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Poeme : Dors, Ma Douleur



Dors, Ma Douleur

J’ai aimé mon bourreau,
Étouffant sous ses mains meurtrières.
Je souriais, implorant d’aimer mon corps —
À travers le sang, la peur, j’étais pour lui l’aiguille
Qui retient la chair aux fils venus des tombes.

Il murmure : « Silence, tu es à moi… » et m’écrase,
Et moi, dans la béatitude, j’avale la nuit.
Je ne lutte pas — j’étais fondu,
Pris dans ses ombres, dans sa peste infinie.

Dans ses yeux — ni pitié ni puissance,
Et moi, épris, docile, sanctifié.
Il tranche par la douleur — et moi, j’en jouis,
Je trouve dans la mort — ma sérénité.
Danil Ranevskiy

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Poème en Phonétique

ʒε εme mɔ̃ buʁʁo,
etufɑ̃ su sε mɛ̃ məʁtʁjεʁə.
ʒə suʁjε, ɛ̃plɔʁɑ̃ dεme mɔ̃ kɔʁ
a tʁavεʁ lə sɑ̃, la pœʁ, ʒetε puʁ lɥi lεɡɥjə
ki ʁətjɛ̃ la ʃεʁ o fis vənys dε tɔ̃bə.

il myʁmyʁə : « silɑ̃sə, ty ε a mwa… » εt mekʁazə,
e mwa, dɑ̃ la beatitydə, ʒavalə la nɥi.
ʒə nə lytə pa ʒetε fɔ̃dy,
pʁi dɑ̃ sεz- ɔ̃bʁə, dɑ̃ sa pεstə ɛ̃fini.

dɑ̃ sεz- iø ni pitje ni pɥisɑ̃sə,
e mwa, epʁi, dɔsilə, sɑ̃ktifje.
il tʁɑ̃ʃə paʁ la dulœʁ e mwa, ʒɑ̃ ʒui,
ʒə tʁuvə dɑ̃ la mɔʁ ma seʁenite.