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Poeme : La Route



La Route

Ce matin nous avons aperçus des cavaliers
Portant des blousons de cuir, des jeans délavés
Des rangers crasseuses logées dans leurs étriers,
Montés sur des chevaux aux allures usées et fatiguées.

Ils semblaient nous ignorer en passant prés de nous,
Leurs montures répandant leurs crottins tout le long :
Son odeur était forte pour de si piètres étalons.
Leurs robes étaient crottées, leurs sabots pleins de boues.

L’un des cavaliers nous regarda un instant,
S’arrêtant surpris de voir notre chérubin.
Il s’en inquiéta avec ses compagnons en allemand,
Puis au galop ils reprirent leurs chemins.

Notre chérubin est un étrange vieillard soufflant dans sa trompette,
Nu du soir au matin, ses cheveux longs descendant jusqu’à ses talons.
Il nous est apparu glissant sur des nuages un matin de Juillet,
Qui pourrait se réjouir d’avoir un si étrange compagnon.

Il baragouine quelques mots de français,
Maudissant l’immortalité qui use sa jeunesse.
Bambin à sa naissance, condamné à l’éternelle vieillesse,
Ses ailes atrophiées aux plumes usées.

Apocalypse, Apocalypse ronflait sa trompette,
Comme d’autres nous avons pris la route
Trainant avec nous ce chérubin fluet,
Tout un monde en déroute…

Nous ne sommes pas si malheureux
Quand nous croisons d’autres voyageurs,
Leurs compagnons sont des diablotins
Crachant insultes et feux sur les pauvres péquins.
Coburitc

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Poème en Phonétique

sə matɛ̃ nuz- avɔ̃z- apεʁsys dε kavalje
pɔʁtɑ̃ dε bluzɔ̃ də kɥiʁ, dε ʒɑ̃ delave
dε ʁɑ̃ʒe kʁasøzə lɔʒe dɑ̃ lœʁz- etʁje,
mɔ̃te syʁ dε ʃəvoz- oz- alyʁəz- yzez- e fatiɡe.

il sɑ̃blε nuz- iɲɔʁe ɑ̃ pasɑ̃ pʁe də nu,
lœʁ mɔ̃tyʁə ʁepɑ̃dɑ̃ lœʁ kʁɔtɛ̃ tu lə lɔ̃ :
sɔ̃n- ɔdœʁ etε fɔʁtə puʁ də si pjεtʁəz- etalɔ̃.
lœʁ ʁɔbəz- etε kʁɔte, lœʁ sabo plɛ̃ də bu.

lœ̃ dε kavalje nu ʁəɡaʁda œ̃n- ɛ̃stɑ̃,
saʁεtɑ̃ syʁpʁi də vwaʁ nɔtʁə ʃeʁybɛ̃.
il sɑ̃n- ɛ̃kjeta avεk sε kɔ̃paɲɔ̃z- ɑ̃n- almɑ̃,
pɥiz- o ɡalo il ʁəpʁiʁe lœʁ ʃəmɛ̃.

nɔtʁə ʃeʁybɛ̃ εt- œ̃n- etʁɑ̃ʒə vjεjaʁ suflɑ̃ dɑ̃ sa tʁɔ̃pεtə,
ny dy swaʁ o matɛ̃, sε ʃəvø lɔ̃ɡ desɑ̃dɑ̃ ʒyska sε talɔ̃.
il nuz- εt- apaʁy ɡlisɑ̃ syʁ dε nɥaʒəz- œ̃ matɛ̃ də ʒɥjε,
ki puʁʁε sə ʁeʒuiʁ davwaʁ œ̃ si etʁɑ̃ʒə kɔ̃paɲɔ̃.

il baʁaɡuinə kεlk mo də fʁɑ̃sε,
modisɑ̃ limɔʁtalite ki yzə sa ʒənεsə.
bɑ̃bɛ̃ a sa nεsɑ̃sə, kɔ̃damne a letεʁnεllə vjεjεsə,
sεz- εləz- atʁɔfjez- o plyməz- yze.

apɔkalipsə, apɔkalipsə ʁɔ̃flε sa tʁɔ̃pεtə,
kɔmə dotʁə- nuz- avɔ̃ pʁi la ʁutə
tʁεnɑ̃ avεk nu sə ʃeʁybɛ̃ flɥε,
tut- œ̃ mɔ̃də ɑ̃ deʁutə…

nu nə sɔmə pa si maləʁø
kɑ̃ nu kʁwazɔ̃ dotʁə- vwajaʒœʁ,
lœʁ kɔ̃paɲɔ̃ sɔ̃ dε djablɔtɛ̃
kʁaʃɑ̃ ɛ̃syltəz- e fø syʁ lε povʁə- pekɛ̃.