Poeme : L’escarpin
A Propos
Un regard se pose sur l’infime et l’infime répond. La ville s’ouvre par un détail, et le poème écoute ce qu’il déplace en nous.
L’escarpin
Loin des tristes fiefs de Sade, où l’ordre est ailleurs,
De plaisants vitiligos chahutent la brique,
Observent un escargot, dont l’éclat sphérique
Disperse la façade d’un rire voyeur.
L’endroit est calme ; un jardin se rendort, discret.
Ses roses, couleur Cardin, lèchent l’air distrait.
Les flaques d’eau sommeillent.
Un passant s’attarde,
Ses rêves sous l’oreille, épinglés en mansarde.
Quelques voitures s’ébrouent sur le macadam.
Des vélos bleus hirsutes flânent, insouciants.
Un bolide, peu ou prou, surprend une dame.
Moi, écho sans lutte, Cendrillon sans amant,
Je traverse la rue étrange, peuplée d’oiseaux,
Bien coiffés, leurs phalanges froissant sur ma peau.
Une chambre s’est ouverte. Le temps va et vient.
Ma silhouette est couverte d’un cri pavlovien.
Égaré, un escarpin s’est posé ici,
La pointe sur un lupin… Il entend, lui aussi.
Copyright © : RaMor 2025 Tous droits réservés
Reproduction sur autorisation
De plaisants vitiligos chahutent la brique,
Observent un escargot, dont l’éclat sphérique
Disperse la façade d’un rire voyeur.
L’endroit est calme ; un jardin se rendort, discret.
Ses roses, couleur Cardin, lèchent l’air distrait.
Les flaques d’eau sommeillent.
Un passant s’attarde,
Ses rêves sous l’oreille, épinglés en mansarde.
Quelques voitures s’ébrouent sur le macadam.
Des vélos bleus hirsutes flânent, insouciants.
Un bolide, peu ou prou, surprend une dame.
Moi, écho sans lutte, Cendrillon sans amant,
Je traverse la rue étrange, peuplée d’oiseaux,
Bien coiffés, leurs phalanges froissant sur ma peau.
Une chambre s’est ouverte. Le temps va et vient.
Ma silhouette est couverte d’un cri pavlovien.
Égaré, un escarpin s’est posé ici,
La pointe sur un lupin… Il entend, lui aussi.
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Ramor
PostScriptum
Rien n’est perdu — parfois, c’est l’objet qui nous retrouve.
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Poème en Phonétique
lwɛ̃ dε tʁistə fjεf də sadə, u lɔʁdʁə εt- ajœʁ,
də plεzɑ̃ vitiliɡo ʃayte la bʁikə,
ɔpsεʁve œ̃n- εskaʁɡo, dɔ̃ lekla sfeʁikə
dispεʁsə la fasadə dœ̃ ʁiʁə vwajœʁ.
lɑ̃dʁwa ε kalmə, œ̃ ʒaʁdɛ̃ sə ʁɑ̃dɔʁ, diskʁε.
sε ʁozə, kulœʁ kaʁdɛ̃, lεʃe lεʁ distʁε.
lε flak do sɔmεje.
œ̃ pasɑ̃ sataʁdə,
sε ʁεvə su lɔʁεjə, epɛ̃ɡlez- ɑ̃ mɑ̃saʁdə.
kεlk vwatyʁə sebʁue syʁ lə makadam.
dε velo bløsz- iʁsytə flane, ɛ̃susjɑ̃.
œ̃ bɔlidə, pø u pʁu, syʁpʁɑ̃t- ynə damə.
mwa, eʃo sɑ̃ lytə, sɑ̃dʁijɔ̃ sɑ̃z- amɑ̃,
ʒə tʁavεʁsə la ʁy etʁɑ̃ʒə, pəple dwazo,
bjɛ̃ kwafe, lœʁ falɑ̃ʒə fʁwasɑ̃ syʁ ma po.
ynə ʃɑ̃bʁə sεt- uvεʁtə. lə tɑ̃ va e vjɛ̃.
ma siluεtə ε kuvεʁtə dœ̃ kʁi pavlɔvjɛ̃.
eɡaʁe, œ̃n- εskaʁpɛ̃ sε poze isi,
la pwɛ̃tə syʁ œ̃ lypɛ̃… il ɑ̃tɑ̃, lɥi osi.
kɔpiʁajt kɔpiʁajt : ʁamɔʁ dø milə vɛ̃t- sɛ̃k tus dʁwa ʁezεʁve
ʁəpʁɔdyksjɔ̃ syʁ otɔʁizasjɔ̃
də plεzɑ̃ vitiliɡo ʃayte la bʁikə,
ɔpsεʁve œ̃n- εskaʁɡo, dɔ̃ lekla sfeʁikə
dispεʁsə la fasadə dœ̃ ʁiʁə vwajœʁ.
lɑ̃dʁwa ε kalmə, œ̃ ʒaʁdɛ̃ sə ʁɑ̃dɔʁ, diskʁε.
sε ʁozə, kulœʁ kaʁdɛ̃, lεʃe lεʁ distʁε.
lε flak do sɔmεje.
œ̃ pasɑ̃ sataʁdə,
sε ʁεvə su lɔʁεjə, epɛ̃ɡlez- ɑ̃ mɑ̃saʁdə.
kεlk vwatyʁə sebʁue syʁ lə makadam.
dε velo bløsz- iʁsytə flane, ɛ̃susjɑ̃.
œ̃ bɔlidə, pø u pʁu, syʁpʁɑ̃t- ynə damə.
mwa, eʃo sɑ̃ lytə, sɑ̃dʁijɔ̃ sɑ̃z- amɑ̃,
ʒə tʁavεʁsə la ʁy etʁɑ̃ʒə, pəple dwazo,
bjɛ̃ kwafe, lœʁ falɑ̃ʒə fʁwasɑ̃ syʁ ma po.
ynə ʃɑ̃bʁə sεt- uvεʁtə. lə tɑ̃ va e vjɛ̃.
ma siluεtə ε kuvεʁtə dœ̃ kʁi pavlɔvjɛ̃.
eɡaʁe, œ̃n- εskaʁpɛ̃ sε poze isi,
la pwɛ̃tə syʁ œ̃ lypɛ̃… il ɑ̃tɑ̃, lɥi osi.
kɔpiʁajt kɔpiʁajt : ʁamɔʁ dø milə vɛ̃t- sɛ̃k tus dʁwa ʁezεʁve
ʁəpʁɔdyksjɔ̃ syʁ otɔʁizasjɔ̃