Poeme : Demain, Dès Minuit…

Demain, dès minuit, à l’heure où s’éclairent les boulevards,
Je m’échapperai ! Dors-tu ? Je suivrai mes amis.
On déambulera parmi les discos et les bars,
Mais je rentrerai vite me coucher, ma chérie.
Je danserai et boirai, mais toujours en étant prudent,
Sans voir d’autres femmes, sans me laisser inconscient.
Ma libation nocturne prenait appuie, et pourtant…
Isolé dans la masse, l’esprit chavirant et le corps épuisé.
Saoul, dissolu, le dos en crampe, je vais rentrer.
En cette veillée, je ferai soudain un accident,
Causé par l’asthénie et l’alcool dans mon sang,
Tuant avec mon être, mes compagnons innocents.
Et joint de gerbes, tu viendras morosement,
Fleurir ma tombe en tenue de deuil. Pleurant,
Chaque année, ayant des regrets toujours là-dedans…

dəmɛ̃, dε minɥi, a lœʁ u seklεʁe lε buləvaʁd,
ʒə meʃapəʁε ! dɔʁ ty ? ʒə sɥivʁε mεz- ami.
ɔ̃ deɑ̃byləʁa paʁmi lε diskoz- e lε baʁ,
mε ʒə ʁɑ̃tʁəʁε vitə mə kuʃe, ma ʃeʁi.
ʒə dɑ̃səʁε e bwaʁε, mε tuʒuʁz- ɑ̃n- etɑ̃ pʁyde,
sɑ̃ vwaʁ dotʁə- famə, sɑ̃ mə lεse ɛ̃kɔ̃sjɑ̃.
ma libasjɔ̃ nɔktyʁnə pʁənε apɥi, e puʁtɑ̃…
izɔle dɑ̃ la masə, lεspʁi ʃaviʁɑ̃ e lə kɔʁz- epɥize.
saul, disɔly, lə doz- ɑ̃ kʁɑ̃pə, ʒə vε ʁɑ̃tʁe.
ɑ̃ sεtə vεje, ʒə fəʁε sudɛ̃ œ̃n- aksidɑ̃,
koze paʁ lasteni e lalkɔl dɑ̃ mɔ̃ sɑ̃,
tɥɑ̃ avεk mɔ̃n- εtʁə, mε kɔ̃paɲɔ̃z- inɔsɑ̃.
e ʒwɛ̃ də ʒεʁbə, ty vjɛ̃dʁa mɔʁozəmɑ̃,
fləʁiʁ ma tɔ̃bə ɑ̃ tənɥ də dəj. pləʁɑ̃,
ʃakə ane, εjɑ̃ dε ʁəɡʁε tuʒuʁ la dədɑ̃…