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Poeme : Souvenir



Souvenir

Cinq ans que maman
Rendait son tablier.
Alors le sablier
Arrêtait ses ans
Juste octante neuf.
Papa restait veuf.
Remplis de chagrins
Les gros derniers grains
Rayèrent le verre
Pour entrer en terre.
Dans cet hôpital
Tu as eu si mal.
Le sable tombé
Criait « Succombez ».
De la vie avide
Par l’ampoule vide
Tu t’es envolée
Sans être enrôlée.
De l’autre côté
De la nationale
À l’horizontale
Pour l’éternité.
Sans fêter nonante
Papa ton lit hante,
Joue à la belote
S’il ne te pelote.
En pensée, de loin,
Mon cœur vous rejoint.
Eugène

PostScriptum

septante, nonante et même octante étaient utilisés dans certains villages de ma région, et je trouve ces noms de nombres plus beaux que soixante-dix ou quatre-vingts.
La mort ouvre une autre relation à notre maman ou papa défunts.


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Poème en Phonétique

sɛ̃k ɑ̃ kə mamɑ̃
ʁɑ̃dε sɔ̃ tablje.
alɔʁ lə sablje
aʁεtε sεz- ɑ̃
ʒystə ɔktɑ̃tə nəf.
papa ʁεstε vəf.
ʁɑ̃pli də ʃaɡʁɛ̃
lε ɡʁo dεʁnje ɡʁɛ̃
ʁεjεʁe lə veʁə
puʁ ɑ̃tʁe ɑ̃ teʁə.
dɑ̃ sεt opital
ty a y si mal.
lə sablə tɔ̃be
kʁjεt « sykɔ̃bəz ».
də la vi avidə
paʁ lɑ̃pulə vidə
ty tε ɑ̃vɔle
sɑ̃z- εtʁə ɑ̃ʁole.
də lotʁə kote
də la nasjɔnalə
a lɔʁizɔ̃talə
puʁ letεʁnite.
sɑ̃ fεte nɔnɑ̃tə
papa tɔ̃ li-ɑ̃tə,
ʒu a la bəlɔtə
sil nə tə pəlɔtə.
ɑ̃ pɑ̃se, də lwɛ̃,
mɔ̃ kœʁ vu ʁəʒwɛ̃.