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Poeme : Complainte



Complainte

Je fit la cour aux caryatides,
Je fit le sourd aux cœurs avides,
Je baguenaudai d’un pas vide
Sur de grands marbres impavides.

Aux silences assourdissants,
Le poème vierge, pur, tissant
Ses vers comme de ravissants
Effluves, gambadant, finissant

De bâtir sa lyre… pourvoyait
Rhapsodes et aèdes, voyait
Des airs gaillards qui ondoyaient.
Des chants éperdus chatoyaient.

Je traversai de grands naos !
Aux sublimes voix, le chaos
Fit chuter tout un Ouranos
De hybris, sur de grands pathos.

Des femmes aux vertus de reine,
Abhorraient d’une beauté sereine,
Les apitoiements des sirènes
Buvant au goulot l’Hippocrène.

Et sur des rythmes enfantins,
Les charmes chryséléphantins
Faisaient taire des plaisantins
Et de très mauvais galantins.

Mais trainant comme des carcasses
Mes rimes, je n’ouvrais mon Parnasse !
Laissant mon verbe à la ramasse,
J’abandonnais mon luth… hélas !
Angel-Philippe

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Poème en Phonétique

ʒə fi la kuʁ o kaʁiatidə,
ʒə fi lə suʁ o kœʁz- avidə,
ʒə baɡənodε dœ̃ pa vidə
syʁ də ɡʁɑ̃ maʁbʁəz- ɛ̃pavidə.

o silɑ̃səz- asuʁdisɑ̃,
lə pɔεmə vjεʁʒə, pyʁ, tisɑ̃
sε vεʁ kɔmə də ʁavisɑ̃
eflyvə, ɡɑ̃badɑ̃, finisɑ̃

də batiʁ sa liʁə… puʁvwajε
ʁapsɔdəz- e aεdə, vwajε
dεz- εʁ ɡajaʁd ki ɔ̃dwajε.
dε ʃɑ̃z- epεʁdys ʃatwajε.

ʒə tʁavεʁsε də ɡʁɑ̃ nao !
o syblimə vwa, lə ʃao
fi ʃyte tut- œ̃n- uʁano
də ibʁi, syʁ də ɡʁɑ̃ pato.

dε faməz- o vεʁtys də ʁεnə,
abɔʁε dynə bote səʁεnə,
lεz- apitwaəmɑ̃ dε siʁεnə
byvɑ̃ o ɡulo lipɔkʁεnə.

e syʁ dε ʁitməz- ɑ̃fɑ̃tɛ̃,
lε ʃaʁmə- kʁizelefɑ̃tɛ̃
fəzε tεʁə dε plεzɑ̃tɛ̃
e də tʁε movε ɡalɑ̃tɛ̃.

mε tʁεnɑ̃ kɔmə dε kaʁkasə
mε ʁimə, ʒə nuvʁε mɔ̃ paʁnasə !
lεsɑ̃ mɔ̃ vεʁbə a la ʁamasə,
ʒabɑ̃dɔnε mɔ̃ lyt… ela !