Prose : Lui L’inconnu

Lui, je l’ai vu venir
Descendant cette rampe qui mène vers la rivière,
Tête baissée, semblant rêver l’avenir,
Et une longue bande de ruban attachée sur sa chevillère.

Lui, je l’ai entendu chanter si fort,
D’un air frénétique
les raisonnements de sa voix malgré ses efforts,
Réveillaient le monde de la poésie phonétique.

C’est la chanson d’Aden ! ! !
Dit-il :
DADA ! DODO !
DADA ! DODO !
DA ! DO !
DADA ! DODO !
Chanson d’Aden !
Pour marquer le pas !
Chanson d’Aden !
Pour prendre repas !

Et plus qu’il chantait sous le vent,
Ses paroles sonores réveillaient les oiseaux de la campagne,
Qui à leur tour, battaient leurs ailes en avent.
Leur vole ressemblait à des danses derrière ces montagnes.

Lui, Là !
Je l’ai vu disparaître
D’ici, Là !
Personne ne l’a vu apparaître.

lɥi, ʒə lε vy vəniʁ
desɑ̃dɑ̃ sεtə ʁɑ̃pə ki mεnə vεʁ la ʁivjεʁə,
tεtə bεse, sɑ̃blɑ̃ ʁεve lavəniʁ,
e ynə lɔ̃ɡ bɑ̃də də ʁybɑ̃ ataʃe syʁ sa ʃəvilεʁə.

lɥi, ʒə lε ɑ̃tɑ̃dy ʃɑ̃te si fɔʁ,
dœ̃n- εʁ fʁenetikə
lε ʁεzɔnəmɑ̃ də sa vwa malɡʁe sεz- efɔʁ,
ʁevεjε lə mɔ̃də də la pɔezi fɔnetikə.

sε la ʃɑ̃sɔ̃ dadɛ̃ ! ! !
di til :
dada ! dɔdo !
dada ! dɔdo !
da ! do !
dada ! dɔdo !
ʃɑ̃sɔ̃ dadɛ̃ !
puʁ maʁke lə pa !
ʃɑ̃sɔ̃ dadɛ̃ !
puʁ pʁɑ̃dʁə ʁəpa !

e plys kil ʃɑ̃tε su lə vɑ̃,
sε paʁɔlə sonoʁə ʁevεjε lεz- wazo də la kɑ̃paɲə,
ki a lœʁ tuʁ, batε lœʁz- εləz- ɑ̃n- ave.
lœʁ vɔlə ʁəsɑ̃blε a dε dɑ̃sə dəʁjεʁə sε mɔ̃taɲə.

lɥi, la !
ʒə lε vy dispaʁεtʁə
disi, la !
pεʁsɔnə nə la vy apaʁεtʁə.