə detɛ̃ lisə e lɥizɑ̃
tʁɔ̃k myskylø ʒypiteʁjɛ̃z- aʁdɑ̃ tɔnik tyʁʒesɑ̃
ɔ̃də də ʃεʁ ki ʁəbɔ̃dise avεk lɑ̃tœʁ e ʁəflɥe
ɑ̃ mysklə luʁdz- inatɑ̃dys

saji də kudə ʒətez- ɑ̃ lεʁ
fʁɔ̃dεzɔ̃z- ivʁə- də mɛ̃ tuʁne
ki tɑ̃de altjεʁə latikə maʒikə

tʁjɔ̃fe ɔpskyʁə lε kaʁjatidə bʁynə !

mamɑ̃ nεɡʁəz- asizəz- a mεmə lə sɔl teʁø
kɔʁ pasjɑ̃z- o pwatʁinə myʁə
su lə sɔlεj mekanikə

kɔʁ kavεʁnø ʁəfyʒəz- yltimə
tɔ̃bo dε ɡʁjo ʁənje
ʁwajomə ɛ̃pʁɔbablə dε dʒin
malefik

tʁjɔ̃fe ɔpskyʁə lε kaʁjatidə bʁynə !

uo

ɛ̃vɑ̃tεʁə

œ̃ tyʁbɑ̃ seʁafɛ̃ də bazɛ̃ blø lystʁe
œ̃ kefjε blɑ̃ o kaʁo ʁuʒə sɑ̃
œ̃ ɡalyʁɛ̃ pase də twalə ɡʁizə
dε bɔnε tʁikɔte

œ̃ bubu ʁiʃə bʁɔde a fil dɔʁ
dε kʁanə dyʁz- eʁise də ʁydəz- epi blɑ̃
dε dʒεllaba bləi detɔfəz- ɛ̃desizə
dε vizaʒəz- emasje

œ̃n- avøɡlə kʁoʃe o bʁa ny dynə fijə
də ɡʁɑ̃ kɔʁ fynɑ̃bylə ki pjetine o ɡiʃε
dεz- epolə vute ki ɔsije
dε ʃapəlε

dε suʁiʁə ki ʁəkɔnεse lεz- ɑ̃sjɛ̃
dε ʁəɡaʁd klεʁ ki ɔ̃ vwajaʒe lwɛ̃
dε vjø ʁəvənys də la ɡeʁə
klεʁɔ̃ dε ʒənesəz- eɡaʁe

dε kaləbasə maje də ʁidə
ubli dεɡzilz- epaʁpije
fεlyʁə mɥεtə kasasine
dekla ʒwajø lε ʒənə fijə

uo

kumba

pʁɛ̃tɑ̃z- ɔfεʁ o siʁεnə
o maʁsuɛ̃ lotɔmnə sələmɑ̃

o lɔ̃ də kotə baʁbaʁεsk la naviɡasjɔ̃ sə lɑ̃ɡi
dynə kap blɑ̃z- alɔε dəvinez- o lwɛ̃

la mεʁ ɔ̃dylə ɑ̃ masə luʁdə
su dε miljɔ̃ dεɡɥjə metalik

lεz- ɔʁizɔ̃ bləise
œ̃ sεʁpe plɔ̃ʒə a lɑ̃buʃyʁə

nyl nə fʁetijə dɑ̃ sεt akaʁjɔm etilikə

lε laʁmə- də ma bεllə kule syʁ mɔ̃ vizaʒə
e sε kʁi məʁe syʁ mε lεvʁə
o suvəniʁ dεz- amuʁ pεʁdys

lə kuʁ ʁəmɔ̃tə vεʁ la vilə
tεtə a lɔ̃bʁə də la vwalə kə la bʁizə evεjə
syʁ ma buʃə lεz- ɑ̃bʁœ̃ plake œ̃ ɡu sale

dε pelikɑ̃ fɔ̃ sɑ̃tinεllə syʁ lε bεʁʒəz- e lo filə
dε muεtə ʁjøzə sə defile
e ma deʁivə apεllə kumba

uo

nɔktyʁnə

o pʁynεllə nwaʁə dε pɥiz- ymidə
lε deziʁ ʃyte ɑ̃sɔʁsəle
ynə lamə blø fiksə lε kɔʁ manuʃə
ɔ pəzɑ̃tœʁ tʁaʒikə kɑ̃ bɔtə lamuʁ ɑ̃ tuʃə

sɔ̃ kɔʁ kaʒu ɑ̃sɑ̃sə e sepaʁpijə
su la mwatœʁ o mɛ̃ pʁese
sa po kɑ̃bʁe lɥi e tʁɑ̃spiʁə
lεz- os sə bʁize kɑ̃ mɔʁ sa buʃə paʁfyme

lε kaʁesə kɔmə dε ku
bʁyle o popjεʁəz- ɑ̃ fjεvʁə ʁusə
lε kœʁ ʃaviʁe dɑ̃ la mεle
e sε dəɔʁ kɔ̃ va puʁsɥivʁə su lε mɑ̃ɡje

nys su la nɥi ki setεʁnizə
dɔpskyʁ ɡeʁje tu tatue
tɑ̃ɡe e ʃɑ̃sεlle suflə kupe
œ̃ sɔʁsje ivʁə ʃɑ̃tə e ʃaytə ɑ̃ titybɑ̃

lə kœʁ ʁavi la buʃə avidə
luʁd dœ̃ sɑ̃ ʃo ki ba vjɔle
lε kɔʁ fuʁbys lɔ̃tɑ̃ sepɥize
œ̃ nwaʁ deziʁ seʁə lε ʁɛ̃ ki sasasine

lobə lεtøzə ɑ̃fɛ̃ batajə
e dɑ̃ la fʁεʃœʁ ki sεɡizə
lεz- iø fletʁi la buʃə vidə
dø naʒœʁ sɔ̃bʁe ɛ̃difeʁɑ̃

o pʁynεllə nwaʁə dε pɥiz- ymidə
lε deziʁ ʃyte ɑ̃sɔʁsəle
ynə lamə blø fiksə lε kɔʁ manuʃə
ɔ pəzɑ̃tœʁ tʁaʒikə kɑ̃ bɔtə lamuʁ ɑ̃ tuʃə

uo

ivʁεsə dε sɑ̃dʁə

ynə klamœʁ εksplozə lə kaʁtje asupi
ɡalɔpadə efʁene ki devalə e ki ɡʁɔ̃də
tεtə iʁsytə afɔle ki tʁebyʃə e kə tʁake
ɡələ tapez- isteʁikz- e vizaʒə ʒwajø

dœ̃ pənalti bʁytal o vɑ̃tʁə œ̃ bado ɛ̃spiʁe
eblui lə fyiaʁ ki seʃu suflə kuʁ
pjez- e puiŋ tɔ̃be dʁys su lε kʁiz- e lε ʁiʁə
ʒaluzə la møtə avidə sə buskylə tut- otuʁ

ynə bʁytə bʁɑ̃di ynə putʁə eʁɔikə
εɡɥjə εɡy o tɑ̃ ki beɡε e ɔsijə

dɑ̃ la mεle uløzə u sɔ̃bʁə lə maʁtiʁə
sekaʁkje dɔʁœʁ dεz- iø klεʁ də ʁεzɔ̃
dø ɡajaʁdz- ɑ̃pɔʁte œ̃ kɔʁ ɡʁiz- anɔnimə
lə kɔʁtεʒə sɥi ɡεmɑ̃ e bavaʁdə e ʁεspiʁə

uo

djɔlavjɔle

œ̃ vɑ̃ ubljøz- e distʁε
fujə lε plε ʁɔ̃ʒe də ʁujə
dε filao depwatʁaje

dɑ̃ la tɔʁpœʁ e lebetydə
œ̃ pəplə ɔ̃tø də kʁabəz- ɔstilə
safεʁə a fuiʁ la plaʒə vilə
bytɛ̃ pytʁidə ekaʁtəle

lyitʁə maʁinə ɑ̃sɑ̃ɡlɑ̃te
bavə ɑ̃ silɑ̃sə a lɔ̃ɡ filε
tɑ̃di ko lwɛ̃ ɑ̃ kʁepyskylə
kloʃəz- e mɔske pləʁe plɛ̃tivə

djø la vuly !

dɑ̃ la tɔʁpœʁ katalεptikə
œ̃ vɑ̃ ubljøz- e distʁε
sablə lɔsɥεʁə ɔksidə

uo

ʃapəlε

nə vulε pa
ɔ̃ tʁɑ̃ʃe

a ʁəfyze
lɔ̃ maʁje

ʁəfyza də bεze
la fɔʁse

sε batɥ
a ʁeziste

ɔ̃ apəle
dε fʁεʁə dε kuzɛ̃
dεz- ɔ̃klə dε vwazɛ̃

lɔ̃ mɛ̃tənɥ
la vjɔle

ʁəbεllə e bεllə
lɔ̃ ʒəte

su lε mɑ̃ɡje
sə pʁɔstitɥ !

uo

pʁɔfεtə

a la teʁasə də ʃe ʒinεtə
syʁ la plaʒə də pɔpɔ̃ɡinə
sataʁde dε byvœʁ də bjεʁə
dε kupləz- adyltεʁə
dεz- amuʁø

lε ʃjɛ̃ kʁøze ɔpstine lə sablə e lɔ̃bʁə fʁεʃə

nez- ɛ̃bibe e ʁəɡaʁ εɡzalte
œ̃ ʁuslumanə a ɡələ də djablə
vɛ̃ ʁeklame lə pʁi dœ̃ ʒwɛ̃ kœ̃ byvœʁ lɥi dəvε

« ʒə tə ʁɑ̃buʁsəʁε a la pɔlisə ! »

ɔ̃ la ʁəvy syʁ œ̃ ʁoʃe
su lə sɔlεj ɔksalikə
iʁsytə sɔlitεʁə e fʁystʁe
sypεʁbə dεspwaʁ ʒəte o nyez- ɛ̃pasiblə !

uo

palyd

dulœʁ difyzəz- e mal oz- os
kɔmɑ̃ kalme sə sɑ̃ fjevʁø ?
ni ʁəpoz- a lɔ̃bʁə dε simə
ni ubli o pa mekanikə dœ̃ kɔʁz- ɑ̃ fɥitə
sɑ̃z- ɔʁizɔ̃

mε sε lə kœʁ ki a la ɡʁipə
e mε ʁəɡaʁdz- evite lεz- ilə
kaʃɑ̃ lo mɔʁtə də ma tʁistεsə
u sɔ̃bʁe sεʃə mε pypijə

e ma ʁevɔltə o sɑ̃ epε

kɔɲə ɑ̃ silɑ̃sə