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Poeme : La Nuit Est Noire



La Nuit Est Noire

La nuit est noire.
Surgis une nappe de brouillard.
Violent est le choc sous les phares.
L’automobile vole, danse en arlequin,
Puis c’est la chute dans le ravin.

La voiture est déchiquetée.
Le sanglier jamais retrouvé.
Le grand chêne est juste éraflé,
Il se remettra de cette rencontre inopinée.

Les bleus gyrophares
Perturbent mes sens.
En coma je tombe inconscient.
Pourtant j’entends des notes de guitare.

Le cœur fonctionne, les poumons sont aidés
Par une machine au son régulier.
Pour le reste, il n’y a rien à en tirer.
Le cerveau divague-en de funestes rêves singuliers.

Le temps passe, je crois voir et j’entends.
Je découvre les proches se pressant
Auprès du moribond qui empeste.
Je m’amuse de leurs propos et de leurs gestes.

Et je ne sais pourquoi ?

« Ses heures sont comptées disent les médecins ! »
« Partir pour lui serait très bien »
« Oh fait ! On n’a pas retrouvé le sanglier… »
« C’est grand dommage que la voiture soit bousillée… .
» Il doit mille fois souffrir, ce serait un soulagement «
» Oui ! Partir, pour lui et pour les siens «
» Mais diable qu’elle est cette mauvaise odeur ! «
» Il a fait sur lui, le pauvre, qu’elle puanteur ! "

Sourires hypocrites, rires étouffés d’une fratrie détestable.
Je suis heureux de détendre l’atmosphère par grand soulage.
J’en conviens le flux des visites va, sans faute, se tarir.
J’en suis satisfait préférant rester seul, pour mourir.

Mais en fait, ai-je envie de mourir ?
Mazette que non !
Ai-je goût à souffrir ?
Mazette que non !
Qui sont ces abrutis parlant en mon nom !
Ces imbéciles aux approches convenues et bidons !
Et que font ces pleureuses professionnelles ?
Maudites grenouilles de bénitier devant l’éternel

J’enrage des adages ! De l’esprit de ces vieilles verrues
Sur mon lit de mort, je sodomise les idées reçues.
Je sais depuis ma naissance ce qu’est ma destinée.
Dieu n’est que concept qui s’efface devant l’obscurité.

Une machine à côté de moi émet un bip régulier.
Bip… Bip… Bip… Bip… Bip. . Bip… Bip… Bip. . Bip… Bip. . Bip…
Puis… … … …
Bip… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … . .
Elle n’a plus rien à raconter.

La nuit est noire
Et restera noire.

Loïc ROUSSELOT
Loic Rousselot

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Poème en Phonétique

la nɥi ε nwaʁə.
syʁʒiz- ynə napə də bʁujaʁ.
vjɔle ε lə ʃɔk su lε faʁə.
lotomobilə vɔlə, dɑ̃sə ɑ̃n- aʁləkɛ̃,
pɥi sε la ʃytə dɑ̃ lə ʁavɛ̃.

la vwatyʁə ε deʃikəte.
lə sɑ̃ɡlje ʒamε ʁətʁuve.
lə ɡʁɑ̃ ʃεnə ε ʒystə eʁafle,
il sə ʁəmεtʁa də sεtə ʁɑ̃kɔ̃tʁə inɔpine.

lε bløs ʒiʁɔfaʁə
pεʁtyʁbe mε sɑ̃s.
ɑ̃ kɔma ʒə tɔ̃bə ɛ̃kɔ̃sjɑ̃.
puʁtɑ̃ ʒɑ̃tɑ̃ dε nɔtə də ɡitaʁə.

lə kœʁ fɔ̃ksjɔnə, lε pumɔ̃ sɔ̃t- εde
paʁ ynə maʃinə o sɔ̃ ʁeɡylje.
puʁ lə ʁεstə, il ni a ʁjɛ̃ a ɑ̃ tiʁe.
lə sεʁvo divaɡ ɑ̃ də fynεstə ʁεvə sɛ̃ɡylje.

lə tɑ̃ pasə, ʒə kʁwa vwaʁ e ʒɑ̃tɑ̃.
ʒə dekuvʁə lε pʁoʃə sə pʁesɑ̃
opʁε dy mɔʁibɔ̃ ki ɑ̃pεstə.
ʒə mamyzə də lœʁ pʁɔpoz- e də lœʁ ʒεstə.

e ʒə nə sε puʁkwa ?

« səs œʁ sɔ̃ kɔ̃te dize lε medəsɛ̃ ! »
« paʁtiʁ puʁ lɥi səʁε tʁε bjən »
« ɔ fε ! ɔ̃ na pa ʁətʁuve lə sɑ̃ɡlje… »
« sε ɡʁɑ̃ dɔmaʒə kə la vwatyʁə swa buzije…
» il dwa milə fwa sufʁiʁ, sə səʁε œ̃ sulaʒəmεnt «
» ui ! paʁtiʁ, puʁ lɥi e puʁ lε sjɛ̃s «
» mε djablə kεllə ε sεtə movεzə ɔdœʁ ! «
» il a fε syʁ lɥi, lə povʁə, kεllə pɥɑ̃tœʁ ! "

suʁiʁəz- ipɔkʁitə, ʁiʁəz- etufe dynə fʁatʁi detεstablə.
ʒə sɥiz- œʁø də detɑ̃dʁə latmɔsfεʁə paʁ ɡʁɑ̃ sulaʒə.
ʒɑ̃ kɔ̃vjɛ̃ lə flyks dε vizitə va, sɑ̃ fotə, sə taʁiʁ.
ʒɑ̃ sɥi satisfε pʁefeʁɑ̃ ʁεste səl, puʁ muʁiʁ.

mεz- ɑ̃ fε, ε ʒə ɑ̃vi də muʁiʁ ?
mazεtə kə nɔ̃ !
ε ʒə ɡu a sufʁiʁ ?
mazεtə kə nɔ̃ !
ki sɔ̃ sεz- abʁyti paʁlɑ̃ ɑ̃ mɔ̃ nɔ̃ !
sεz- ɛ̃besiləz- oz- apʁoʃə kɔ̃vənɥz- e bidɔ̃ !
e kə fɔ̃ sε pləʁøzə pʁɔfesjɔnεllə ?
moditə ɡʁənujə də benitje dəvɑ̃ letεʁnεl

ʒɑ̃ʁaʒə dεz- adaʒə ! də lεspʁi də sε vjεjə veʁy
syʁ mɔ̃ li də mɔʁ, ʒə sɔdɔmizə lεz- ide ʁəsɥ.
ʒə sε dəpɥi ma nεsɑ̃sə sə kε ma dεstine.
djø nε kə kɔ̃sεpt ki sefasə dəvɑ̃ lɔpskyʁite.

ynə maʃinə a kote də mwa emε œ̃ bip ʁeɡylje.
bip… bip… bip… bip… bip. bip… bip… bip. bip… bip. bip…
pɥi…
bip…
εllə na plys ʁjɛ̃ a ʁakɔ̃te.

la nɥi ε nwaʁə
e ʁεstəʁa nwaʁə.

lɔik ʁusəlo