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Texte : À Mariam, Le Pouvoir Du Mauvais Œil



À Mariam, Le Pouvoir Du Mauvais Œil

Chers élèves raisonnés ! Avant tout,
Laissez-moi vous dire…
Vous pouvez rentrer chez vous ;
Mon cours d’aujourd’hui est un délire

S’adressant au dépourvu de raison.
Après les oiseaux de mauvais augures,
La mante religieuse, donnons libre aventure
À notre croyance au livre des superstitions.

Et embrassons le beau chapitre de l’œil ;
Après l’œil qui palpite, nous avons une merveille,
Tellement puissante et ignorée : le mauvais œil,
Qui peut faire autour de lui beaucoup de deuils.

Pour l’utiliser, il suffit juste de regarder
Méchamment ou envieusement la cible à tuer
Et puis vous verrez, de visu, ça marchera
La victime tombera raide morte comme un avocat.

- Sérieusement, Monsieur ? Soit vous vous foutez de nous
Soit vous nous prenez pour des idiots et des fous
Ou c’est, comme vous l’aimez bien, de l’ironie.
Éclairez-nous, Monsieur Samassi.

- Non Mariam ! Monsieur Samassi dit la vérité ;
Ma grande mère m’en avait déjà parlé !
- Salimata ! Même si ta grande mère a la vérité dans sa bouche,
Avoue que ceci est beaucoup trop louche !
Et puis, l’as-tu essayé pour prouver sa véracité ?

- Non Mariam ! Je ne veux tuer personne.
- Mariam ! Laisse Salimata ; jamais elle ne raisonne.
Dépourvue d’esprit critique, elle gobe tout ce qu’on lui dit,
Même une chose et son contraire.
Monsieur Samassi fait de l’ironie
Autrement ; on serait tous mort sur cette terre,
Et ce, sans bombe atomique
Ni d’armes chimiques.
Puisqu’il suffirait de regarder
Pour tout exterminer.

- Toi, Manda ! Tu n’as pas dit tu ne sais parler poliment ?
Tu ne sais pas que ça se fait mystiquement ?
- Mystiquement ! Mystiquement ! J’ai ouvert mystiquement
À l’intérieur, il est creux et vide même pas de vent.

- Manda ! Par mystiquement j’entends sorcellerie !
- ha ! Voici une qui croit encore en la magie,
Jumelle de là l’illusion, fille du mirage
Et ce, à son âge.
- Donc toi, Manda, tu ne crois pas en la sorcellerie ?

Bon ! Chers élèves, je vous ai écouté
Mais hélas ! L’aiguille ne s’est pas arrêtée ; le cours est fini.
Manda et Mariam merci d’être restés
Quand je me suis adressé aux raisonnés.
Salimata ! N’as-tu pas suivi mon cours
Sur le traitement de la sorcellerie, de l’autre jour ?
La_Plume_Libre

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Poème en Phonétique

ʃεʁz- elεvə ʁεzɔne ! avɑ̃ tu,
lεse mwa vu diʁə…
vu puve ʁɑ̃tʁe ʃe vu,
mɔ̃ kuʁ doʒuʁdɥi εt- œ̃ deliʁə

sadʁesɑ̃ o depuʁvy də ʁεzɔ̃.
apʁε lεz- wazo də movεz- oɡyʁə,
la mɑ̃tə ʁəliʒjøzə, dɔnɔ̃ libʁə avɑ̃tyʁə
a nɔtʁə kʁwajɑ̃sə o livʁə dε sypεʁstisjɔ̃.

e ɑ̃bʁasɔ̃ lə bo ʃapitʁə də lœj,
apʁε lœj ki palpitə, nuz- avɔ̃z- ynə mεʁvεjə,
tεllmɑ̃ pɥisɑ̃tə e iɲɔʁe : lə movεz- œj,
ki pø fεʁə otuʁ də lɥi boku də dəj.

puʁ lytilize, il syfi ʒystə də ʁəɡaʁde
meʃamɑ̃ u ɑ̃vjøzəmɑ̃ la siblə a tɥe
e pɥi vu veʁe, də vizy, sa maʁʃəʁa
la viktimə tɔ̃bəʁa ʁεdə mɔʁtə kɔmə œ̃n- avɔka.

seʁjøzəmɑ̃, məsjø ? swa vu vu fute də nu
swa vu nu pʁəne puʁ dεz- idjoz- e dε fus
u sε, kɔmə vu lεme bjɛ̃, də liʁɔni.
eklεʁe nu, məsjø samasi.

nɔ̃ maʁjam ! məsjø samasi di la veʁite,
ma ɡʁɑ̃də mεʁə mɑ̃n- avε deʒa paʁle !
salimata ! mεmə si ta ɡʁɑ̃də mεʁə a la veʁite dɑ̃ sa buʃə,
avu kə səsi ε boku tʁo luʃə !
e pɥi, la ty esεje puʁ pʁuve sa veʁasite ?

nɔ̃ maʁjam ! ʒə nə vø tɥe pεʁsɔnə.
maʁjam ! lεsə salimata, ʒamεz- εllə nə ʁεzɔnə.
depuʁvɥ dεspʁi kʁitikə, εllə ɡɔbə tu sə kɔ̃ lɥi di,
mεmə ynə ʃozə e sɔ̃ kɔ̃tʁεʁə.
məsjø samasi fε də liʁɔni
otʁəmɑ̃, ɔ̃ səʁε tus mɔʁ syʁ sεtə teʁə,
e sə, sɑ̃ bɔ̃bə atɔmikə
ni daʁmə- ʃimik.
pɥiskil syfiʁε də ʁəɡaʁde
puʁ tut- εkstεʁmine.

twa, mɑ̃da ! ty na pa di ty nə sε paʁle pɔlime ?
ty nə sε pa kə sa sə fε mistikəmɑ̃ ?
mistikəmɑ̃ ! mistikəmɑ̃ ! ʒε uvεʁ mistikəmɑ̃
a lɛ̃teʁjœʁ, il ε kʁøz- e vidə mεmə pa də vɑ̃.

mɑ̃da ! paʁ mistikəmɑ̃ ʒɑ̃tɑ̃ sɔʁsεllʁi !
a ! vwasi ynə ki kʁwa ɑ̃kɔʁə ɑ̃ la maʒi,
ʒymεllə də la lilyzjɔ̃, fijə dy miʁaʒə
e sə, a sɔ̃n- aʒə.
dɔ̃k twa, mɑ̃da, ty nə kʁwa pa ɑ̃ la sɔʁsεllʁi ?

bɔ̃ ! ʃεʁz- elεvə, ʒə vuz- ε ekute
mεz- ela ! lεɡɥjə nə sε pa aʁεte, lə kuʁz- ε fini.
mɑ̃da e maʁjam mεʁsi dεtʁə ʁεste
kɑ̃ ʒə mə sɥiz- adʁese o ʁεzɔne.
salimata ! na ty pa sɥivi mɔ̃ kuʁ
syʁ lə tʁεtəmɑ̃ də la sɔʁsεllʁi, də lotʁə ʒuʁ ?