Poeme : La Plume Rouge

Sous les flocons de sang, et les ravages du temps,
S’affrontait deux soldats, de la neige jusqu’aux bras.
Loin des chaleurs d’été, et de leurs doux foyers,
En amont de leurs vies, et près de leurs amis.

D’un bruit de pas tremblant, à leurs déboires pensants,
Et le monde qu’il aimât, s’en allait d’un vers las.
Et les fusils tiraient, ébranlant leurs confiances,
Renversant la balance de ce qui fut aimé.

Ils s’appelaient Ali, Jean-Claude ou même Charlie,
Ils étaient Musulmans, Arabes ou bien Allemand,
Ils avaient été peintres, écrivains ou mendiants.

Ils lancèrent tous ces mots, au hasard de leurs vies,
Écrivant tous leurs maux, sans donner leur avis,
Abattus d’un mensonge, en vivants de leurs songes.

su lε flɔkɔ̃ də sɑ̃, e lε ʁavaʒə dy tɑ̃,
safʁɔ̃tε dø sɔlda, də la nεʒə ʒysko bʁa.
lwɛ̃ dε ʃalœʁ dete, e də lœʁ du fwaje,
ɑ̃n- amɔ̃ də lœʁ vi, e pʁε də lœʁz- ami.

dœ̃ bʁɥi də pa tʁɑ̃blɑ̃, a lœʁ debwaʁə pɑ̃sɑ̃,
e lə mɔ̃də kil εma, sɑ̃n- alε dœ̃ vεʁ las.
e lε fyzil tiʁε, ebʁɑ̃lɑ̃ lœʁ kɔ̃fjɑ̃sə,
ʁɑ̃vεʁsɑ̃ la balɑ̃sə də sə ki fy εme.

il sapəlε ali, ʒɑ̃ klodə u mεmə ʃaʁli,
ilz- etε myzylmɑ̃, aʁabəz- u bjɛ̃ almɑ̃,
ilz- avε ete pɛ̃tʁə, ekʁivɛ̃z- u mɑ̃djɑ̃.

il lɑ̃sεʁe tus sε mo, o-azaʁ də lœʁ vi,
ekʁivɑ̃ tus lœʁ mo, sɑ̃ dɔne lœʁ avi,
abatys dœ̃ mɑ̃sɔ̃ʒə, ɑ̃ vivɑ̃ də lœʁ sɔ̃ʒə.