Poeme : L’après

Batailles de canons,
Guerre des explosions,
Ils tombèrent sans cri,
Recouverts de débris.

Les soldats sont héros,
Parés par les drapeaux,
Médaillés posthumes,
La nation inhume.

Pétrifiés par le deuil,
Figés près des cercueils,
Sinistre garde-à-vous,
La Mort joue son va-tout.

Elle laisse l’absence,
De l’amie d’enfance,
De l’être tant aimé,
Les vivants abîmés.

Début du calvaire,
Pour les cœurs de verre,
Les larmes qui tombent,
Arrosent les tombes.

Les remords et regrets,
Des âmes torturées,
Noircissent les pensées,
De leurs pas cadencées.

« Avancer et vivre »,
Adage à suivre,
Mais toujours douloureux
Pour tous les malheureux.

Le présent poignarde,
Les autres regardent,
Ne voient que détresse,
Les regards se baissent.

Le quotidien durcit,
L’avenir s’obscurcit,
L’esprit devient ulcère,
Les idées mortifères.

Les réflexions sombres,
Hantent les nuits d’ombres,
Ces nuées de noirceurs
Précèdent la terreur.

Louez ceux qui restent,
Debout sans un geste,
Une vie à souffrir…
Ils sont les vrais martyrs.

batajə də kanɔ̃,
ɡeʁə dεz- εksplozjɔ̃,
il tɔ̃bεʁe sɑ̃ kʁi,
ʁəkuvεʁ də debʁi.

lε sɔlda sɔ̃ eʁo,
paʁe paʁ lε dʁapo,
medaje pɔstymə,
la nasjɔ̃ inymə.

petʁifje paʁ lə dəj,
fiʒe pʁε dε sεʁkɥεj,
sinistʁə ɡaʁdə a vu,
la mɔʁ ʒu sɔ̃ va tu.

εllə lεsə labsɑ̃sə,
də lami dɑ̃fɑ̃sə,
də lεtʁə tɑ̃ εme,
lε vivɑ̃z- abime.

deby dy kalvεʁə,
puʁ lε kœʁ də veʁə,
lε laʁmə- ki tɔ̃be,
aʁoze lε tɔ̃bə.

lε ʁəmɔʁdz- e ʁəɡʁε,
dεz- amə tɔʁtyʁe,
nwaʁsise lε pɑ̃se,
də lœʁ pa kadɑ̃se.

« avɑ̃se e vivʁə »,
adaʒə a sɥivʁə,
mε tuʒuʁ duluʁø
puʁ tus lε maləʁø.

lə pʁezɑ̃ pwaɲaʁdə,
lεz- otʁə- ʁəɡaʁde,
nə vwae kə detʁεsə,
lε ʁəɡaʁd sə bεse.

lə kɔtidjɛ̃ dyʁsi,
lavəniʁ sɔpskyʁsi,
lεspʁi dəvjɛ̃ ylsεʁə,
lεz- ide mɔʁtifεʁə.

lε ʁeflεksjɔ̃ sɔ̃bʁə,
ɑ̃te lε nɥi dɔ̃bʁə,
sε nye də nwaʁsœʁ
pʁesεde la teʁœʁ.

lwe sø ki ʁεste,
dəbu sɑ̃z- œ̃ ʒεstə,
ynə vi a sufʁiʁ…
il sɔ̃ lε vʁε maʁtiʁ.