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Poeme : Peaudechagrin.



Peaudechagrin.

Colline volcanique hérissée de chocas bleus.
Zac carangue
, Butte citronelle Piton rouge.
Une « case-en-vétiver » a l’ombre d’un arbre à pain’
Une fontaine publique sous un beau tamarin
… ! ! !

Je revois des visages : la misère au fond des yeux ;
Ombrés par des capelines en vakoi ou « feutres cloches »,
La bèrtèl
sur le dos ; sur l’épaule une pioche,
Aller aux champs de cannes : propriété du blanc-Monsieur.

Les vieux de mon village étaient tous des génies :
Avec sable et sueur ils créaient des jardins ;
Ou poussaient à foison : wôemes et piments-martin,
Zentacs
ou margozs et maniocs à plein gonies.

Aujourd’hui, s’ils ont disparus, ils nous reste leurs mémoires :
De minuscules épitaphes sur des croix de fer noirs,
Cachées, écrasées, par des stèles en marbre rose ;
Vestiges du rang social du colonial casqué de blanc.

La forêt de mon enfance n’est plus qu’une peau de chagrin,
Délaissée du roi papangue au vol majestueux ;
Parfois, on peut encore entendre le chant du serin
Et admirer sur l’océan apaisé, la valse du paille-en-queue… ! ! !
El Papangue

PostScriptum

choca : nom créole de l’aloès@ roche carangue : butte guino : piton rouge : lieux dits@case en vétiver : toit de chaume@arbre à pain ; arbre à fruit comestible culinaire @tamarin : ici en créole pour le tamarinier@ vakoa : genre de palmier dont les feuilles une fois séchées et tressées servent à la confection diverses (chapeaux, bertelle : sac à dos) @woême : /zentac sortes de petits pois@margoz ? sorte de gros cornichon utilisé en rougail ou salade@gonie : grands sacs en toile de jute @. PAPANGUE. unique rapace diurne (endémique) de LA REUNION. . @paille-en-queue oiseau marin fétiche dont la silhouette figure sur moult LOGO… NB. je prie aux lecteurs éventuels de la REUNION d’être indulgent, pour ces explications, (c’est la raison pour laquelle j’ai longtemps hésiter avant de publier ce poème. Merci à tous, amicalement ELPP


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Poème en Phonétique

kɔlinə vɔlkanikə eʁise də ʃɔkaz- asteʁiskə bløs.
zak kaʁɑ̃ɡ asteʁiskə, bytə sitʁɔnεllə asteʁiskə pitɔ̃ ʁuʒə asteʁiskə.
ynə « kazə ɑ̃ vetivəʁ » asteʁiskə a lɔ̃bʁə dœ̃n- aʁbʁə a pεn
ynə fɔ̃tεnə pyblikə suz- œ̃ bo tamaʁɛ̃ asteʁiskə… ! ! !

ʒə ʁəvwa dε vizaʒə : la mizεʁə o fɔ̃ dεz- iø,
ɔ̃bʁe paʁ dε kapəlinəz- ɑ̃ vakwa asteʁiskə u « føtʁə- kloʃəs »,
la bεʁtεl asteʁiskə syʁ lə do, syʁ lepolə ynə pjoʃə,
ale o ʃɑ̃ də kanə : pʁɔpʁjete dy blɑ̃ məsjø.

lε vjø də mɔ̃ vilaʒə etε tus dε ʒeni :
avεk sablə e sɥœʁ il kʁeε dε ʒaʁdɛ̃,
u pusε a fwazɔ̃ : woəməz- asteʁiskə e pimɑ̃ maʁtɛ̃,
zɑ̃takz- asteʁiskə u maʁɡɔzz- asteʁiskə e manjɔkz- a plɛ̃ ɡɔniz- asteʁiskə.

oʒuʁdɥi, silz- ɔ̃ dispaʁys, il nu ʁεstə lœʁ memwaʁə :
də minyskyləz- epitafə syʁ dε kʁwa də fεʁ nwaʁ,
kaʃe, ekʁaze, paʁ dε stεləz- ɑ̃ maʁbʁə ʁozə,
vεstiʒə dy ʁɑ̃ sɔsjal dy kɔlɔnjal kaske də blɑ̃.

la fɔʁε də mɔ̃n- ɑ̃fɑ̃sə nε plys kynə po də ʃaɡʁɛ̃,
delεse dy ʁwa papɑ̃ɡ o vɔl maʒεstɥø,
paʁfwa, ɔ̃ pø ɑ̃kɔʁə ɑ̃tɑ̃dʁə lə ʃɑ̃ dy səʁɛ̃
e admiʁe syʁ lɔseɑ̃ apεze, la valsə dy pajə ɑ̃ kø… ! ! !