Poème:Clair Obscur

Souvent cette existence me paraissait
D’une noirceur sans fond où nulle lumière,
Même tamisée, ne s’insinuait jamais,
Rappelant ainsi une sombre tanière.

Les idées noires bien trop envahissantes,
Naissaient de ce monde emplit d’adversités,
Où la paix et la joie sont agonisantes,
La disparition des libertés fomentée.

La vie, en carnaval de masques macabres,
Et ses fantomatiques nuées blafardes,
Entourées de murailles qui se délabrent,
Peu à peu me quittait comme par mégarde.

Même les restes de Nature aux abois,
Ne m’inspiraient plus que tristesse et fadeur,
Me faisaient tomber en un profond désarroi,
Comme une nuit sans lune et sans ardeur.

Livide, spectral, aux regards je disparaissais,
En pestiféré que les foules bannissent,
Les tourments du vague à l’âme m’engloutissaient,
Dans les profondeurs noirâtres des abysses.

Tout à fait désorienté, aveuglé, noyé,
J’errais dans l’obscur labyrinthe des douleurs ;
Soudain tu as surgi, et tu as appuyé,
En souriant, sur l’interrupteur de mon cœur.