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Poeme : Malédiction



Malédiction

Au plus profond d’un puits, j’ai jeté la clé d’or,
Là ne la trouveront, calmes et impassibles,
Dans la froideur des nuits, forces imprévisibles,
Que ceux qui dominent l’angoisse de la mort.

Ainsi sont les motifs de notre seul trésor,
Caché par des brumes quasiment invincibles,
Au cœur de nos doutes, écheveaux indicibles,
Qu’il faut exorciser en conjurant le sort.

Glissant très doucement au long des murs épais,
Ils sont infiniment précieux à jamais,
Lourds comme des secrets, légers comme des plumes.

Le soleil froid et dur, semblant fait d’électrum,
Enluminera-t-il ce vain pandémonium,
Pour qu’alors il chasse doutes et amertumes ?

Le 12/09/2013
Patrice.truffot

PostScriptum

Ouch… depuis le temps que je n’avais rien publié. Bon, j’ai un peu réchauffé quelques restes, mais cela me semble tenir à peu près la route : normalement c’est un sonnet marotique, en alexandrins (les spécialistes me le confirmeront… ou pas) .

J’ai aussi inclus un jeu : il y a une énigme : saurez-vous décoder son sens ?
Je livre quelques piste à la sagacité des candidats :
1°) Que symbolise la clé d’or ?
2°) Quelle est la malédiction ?
3°) Que symbolisent ici le jour/le soleil et la nuit ?
4°) Qu’est-ce qui est ’grand comme le monde, léger comme une plume’ ?
5°) Qu’est le labyrinthe ?
NB : c’est un thème métaphorique que l’on trouve dans la mythologie grecque…

SOLUTIONS

Les réponses :
1°) Que symbolise la clé d’or ? : LA LUCIDITE
2°) Quelle est la malédiction ? : LA VANITE
3°) Que symbolisent ici le jour/le soleil et la nuit ? - LA RAISON et LA PERVERSION
4°) Qu’est-ce qui est ’Lourds comme des secrets, légers comme des plumes’ ? : L’ESPRIT

Et le thème métaphorique que l’on trouve dans la mythologie grecque : - OEDIPE.

Le mythe :
Celui d’Oedipe (= le boiteux, en grec) qui est habité par la VANITE (= le bâton du boiteux) . Il compense son infériorité par la recherche d’une supériorité dominatrice.
Son dilemme (la malédiction) est de devoir soit tuer son père positif (L’ESPRIT) et d’épouser sa mère négative (LES DESIRS TERRESTRES) ou alors de tuer son père négatif (LA PERVERSION) et d’épouser sa mère positive (LA SUBLIMATION DES DESIRS) .
Il affronte ensuite le Sphinx (= LA DOMINATION PERVERSE) . Le Sphinx est vaincu par l’intellect (L’ESPRIT) , engloutit par l’abîme (=LA BANALISATION) . L’énigme du Sphinx s’impose à tous, et chacun ne peut la résoudre qu’en utilisant la raison introspective (LA LUCIDITE) …

Notamment détaillé par Paul DIEL, dans ’Le symbolisme dans la mythologie grecque’. C’est en reprenant un vieux poème et en lisant un autre livre de DIEL ’Culpabilité et lucidité’ que l’idée de ce poème m’est venue…

Et donc, dans le poème :
La malédiction = le dilemme de l’esprit qui pèse sur chaque être humain.
La clé d’or = LA LUCIDITE.
Calmes et impassibles = ceux capables de RAISON introspective.
La froideur des nuits, forces imprévisibles = les DESIRS de LA BANALISATION.
L’angoisse de la mort : qui découle de LA VANITE.
Notre seul trésor = L’ESPRIT.
Les brumes quasiment invincibles. Nos doutes, écheveaux indicibles : les égarements de L’ESPRIT.
Lourds comme des secrets, légers comme des plumes : L’ESPRIT.
L’électrum : alliage d’or et d’argent, symbolisant la renaissance lumineuse (de celui qui accède à LA LUCIDITE) depuis l’Égypte ancienne.
Enluminera-t-il ce vain pandémonium, = La RAISON mènera-t-elle L’ESPRIT à la lumière ?
Il chasse doutes et amertumes : qui sont les conséquences de la VANITE, à travers la PERVERSION.


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Poème en Phonétique

o plys pʁɔfɔ̃ dœ̃ pɥi, ʒε ʒəte la kle dɔʁ,
la nə la tʁuvəʁɔ̃, kalməz- e ɛ̃pasiblə,
dɑ̃ la fʁwadœʁ dε nɥi, fɔʁsəz- ɛ̃pʁeviziblə,
kə sø ki dɔmine lɑ̃ɡwasə də la mɔʁ.

ɛ̃si sɔ̃ lε mɔtif də nɔtʁə səl tʁezɔʁ,
kaʃe paʁ dε bʁymə kazime ɛ̃vɛ̃siblə,
o kœʁ də no dutə, eʃəvoz- ɛ̃disiblə,
kil fo εɡzɔʁsize ɑ̃ kɔ̃ʒyʁɑ̃ lə sɔʁ.

ɡlisɑ̃ tʁε dusəmɑ̃ o lɔ̃ dε myʁz- epε,
il sɔ̃t- ɛ̃finime pʁesjøz- a ʒamε,
luʁd kɔmə dε sεkʁε, leʒe kɔmə dε plymə.

lə sɔlεj fʁwa e dyʁ, sɑ̃blɑ̃ fε delεktʁɔm,
ɑ̃lyminəʁa til sə vɛ̃ pɑ̃demɔnjɔm,
puʁ kalɔʁz- il ʃasə dutəz- e amεʁtymə ?

lə duzə slaʃ zeʁo nəf slaʃ dø milə tʁεzə