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Poeme : Armageddon



Armageddon

Poème en 5 actes

Fiction librement inspirée de
« This changes everything : Capitalism vs the climate ».
De Naomi Klein, à qui je dédie ces lignes.

Prologue

Sur une autre planète, une civilisation de machines dont les créateurs ont depuis longtemps disparu.
Elles traquent dans la galaxie toutes les formes de vie organique intelligentes pour les anéantir.
Mais - sécurité laissée par leurs créateurs ? - elles ne peuvent le faire que de façon indirecte. Pour anéantir la vie sur une planète, elles peuvent détourner un météore ou provoquer une éruption volcanique, mais pas atomiser la planète avec des armes. Elles observent la Terre depuis longtemps, très longtemps.
Arishem, exécuteur principal et responsable du secteur Terre, s’entretient avec ses conseillers et serviteurs. Thanos est spécialiste de la planète Terre et des affaires humaines. Le Chœur est un programme informatique qui reproduit la pensée et les réactions des principaux dirigeants de la Terre (politiques industriels, intellectuels en vogue, … ) .

Acte I : La menace.
(Arishem)
— La vie est paradoxe. Elle est à l’interface
Entre le feu astral et le vide qui glace.
Confinée entre ces extrêmes mortifères
Elle s’obstine, lutte, évolue, prolifère.
Conciliant deux contraires : lignée-mutation
Elle montre une inconcevable adaptation.
Certains y décèlent une empreinte divine,
D’aucun propose une autre explication : « Darwin ».
Frêle, elle défie l’inéluctable entropie,
Et - peut-on user du terme « téléonomie » ? -
Ultime sacrilège : elle produit cette engeance,
Cette obscène lueur nommée intelligence !
Je suis celui qui nie, anéantit l’espoir,
Qui souffle la bougie tremblotant dans le noir.
Je ne tolère pas la vie : je la condamne.
Je suis allergique à la lumière de l’âme.
Mon objectif : éradiquer l’intelligence
Et la vie qui l’engendre, avec intransigeance.
J’ai un réel souci : c’est la planète Terre.
Malgré tous mes efforts la vie y prolifère,
Avec ses corollaires, instinct, reproduction,
Qui engendrent bientôt, amour et création.
A maintes occasions je suis intervenu
Pour que Terre devienne un lieu aride et nu.
C’est moi qui ai causé les grandes extinctions.
Silurien ? Cambrien ? Dévonien ? mon action !
Au Permien-Trias, le souffle méphitique
Des volcans et le réchauffement climatique ?
C’était moi ! L’apocalyptique météore,
Celui qui termina l’ère des dinosaures ?
C’était moi ! L’extinction de Neandertal,
Cro-Magnon tue son frère en un baiser fatal ?
J’étais l’origine de tous ces maléfices,
Mais ce n’étaient pourtant que simples exercices !
Avec l’humain je veux parachever mon œuvre
En une apothéose, un sommet, un chef-d’œuvre.
Je veux qu’il s’éteigne, définitivement
Tout en intervenant très marginalement.
Ce que j’attends de toi, c’est une découverte :
Faire en sorte qu’il soit l’instrument de sa perte,
Son propre Armageddon, l’ultime cataclysme !

(Thanos)
— La réponse tient en un mot : Libéralisme !
Seigneur, je vous offre l’ultime martingale,
L’anéantissement, la solution finale,
Fin inéluctable de la race des hommes,
Surpassant génocide, holocauste et pogrom.
Depuis déjà longtemps les hommes font la guerre,
Pour une femme, un dieu, pour un lopin de terre.
Les guerres pour un Dieu furent, c’est vrai, sanglantes,
Mais la moisson de morts fut très insuffisante.
Après le Moyen-age et la guerre de cent ans,
Les indiens d’Amérique, esclavage d’enfants.
Inéluctablement l’homme accroit son pouvoir
De destruction. C’est son Karma, c’est son savoir.
Les guerres mondiales sont une apothéose.
Mais aller au delà est possible. Oui, j’ose,
Sans la moindre hésitation, vous le confirmer.
Et, avec moindre effort, nous pouvons surpasser
Dans le nombre de morts, Staline ou bien Hitler,
Ou l’explosion de cent centrales nucléaires.

Acte 2 : Ce que font les hommes
(Arishem)
— Mon excellent Thanos, tu m’intéresses bien.
Mais sois plus explicite. Que faire ?
(Thanos)
— Presque rien !
Du genre humain bientôt il restera des cendres.
Il y a peu à faire il nous suffit d’attendre.
Plus besoin de volcans pour le réchauffement
Climatique. L’homme s’en charge, activement.
Dans sa soif effrénée d’une infinie jouissance,
Ce crédo insensé d’éternelle croissance ;
Allant persuadé que le monde fut créé
Pour lui, et qu’il peut, sans limite, en user,
Il a pollué l’air, infecté les rivières,
Enfoui pour cent mille ans des déchets nucléaires.
Pour brûler la forêt faire l’huile de palme
Est plus efficace que lancer du napalm.
Marées noires étendues, océans de plastique,
Les mers moribondes, le bilan carbonique
Atteindra bientôt un seuil, le point critique
Où se déchaîneront les forces climatiques.
Le permafrost fond, le pôle perd ses glaces,
Avec leur albédo. Ainsi se met en place
Un cercle vertueux : Les fosses océanes
Ont patiemment stocké l’hydrate de méthane
Qui approche du point de sublimation.
Nous y serons bientôt par leurs exactions.
Le Permien-trias ? Une calembredaine !
La fin de l’ère humaine sera plus soudaine.
La planète Terre de cette race ingrate
Pour des millions d’années portera les stigmates.
Reverra-t-on jamais espèce aussi stupide,
Touchant la perfection dans son goût du suicide ?
Le flot qui les entraîne inexorablement ?
L’action collective d’un fol aveuglement.
La consommation du peuple est l’opium,
Une drogue exploitée par les consortiums
Pour toujours stimuler l’infidèle croissance
Qui mènera leur monde à l’ultime échéance.
Donnant à la piétaille l’illusion du meilleur,
A coup de médias, propagande, annonceurs,
Consommation accrue de superflu utile,
- Pour mieux exister, accéder au futile -
Avec son corollaire, sacro-saint emploi,
Ceux qui tiennent les rênes ont réussi l’exploit
De faire gober aux peuples ce qu’ils voulaient qu’ils croient,
Chaque consommateur devenant une proie.
Pour mieux les opprimer en y mettant des gants
Ils ont élaboré de merveilleux slogans :
(Le Chœur, citant des incantations en vogue sur la Terre)
— « Concurrence libre, loyale et non faussée.
C’est la main invisible et les lois du marché.
Il n’y a pas de plan B, There’s no alternative. »
(Thanos)
— Ces mots sont des armes de destruction massive.
Ne croiriez-vous pas entendre un catéchisme ?
Mieux qu’une religion c’est le libéralisme.
Baal, Quetzalcóatl, Apollon, Toutatis,
Ont reçu en leur temps l’humain en sacrifice.
Avec ce nouveau dieu on atteint d’autres cimes
C’est en millions d’humains qu’on compte ses victimes.
La main du marché tient l’invisible poignard
Et le sang des victimes devient des dollars.
Des millions d’hectares de terre défoliés,
Populations chassées, indigènes spoliés,
Pour construire des routes qui ne mènent nulle part,
Modernisation qui augmente les parts
Des multinationales et de leurs actionnaires.
Un retraité vertueux devient un tortionnaire
Quand son fond de pension congédie des confrères
Dont le seul tort était de vouloir un salaire
Décent pour subsister.
(Le Chœur, chantant sur le ton de la litanie)
— « Il faudra qu’on s’y fasse,
L’avenir n’appartient pas à l’informe masse.
Le monde est mis en branle par quelques intrépides
Qui tiennent le sommet de cette pyramide
Et leurs bienfaits ruissèlent par ordre de mérite.
Toi qui est tout en bas, ton sort, tu le mérites. »
(Thanos)
— Telles billevesées devraient prêter à rire,
Beaucoup y croient pourtant, résignés et sans ire.
Portant au pinacle l’individualisme
Ce discours avilit toute forme d’altruisme,
De solidarité, de commisération,
Excusant, in fine, toutes les exactions.
Dans une économie édifiée sur l’usure
Le créancier est roi, hors de toute mesure.
D’une main il octroie et de l’autre il reprend.
Non sans prendre au passage de fiers émoluments.
La Grèce est à genoux. Elle supplie : « Moins de dette ! ».
L’Allemagne, magnanime, marche sur sa tête ;
Sous le pieux prétexte de gérer ses dépenses,
Impose un plan vampire lui suçant sa substance.
Banques cannibales côtoyant fonds vautours.
Chacun, en s’affublant de ses plus beaux atours
Fait la danse du ventre pour capter l’argent
De ces milliards de gouttes, de milliards de gens,
Dont la somme est ce tout qu’on nomme « Humanité ».
Dès lors, trop grand pour choir, en toute impunité,
Ils jouent au casino, des sommes colossales,
Rêvant de fantasmagoriques martingales :
Pyramides Ponzi, subprimes, effets levier,
Traders omnipotents jouant sur leur clavier,
Le destin d’un pays, le cours des céréales
Amplifiant la famine au Togo, au Népal.
Et ce… légalement, voilà l’apothéose !
Dérégulation ! C’est là toute la cause,
C’est le libéralisme, utopie ubuesque !
Ces banques dinosaures, fonds gargantuesques,
En possédant les fonds de millions d’épargnants
Ont l’assurance d’être toujours les gagnants.
Lorsque la bourse monte l’actionnaire encaisse.
Lorsque la crise arrive l’état comble les caisses.
C’est cet état de fait qui causera leur perte.
L’essaim humanité est une masse inerte,
Qui lorsqu’elle est lancée poursuit sa trajectoire.
Le plus grand nombre pousse, en refusant de voir,
Une roue à rochet, qui tourne, horriblement.
Et le climat s’emballe, inexorablement.
Beaucoup, qui peuvent agir, n’ont aucun intérêt
A changer un modèle qui les voit prospérer.
Politicien véreux ; scientifique ébaubi,
Par les dotations que versent les lobbies ;
Doux écologistes, luttant à minima,
En voulant concilier capital et climat ;
Média sous contrôle, maté par tel cartel,
Et réduit à un rôle : apaiser le cheptel ;
Milliardaire vieilli anxieux de rédemption,
Qui, en ayant promis une historique action,
Pour préserver ses biens soudain se désengage ;
Tous ces gens tiennent un unique langage :
« L’environnement ? Soit, sans porter préjudice
A notre économie, ce si bel édifice. »
Que peut bien importer que leur monde décline.
La balance toujours vers le profit s’incline.
Pour que rien ne change, que tout soit comme avant,
La stratégie du choc et la fuite en avant.
Pour concilier climat-modèle économique,
Il suffit de trouver des solutions pratiques.
(Le Chœur, avec conviction et emphase)
— « Dans un défi technologique et sans pareil
Renvoyons dans le ciel les rayons du soleil !
Gorgeons l’atmosphère de dioxyde de soufre !
Du moment que personne en Occident ne souffre,
Qu’importent les effets duaux et chaotiques,
Comme la sécheresse s’accroissant en Afrique !
Les leçons du Laki, du Katmai, et du Pinatubo ?
Il faut les ignorer car ce projet est beau.
Non content de parer, à court terme, au danger
Il permettra, c’est sûr, à certains d’engranger
De somptueux bénéfices, juste rétribution
Pour services rendus à toutes les nations.
De fait, s’il y a des effets collatéraux,
On peut s’accommoder des problèmes moraux.
Et, en définitive, que demander de plus :
Protéger le climat en honorant Malthus ! »
(Thanos)
— Cette capacité à s’aveugler eux-mêmes
Est au delà de tout et mérite un poème.
Quand des illuminés contrôlent les légions
Ce qui fut une secte devient religion.
Dans la très longue liste des aggiornamento
Il y a l’important protocole de Kyoto.
Il y a de CO2 de graves émissions ?
Le marché réalise une transmutation !
(Le Chœur, sur un ton impératif)
— « Arbre, tu n’es plus arbre, mais puits à carbone !
Puisque le CO2 se spécule à la tonne,
Tu deviens trop précieux pour que les autochtones
Puissent même approcher. Et puis ceux-ci détonent
Dans leurs propres forets, bois surévalués,
Étant un alibi, un droit à polluer. »
(Thanos)
— Ainsi le salvateur « projet compensation »
Guérit la planète par l’expropriation.
Le long du fleuve Aguán situé au Honduras,
Et en maints autres lieux, les paysans qu’on chasse
De cette aberration sont les muets témoins,
Puisque l’on exproprie ceux qui polluent le moins.
Ainsi, quand prolifèrent tornades, typhons,
On atteint un sommet tout en touchant le fond.
Ah, Monseigneur, je ris, c’est trop croquignolesque !
Cela m’amuse tant que je souhaiterais presque
Que nous intervenions pour qu’ils aillent moins vite
Vers l’annihilation où ils se précipitent.
Je ne vois pas comment ils pourraient s’en sortir
En effet. Par quel biais ? Et savez-vous le pire ?
Si soudain les états voulaient la marche-arrière,
Leurs traités commerciaux défendraient de le faire !
ALENA, A. M. I, TAFTA et O. M. C,
Slogans ésotériques pour avis de décès
De la démocratie ; bienséants attentats,
Accords bilatéraux, spoliation des états.
Un juge américain fait trembler l’Argentine
Et il ne fait pas bon contrarier la Chine.
(Le Chœur, docte et péremptoire)
— « Vous voulez du soleil convertir les photons
En une énergie propre ? Soit, d’abord votons !
Pour que vous produisiez vos photovoltaïques
Il vous faudra d’abord l’accord de l’Amérique,
De l’Inde et de Shanghai, des kurdes, des berbères,
Avec une O. M. C veillant tel un Cerbère. »
« En jardinant chez vous une production,
De poireaux vous perpétrez trois exactions :
Vous n’avez plus le droit d’utiliser des graines
Naturelles gratis - Brevet sur le vivant ;
Vous faites concurrence aux pays cultivant
A moindres frais, forts d’une armée d’esclaves ;
Enfin, par l’autarcie vous créez une enclave :
Réduisant, de poireaux, la consommation,
Vous brimez la demande et la production.
Certes, vous réduisez l’empreinte écologique,
Mais vous diminuez la force logistique
Des magasins, transports, industrie pétrolière,
De la publicité-marketing la filière,
Autant d’entreprises vivant sur ce commerce,
Et sur leurs épaules votre forfait s’exerce,
Ainsi, terroriste, vous détruisez l’emploi !
Face à telles menaces, onc l’O. M. C ne ploie. »
(Thanos)
— C’est un fait Monseigneur, voilà où nous en sommes,
Même si c’est inouï, voilà ce qu’a fait l’homme.
Autour du cou il s’est attaché une pierre
Et impavide il va se jeter dans la mer !

Acte III : La résistance
(Arishem)
— Ce que tu me décris paraît trop fantastique.
Me dis-tu vraiment tout ?

(Thanos)
— Seigneur, il y a un risque.
Car l’humain fait parfois preuve d’intelligence.
Et certains ont bien compris qu’avec diligence
Il fallait réagir. Alors les cris d’alarmes
Se multiplient. Dessous l’assourdissant vacarme
Des médias, d’Internet, de la télévision,
De moult jeux du cirque chantant la cohésion
Nationale, du matraquage, dont l’action
Pousse toujours plus loin la surconsommation,
Des réseaux sociaux propageant les rumeurs -
Mais aussi par leur biais - s’élève une clameur.
Ce n’est pas un chorus, c’est une multitude.
Des voix qui s’interrogent, prient un interlude
Dans l’expansion sans frein des multinationales,
Et prônent une action internationale.
Des voix scientifiques : climatologues, GIEC,
Mais aussi sociologues, alertant sur l’échec
Patent du compromis climat et capital,
Prédisant pour bientôt l’emballement fatal :
Sécheresses, famines, élévation des mers,
Émigrations massives, et menaces de guerres.
Les voix d’économistes, une minorité,
En rupture avec ceux qui font autorité :
Les prêtres vigilants du dogme libéral,
Les fidèles servants de la trilatérale.
Cette minorité donc, constate, atterrée
L’économie mondiale en l’impasse enferrée ;
La clarté du bons sens dissociée par le prisme
Du déni absolu, l’ordolibéralisme,
Et prédit les effets d’une telle amaurose :
L’enchainement des crises vers l’apothéose.
Les voix d’associations environnementales,
Qui ont pu résister au supplice de Tantale :
Investir dans des activités lucratives,
Une telle démarche étant impérative
Puisqu’on ne peut lutter sans des fonds conséquents.
Mais les profits ne viennent qu’en hypothéquant
En partie les principes qui sous-tendent la cause.
Ainsi, par une sorte de métempsycose,
Ceux qui hier condamnaient les firmes qui polluent
Sur leurs activités jettent leur dévolu
Parce que plus profitables, et, ainsi déconfits,
Souillent l’écosystème pour faire des profits.
Ceux qui ont résisté, à l’instar de Greenpeace,
Depuis longtemps ont vu le bord du précipice,
Et, prenant de la force, impulsent des actions,
Dont la portée fait naître la stupéfaction.
Les voix de journalistes ; Oh ! un tout petit nombre !
Qui prennent le risque de demeurer dans l’ombre,
Mais ils font leur métier, fouillant sans complaisance,
Démythifiant la « Mystique de la croissance »,
Entretenant l’espoir qu’enfin « Tout peut changer »,
Pour peu que les humains, unis face au danger,
Prennent le grand virage qui peut changer leur sort,
Au prix d’un abandon : détendre le ressort
D’une économie devenue incontrôlable,
Renoncer à un train de vie invraisemblable,
Et penser autrement. Patiemment, ils enquêtent,
Accumulent les faits, les idées, les requêtes,
Compilés en essais, articles, reportages.
Ils font que peu à peu la rumeur se propage.
Et par dessus cela, la clameur des victimes,
Effets collatéraux de fins illégitimes.
Toujours en anoxie, l’industrie du pétrole
Étend ses débouchés, sans tenue ni contrôle.
Sable bitumineux ou pétroles de schiste,
Extractions sauvages, sondages anarchistes,
Forages abyssaux, forages en arctique,
Extrativisme extrême, et pour seule tactique :
Toujours plus de profits, réduction des dépenses,
L’argument de l’emploi en guise de dispense.
A cette insanité il y a un corollaire :
Incidents, accidents, désastres planétaires,
Explosions de trains, eau qui brûle, marées noires,
Cours d’eau Kalamazoo changé en dépotoir…
A ces joyeux lurons, se joignent des compères :
L’industrie chimique, les lobbies nucléaires :
A. Z. F. , amiante, P. C. B, Mox, dioxine,
Scandales sanitaires, coulées d’alumine,
Fukushima, Tchernobyl, et demain ? Marcoule ?
Mais il faut nous méfier de ce qui en découle :
Le lot des victimes ne cesse de s’étendre ;
Alors elles se rebellent, elles veulent se défendre.
A mesure que la Terre devient un vrai gruyère
Un contre-mouvement lentement se fédère.
Il s’agissait d’abord d’actions isolées,
Endroits lointains et peuples marginalisés.
Nez percés, Ijaws, Elsipogtog, Ogonis,
Passamaquoddys, Inupiat, Inuits, Lummis,
Skouries et Pungesti, Nauru et Balcombe,
Qui donc connait ces noms, qui connait l’hécatombe,
Qu’ils ont dû affronter dans une haute lutte ?
Certains nomment un peuple vivant dans des cahutes,
D’autres nomment des lieux et leur écosystème.
Mais dans chacun des cas, les buts étaient les mêmes
Préserver l’eau saine, préserver la nature,
Préserver l’habitat, préserver les cultures,
Préserver les enfants, adultes et vieillards,
Contre l’insanité des chasseurs de dollars,
Des enfants de Cortés, du rêve de Midas !
Ceux qui se sont battus, comme Léonidas,
Vainqueur aux Thermopyles, ont obtenu victoire
Sans doute temporaire. Qu’importe ! L’espoir
Qu’ils ont fait naître crée une émulation,
Et pour le monde entier c’est la révélation :
David contre Goliath gagne, finalement.
La fronde frappe au front les grands, légalement.
Tous ceux qui ont compris l’enjeu pour la planète
Trouvent des stratégies, inventent des concepts.
Les gardiens du passé guident leur avenir.
On voit d’anciens savoirs peu à peu revenir
Mêlés à la technique, harmonieusement,
Éclairant les possibles, insidieusement.
Un million de révolutions tranquilles
Se déploient, sur terre, les iles ou presqu’iles ;
Des idées insensées tout en étant profondes
S’échangent, se propagent à l’échelle du monde.
La mondialisation, cause de tant de maux,
Connecte les Dadjo avec les esquimaux,
Et chacun peut parler des choses qui l’atterrent.
Terre est une femme, les femmes sont la Terre :
Ce qui prive le sol de sa fertilité
A aussi un impact sur la natalité.
Il n’y a pas entre elles de dichotomie.
Quand la Terre subit une hystérectomie,
La survie des humains, leur reproduction,
Est aussi menacée. Et cette déduction,
Le souhait d’en finir avec la pollution,
Fait enfler la colère et la révolution.
Cette vague qui enfle, elle est notre ennemie ;
Aujourd’hui clapotis. Et demain ? Tsunami ?

Acte IV : La répression

(Arishem)
— Ce que tu dis m’’ennuie. Cela peut les sauver.
Si l’humanité prend ce virage mauvais,
De notre Armageddon nous pouvons faire le deuil.
(Thanos)
— Le sort de l’être humain se joue entre deux seuils :
L’un qui détermine l’enchainement fatal
Où le climat s’emballe et devient létal
Conduisant à la fin de l’homme et de l’anthropocène.
L’autre, où les humains fatigués par l’obscène
Bacchanale des grands et leurs fausses réformes
S’éloignent du conforme et puis du non-conforme,
Refusent de souscrire au sort inéluctable,
Assument leur destin et retournent la table.
Ces deux seuils décident deux bouleversements.
Le premier est certain, une question de temps ;
Le second, contingent, peut mettre très longtemps,
Ne jamais voir le jour, ou s’embraser demain.
Pour que l’humanité n’ait pas de lendemain,
Il nous faut retarder ce qui est incertain
Tout en facilitant la venue du certain.
Il suffit de pousser dans le sens de la pente
Et faire accélérer la horde galopante
Vers le gouffre sans fond où elle veut s’abimer.
Les leviers sont multiples, faciles à animer.
Prioritairement, le levier du déni.
Ces assemblées éparses qui forment des nids
De contestation et de pressante alarme,
Il ne faut pas qu’elles se fédèrent. L’arme
Est déjà fourbie : c’est la communication.
Il suffit de contrer leurs revendications
Par des rapport d’experts, des avis entendus
De politiciens, scientifiques, vendus ;
Les marginaliser, laisser planer le doute
Sur leurs affirmations et que chacun redoute
Le monde qu’elles proposent : un lendemain où git
Le si précieux confort :
(Le Chœur sur un ton pressant et accusatoire)
— « Retour à la bougie,
A la tuberculose, à l’âge de la pierre,
Si nous condamnons les centrales nucléaires. »
(Thanos)
— Il est très aisé de nourrir le scepticisme ;
Ces idées salvatrices, frapper d’ostracisme.
Dans une économie mondialisée, ouverte,
Rien n’est moins évident que la transition verte.
(Le Chœur cynique, sûr de lui, condescendant)
— « Énergies verdoyantes ? Photovoltaïque ?
Biomasse ? Hydraulique ? Éolien ? Géothermique ?
Mais il faut s’adapter aux rythmes naturels,
Ceux-ci sont fréquemment anticonjoncturels.
Souvent, quand il fait froid, il ne fait pas soleil :
Votre chauffage » vert « se met donc en sommeil…
Vous voudriez construire un réseau résilient
Diversifié, décentralisé, conciliant
Toutes ces énergies pour palier ce défaut ?
L’idée est séduisante mais le calcul est faux.
Comment trouver les fonds pour ce vaste projet
Quand dans le même temps vous voulez abroger
Les énergies carbone qui rapportent des taxes,
Qui de la société constituent le névraxe ?
De fait, combien d’emplois allez vous supprimer ?
De combien la croissance sera-t-elle déprimée ?
La crise de la dette empêche d’investir.
Si beaux que soient vos rêves on ne peut travestir
Cette réalité. Par ailleurs, le problème est mondial.
Pour baisser le carbone il est donc primordial
Que chacun contribue à l’effort collectif.
Un processus inéquitable, sélectif.
Que feront les pays en développement ?
Il y a clairement là un point d’achoppement.
Comment sans transition développer les bonnes
Énergies, propres, en brulant moins de carbone ?
Quoi ? Alléger leur dette, leur donner les brevets ?
Mais c’est de l’utopie, mon ami, vous rêvez !
Les pays développés doivent payer leur dette
Historique, climatique ? Pourquoi pas une quête ? »
(Thanos)
— Vous voyez, c’est facile. On peut à l’infini,
Empiler les critiques, les embrouillaminis.
Puisque résident là, dans ces idées fragiles,
Les seules solutions pour sortir du péril,
Il faut trouver les mots les ridiculisant,
Les laisser s’exprimer en les neutralisant.
Pour achever cela nous avons des alliés
Certains sont raisonnables, d’autres sont fous à lier
Tel ce parti politique, amateur de thé,
Qu’aucune inhibition ne saurait arrêter.
Le maillon stratégique de cette tactique
Notre second levier, c’est bien le politique !
Les ressorts qui l’animent sont très déterminables ;
Son pouvoir de nuisance est inimaginable.
Car il est plus qu’un homme, c’est un assentiment :
Une ville ou un peuple, avec leurs sentiments,
Leurs espoirs, leurs problèmes, acceptent de remettre
En partie leur destin entre les mains d’un maître,
D’un chef, d’un roi, d’un président, d’un député.
Cet homme ou cette femme, est alors réputé,
Représenter les vœux de cette multitude ;
A le pouvoir d’agir en leur nom, l’aptitude
D’engager un pays dans une direction
En suivant des avis, ou bien ses convictions.
Mais c’est aussi un Homme, il a des émotions
Celles-ci affleurent à travers ses motions.
Il est manipulable : les lobbies ou affaires,
Les pots de vins, les offrandes, les partenaires ;
Autant d’expédients aidant à dériver
Les voix d’un peuple vers des intérêts privés.
Vous avez là l’assise du libéralisme.
Mais les politiciens font preuve de tropisme,
Tournent avec le vent. Pour l’instant la plupart
N’ont qu’une chose en tête : éviter le départ,
Être réélu et conserver le pouvoir.
Mais il n’est pas exclu que, par sens du devoir,
Par un afflux de lucidité, de morale,
Il se détournent de la ligne électorale,
Comprennent le danger, franchissent la barrière,
Optant pour le climat, au prix de leur carrière.
Il nous faut éviter un tel retournement,
Qui pourrait déclencher le grand chambardement.
Pour cela, un troisième levier : diversion !
Il faut par tous les biais détourner l’attention.
Sujets légers : sport, vie des stars, les faits divers,
Sujets sérieux : chômage, terrorisme, guerres ;
Les lamentations et la désespérance,
La danse de la pluie pour avoir la croissance.
Cerise sur gâteau, il faudrait reproduire
La crise économique et en cela induire
Le sentiment d’urgence, pur affolement :
Sauvetage des banques, irrationnellement,
Une orgie de milliards donnés au détriment
De tout ce qui reste et de l’environnement.
La crise est endémique, elle revient sans soutien.
C’est là un processus qui s’auto entretient.
Il est donc inutile en cela qu’on s’échine :
Hier, c’étaient les subprimes, aujourd’hui c’est la Chine.
Si le pouvoir en place est prêt à basculer
Vers le changement vert, pour le faire reculer
La crise économique est le moyen idoine.
La terreur qu’elle suscite proprement dédouane
Les tenants du pouvoir de leurs engagements
Antérieurs à agir pour l’environnement.
La pression populaire pour garder l’emploi ;
Sauver l’économie ; empêcher que ne ploient
Les banques casino qui détiennent les fonds
Des gens - c’est la conséquence de choix qui ont
De crise économique amplifié l’impact
Grâce à l’invalidation des Glass Steagall act-
Maintenir la croissance, l’empêcher de fléchir ;
Ces pernicieux effets forcent à infléchir
L’action des dirigeants pour sauver « le système ».
Et l’énergie verte ne reste pas le thème
A la mode. On discute plutôt conjoncture,
Avenir inquiétant et chacun conjecture.
Quand ils s’éparpillent autour de ces sujets
Confortés dans leur voie par tous leurs préjugés
Ils ne font pas les choix qui pourraient les sauver.
Pendant que sur un point leur regard est rivé
Approche doucement l’échéance critique.
Ce n’est pas seulement la question climatique.
Un ensemble de forces mues par des mécaniques,
Historiques, sociologiques, physiques,
Se concentrent à présent en un point focal.
Et bientôt les génies sortiront du bocal,
Ou de la boîte de Pandore. Maux en « tion » :
Paupérisation et marginalisation,
Radicalisation et sécurisation ;
Inondations, émigrations, pénétration
D’émigrants qui n’ont rien à perdre ; Maux en « isme »
Le racisme, fanatisme, terrorisme,
Et jusqu’au-boutisme. Voilà des maux en « tique » ;
Nous avons bien sûr : Calamités climatiques,
Mais aussi : Conflits pour le pétrole en Arctique.
C’est bien sûr un tableau très apocalyptique,
Qui parait impossible, irréaliste en somme.
Mais est-il un défi que ne relève l’Homme ?

Acte V : Dénouement

(Arishem)
— Mais c’est précisément ce point là qui m’ennuie ! !
Il peut un impossible : il s’arrache à la nuit ;
Pour sauver ses enfants sort de l’infantilisme,
Pour sauver la Terre sort du capitalisme
Débridé, inhumain, destructeur, libéral,
Sans croire au vœu pieux qu’il devienne moral.
Pourtant, je dois bien l’avouer, cela m’intrigue
D’être le témoin du dénouement de l’intrigue.
Après tout, tu m’en as convaincu, son histoire
S’en va seule à un terme très peu aléatoire.
Bien que je sois tenté de hâter l’échéance
Je voudrais prolonger jusqu’au bout l’expérience
Qui va se terminer dans un proche avenir.
Mais en témoin passif, et sans intervenir.
Voici ma décision : laissons passer cent ans.
Nous n’interviendrons pas, même si c’est tentant.
L’homme aura bien du mal à se tirer d’affaire,
Il a déjà pavé la route vers l’Enfer.
Après cette échéance, s’il est trop raisonnable
Il y a suffisamment de leviers actionnables
Pour le faire plonger et le perdre âme et corps.
Oui, le ver est dans ses gênes.
(Thanos)
— Je suis d’accord.
Attendons patiemment.
(Le Chœur, avec espoir)
— « Rendez vous dans cent ans
Sur les cendres d’un monde, l’Homme est consentant. »

Septembre 2015
Gilbertgosseyn

PostScriptum

Une fable-dialogue en alexandrins, alors que s’approche la CO La Mort Ne Vient Pas et plus généralement l’échéance climatique. Ma façon de m’engager : par la poésie.


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Poème en Phonétique

pɔεmə ɑ̃ sɛ̃k aktə

fiksjɔ̃ libʁəmɑ̃ ɛ̃spiʁe də
« ti ʃɑ̃ʒəz- əvəʁitiŋ : kapitalism ve εs tə klimatə ».
də naɔmi klɛ̃, a ki ʒə dedi sε liɲə.

pʁɔlɔɡ

syʁ ynə otʁə planεtə, ynə sivilizasjɔ̃ də maʃinə dɔ̃ lε kʁeatœʁz- ɔ̃ dəpɥi lɔ̃tɑ̃ dispaʁy.
εllə tʁake dɑ̃ la ɡalaksi tutə lε fɔʁmə- də vi ɔʁɡanikə ɛ̃tεlliʒɑ̃tə puʁ lεz- aneɑ̃tiʁ.
mε sekyʁite lεse paʁ lœʁ kʁeatœʁ ? εllə nə pəve lə fεʁə kə də fasɔ̃ ɛ̃diʁεktə. puʁ aneɑ̃tiʁ la vi syʁ ynə planεtə, εllə pəve detuʁne œ̃ meteɔʁə u pʁɔvɔke ynə eʁypsjɔ̃ vɔlkanikə, mε pa atɔmize la planεtə avεk dεz- aʁmə. εlləz- ɔpsεʁve la teʁə dəpɥi lɔ̃tɑ̃, tʁε lɔ̃tɑ̃.
aʁiʃεm, εɡzekytœʁ pʁɛ̃sipal e ʁεspɔ̃sablə dy sεktœʁ teʁə, sɑ̃tʁətjɛ̃ avεk sε kɔ̃sεjez- e sεʁvitœʁ. tanoz- ε spesjalistə də la planεtə teʁə e dεz- afεʁəz- ymεnə. lə ʃœʁ εt- œ̃ pʁɔɡʁamə ɛ̃fɔʁmatikə ki ʁəpʁɔdɥi la pɑ̃se e lε ʁeaksjɔ̃ dε pʁɛ̃sipo diʁiʒɑ̃ də la teʁə (pɔlitikz- ɛ̃dystʁjεl, ɛ̃tεllεktɥεlz- ɑ̃ vɔɡ, … ) .

aktə i : la mənasə.
(aʁiʃəm)
la vi ε paʁadɔksə. εllə εt- a lɛ̃tεʁfasə
ɑ̃tʁə lə fø astʁal e lə vidə ki ɡlasə.
kɔ̃fine ɑ̃tʁə sεz- εkstʁεmə mɔʁtifεʁə
εllə sɔpstinə, lytə, evɔlɥ, pʁɔlifεʁə.
kɔ̃siljɑ̃ dø kɔ̃tʁεʁə : liɲe mytasjɔ̃
εllə mɔ̃tʁə ynə ɛ̃kɔ̃səvablə adaptasjɔ̃.
sεʁtɛ̃z- i desεle ynə ɑ̃pʁɛ̃tə divinə,
dokœ̃ pʁɔpozə ynə otʁə εksplikasjɔ̃ : « daʁwin ».
fʁεlə, εllə defi linelyktablə ɑ̃tʁɔpi,
e pø tɔ̃n- yze dy tεʁmə « teleonomjə » ?
yltimə sakʁilεʒə : εllə pʁɔdɥi sεtə ɑ̃ʒɑ̃sə,
sεtə ɔpsεnə lɥœʁ nɔme ɛ̃tεlliʒɑ̃sə !
ʒə sɥi səlɥi ki ni, aneɑ̃ti lεspwaʁ,
ki suflə la buʒi tʁɑ̃blɔtɑ̃ dɑ̃ lə nwaʁ.
ʒə nə tɔlεʁə pa la vi : ʒə la kɔ̃damnə.
ʒə sɥiz- alεʁʒikə a la lymjεʁə də lamə.
mɔ̃n- ɔbʒεktif : eʁadike lɛ̃tεlliʒɑ̃sə
e la vi ki lɑ̃ʒɑ̃dʁə, avεk ɛ̃tʁɑ̃ziʒɑ̃sə.
ʒε œ̃ ʁeεl susi : sε la planεtə teʁə.
malɡʁe tus mεz- efɔʁ la vi i pʁɔlifεʁə,
avεk sε kɔʁɔlεʁə, ɛ̃stɛ̃, ʁəpʁɔdyksjɔ̃,
ki ɑ̃ʒɑ̃dʁe bjɛ̃to, amuʁ e kʁeasjɔ̃.
a mɛ̃təz- ɔkazjɔ̃ ʒə sɥiz- ɛ̃tεʁvəny
puʁ kə teʁə dəvjεnə œ̃ ljø aʁidə e ny.
sε mwa ki ε koze lε ɡʁɑ̃dəz- εkstɛ̃ksjɔ̃.
silyʁjɛ̃ ? kɑ̃bʁjɛ̃ ? devɔnjɛ̃ ? mɔ̃n- aksjɔ̃ !
o pεʁmjɛ̃ tʁja, lə suflə mefitikə
dε vɔlkɑ̃z- e lə ʁeʃofəmɑ̃ klimatikə ?
setε mwa ! lapɔkaliptikə meteɔʁə,
səlɥi ki tεʁmina lεʁə dε dinozoʁə ?
setε mwa ! lεkstɛ̃ksjɔ̃ də nəɑ̃dεʁtal,
kʁo maɲɔ̃ tɥ sɔ̃ fʁεʁə ɑ̃n- œ̃ bεze fatal ?
ʒetε lɔʁiʒinə də tus sε malefisə,
mε sə netε puʁtɑ̃ kə sɛ̃pləz- εɡzεʁsisə !
avεk lymɛ̃ ʒə vø paʁaʃəve mɔ̃n- œvʁə
ɑ̃n- ynə apɔteozə, œ̃ sɔmε, œ̃ ʃεf dœvʁə.
ʒə vø kil setεɲə, definitivəmɑ̃
tut- ɑ̃n- ɛ̃tεʁvənɑ̃ tʁε maʁʒinaləmɑ̃.
sə kə ʒatɑ̃ də twa, sεt- ynə dekuvεʁtə :
fεʁə ɑ̃ sɔʁtə kil swa lɛ̃stʁymɑ̃ də sa pεʁtə,
sɔ̃ pʁɔpʁə aʁmaʒεdɔ̃, lyltimə kataklismə !

(tanɔs)
la ʁepɔ̃sə tjɛ̃ ɑ̃n- œ̃ mo : libeʁalismə !
sεɲœʁ, ʒə vuz- ɔfʁə lyltimə maʁtɛ̃ɡalə,
laneɑ̃tisəmɑ̃, la sɔlysjɔ̃ finalə,
fɛ̃ inelyktablə də la ʁasə dεz- ɔmə,
syʁpasɑ̃ ʒenɔsidə, ɔlɔkostə e pɔɡʁɔm.
dəpɥi deʒa lɔ̃tɑ̃ lεz- ɔmə fɔ̃ la ɡeʁə,
puʁ ynə famə, œ̃ djø, puʁ œ̃ lɔpɛ̃ də teʁə.
lε ɡeʁə- puʁ œ̃ djø fyʁe, sε vʁε, sɑ̃ɡlɑ̃tə,
mε la mwasɔ̃ də mɔʁ fy tʁεz- ɛ̃syfizɑ̃tə.
apʁε lə mwajɛ̃ aʒə e la ɡeʁə də sɑ̃t- ɑ̃,
lεz- ɛ̃djɛ̃ dameʁikə, εsklavaʒə dɑ̃fɑ̃.
inelyktabləmɑ̃ lɔmə akʁwa sɔ̃ puvwaʁ
də dεstʁyksjɔ̃. sε sɔ̃ kaʁma, sε sɔ̃ savwaʁ.
lε ɡeʁə- mɔ̃djalə sɔ̃t- ynə apɔteozə.
mεz- ale o dəla ε pɔsiblə. ui, ʒozə,
sɑ̃ la mwɛ̃dʁə ezitasjɔ̃, vu lə kɔ̃fiʁme.
e, avεk mwɛ̃dʁə efɔʁ, nu puvɔ̃ syʁpase
dɑ̃ lə nɔ̃bʁə də mɔʁ, stalinə u bjɛ̃ itle,
u lεksplozjɔ̃ də sɑ̃ sɑ̃tʁalə nykleεʁə.

aktə dø : sə kə fɔ̃ lεz- ɔmə
(aʁiʃəm)
mɔ̃n- εksεllɑ̃ tano, ty mɛ̃teʁesə bjɛ̃.
mε swa plysz- εksplisitə. kə fεʁə ?
(tanɔs)
pʁεskə ʁjɛ̃ !
dy ʒɑ̃ʁə ymɛ̃ bjɛ̃to il ʁεstəʁa dε sɑ̃dʁə.
il i a pø a fεʁə il nu syfi datɑ̃dʁə.
plys bəzwɛ̃ də vɔlkɑ̃ puʁ lə ʁeʃofəmɑ̃
klimatikə. lɔmə sɑ̃ ʃaʁʒə, aktivəmɑ̃.
dɑ̃ sa swaf efʁene dynə ɛ̃fini ʒuisɑ̃sə,
sə kʁedo ɛ̃sɑ̃se detεʁnεllə kʁwasɑ̃sə,
alɑ̃ pεʁsɥade kə lə mɔ̃də fy kʁee
puʁ lɥi, e kil pø, sɑ̃ limitə, ɑ̃n- yze,
il a pɔlye lεʁ, ɛ̃fεkte lε ʁivjεʁə,
ɑ̃fui puʁ sɑ̃ milə ɑ̃ dε deʃε nykleεʁə.
puʁ bʁyle la fɔʁε fεʁə lɥilə də palmə
ε plysz- efikasə kə lɑ̃se dy napalm.
maʁe nwaʁəz- etɑ̃dɥ, ɔseɑ̃ də plastikə,
lε mεʁ mɔʁibɔ̃də, lə bilɑ̃ kaʁbɔnikə
atɛ̃dʁa bjɛ̃to œ̃ səj, lə pwɛ̃ kʁitikə
u sə deʃεnəʁɔ̃ lε fɔʁsə- klimatik.
lə pεʁmafʁɔst fɔ̃, lə polə pεʁ sε ɡlasə,
avεk lœʁ albedo. ɛ̃si sə mεt ɑ̃ plasə
œ̃ sεʁklə vεʁtɥø : lε fɔsəz- ɔseanə
ɔ̃ pasjamɑ̃ stɔke lidʁatə də metanə
ki apʁoʃə dy pwɛ̃ də syblimasjɔ̃.
nuz- i səʁɔ̃ bjɛ̃to paʁ lœʁz- εɡzaksjɔ̃.
lə pεʁmjɛ̃ tʁja ? ynə kalɑ̃bʁədεnə !
la fɛ̃ də lεʁə ymεnə səʁa plys sudεnə.
la planεtə teʁə də sεtə ʁasə ɛ̃ɡʁatə
puʁ dε miljɔ̃ dane pɔʁtəʁa lε stiɡmatə.
ʁəveʁa tɔ̃ ʒamεz- εspεsə osi stypidə,
tuʃɑ̃ la pεʁfεksjɔ̃ dɑ̃ sɔ̃ ɡu dy sɥisidə ?
lə flo ki lεz- ɑ̃tʁεnə inεksɔʁabləmɑ̃ ?
laksjɔ̃ kɔlεktivə dœ̃ fɔl avøɡləmɑ̃.
la kɔ̃sɔmasjɔ̃ dy pəplə ε lɔpjɔm,
ynə dʁɔɡ εksplwate paʁ lε kɔ̃sɔʁtjɔm
puʁ tuʒuʁ stimyle lɛ̃fidεlə kʁwasɑ̃sə
ki mεnəʁa lœʁ mɔ̃də a lyltimə eʃeɑ̃sə.
dɔnɑ̃ a la pjetajə lilyzjɔ̃ dy mεjœʁ,
a ku də medja, pʁɔpaɡɑ̃də, anɔ̃sœʁ,
kɔ̃sɔmasjɔ̃ akʁy də sypεʁfly ytilə,
puʁ mjøz- εɡziste, aksede o fytilə
avεk sɔ̃ kɔʁɔlεʁə, sakʁo sɛ̃ ɑ̃plwa,
sø ki tjεne lε ʁεnəz- ɔ̃ ʁeysi lεksplwa
də fεʁə ɡɔbe o pəplə sə kil vulε kil kʁwae,
ʃakə kɔ̃sɔmatœʁ dəvənɑ̃ ynə pʁwa.
puʁ mjø lεz- ɔpʁime ɑ̃n- i mεtɑ̃ dε ɡɑ̃
ilz- ɔ̃ elabɔʁe də mεʁvεjø slɔɡɑ̃ :
(lə ʃœʁ, sitɑ̃ dεz- ɛ̃kɑ̃tasjɔ̃z- ɑ̃ vɔɡ syʁ la teʁə)
« kɔ̃kyʁɑ̃sə libʁə, lwajalə e nɔ̃ fose.
sε la mɛ̃ ɛ̃viziblə e lε lwa dy maʁʃe.
il ni a pa də plɑ̃ be, təʁəεs no altεʁnativə. »
(tanɔs)
sε mo sɔ̃ dεz- aʁmə- də dεstʁyksjɔ̃ masivə.
nə kʁwaʁje vu pa ɑ̃tɑ̃dʁə œ̃ kateʃismə ?
mjø kynə ʁəliʒjɔ̃ sε lə libeʁalismə.
baal, kεtsalkoatl, apɔlɔ̃, tutati,
ɔ̃ ʁəsy ɑ̃ lœʁ tɑ̃ lymɛ̃ ɑ̃ sakʁifisə.
avεk sə nuvo djø ɔ̃n- atɛ̃ dotʁə- simə
sεt- ɑ̃ miljɔ̃ dymɛ̃ kɔ̃ kɔ̃tə sε viktimə.
la mɛ̃ dy maʁʃe tjɛ̃ lɛ̃viziblə pwaɲaʁ
e lə sɑ̃ dε viktimə dəvjɛ̃ dε dɔlaʁ.
dε miljɔ̃ dεktaʁə də teʁə defɔlje,
pɔpylasjɔ̃ ʃase, ɛ̃diʒεnə spɔlje,
puʁ kɔ̃stʁɥiʁə dε ʁutə ki nə mεne nylə paʁ,
mɔdεʁnizasjɔ̃ ki oɡmɑ̃tə lε paʁ
dε myltinasjɔnaləz- e də lœʁz- aksjɔnεʁə.
œ̃ ʁətʁεte vεʁtɥø dəvjɛ̃ œ̃ tɔʁsjɔnεʁə
kɑ̃ sɔ̃ fɔ̃ də pɑ̃sjɔ̃ kɔ̃ʒedi dε kɔ̃fʁεʁə
dɔ̃ lə səl tɔʁ etε də vulwaʁ œ̃ salεʁə
desɑ̃ puʁ sybziste.
(lə ʃœʁ, ʃɑ̃tɑ̃ syʁ lə tɔ̃ də la litanjə)
« il fodʁa kɔ̃ si fasə,
lavəniʁ napaʁtjɛ̃ pa a lɛ̃fɔʁmə masə.
lə mɔ̃də ε miz- ɑ̃ bʁɑ̃lə paʁ kεlkz- ɛ̃tʁepidə
ki tjεne lə sɔmε də sεtə piʁamidə
e lœʁ bjɛ̃fε ʁɥisεle paʁ ɔʁdʁə də meʁitə.
twa ki ε tut- ɑ̃ ba, tɔ̃ sɔʁ, ty lə meʁitə. »
(tanɔs)
tεllə bijvəze dəvʁε pʁεte a ʁiʁə,
boku i kʁwae puʁtɑ̃, ʁeziɲez- e sɑ̃z- iʁə.
pɔʁtɑ̃ o pinaklə lɛ̃dividɥalismə
sə diskuʁz- avili tutə fɔʁmə daltʁɥismə,
də sɔlidaʁite, də kɔmizeʁasjɔ̃,
εkskyzɑ̃, ɛ̃ finə, tutə lεz- εɡzaksjɔ̃.
dɑ̃z- ynə ekɔnɔmi edifje syʁ lyzyʁə
lə kʁeɑ̃sje ε ʁwa, ɔʁ də tutə məzyʁə.
dynə mɛ̃ il ɔktʁwa e də lotʁə il ʁəpʁɑ̃.
nɔ̃ sɑ̃ pʁɑ̃dʁə o pasaʒə də fjez- emɔlymɑ̃.
la ɡʁεsə εt- a ʒənu. εllə sypli : « mwɛ̃ də dεtə ! ».
lalmaɲə, maɲanimə, maʁʃə syʁ sa tεtə,
su lə pjø pʁetεkstə də ʒeʁe sε depɑ̃sə,
ɛ̃pozə œ̃ plɑ̃ vɑ̃piʁə lɥi sysɑ̃ sa sybstɑ̃sə.
bɑ̃k kanibalə kotwajɑ̃ fɔ̃ votuʁ.
ʃakœ̃, ɑ̃ safyblɑ̃ də sε plys boz- atuʁ
fε la dɑ̃sə dy vɑ̃tʁə puʁ kapte laʁʒe
də sε miljaʁd də ɡutə, də miljaʁd də ʒɑ̃,
dɔ̃ la sɔmə ε sə tu kɔ̃ nɔmə « ymanite ».
dε lɔʁ, tʁo ɡʁɑ̃ puʁ ʃwaʁ, ɑ̃ tutə ɛ̃pynite,
il ʒue o kazino, dε sɔmə kɔlɔsalə,
ʁεvɑ̃ də fɑ̃tasmaɡɔʁik maʁtɛ̃ɡalə :
piʁamidə pɔ̃zi, sybpʁimə, efε ləvje,
tʁadez- ɔmnipɔtɑ̃ ʒuɑ̃ syʁ lœʁ klavje,
lə dεstɛ̃ dœ̃ pεi, lə kuʁ dε seʁealə
ɑ̃plifjɑ̃ la faminə o tɔɡo, o nepal.
e sə… leɡaləmɑ̃, vwala lapɔteozə !
deʁeɡylasjɔ̃ ! sε la tutə la kozə,
sε lə libeʁalismə, ytɔpi ybɥεskə !
sε bɑ̃k dinozoʁə, fɔ̃ ɡaʁɡɑ̃tɥεsk,
ɑ̃ pɔsedɑ̃ lε fɔ̃ də miljɔ̃ depaʁɲɑ̃
ɔ̃ lasyʁɑ̃sə dεtʁə tuʒuʁ lε ɡaɲɑ̃.
lɔʁskə la buʁsə mɔ̃tə laksjɔnεʁə ɑ̃kεsə.
lɔʁskə la kʁizə aʁivə leta kɔ̃blə lε kεsə.
sε sεt eta də fε ki kozəʁa lœʁ pεʁtə.
lesɛ̃ ymanite εt- ynə masə inεʁtə,
ki lɔʁskεllə ε lɑ̃se puʁsɥi sa tʁaʒεktwaʁə.
lə plys ɡʁɑ̃ nɔ̃bʁə pusə, ɑ̃ ʁəfyzɑ̃ də vwaʁ,
ynə ʁu a ʁoʃε, ki tuʁnə, ɔʁibləmɑ̃.
e lə klima sɑ̃balə, inεksɔʁabləmɑ̃.
boku, ki pəve aʒiʁ, nɔ̃ okœ̃ ɛ̃teʁε
a ʃɑ̃ʒe œ̃ mɔdεlə ki lε vwa pʁɔspeʁe.
pɔlitisjɛ̃ veʁø, siifikə ebobi,
paʁ lε dɔtasjɔ̃ kə vεʁse lε lɔbi,
duz- ekɔlɔʒistə, lytɑ̃ a minima,
ɑ̃ vulɑ̃ kɔ̃silje kapital e klima,
medja su kɔ̃tʁolə, mate paʁ tεl kaʁtεl,
e ʁedɥi a œ̃ ʁolə : apεze lə ʃεptεl,
miljaʁdεʁə vjεji ɑ̃ksjø də ʁedɑ̃psjɔ̃,
ki, ɑ̃n- εjɑ̃ pʁɔmiz- ynə istɔʁikə aksjɔ̃,
puʁ pʁezεʁve sε bjɛ̃ sudɛ̃ sə dezɑ̃ɡaʒə,
tus sε ʒɑ̃ tjεne œ̃n- ynikə lɑ̃ɡaʒə :
« lɑ̃viʁɔnəmɑ̃ ? swa, sɑ̃ pɔʁte pʁeʒydisə
a nɔtʁə ekɔnɔmi, sə si bεl edifisə. »
kə pø bjɛ̃ ɛ̃pɔʁte kə lœʁ mɔ̃də deklinə.
la balɑ̃sə tuʒuʁ vεʁ lə pʁɔfi sɛ̃klinə.
puʁ kə ʁjɛ̃ nə ʃɑ̃ʒə, kə tu swa kɔmə avɑ̃,
la stʁateʒi dy ʃɔk e la fɥitə ɑ̃n- avɑ̃.
puʁ kɔ̃silje klima mɔdεlə ekɔnɔmikə,
il syfi də tʁuve dε sɔlysjɔ̃ pʁatik.
(lə ʃœʁ, avεk kɔ̃viksjɔ̃ e ɑ̃fazə)
« dɑ̃z- œ̃ defi tεknɔlɔʒikə e sɑ̃ paʁεj
ʁɑ̃vwajɔ̃ dɑ̃ lə sjεl lε ʁεjɔ̃ dy sɔlεj !
ɡɔʁʒɔ̃ latmɔsfεʁə də djɔksidə də sufʁə !
dy mɔmɑ̃ kə pεʁsɔnə ɑ̃n- ɔksidɑ̃ nə sufʁə,
kɛ̃pɔʁte lεz- efε dɥoz- e ʃaɔtik,
kɔmə la seʃəʁεsə sakʁwasɑ̃ ɑ̃n- afʁikə !
lε ləsɔ̃ dy laki, dy katmε, e dy pinatybo ?
il fo lεz- iɲɔʁe kaʁ sə pʁɔʒε ε bo.
nɔ̃ kɔ̃tɑ̃ də paʁe, a kuʁ tεʁmə, o dɑ̃ʒe
il pεʁmεtʁa, sε syʁ, a sεʁtɛ̃ dɑ̃ɡʁɑ̃ʒe
də sɔ̃ptɥø benefisə, ʒystə ʁetʁibytjɔ̃
puʁ sεʁvisə ʁɑ̃dysz- a tutə lε nasjɔ̃.
də fε, sil i a dεz- efε kɔlateʁo,
ɔ̃ pø sakɔmɔde dε pʁɔblεmə mɔʁo.
e, ɑ̃ definitivə, kə dəmɑ̃de də plys :
pʁɔteʒe lə klima ɑ̃n- onoʁɑ̃ maltys ! »
(tanɔs)
sεtə kapasite a savøɡle ø mεmə
εt- o dəla də tut- e meʁitə œ̃ pɔεmə.
kɑ̃ dεz- ilymine kɔ̃tʁole lε leʒjɔ̃
sə ki fy ynə sεktə dəvjɛ̃ ʁəliʒjɔ̃.
dɑ̃ la tʁε lɔ̃ɡ listə dεz- aɡjɔʁnamɑ̃to
il i a lɛ̃pɔʁtɑ̃ pʁɔtɔkɔlə də kiɔto.
il i a də ko dø də ɡʁavəz- emisjɔ̃ ?
lə maʁʃe ʁealizə ynə tʁɑ̃smytasjɔ̃ !
(lə ʃœʁ, syʁ œ̃ tɔ̃n- ɛ̃peʁatif)
« aʁbʁə, ty nε plysz- aʁbʁə, mε pɥiz- a kaʁbɔnə !
pɥiskə lə ko dø sə spekylə a la tɔnə,
ty dəvjɛ̃ tʁo pʁesjø puʁ kə lεz- otoktɔnə
pɥise mεmə apʁoʃe. e pɥi sø si detɔne
dɑ̃ lœʁ pʁɔpʁə- fɔʁε, bwa syʁevalye,
etɑ̃ œ̃n- alibi, œ̃ dʁwa a pɔlɥe. »
(tanɔs)
ɛ̃si lə salvatəʁ « pʁɔʒε kɔ̃pɑ̃sasjɔn »
ɡeʁi la planεtə paʁ lεkspʁɔpʁjasjɔ̃.
lə lɔ̃ dy fləvə aɡyan sitye o ɔ̃dyʁa,
e ɑ̃ mɛ̃z- otʁə- ljø, lε pεizɑ̃ kɔ̃ ʃasə
də sεtə abeʁasjɔ̃ sɔ̃ lε mɥε temwɛ̃,
pɥiskə lɔ̃n- εkspʁɔpʁi sø ki pɔlɥe lə mwɛ̃.
ɛ̃si, kɑ̃ pʁɔlifεʁe tɔʁnadə, tifɔ̃,
ɔ̃n- atɛ̃ œ̃ sɔmε tut- ɑ̃ tuʃɑ̃ lə fɔ̃.
a, mɔ̃sεɲœʁ, ʒə ʁis, sε tʁo kʁɔkiɲɔlεskə !
səla mamyzə tɑ̃ kə ʒə suεtəʁε pʁεskə
kə nuz- ɛ̃tεʁvənjɔ̃ puʁ kilz- aje mwɛ̃ vitə
vεʁ laniilasjɔ̃ u il sə pʁesipite.
ʒə nə vwa pa kɔmɑ̃ il puʁʁε sɑ̃ sɔʁtiʁ
ɑ̃n- efε. paʁ kεl bjε ? e save vu lə piʁə ?
si sudɛ̃ lεz- eta vulε la maʁʃə aʁjεʁə,
lœʁ tʁεte kɔmεʁsjo defɑ̃dʁε də lə fεʁə !
aləna, a. εm. i, tafta e o. εm. se,
slɔɡɑ̃z- ezɔteʁik puʁ avi də desε
də la demɔkʁasi, bjɛ̃seɑ̃z- atɑ̃ta,
akɔʁd bilateʁo, spɔljasjɔ̃ dεz- eta.
œ̃ ʒyʒə ameʁikɛ̃ fε tʁɑ̃ble laʁʒɑ̃tinə
e il nə fε pa bɔ̃ kɔ̃tʁaʁje la ʃinə.
(lə ʃœʁ, dɔktə e peʁɑ̃ptwaʁə)
« vus vule dy sɔlεj kɔ̃vεʁtiʁ lε fɔtɔ̃
ɑ̃n- ynə enεʁʒi pʁɔpʁə ? swa, dabɔʁ vɔtɔ̃ !
puʁ kə vu pʁɔdɥizje vo fɔtɔvɔltajk
il vu fodʁa dabɔʁ lakɔʁ də lameʁikə,
də lɛ̃də e də ʃɑ̃ɡε, dε kyʁdə, dε bεʁbεʁə,
avεk ynə o. εm. se vεjɑ̃ tεl œ̃ sεʁbεʁə. »
« εn ʒaʁdinɑ̃ ʃe vuz- ynə pʁɔdyksjɔ̃,
də pwaʁo vu pεʁpetʁe tʁwaz- εɡzaksjɔ̃ :
vu nave plys lə dʁwa dytilize dε ɡʁεnə
natyʁεllə ɡʁati bʁəvε syʁ lə vivɑ̃,
vu fεtə kɔ̃kyʁɑ̃sə o pεi kyltivɑ̃
a mwɛ̃dʁə- fʁε, fɔʁ dynə aʁme dεsklavə,
ɑ̃fɛ̃, paʁ lotaʁsi vu kʁeez- ynə ɑ̃klavə :
ʁedɥizɑ̃, də pwaʁo, la kɔ̃sɔmasjɔ̃,
vu bʁime la dəmɑ̃də e la pʁɔdyksjɔ̃.
sεʁtə, vu ʁedɥize lɑ̃pʁɛ̃tə ekɔlɔʒikə,
mε vu diminɥe la fɔʁsə lɔʒistikə
dε maɡazɛ̃, tʁɑ̃spɔʁ, ɛ̃dystʁi petʁɔljεʁə,
də la pyblisite maʁkətiŋ la filjεʁə,
otɑ̃ dɑ̃tʁəpʁizə vivɑ̃ syʁ sə kɔmεʁsə,
e syʁ lœʁz- epolə vɔtʁə fɔʁfε sεɡzεʁsə,
ɛ̃si, teʁɔʁistə, vu detʁɥize lɑ̃plwa !
fasə a tεllə mənasə, ɔ̃k lo. εm. se nə plwa. »
(tanɔs)
sεt- œ̃ fε mɔ̃sεɲœʁ, vwala u nuz- ɑ̃ sɔmə,
mεmə si sεt- inui, vwala sə ka fε lɔmə.
otuʁ dy ku il sεt- ataʃe ynə pjeʁə
e ɛ̃pavidə il va sə ʒəte dɑ̃ la mεʁ !

aktə jji : la ʁezistɑ̃sə
(aʁiʃəm)
sə kə ty mə dekʁi paʁε tʁo fɑ̃tastikə.
mə di ty vʁεmɑ̃ tu ?

(tanɔs)
sεɲœʁ, il i a œ̃ ʁiskə.
kaʁ lymɛ̃ fε paʁfwa pʁəvə dɛ̃tεlliʒɑ̃sə.
e sεʁtɛ̃z- ɔ̃ bjɛ̃ kɔ̃pʁi kavεk diliʒɑ̃sə
il falε ʁeaʒiʁ. alɔʁ lε kʁi dalaʁmə
sə myltiplje. dəsu lasuʁdisɑ̃ vakaʁmə
dε medja, dɛ̃tεʁnεt, də la televizjɔ̃,
də mult ʒø dy siʁkə ʃɑ̃tɑ̃ la kɔezjɔ̃
nasjɔnalə, dy matʁakaʒə, dɔ̃ laksjɔ̃
pusə tuʒuʁ plys lwɛ̃ la syʁkɔ̃sɔmasjɔ̃,
dε ʁezo sɔsjo pʁɔpaʒɑ̃ lε ʁymœʁ
mεz- osi paʁ lœʁ bjε selεvə ynə klamœʁ.
sə nε pa œ̃ kɔʁys, sεt- ynə myltitydə.
dε vwa ki sɛ̃teʁɔʒe, pʁje œ̃n- ɛ̃tεʁlydə
dɑ̃ lεkspɑ̃zjɔ̃ sɑ̃ fʁɛ̃ dε myltinasjɔnalə,
e pʁone ynə aksjɔ̃ ɛ̃tεʁnasjɔnalə.
dε vwa siifik : klimatɔlɔɡ, ʒjεk,
mεz- osi sɔsjɔlɔɡ, alεʁtɑ̃ syʁ leʃεk
pate dy kɔ̃pʁɔmi klima e kapital,
pʁedizɑ̃ puʁ bjɛ̃to lɑ̃balmɑ̃ fatal :
seʃəʁesə, faminə, elevasjɔ̃ dε mεʁ,
emiɡʁasjɔ̃ masivə, e mənasə də ɡeʁə.
lε vwa dekɔnɔmistə, ynə minɔʁite,
ɑ̃ ʁyptyʁə avεk sø ki fɔ̃ otɔʁite :
lε pʁεtʁə- viʒilɑ̃ dy dɔɡmə libeʁal,
lε fidεlə sεʁvɑ̃ də la tʁilateʁalə.
sεtə minɔʁite dɔ̃k, kɔ̃statə, ateʁe
lekɔnɔmi mɔ̃djalə ɑ̃ lɛ̃pasə ɑ̃feʁe,
la klaʁte dy bɔ̃ sɑ̃s disɔsje paʁ lə pʁismə
dy deni absɔly, lɔʁdɔlibeʁalismə,
e pʁedi lεz- efε dynə tεllə amoʁozə :
lɑ̃ʃεnəmɑ̃ dε kʁizə vεʁ lapɔteozə.
lε vwa dasɔsjasjɔ̃z- ɑ̃viʁɔnəmɑ̃talə,
ki ɔ̃ py ʁeziste o syplisə də tɑ̃talə :
ɛ̃vεstiʁ dɑ̃ dεz- aktivite lykʁativə,
ynə tεllə demaʁʃə etɑ̃ ɛ̃peʁativə
pɥiskɔ̃ nə pø lyte sɑ̃ dε fɔ̃ kɔ̃sekɑ̃.
mε lε pʁɔfi nə vjεne kɑ̃n- ipɔtekɑ̃
ɑ̃ paʁti lε pʁɛ̃sipə ki su tɑ̃de la kozə.
ɛ̃si, paʁ ynə sɔʁtə də metɑ̃psikozə,
sø ki jεʁ kɔ̃damnε lε fiʁmə- ki pɔlɥe
syʁ lœʁz- aktivite ʒεte lœʁ devɔly
paʁsə kə plys pʁɔfitablə, e, ɛ̃si dekɔ̃fi,
suje lekozistεmə puʁ fεʁə dε pʁɔfi.
sø ki ɔ̃ ʁeziste, a lɛ̃staʁ də ɡʁinpəasə,
dəpɥi lɔ̃tɑ̃z- ɔ̃ vy lə bɔʁ dy pʁesipisə,
e, pʁənɑ̃ də la fɔʁsə, ɛ̃pylse dεz- aksjɔ̃,
dɔ̃ la pɔʁte fε nεtʁə la stypefaksjɔ̃.
lε vwa də ʒuʁnalistə, ɔ ! œ̃ tu pəti nɔ̃bʁə !
ki pʁεne lə ʁiskə də dəməʁe dɑ̃ lɔ̃bʁə,
mεz- il fɔ̃ lœʁ metje, fujɑ̃ sɑ̃ kɔ̃plεzɑ̃sə,
demitifjɑ̃ la « mistikə də la kʁwasɑ̃sə »,
ɑ̃tʁətənɑ̃ lεspwaʁ kɑ̃fin « tu pø ʃɑ̃ʒəʁ »,
puʁ pø kə lεz- ymɛ̃, yni fasə o dɑ̃ʒe,
pʁεne lə ɡʁɑ̃ viʁaʒə ki pø ʃɑ̃ʒe lœʁ sɔʁ,
o pʁi dœ̃n- abɑ̃dɔ̃ : detɑ̃dʁə lə ʁəsɔʁ
dynə ekɔnɔmi dəvənɥ ɛ̃kɔ̃tʁolablə,
ʁənɔ̃se a œ̃ tʁɛ̃ də vi ɛ̃vʁεsɑ̃blablə,
e pɑ̃se otʁəmɑ̃. pasjamɑ̃, ilz- ɑ̃kεte,
akymyle lε fε, lεz- ide, lε ʁəkεtə,
kɔ̃pilez- ɑ̃n- esε, aʁtiklə, ʁəpɔʁtaʒə.
il fɔ̃ kə pø a pø la ʁymœʁ sə pʁɔpaʒə.
e paʁ dəsy səla, la klamœʁ dε viktimə,
efε kɔlateʁo də fɛ̃z- illeʒitimə.
tuʒuʁz- ɑ̃n- anɔksi, lɛ̃dystʁi dy petʁɔlə
etɑ̃ sε debuʃe, sɑ̃ tənɥ ni kɔ̃tʁolə.
sablə bityminøz- u petʁɔlə də ʃistə,
εkstʁaksjɔ̃ sovaʒə, sɔ̃daʒəz- anaʁʃistə,
fɔʁaʒəz- abiso, fɔʁaʒəz- ɑ̃n- aʁktikə,
εkstʁativismə εkstʁεmə, e puʁ sələ taktikə :
tuʒuʁ plys də pʁɔfi, ʁedyksjɔ̃ dε depɑ̃sə,
laʁɡymɑ̃ də lɑ̃plwa ɑ̃ ɡizə də dispɑ̃sə.
a sεtə ɛ̃sanite il i a œ̃ kɔʁɔlεʁə :
ɛ̃sidɑ̃, aksidɑ̃, dezastʁə- planetεʁə,
εksplozjɔ̃ də tʁɛ̃, o ki bʁylə, maʁe nwaʁə,
kuʁ do kalamazo ʃɑ̃ʒe ɑ̃ depɔtwaʁ…
a sε ʒwajø lyʁɔ̃, sə ʒwaɲe dε kɔ̃pεʁə :
lɛ̃dystʁi ʃimikə, lε lɔbi nykleεʁə :
a. zεd. εf. , amjɑ̃tə, pe. se. be, mɔks, djɔksinə,
skɑ̃dalə sanitεʁə, kule dalyminə,
fykyʃima, tʃεʁnɔbil, e dəmɛ̃ ? maʁkulə ?
mεz- il fo nu mefje də sə ki ɑ̃ dekulə :
lə lo dε viktimə nə sεsə də setɑ̃dʁə,
alɔʁz- εllə sə ʁəbεlle, εllə vəle sə defɑ̃dʁə.
a məzyʁə kə la teʁə dəvjɛ̃ œ̃ vʁε ɡʁyiεʁə
œ̃ kɔ̃tʁə muvəmɑ̃ lɑ̃təmɑ̃ sə fedεʁə.
il saʒisε dabɔʁ daksjɔ̃z- izɔle,
ɑ̃dʁwa lwɛ̃tɛ̃z- e pəplə maʁʒinalize.
ne pεʁse, iʒaw, εlsipɔtɔɡ, ɔɡɔni,
pasamakɔdi, inypja, inɥi, lymi,
skuʁiz- e pœ̃ʒεsti, noʁy e balkɔ̃bə,
ki dɔ̃k kɔnε sε nɔ̃, ki kɔnε lekatɔ̃bə,
kilz- ɔ̃ dy afʁɔ̃te dɑ̃z- ynə-otə lytə ?
sεʁtɛ̃ nɔmɑ̃ œ̃ pəplə vivɑ̃ dɑ̃ dε kaytə,
dotʁə- nɔmɑ̃ dε ljøz- e lœʁ ekozistεmə.
mε dɑ̃ ʃakœ̃ dε ka, lε bytz- etε lε mεmə
pʁezεʁve lo sεnə, pʁezεʁve la natyʁə,
pʁezεʁve labita, pʁezεʁve lε kyltyʁə,
pʁezεʁve lεz- ɑ̃fɑ̃, adyltəz- e vjεjaʁd,
kɔ̃tʁə lɛ̃sanite dε ʃasœʁ də dɔlaʁ,
dεz- ɑ̃fɑ̃ də kɔʁte, dy ʁεvə də mida !
sø ki sə sɔ̃ batys, kɔmə leɔnida,
vɛ̃kœʁ o tεʁmɔpilə, ɔ̃ ɔptəny viktwaʁə
sɑ̃ dutə tɑ̃pɔʁεʁə. kɛ̃pɔʁtə ! lεspwaʁ
kilz- ɔ̃ fε nεtʁə kʁe ynə emylasjɔ̃,
e puʁ lə mɔ̃də ɑ̃tje sε la ʁevelasjɔ̃ :
david kɔ̃tʁə ɡɔljat ɡaɲə, finaləmɑ̃.
la fʁɔ̃də fʁapə o fʁɔ̃ lε ɡʁɑ̃, leɡaləmɑ̃.
tus sø ki ɔ̃ kɔ̃pʁi lɑ̃ʒø puʁ la planεtə
tʁuve dε stʁateʒi, ɛ̃vɑ̃te dε kɔ̃sεpt.
lε ɡaʁdjɛ̃ dy pase ɡide lœʁ avəniʁ.
ɔ̃ vwa dɑ̃sjɛ̃ savwaʁ pø a pø ʁəvəniʁ
mεlez- a la tεknikə, aʁmɔnjøzəmɑ̃,
eklεʁɑ̃ lε pɔsiblə, ɛ̃sidjøzəmɑ̃.
œ̃ miljɔ̃ də ʁevɔlysjɔ̃ tʁɑ̃kjə
sə deplwae, syʁ teʁə, lεz- iləz- u pʁεskilə,
dεz- idez- ɛ̃sɑ̃se tut- ɑ̃n- etɑ̃ pʁɔfɔ̃də
seʃɑ̃ʒe, sə pʁɔpaʒe a leʃεllə dy mɔ̃də.
la mɔ̃djalizasjɔ̃, kozə də tɑ̃ də mo,
kɔnεktə lε dadʒo avεk lεz- εskimo,
e ʃakœ̃ pø paʁle dε ʃozə ki lateʁe.
teʁə εt- ynə famə, lε famə sɔ̃ la teʁə :
sə ki pʁivə lə sɔl də sa fεʁtilite
a osi œ̃n- ɛ̃pakt syʁ la natalite.
il ni a pa ɑ̃tʁə εllə də diʃɔtɔmi.
kɑ̃ la teʁə sybi ynə isteʁεktɔmi,
la syʁvi dεz- ymɛ̃, lœʁ ʁəpʁɔdyksjɔ̃,
εt- osi mənase. e sεtə dedyksjɔ̃,
lə suε dɑ̃ finiʁ avεk la pɔlysjɔ̃,
fε ɑ̃fle la kɔlεʁə e la ʁevɔlysjɔ̃.
sεtə vaɡ ki ɑ̃flə, εllə ε nɔtʁə εnəmi,
oʒuʁdɥi klapɔti. e dəmɛ̃ ? tsynami ?

aktə iv : la ʁepʁesjɔ̃

(aʁiʃəm)
sə kə ty di mɑ̃nɥi. səla pø lε sove.
si lymanite pʁɑ̃ sə viʁaʒə movε,
də nɔtʁə aʁmaʒεdɔ̃ nu puvɔ̃ fεʁə lə dəj.
(tanɔs)
lə sɔʁ də lεtʁə ymɛ̃ sə ʒu ɑ̃tʁə dø səj :
lœ̃ ki detεʁminə lɑ̃ʃεnəmɑ̃ fatal
u lə klima sɑ̃balə e dəvjɛ̃ letal
kɔ̃dɥizɑ̃ a la fɛ̃ də lɔmə e də lɑ̃tʁɔpɔsεnə.
lotʁə, u lεz- ymɛ̃ fatiɡe paʁ lɔpsεnə
bakanalə dε ɡʁɑ̃z- e lœʁ fosə ʁefɔʁmə
selwaɲe dy kɔ̃fɔʁmə e pɥi dy nɔ̃ kɔ̃fɔʁmə,
ʁəfyze də suskʁiʁə o sɔʁ inelyktablə,
asyme lœʁ dεstɛ̃ e ʁətuʁne la tablə.
sε dø səj deside dø buləvεʁsəmɑ̃.
lə pʁəmje ε sεʁtɛ̃, ynə kεstjɔ̃ də tɑ̃,
lə səɡɔ̃, kɔ̃tɛ̃ʒe, pø mεtʁə tʁε lɔ̃tɑ̃,
nə ʒamε vwaʁ lə ʒuʁ, u sɑ̃bʁaze dəmɛ̃.
puʁ kə lymanite nε pa də lɑ̃dəmɛ̃,
il nu fo ʁətaʁde sə ki εt- ɛ̃sεʁtɛ̃
tut- ɑ̃ fasilitɑ̃ la vənɥ dy sεʁtɛ̃.
il syfi də puse dɑ̃ lə sɑ̃s də la pɑ̃tə
e fεʁə akseleʁe la ɔʁdə ɡalɔpɑ̃tə
vεʁ lə ɡufʁə sɑ̃ fɔ̃t- u εllə vø sabime.
lε ləvje sɔ̃ myltiplə, fasiləz- a anime.
pʁjɔʁitεʁəmɑ̃, lə ləvje dy deni.
sεz- asɑ̃blez- epaʁsə- ki fɔʁme dε nid
də kɔ̃tεstasjɔ̃ e də pʁesɑ̃tə alaʁmə,
il nə fo pa kεllə sə fedεʁe. laʁmə
ε deʒa fuʁbi : sε la kɔmynikasjɔ̃.
il syfi də kɔ̃tʁe lœʁ ʁəvɑ̃dikasjɔ̃
paʁ dε ʁapɔʁ dεkspεʁ, dεz- aviz- ɑ̃tɑ̃dys
də pɔlitisjɛ̃, siifik, vɑ̃dys,
lε maʁʒinalize, lεse plane lə dutə
syʁ lœʁz- afiʁmasjɔ̃z- e kə ʃakœ̃ ʁədutə
lə mɔ̃də kεllə pʁɔpoze : œ̃ lɑ̃dəmɛ̃ u ʒit
lə si pʁesjø kɔ̃fɔʁ :
(lə ʃœʁ syʁ œ̃ tɔ̃ pʁesɑ̃ e akyzatwaʁə)
« ʁətuʁ a la buʒi,
a la tybεʁkylozə, a laʒə də la pjeʁə,
si nu kɔ̃damnɔ̃ lε sɑ̃tʁalə nykleεʁə. »
(tanɔs)
il ε tʁεz- εze də nuʁʁiʁ lə sεptisismə,
sεz- ide salvatʁisə, fʁape dɔstʁasismə.
dɑ̃z- ynə ekɔnɔmi mɔ̃djalize, uvεʁtə,
ʁjɛ̃ nε mwɛ̃z- evide kə la tʁɑ̃zisjɔ̃ vεʁtə.
(lə ʃœʁ sɛ̃ikə, syʁ də lɥi, kɔ̃desɑ̃dɑ̃t)
« enεʁʒi vεʁdwajɑ̃tə ? fɔtɔvɔltajkə ?
bjɔmasə ? idʁolikə ? eɔljɛ̃ ? ʒeɔtεʁmikə ?
mεz- il fo sadapte o ʁitmə natyʁεl,
sø si sɔ̃ fʁekamɑ̃ ɑ̃tikɔ̃ʒɔ̃ktyʁεl.
suvɑ̃, kɑ̃t- il fε fʁwa, il nə fε pa sɔlεj :
vɔtʁə ʃofaʒə » vεʁt « sə mεt dɔ̃k ɑ̃ sɔmεj…
vu vudʁje kɔ̃stʁɥiʁə œ̃ ʁezo ʁezilje
divεʁsifje, desɑ̃tʁalize, kɔ̃siljɑ̃
tutə sεz- enεʁʒi puʁ palje sə defo ?
lide ε sedɥizɑ̃tə mε lə kalkyl ε fo.
kɔmɑ̃ tʁuve lε fɔ̃ puʁ sə vastə pʁɔʒε
kɑ̃ dɑ̃ lə mεmə tɑ̃ vu vulez- abʁɔʒe
lεz- enεʁʒi kaʁbɔnə ki ʁapɔʁte dε taksə,
ki də la sɔsjete kɔ̃stitɥe lə nevʁaksə ?
də fε, kɔ̃bjɛ̃ dɑ̃plwaz- ale vu sypʁime ?
də kɔ̃bjɛ̃ la kʁwasɑ̃sə səʁa tεllə depʁime ?
la kʁizə də la dεtə ɑ̃pεʃə dɛ̃vεstiʁ.
si bo kə swae vo ʁεvəz- ɔ̃ nə pø tʁavεstiʁ
sεtə ʁealite. paʁ ajœʁ, lə pʁɔblεmə ε mɔ̃djal.
puʁ bεse lə kaʁbɔnə il ε dɔ̃k pʁimɔʁdjal
kə ʃakœ̃ kɔ̃tʁibɥ a lefɔʁ kɔlεktif.
œ̃ pʁɔsesysz- inekitablə, selεktif.
kə fəʁɔ̃ lε pεiz- ɑ̃ devəlɔpəmɑ̃ ?
il i a klεʁəmɑ̃ la œ̃ pwɛ̃ daʃɔpəmɑ̃.
kɔmɑ̃ sɑ̃ tʁɑ̃zisjɔ̃ devəlɔpe lε bɔnə
enεʁʒi, pʁɔpʁə, ɑ̃ bʁylɑ̃ mwɛ̃ də kaʁbɔnə ?
kwa ? aleʒe lœʁ dεtə, lœʁ dɔne lε bʁəvε ?
mε sε də lytɔpi, mɔ̃n- ami, vu ʁεve !
lε pεi devəlɔpe dwave pεje lœʁ dεtə
istɔʁikə, klimatikə ? puʁkwa pa ynə kεtə ? »
(tanɔs)
vu vwaje, sε fasilə. ɔ̃ pø a lɛ̃fini,
ɑ̃pile lε kʁitik, lεz- ɑ̃bʁujamini.
pɥiskə ʁezide la, dɑ̃ sεz- ide fʁaʒilə,
lε sələ sɔlysjɔ̃ puʁ sɔʁtiʁ dy peʁil,
il fo tʁuve lε mo lε ʁidikylizɑ̃,
lε lεse sεkspʁime ɑ̃ lε nøtʁalizɑ̃.
puʁ aʃəve səla nuz- avɔ̃ dεz- alje
sεʁtɛ̃ sɔ̃ ʁεzɔnablə, dotʁə- sɔ̃ fusz- a lje
tεl sə paʁti pɔlitikə, amatœʁ də te,
kokynə inibisjɔ̃ nə soʁε aʁεte.
lə majɔ̃ stʁateʒikə də sεtə taktikə
nɔtʁə səɡɔ̃ ləvje, sε bjɛ̃ lə pɔlitikə !
lε ʁəsɔʁ ki lanime sɔ̃ tʁε detεʁminablə,
sɔ̃ puvwaʁ də nɥizɑ̃sə εt- inimaʒinablə.
kaʁ il ε plys kœ̃n- ɔmə, sεt- œ̃n- asɑ̃time :
ynə vilə u œ̃ pəplə, avεk lœʁ sɑ̃timɑ̃,
lœʁz- εspwaʁ, lœʁ pʁɔblεmə, aksεpte də ʁəmεtʁə
ɑ̃ paʁti lœʁ dεstɛ̃ ɑ̃tʁə lε mɛ̃ dœ̃ mεtʁə,
dœ̃ ʃεf, dœ̃ ʁwa, dœ̃ pʁezidɑ̃, dœ̃ depyte.
sεt ɔmə u sεtə famə, εt- alɔʁ ʁepyte,
ʁəpʁezɑ̃te lε veyks də sεtə myltitydə,
a lə puvwaʁ daʒiʁ ɑ̃ lœʁ nɔ̃, laptitydə
dɑ̃ɡaʒe œ̃ pεi dɑ̃z- ynə diʁεksjɔ̃
ɑ̃ sɥivɑ̃ dεz- avi, u bjɛ̃ sε kɔ̃viksjɔ̃.
mε sεt- osi œ̃n- ɔmə, il a dεz- emɔsjɔ̃
sεllə si afləʁe a tʁavεʁ sε mɔsjɔ̃.
il ε manipylablə : lε lɔbiz- u afεʁə,
lε po də vɛ̃, lεz- ɔfʁɑ̃də, lε paʁtənεʁə,
otɑ̃ dεkspedjɑ̃z- εdɑ̃ a deʁive
lε vwa dœ̃ pəplə vεʁ dεz- ɛ̃teʁε pʁive.
vuz- ave la lasizə dy libeʁalismə.
mε lε pɔlitisjɛ̃ fɔ̃ pʁəvə də tʁɔpismə,
tuʁne avεk lə vɑ̃. puʁ lɛ̃stɑ̃ la plypaʁ
nɔ̃ kynə ʃozə ɑ̃ tεtə : evite lə depaʁ,
εtʁə ʁeely e kɔ̃sεʁve lə puvwaʁ.
mεz- il nε pa εkskly kə, paʁ sɑ̃s dy dəvwaʁ,
paʁ œ̃n- aflyks də lysidite, də mɔʁalə,
il sə detuʁne də la liɲə elεktɔʁalə,
kɔ̃pʁεne lə dɑ̃ʒe, fʁɑ̃ʃise la baʁjεʁə,
ɔptɑ̃ puʁ lə klima, o pʁi də lœʁ kaʁjεʁə.
il nu fo evite œ̃ tεl ʁətuʁnəmɑ̃,
ki puʁʁε deklɑ̃ʃe lə ɡʁɑ̃ ʃɑ̃baʁdəmɑ̃.
puʁ səla, œ̃ tʁwazjεmə ləvje : divεʁsjɔ̃ !
il fo paʁ tus lε bjε detuʁne latɑ̃sjɔ̃.
syʒε leʒe : spɔʁ, vi dε staʁ, lε fε dive,
syʒε seʁjø : ʃomaʒə, teʁɔʁismə, ɡeʁə,
lε lamɑ̃tasjɔ̃z- e la dezεspeʁɑ̃sə,
la dɑ̃sə də la plɥi puʁ avwaʁ la kʁwasɑ̃sə.
səʁizə syʁ ɡato, il fodʁε ʁəpʁɔdɥiʁə
la kʁizə ekɔnɔmikə e ɑ̃ səla ɛ̃dɥiʁə
lə sɑ̃timɑ̃ dyʁʒɑ̃sə, pyʁ afɔləmɑ̃ :
sovətaʒə dε bɑ̃k, iʁasjɔnεllmɑ̃,
ynə ɔʁʒi də miljaʁd dɔnez- o detʁime
də tu sə ki ʁεstə e də lɑ̃viʁɔnəmɑ̃.
la kʁizə εt- ɑ̃demikə, εllə ʁəvjɛ̃ sɑ̃ sutjɛ̃.
sε la œ̃ pʁɔsesys ki soto ɑ̃tʁətjɛ̃.
il ε dɔ̃k inytilə ɑ̃ səla kɔ̃ seʃinə :
jεʁ, setε lε sybpʁimə, oʒuʁdɥi sε la ʃinə.
si lə puvwaʁ ɑ̃ plasə ε pʁε a baskyle
vεʁ lə ʃɑ̃ʒəmɑ̃ vεʁ, puʁ lə fεʁə ʁəkyle
la kʁizə ekɔnɔmikə ε lə mwajɛ̃ idwanə.
la teʁœʁ kεllə sysitə pʁɔpʁəmɑ̃ deduanə
lε tənɑ̃ dy puvwaʁ də lœʁz- ɑ̃ɡaʒəmɑ̃
ɑ̃teʁjœʁz- a aʒiʁ puʁ lɑ̃viʁɔnəmɑ̃.
la pʁesjɔ̃ pɔpylεʁə puʁ ɡaʁde lɑ̃plwa,
sove lekɔnɔmi, ɑ̃pεʃe kə nə plwae
lε bɑ̃k kazino ki detjεne lε fɔ̃
dε ʒɑ̃ sε la kɔ̃sekɑ̃sə də ʃwa ki ɔ̃
də kʁizə ekɔnɔmikə ɑ̃plifje lɛ̃pakt
ɡʁasə a lɛ̃validasjɔ̃ dε ɡlas stəaɡal akt
mɛ̃təniʁ la kʁwasɑ̃sə, lɑ̃pεʃe də fleʃiʁ,
sε pεʁnisjøz- efε fɔʁse a ɛ̃fleʃiʁ
laksjɔ̃ dε diʁiʒɑ̃ puʁ sovəʁ « lə sistεmə ».
e lenεʁʒi vεʁtə nə ʁεstə pa lə tεmə
a la mɔdə. ɔ̃ diskytə plyto kɔ̃ʒɔ̃ktyʁə,
avəniʁ ɛ̃kjetɑ̃ e ʃakœ̃ kɔ̃ʒεktyʁə.
kɑ̃t- il sepaʁpije otuʁ də sε syʒε
kɔ̃fɔʁte dɑ̃ lœʁ vwa paʁ tus lœʁ pʁeʒyʒe
il nə fɔ̃ pa lε ʃwa ki puʁʁε lε sove.
pɑ̃dɑ̃ kə syʁ œ̃ pwɛ̃ lœʁ ʁəɡaʁ ε ʁive
apʁoʃə dusəmɑ̃ leʃeɑ̃sə kʁitikə.
sə nε pa sələmɑ̃ la kεstjɔ̃ klimatikə.
œ̃n- ɑ̃sɑ̃blə də fɔʁsə- mɥ paʁ dε mekanik,
istɔʁik, sɔsjɔlɔʒik, fizik,
sə kɔ̃sɑ̃tʁe a pʁezɑ̃ ɑ̃n- œ̃ pwɛ̃ fɔkal.
e bjɛ̃to lε ʒeni sɔʁtiʁɔ̃ dy bɔkal,
u də la bwatə də pɑ̃dɔʁə. moz- ən « tjɔn » :
popeʁizasjɔ̃ e maʁʒinalizasjɔ̃,
ʁadikalizasjɔ̃ e sekyʁizasjɔ̃,
inɔ̃dasjɔ̃, emiɡʁasjɔ̃, penetʁasjɔ̃
demiɡʁɑ̃ ki nɔ̃ ʁjɛ̃ a pεʁdʁə, moz- ən « ismə »
lə ʁasismə, fanatismə, teʁɔʁismə,
e ʒysko butismə. vwala dε moz- ən « tikə »,
nuz- avɔ̃ bjɛ̃ syʁ : kalamite klimatik,
mεz- osi : kɔ̃fli puʁ lə petʁɔlə ɑ̃n- aʁktikə.
sε bjɛ̃ syʁ œ̃ tablo tʁεz- apɔkaliptikə,
ki paʁε ɛ̃pɔsiblə, iʁealistə ɑ̃ sɔmə.
mεz- εt- il œ̃ defi kə nə ʁəlεvə lɔmə ?

aktə ve : denuəmɑ̃

(aʁiʃəm)
mε sε pʁesizemɑ̃ sə pwɛ̃ la ki mɑ̃nɥi ! !
il pø œ̃n- ɛ̃pɔsiblə : il saʁaʃə a la nɥi,
puʁ sove sεz- ɑ̃fɑ̃ sɔʁ də lɛ̃fɑ̃tilismə,
puʁ sove la teʁə sɔʁ dy kapitalismə
debʁide, inymɛ̃, dεstʁyktœʁ, libeʁal,
sɑ̃ kʁwaʁə o vey pjø kil dəvjεnə mɔʁal.
puʁtɑ̃, ʒə dwa bjɛ̃ lavue, səla mɛ̃tʁiɡ
dεtʁə lə temwɛ̃ dy denuəmɑ̃ də lɛ̃tʁiɡ.
apʁε tu, ty mɑ̃n- a kɔ̃vɛ̃ky, sɔ̃n- istwaʁə
sɑ̃ va sələ a œ̃ tεʁmə tʁε pø aleatwaʁə.
bjɛ̃ kə ʒə swa tɑ̃te də ate leʃeɑ̃sə
ʒə vudʁε pʁɔlɔ̃ʒe ʒysko bu lεkspeʁjɑ̃sə
ki va sə tεʁmine dɑ̃z- œ̃ pʁoʃə avəniʁ.
mεz- ɑ̃ temwɛ̃ pasif, e sɑ̃z- ɛ̃tεʁvəniʁ.
vwasi ma desizjɔ̃ : lεsɔ̃ pase sɑ̃t- ɑ̃.
nu nɛ̃tεʁvjɛ̃dʁɔ̃ pa, mεmə si sε tɑ̃tɑ̃.
lɔmə oʁa bjɛ̃ dy mal a sə tiʁe dafεʁə,
il a deʒa pave la ʁutə vεʁ lɑ̃fe.
apʁε sεtə eʃeɑ̃sə, sil ε tʁo ʁεzɔnablə
il i a syfizamɑ̃ də ləvjez- aksjɔnablə
puʁ lə fεʁə plɔ̃ʒe e lə pεʁdʁə amə e kɔʁ.
ui, lə vεʁ ε dɑ̃ sε ʒεnə.
(tanɔs)
ʒə sɥi dakɔʁ.
atɑ̃dɔ̃ pasjamɑ̃.
(lə ʃœʁ, avεk εspwaʁ)
« ʁɑ̃de vu dɑ̃ sɑ̃t- ɑ̃
syʁ lε sɑ̃dʁə- dœ̃ mɔ̃də, lɔmə ε kɔ̃sɑ̃tɑ̃. »

sεptɑ̃bʁə dø milə kɛ̃zə