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Prose : Mon Marin



Mon Marin

L’amer dit la guerre,
Fantôme, et fige tes mots
Au bonhomme hiver.

Rien qu’une lettre de juillet :

Mon pacha, en ton vaisseau
Sur la nuit noire,
Écoute mon histoire.

Sans toi,

Je suis transie.
Sous le soleil, le milieu du jour
N’éclaire plus la garrigue,
Il fond sur les tombeaux.
Les couvrant de roses.

Sans toi,

Plus de parfums,
Plus de couleurs,
Les bruyères fanées éloignent les carabes,
Plus un son, plus un chant.

Le fils d’Henri taille des sifflets,
En silence.
Juste l’église, au lointain,
Qui résonne.
Louise se tait, écoute.

Sans toi,

Juste mes larmes,
Juste les flots,
Loin des marées guerrières,
Ici, à l’arrière.
Calme écume de l’agitation si lointaine.

Mes yeux se ferment.
Juste un éclair,
Par toi dévêtue,
Sans toile, sans toi, sans voile,
Délaçage si doux du gréement, pays sage,
Défaite.

Mon cœur s’entrouvre,
Enfin.

Commandant impassible, sans fin,
Paisible autant qu’à son bord,
L’été revient,
Abreuvé de l’amer
D’eau salée, sang et larme,
Odeur, saveur, à l’envie,
Loin des naufrages,

Je suis la mer.
Tétrao

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Poème en Phonétique

lame di la ɡeʁə,
fɑ̃tomə, e fiʒə tε mo
o bɔnɔmə ivεʁ.

ʁjɛ̃ kynə lεtʁə də ʒɥjε :

mɔ̃ paʃa, ɑ̃ tɔ̃ vεso
syʁ la nɥi nwaʁə,
ekutə mɔ̃n- istwaʁə.

sɑ̃ twa,

ʒə sɥi tʁɑ̃zi.
su lə sɔlεj, lə miljø dy ʒuʁ
neklεʁə plys la ɡaʁiɡ,
il fɔ̃ syʁ lε tɔ̃bo.
lε kuvʁɑ̃ də ʁozə.

sɑ̃ twa,

plys də paʁfœ̃,
plys də kulœʁ,
lε bʁyiεʁə fanez- elwaɲe lε kaʁabə,
plysz- œ̃ sɔ̃, plysz- œ̃ ʃɑ̃.

lə fis dɑ̃ʁi tajə dε siflε,
ɑ̃ silɑ̃sə.
ʒystə leɡlizə, o lwɛ̃tɛ̃,
ki ʁezɔnə.
luizə sə tε, ekutə.

sɑ̃ twa,

ʒystə mε laʁmə,
ʒystə lε flo,
lwɛ̃ dε maʁe ɡeʁjεʁə,
isi, a laʁjεʁə.
kalmə ekymə də laʒitasjɔ̃ si lwɛ̃tεnə.

mεz- iø sə fεʁme.
ʒystə œ̃n- eklεʁ,
paʁ twa devεtɥ,
sɑ̃ twalə, sɑ̃ twa, sɑ̃ vwalə,
delasaʒə si du dy ɡʁeəmɑ̃, pεi saʒə,
defεtə.

mɔ̃ kœʁ sɑ̃tʁuvʁə,
ɑ̃fɛ̃.

kɔmɑ̃dɑ̃ ɛ̃pasiblə, sɑ̃ fɛ̃,
pεziblə otɑ̃ ka sɔ̃ bɔʁ,
lete ʁəvjɛ̃,
abʁəve də lame
do sale, sɑ̃ e laʁmə,
ɔdœʁ, savœʁ, a lɑ̃vi,
lwɛ̃ dε nofʁaʒə,

ʒə sɥi la mεʁ.