Poeme : À La Gente Cordiale

Ainsi l’on devrait définir la niaiserie
Comme la paresse de la lucidité ! …
L’amour est la désuétude de pierreries ? …
Les volcans seraient rois de la placidité ? …

Qui se plaindrait du fait de louer la bien-aimée ? …
Pour des acrimonieuses c’est la soumission ! …
Mais il n’y a que la Femme qui blasphémée
À outrance, adorée, devient bénédiction !

On raconta des récits de femmes déchues !
On fonda sur elles toutes les tragédies !
Et le grand rôle qui leur fut d’abord échu
Fut bien celui d’accroître tous les appétits !

On écrivit sur des manuscrits squelettiques !
Aux fronts des tombes, on fit de la philosophie !
On éventra toutes les mœurs jusqu’à l’éthique !
Alors sur les femmes, faisons de la prosodie !

Voyez-vous ! Le Monde est assez désagrégeant !
De discours amenant discordes, la politesse
N’est point bassesse ! Alors s’il vous plaît à présent
Rendons à chaque femme toute la joliesse !

ɛ̃si lɔ̃ dəvʁε definiʁ la njεzəʁi
kɔmə la paʁεsə də la lysidite ! …
lamuʁ ε la dezyetydə də pjeʁəʁi ? …
lε vɔlkɑ̃ səʁε ʁwa də la plasidite ? …

ki sə plɛ̃dʁε dy fε də lwe la bjɛ̃ εme ? …
puʁ dεz- akʁimɔnjøzə sε la sumisjɔ̃ ! …
mεz- il ni a kə la famə ki blasfeme
a utʁɑ̃sə, adɔʁe, dəvjɛ̃ benediksjɔ̃ !

ɔ̃ ʁakɔ̃ta dε ʁesi də famə deʃɥ !
ɔ̃ fɔ̃da syʁ εllə tutə lε tʁaʒedi !
e lə ɡʁɑ̃ ʁolə ki lœʁ fy dabɔʁ eʃy
fy bjɛ̃ səlɥi dakʁwatʁə tus lεz- apeti !

ɔ̃n- ekʁivi syʁ dε manyskʁi skəlεtik !
o fʁɔ̃ dε tɔ̃bə, ɔ̃ fi də la filozɔfi !
ɔ̃n- evɑ̃tʁa tutə lε mœʁ ʒyska letikə !
alɔʁ syʁ lε famə, fəzɔ̃ də la pʁozɔdi !

vwaje vu ! lə mɔ̃də εt- ase dezaɡʁeʒɑ̃ !
də diskuʁz- amənɑ̃ diskɔʁdə, la pɔlitεsə
nε pwɛ̃ basεsə ! alɔʁ sil vu plε a pʁezɑ̃
ʁɑ̃dɔ̃z- a ʃakə famə tutə la ʒɔljεsə !