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Poeme : Genèse De L’amour



Genèse De L’amour

Ce fut le premier jour…

Des lettres noires sur cette page blanche
Surgissent telles des étoiles, du néant.
Mots après mots, viennent en avalanche,
Arrivent et se couchent en frissonnant.

Ils se donnent la main, fabriquent des images
De toi et moi. Deux âmes qui s’ignorent.
Eloignés, nous écrivons, pages après pages,
Un début à nos histoires qui confluent.

Nous n’en savions rien, c’était que des mots
Timides, enkystes au bout de nos doigts.
Fusaient, jettes de l’un à l’autre, sans accrocs,
Et même le temps à l’écoulement sursoit.

Quand le jour décline, la nuit ferme nos yeux,
Les mains arrêtent, fatiguées, endolories.
Deux êtres seuls, aux vies remplies des maux,
Des âmes en berne, hantées par les furies…

> Ce fut le deuxième jour…

Ce second jour vient en brûlant les ténèbres,
En déchirant les voiles lourdes de la nuit.
La lumière s’installe en effaçant les ombres,
Le silence meurt en accouchant du bruit.

Tu es sortie du vide la main tendue vers moi,
Enfonçant ainsi, la porte a jamais fermée.
Quand j’ai ouvert les yeux le cœur rempli d’effroi,
J’ai vu ce lieu où pleure mon âme enchaînée.

Des lettres naissent ces images qui me racontent
Pourquoi mon ciel, a quitté son sein maternel,
A oublier les fleuves, qui aux mers bleues affluent,
Comme moi j’ai fait mourir, un amour éternel.

Ces paroles qu’arrivent de toi inondent mon visage
D’une pluie des gouttes salées, transparentes,
Les preuves des sentiments qui ne sont plus otages
Sous le verrou scellé des volontés démentes.

Rideaux se déchirant, un après l’autre, dans le vent
Des évidentes vérités, qui séparent mon âme,
En la laissant libre, s’envoler au loin, sortir du néant,
Se détacher du corps envahi par les flammes.

Le jour est mort, me laisse seul dans les rêves,
Vivre et revivre mes anciens cauchemars.
Cette nuit, ma sœur, qui m’a donne les trêves,
En transformant mes aubes en vide lupanar.

> Ce fut le troisième jour…

L’horizon s’enflamme, sous un nouveau soleil,
Et dans feu sacré, un nouvel jour qui naît.
Un monde qui flambe renaît, à nul autre pareil,
La vie quitte les ombres qui la couvrent.

Un visage qui surgit des nébuleuses du temps,
Il forge une âme dans ses nobles lignes.
Tant d’hivers morts dans un joyeux printemps,
Et le passé, me joue le chant des cygnes.

Des paroles qui m’arrivent, maintenant vivantes,
Fleurissent au fond d’un esprit réceptacle.
Elles couvrent des pétales les épines blessantes,
D’une raison, qui n’invente plus d’obstacles.

Les haines s’envolent, fumée d’un feu de pailles,
Laissant la place aux fruits nés des fleurs
De la vision remplie par le bonheur qui tressaille,
Effaçant d’un revers les restes des pleurs.

Un autre jour vient de s’éteindre. Le temps souffle
Sur les bougies aux mille feux du ciel bleu.
Mon monde s’enfonce lentement dans le gouffre,
Au fond parsemé des diamants des dieux.

> Ce fut le quatrième jour

Des ailes noires se ferment, expirant les brumes,
Nos âmes se réveillent, sous un autre soleil.
Un autre jour est né, arrive, avec nos amertumes,
Otant l’esprit, de la prison dorée du sommeil.

A pas feutres, tu arrives sur le chemin des mots,
La lumière divine au bout des doigts tendus.
Tu t’insinues en profondeur, apaises mes maux,
Illuminant brutalement des endroits ambigus.

Chassé le ciel noir, étoilé, avec la lune en reine,
Cet astre éblouissant a pris ma conscience
En effaçant tous les démons des êtres en peine,
Créant un nouvel être, saisi d’insouciance.

Ton innocence a remplacé l’enfer des ténèbres,
Par des éclats lumineux, nés dans tes yeux.
Changeant, ainsi, l’ancienne obscurité délabrée
Avec cet candélabre aux myriades des feux.

Les dieux éteignent une nouvelle fois la lumière,
L’étoile du jour, quitte tristement le ciel bleu.
Au fur et a mesure que le noir s’installe sur terre,
Des nouveaux lampions allument les cieux.

> Ce fut le cinquième jour…

Cette nuit se déchire, soudain, dans le silence
D’une aube inouïe, qui tient ses promesses.
Les âmes se réveillent et les corps s’enlacent,
Sous l’œil bienveillant du soleil qui se lève.

Un battement des cils, des papillons s’envolent,
Leurs ailes couvertes, de poussières de rêve.
Ce jour là, l’amour est né au milieu des cendres
Les guerres sont finies, détruisant les glaives.

La vie reprend ses droits. Cette rose est tachée
Par les gouttes de sang jaillies des blessures.
Toutes les pensées d’une âme, enfin, détachée,
S’envolent, laissent derrière, leurs forteresses.

L’amour sera l’unique dieu de cette terre brûlée,
Couverte des scories jettes par les volcans.
Elle sera parsemée des fleurs, toute enluminée,
Joyeuse comme l’éclat de rire, d’un enfant.

La nuit revient, claire et belle, lavée par la pluie,
Même la lune sourit. Elle, l’éternelle sœur,
Complice des toutes les romances cachées, luit
En inondant les toits, en toute sa splendeur.

> Ce fut le sixième jour…

La rivière du temps s’écoule, nous accompagne
Fatalement, à l’aube qui s’éteindra cette nuit.
Chaque jour, le rêve s’élève sur nos montagnes,
Reconstruit, à l’infini, ce que le soir a détruit.

L’amour d’une femme réveille les âmes mortes
Comme le soleil levant déchire les ténèbres.
De son regard naît la tempête qui nous emporte
Sur des cieux bleus, en oubliant nos ombres.

En t’approchant de moi, le cœur a vu émerveille
Une géante, aux yeux naïfs de ce petit enfant.
Croyant, intimidé, au rêve d’une nuit ensoleillée
La tête s’est baisée, l’air était lourd et étouffant.

Enfin tu es ici, tout près, changeant une triste vie,
Simplement, avec un regard, en nouvel paradis.
Mes yeux boivent ce regard, d’une soif inassouvie,
En oubliant ces rancunes, qui m’habitaient jadis.

Ce jour mourra, doucement, au creux de tes bras
Mais cet astre éblouissant, irradiera mon être.
Près d’elle je resterai, autant que la vie me voudra,
En attendant les nuits, ces autres jours à naître.

> Ce fut le septième jour…

Nous portons tous aux paupières, nos aurores,
Suspendues, dans les fils invisibles de la vie.
Ce chercheur d’or, les pieds nus, dans la rivière
Marécageuse, du temps passé, qui s’ennuie.

La main dans les boues épaisses de l’existence,
A chercher, l’hypothétique richesse d’un cœur,
Ont trouvé, ce diamant, ce soleil sans substance,
Et, grâce a lui, à cet instant, j’ai savouré la peur.

Ce jour, une autre vie commence, sous ce soleil,
Un long été, aux couleurs vives de l’automne.
Mes rêves, parmi ces fleurs, mon esprit en éveil,
Intemporels, les vagues du temps, s’écument.

Il n’y aura plus des nuits, les ombres se sont tues,
Dans le silence assourdissant de mes soleils.
Eternité, je t’ai conquise, en ton doux sein je vole,
Nourrir de ton essence, mon amour immortel.
Inri

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Poème en Phonétique

sypeʁjœʁ sə fy lə pʁəmje ʒuʁ…

dε lεtʁə- nwaʁə syʁ sεtə paʒə blɑ̃ʃə
syʁʒise tεllə dεz- etwalə, dy neɑ̃.
moz- apʁε mo, vjεne ɑ̃n- avalɑ̃ʃə,
aʁive e sə kuʃe ɑ̃ fʁisɔnɑ̃.

il sə dɔne la mɛ̃, fabʁike dεz- imaʒə
də twa e mwa. døz- amə ki siɲɔʁe.
əlwaɲe, nuz- ekʁivɔ̃, paʒəz- apʁε paʒə,
œ̃ deby a no istwaʁə ki kɔ̃flɥe.

nu nɑ̃ savjɔ̃ ʁjɛ̃, setε kə dε mo
timidə, ɑ̃kistəz- o bu də no dwa.
fyzε, ʒεtə də lœ̃n- a lotʁə, sɑ̃z- akʁo,
e mεmə lə tɑ̃z- a lekuləmɑ̃ syʁswa.

kɑ̃ lə ʒuʁ deklinə, la nɥi fεʁmə noz- iø,
lε mɛ̃z- aʁεte, fatiɡe, ɑ̃dɔlɔʁi.
døz- εtʁə- səl, o vi ʁɑ̃pli dε mo,
dεz- aməz- ɑ̃ bεʁnə, ɑ̃te paʁ lε fyʁi…

sypeʁjœʁ sə fy lə døzjεmə ʒuʁ…

sə səɡɔ̃ ʒuʁ vjɛ̃ ɑ̃ bʁylɑ̃ lε tenεbʁə,
ɑ̃ deʃiʁɑ̃ lε vwalə luʁdə- də la nɥi.
la lymjεʁə sɛ̃stalə ɑ̃n- efasɑ̃ lεz- ɔ̃bʁə,
lə silɑ̃sə məʁ ɑ̃n- akuʃɑ̃ dy bʁɥi.

ty ε sɔʁti dy vidə la mɛ̃ tɑ̃dɥ vεʁ mwa,
ɑ̃fɔ̃sɑ̃ ɛ̃si, la pɔʁtə a ʒamε fεʁme.
kɑ̃ ʒε uvεʁ lεz- iø lə kœʁ ʁɑ̃pli defʁwa,
ʒε vy sə ljø u plœʁə mɔ̃n- amə ɑ̃ʃεne.

dε lεtʁə- nεse sεz- imaʒə ki mə ʁakɔ̃te
puʁkwa mɔ̃ sjεl, a kite sɔ̃ sɛ̃ matεʁnεl,
a ublje lε fləvə, ki o mεʁ bløz- aflɥe,
kɔmə mwa ʒε fε muʁiʁ, œ̃n- amuʁ etεʁnεl.

sε paʁɔlə kaʁive də twa inɔ̃de mɔ̃ vizaʒə
dynə plɥi dε ɡutə sale, tʁɑ̃spaʁɑ̃tə,
lε pʁəvə dε sɑ̃timɑ̃ ki nə sɔ̃ plysz- ɔtaʒə
su lə veʁu sεlle dε vɔlɔ̃te demɑ̃tə.

ʁido sə deʃiʁɑ̃, œ̃n- apʁε lotʁə, dɑ̃ lə vɑ̃
dεz- evidɑ̃tə veʁite, ki sepaʁɑ̃ mɔ̃n- amə,
ɑ̃ la lεsɑ̃ libʁə, sɑ̃vɔle o lwɛ̃, sɔʁtiʁ dy neɑ̃,
sə detaʃe dy kɔʁz- ɑ̃vai paʁ lε flamə.

lə ʒuʁ ε mɔʁ, mə lεsə səl dɑ̃ lε ʁεvə,
vivʁə e ʁəvivʁə mεz- ɑ̃sjɛ̃ koʃəmaʁ.
sεtə nɥi, ma sœʁ, ki ma dɔnə lε tʁεvə,
ɑ̃ tʁɑ̃sfɔʁmɑ̃ mεz- obəz- ɑ̃ vidə lypanaʁ.

sypeʁjœʁ sə fy lə tʁwazjεmə ʒuʁ…

lɔʁizɔ̃ sɑ̃flamə, suz- œ̃ nuvo sɔlεj,
e dɑ̃ fø sakʁe, œ̃ nuvεl ʒuʁ ki nε.
œ̃ mɔ̃də ki flɑ̃bə ʁənε, a nyl otʁə paʁεj,
la vi kitə lεz- ɔ̃bʁə- ki la kuvʁe.

œ̃ vizaʒə ki syʁʒi dε nebyløzə dy tɑ̃,
il fɔʁʒə ynə amə dɑ̃ sε nɔblə liɲə.
tɑ̃ divεʁ mɔʁ dɑ̃z- œ̃ ʒwajø pʁɛ̃tɑ̃,
e lə pase, mə ʒu lə ʃɑ̃ dε siɲə.

dε paʁɔlə ki maʁive, mɛ̃tənɑ̃ vivɑ̃tə,
fləʁise o fɔ̃ dœ̃n- εspʁi ʁesεptaklə.
εllə kuvʁe dε petalə lεz- epinə blesɑ̃tə,
dynə ʁεzɔ̃, ki nɛ̃vɑ̃tə plys dɔpstaklə.

lεz- εnə sɑ̃vɔle, fyme dœ̃ fø də pajə,
lεsɑ̃ la plasə o fʁɥi nes dε flœʁ
də la vizjɔ̃ ʁɑ̃pli paʁ lə bɔnœʁ ki tʁesajə,
efasɑ̃ dœ̃ ʁəve lε ʁεstə dε plœʁ.

œ̃n- otʁə ʒuʁ vjɛ̃ də setɛ̃dʁə. lə tɑ̃ suflə
syʁ lε buʒiz- o milə fø dy sjεl blø.
mɔ̃ mɔ̃də sɑ̃fɔ̃sə lɑ̃təmɑ̃ dɑ̃ lə ɡufʁə,
o fɔ̃ paʁsəme dε djamɑ̃ dε djø.

sypeʁjœʁ sə fy lə katʁjεmə ʒuʁ

dεz- εlə nwaʁə sə fεʁme, εkspiʁɑ̃ lε bʁymə,
noz- amə sə ʁevεje, suz- œ̃n- otʁə sɔlεj.
œ̃n- otʁə ʒuʁ ε ne, aʁivə, avεk noz- amεʁtymə,
ɔtɑ̃ lεspʁi, də la pʁizɔ̃ dɔʁe dy sɔmεj.

a pa føtʁə, ty aʁivə syʁ lə ʃəmɛ̃ dε mo,
la lymjεʁə divinə o bu dε dwa tɑ̃dys.
ty tɛ̃sinɥz- ɑ̃ pʁɔfɔ̃dœʁ, apεzə mε mo,
ilyminɑ̃ bʁytaləmɑ̃ dεz- ɑ̃dʁwaz- ɑ̃biɡys.

ʃase lə sjεl nwaʁ, etwale, avεk la lynə ɑ̃ ʁεnə,
sεt astʁə ebluisɑ̃ a pʁi ma kɔ̃sjɑ̃sə
ɑ̃n- efasɑ̃ tus lε demɔ̃ dεz- εtʁəz- ɑ̃ pεnə,
kʁeɑ̃ œ̃ nuvεl εtʁə, sεzi dɛ̃susjɑ̃sə.

tɔ̃n- inɔsɑ̃sə a ʁɑ̃plase lɑ̃fe dε tenεbʁə,
paʁ dεz- ekla lyminø, nes dɑ̃ tεz- iø.
ʃɑ̃ʒɑ̃, ɛ̃si, lɑ̃sjεnə ɔpskyʁite delabʁe
avεk sεt kɑ̃delabʁə o miʁjadə dε fø.

lε djøz- etεɲe ynə nuvεllə fwa la lymjεʁə,
letwalə dy ʒuʁ, kitə tʁistəmɑ̃ lə sjεl blø.
o fyʁ e a məzyʁə kə lə nwaʁ sɛ̃stalə syʁ teʁə,
dε nuvo lɑ̃pjɔ̃z- alymɑ̃ lε sjø.

sypeʁjœʁ sə fy lə sɛ̃kjεmə ʒuʁ…

sεtə nɥi sə deʃiʁə, sudɛ̃, dɑ̃ lə silɑ̃sə
dynə obə inui, ki tjɛ̃ sε pʁɔmesə.
lεz- amə sə ʁevεje e lε kɔʁ sɑ̃lase,
su lœj bjɛ̃vεjɑ̃ dy sɔlεj ki sə lεvə.

œ̃ batəmɑ̃ dε sil, dε papijɔ̃ sɑ̃vɔle,
lœʁz- εlə kuvεʁtə, də pusjεʁə də ʁεvə.
sə ʒuʁ la, lamuʁ ε ne o miljø dε sɑ̃dʁə
lε ɡeʁə- sɔ̃ fini, detʁɥizɑ̃ lε ɡlεvə.

la vi ʁəpʁɑ̃ sε dʁwa. sεtə ʁozə ε taʃe
paʁ lε ɡutə də sɑ̃ ʒaji dε blesyʁə.
tutə lε pɑ̃se dynə amə, ɑ̃fɛ̃, detaʃe,
sɑ̃vɔle, lεse dəʁjεʁə, lœʁ fɔʁtəʁesə.

lamuʁ səʁa lynikə djø də sεtə teʁə bʁyle,
kuvεʁtə dε skɔʁi ʒεtə paʁ lε vɔlkɑ̃.
εllə səʁa paʁsəme dε flœʁ, tutə ɑ̃lymine,
ʒwajøzə kɔmə lekla də ʁiʁə, dœ̃n- ɑ̃fɑ̃.

la nɥi ʁəvjɛ̃, klεʁə e bεllə, lave paʁ la plɥi,
mεmə la lynə suʁi. εllə, letεʁnεllə sœʁ,
kɔ̃plisə dε tutə lε ʁɔmɑ̃sə kaʃe, lɥi
ɑ̃n- inɔ̃dɑ̃ lε twa, ɑ̃ tutə sa splɑ̃dœʁ.

sypeʁjœʁ sə fy lə sizjεmə ʒuʁ…

la ʁivjεʁə dy tɑ̃ sekulə, nuz- akɔ̃paɲə
fataləmɑ̃, a lobə ki setɛ̃dʁa sεtə nɥi.
ʃakə ʒuʁ, lə ʁεvə selεvə syʁ no mɔ̃taɲə,
ʁəkɔ̃stʁɥi, a lɛ̃fini, sə kə lə swaʁ a detʁɥi.

lamuʁ dynə famə ʁevεjə lεz- amə mɔʁtə
kɔmə lə sɔlεj ləvɑ̃ deʃiʁə lε tenεbʁə.
də sɔ̃ ʁəɡaʁ nε la tɑ̃pεtə ki nuz- ɑ̃pɔʁtə
syʁ dε sjø bløs, ɑ̃n- ubljɑ̃ noz- ɔ̃bʁə.

ɑ̃ tapʁoʃɑ̃ də mwa, lə kœʁ a vy emεʁvεjə
ynə ʒeɑ̃tə, oz- iø najf də sə pəti ɑ̃fɑ̃.
kʁwajɑ̃, ɛ̃timide, o ʁεvə dynə nɥi ɑ̃sɔlεje
la tεtə sε bεze, lεʁ etε luʁ e etufɑ̃.

ɑ̃fɛ̃ ty ε isi, tu pʁε, ʃɑ̃ʒɑ̃ ynə tʁistə vi,
sɛ̃pləmɑ̃, avεk œ̃ ʁəɡaʁ, ɑ̃ nuvεl paʁadi.
mεz- iø bwave sə ʁəɡaʁ, dynə swaf inasuvi,
ɑ̃n- ubljɑ̃ sε ʁɑ̃kynə, ki mabitε ʒadi.

sə ʒuʁ muʁʁa, dusəmɑ̃, o kʁø də tε bʁa
mε sεt astʁə ebluisɑ̃, iʁadjəʁa mɔ̃n- εtʁə.
pʁε dεllə ʒə ʁεstəʁε, otɑ̃ kə la vi mə vudʁa,
ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃ lε nɥi, sεz- otʁə- ʒuʁz- a nεtʁə.

sypeʁjœʁ sə fy lə sεtjεmə ʒuʁ…

nu pɔʁtɔ̃ tusz- o popjεʁə, noz- oʁɔʁə,
syspɑ̃dɥ, dɑ̃ lε fisz- ɛ̃viziblə də la vi.
sə ʃεʁʃœʁ dɔʁ, lε pje nys, dɑ̃ la ʁivjεʁə
maʁekaʒøzə, dy tɑ̃ pase, ki sɑ̃nɥi.

la mɛ̃ dɑ̃ lε buz- epεsə də lεɡzistɑ̃sə,
a ʃεʁʃe, lipɔtetikə ʁiʃεsə dœ̃ kœʁ,
ɔ̃ tʁuve, sə djamɑ̃, sə sɔlεj sɑ̃ sybstɑ̃sə,
e, ɡʁasə a lɥi, a sεt ɛ̃stɑ̃, ʒε savuʁe la pœʁ.

sə ʒuʁ, ynə otʁə vi kɔmɑ̃sə, su sə sɔlεj,
œ̃ lɔ̃ ete, o kulœʁ vivə də lotɔmnə.
mε ʁεvə, paʁmi sε flœʁ, mɔ̃n- εspʁi ɑ̃n- evεj,
ɛ̃tɑ̃pɔʁεl, lε vaɡ dy tɑ̃, sekymɑ̃.

il ni oʁa plys dε nɥi, lεz- ɔ̃bʁə- sə sɔ̃ tɥ,
dɑ̃ lə silɑ̃sə asuʁdisɑ̃ də mε sɔlεj.
ətεʁnite, ʒə tε kɔ̃kizə, ɑ̃ tɔ̃ du sɛ̃ ʒə vɔlə,
nuʁʁiʁ də tɔ̃n- esɑ̃sə, mɔ̃n- amuʁ imɔʁtεl.