Poeme : Hymne À La Jeunesse

O jeunes gens ! Elus ! Fleurs du monde vivant,
Maîtres du mois d’ avril et du soleil levant,
N’ écoutez pas ces gens qui disent : soyez sages !
La sagesse est de fuir tous ces mornes visages !
Soyez jeunes, gais, vifs, amoureux, soyez fous !
O doux amis, vivez, aimez ! Défiez vous
De tous ces conseillers douceâtres et sinistres.
Vous avez l’ air joyeux, ce qui déplaît aux cuistres.
Des cheveux en forêt, noirs, profonds, abondants,
Le teint frais, le pied sûr, l’ œil clair, toutes vos dents…
Oh ! comme je les hais, ces solennels grigous !
Ils composent avec leur fiel et leurs dégoûts,
Une sagesse pleine et d’ ennui et de jeûnes,
Et, faite pour les vieux, osent l’ offrir aux jeunes !

Extrait de POEME (fragment) de VICTOR HUGO (1802-1885)

o ʒənə ʒɑ̃ ! əlys ! flœʁ dy mɔ̃də vivɑ̃,
mεtʁə- dy mwa davʁil e dy sɔlεj ləvɑ̃,
nekute pa sε ʒɑ̃ ki dize : swaje saʒə !
la saʒεsə ε də fɥiʁ tus sε mɔʁnə- vizaʒə !
swaje ʒənə, ɡε, vif, amuʁø, swaje fus !
o duz- ami, vive, εme ! defje vu
də tus sε kɔ̃sεje dusəatʁəz- e sinistʁə.
vuz- ave lεʁ ʒwajø, sə ki deplε o kɥistʁə.
dε ʃəvøz- ɑ̃ fɔʁε, nwaʁ, pʁɔfɔ̃, abɔ̃dɑ̃,
lə tɛ̃ fʁε, lə pje syʁ, lœj klεʁ, tutə vo dɑ̃…
ɔ ! kɔmə ʒə lεz- ε, sε sɔlεnεl ɡʁiɡus !
il kɔ̃poze avεk lœʁ fjεl e lœʁ deɡu,
ynə saʒεsə plεnə e dɑ̃nɥi e də ʒønə,
e, fεtə puʁ lε vjø, oze lɔfʁiʁ o ʒənə !

εkstʁε də poəmə (fʁaɡmεnt) də viktɔʁ yɡɔ (mijə ɥi sɑ̃ dø tiʁε milə ɥi sɑ̃ katʁə vɛ̃- sɛ̃k)