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Poeme : Au Revoir, Lune.



Au Revoir, Lune.

Bonsoir, Lune.

Comment vas-tu ce soir ?
As-tu vu cette ville qui fume ?
La vois-tu dans le noir ?
J’imagine que tu vois tout,
De là-haut, de si haut…
Mais est-ce que tu comprends tout ?
Ou alors ne vois-tu que qu’un reflet dans de l’eau ?
Qu’importe, puisque je vais te raconter,
Tout te raconter de cette si longue journée…

Tu te souviens de Mathieu ?
Je t’en ai souvent parlé,
De ce garçon aux yeux si mystérieux,
Dont je suis une amie depuis trois années.
C’est du moins ce que je croyais,
Jusqu’à maintenant, jusqu’à cette journée…

C’était justement mon anniversaire aujourd’hui,
Le jour de mes 17ans.
Ainsi lorsqu’il me l’a proposé, j’ai dit « oui »,
Sans même hésiter un instant.
On a séché les cours et sommes partis en ville.
On a fait du lèche-vitrine, acheté des vêtements,
Des trucs, des bidules et même des piles.
Puis on a fait un tour aux arcades, on passait devant.
Je l’ai battu au chamboule tout,
Pour ça il n’a jamais été doué.
Par contre au jeu de la course de voiture des fous,
J’ai fini loin derrière et lui bon premier :
Je n’ai jamais réussi à tourner à temps…

A midi on a mangé à la fontaine,
Et regardant les passants, en bavardant.
J’avais essayé de faire un repas comme il aime,
Et il a dit que c’était vraiment délicieux.
Ca m’a fait étrangement plaisir, même ça ne l’était pas tant que ça.
Toi, Lune, tu habites dans les cieux,
Mais sur Terre ma cuisine est célèbre : même le chien ne l’aime pas !
Pourtant Mathieu a tout mangé, l’air ravi.
Il a un tel appétit qu’il mangerait n’importe quoi…

Puis on a trouvé un parc pas loin d’ici,
Et on s’est allongé dans l’herbe, même si on n’a pas le droit.
On s’est mis à l’ombre et je me suis endormie,
Et quand je me suis réveillée j’étais dans ses bras.
Il m’a alors demandé ce dont j’avais envie,
Pour la suite, et j’ai répondu : « Un ciné, pourquoi pas ? »
Mais comme on n’avait plus de liquide, d’argent,
On a du aller dans cette banque, au distributeur.
Et on a fait la queue patiemment,
Car elle était loin d’être vide.

C’est alors qu’ils sont arrivés,
Ces quatre hommes armés et cagoulés,
Et ils se sont mis à tirer en l’air,
Demandant tout l’argent qui était caché derrière.
Ils nous ont forcés à nous allonger,
Et j’ai commencé à avoir peur, presque à paniquer
Mais Mathieu est resté à coté de moi, me tenant la main,
Articulant un « Ça va aller » silencieusement.
Ses yeux étaient calmes, presque sereins,
Je n’ai pas encore compris comment, Lune,
Même maintenant

Mais pendant qu’ils remplissaient leurs sacs,
Un policier qui passait dans la rue vit la scène et passa à l’acte :
Il sorti son revolver et tira, visant l’homme le plus proche de moi.
Et il le rata.
La balle fusa, mais au dessus de sa tête, dans le plafond.
Et immédiatement sa cible répliqua, tirant dans sa direction,
Et pris un otage comme bouclier qu’il plaça devant lui.
Tu me demandes si c’était moi, Lune, et je dois répondre « oui ».
C’est bien moi qu’il prit dans ses bras,
Bien moi qu’il menaça.

La situation pendant un moment s’enlisa,
Le policier ayant appelé des renforts,
Ce salaud me serrant de plus en plus fort.
Ses collègues appréciaient son choix,
Disaient que j’étais un canon
Et qu’ils pourraient s’amuser un peu avec moi,
Dès qu’ils auraient rejoint leur camion.

C’est à ces mots que les yeux de Mathieu s’allumèrent,
Et à ces mots que ses muscles se bandèrent.
J’ai compris, et fais « non » de la tête,
Mais il n’en a jamais fait qu’à la sienne, et ça allait être leur fête

Je te l’avais déjà dit, Lune, qu’il faisait du karaté ?
Il m’avait souvent impressionnée,
Mais jamais autant qu’aujourd’hui.
D’un coup il a assommé celui qui me tenait contre lui,
Et a sauté sur un autre, l’envoyant par terre.
Mais ils étaient quatre, et pas décidés à se laisser faire.
Les autres tirèrent, l’un dans le bras, l’autre dans le cœur.
Et c’est alors qu’en moi apparu l’horreur.

Ce que ces assassins n’avaient pas vu,
C’est que quand, mort, il s’affaissa
Quelque chose de sa poche tomba.
Un étui, un écrin qui dans la chute se brisa
Répandant sur le sol son contenu.
C’était ce pendentif que dans une vitrine on avait aperçu,
Ce pendentif en forme de cœur qui m’avait tant plu…

J’ai alors compris que j’étais plus qu’une amie pour lui,
Et qu’il était bien plus qu’un ami pour moi.
Sa vie pour moi n’avait pas de prix,
Mais ils allaient le payer quand même, une centaine de fois !

J’ai attrapé le revolver qui était tombé,
Et comme aux arcades, j’ai tiré sur les méchants.
Sans leur laisser la moindre chance je les tuais,
Deux balles pour chacun, les réduisant à néant.
Ce fut facile, j’ai toujours été bonne tireuse,
Et ma haine et ma peine faisaient de moi une bonne tueuse.
Mes yeux étaient pleins de larmes,
Mais sans faillir ma main maniait l’arme.

Excuse moi, Lune, j’entends que ma voix tremble,
Mais je vais finir mon histoire,
J’en ai le devoir il me semble.
Je ne veux pas que son image se perde dans le noir.

La police chargea en entendant les coups de feu,
Mais ce fut la morgue qui emmena les malfaiteurs.
On me félicita, en disant qu’on avait été très courageux.
On me consola, en disant qu’il était mort avec honneur.
Mais les mots ne m’atteignaient pas,
Les mots ne m’apaisaient pas.
Mes mains étaient couvertes de sang,
Et mon cœur était mort avec lui.
Ils sont venus me trouver au commissariat, mes parents,
Mais je les ai laissés pour partir dans la nuit.
Ils ne me retrouveront pas, assurément :
Il était le seul à savoir me trouver,
Quand je me cachais pour pleurer.
Le seul à pouvoir me consoler,
En fait, le seul qui pour moi importait.

Et voilà, Lune, la fin de ma journée.
Dans le ciel enfin tu t’es levée,
Pendant qu’à ce parc je retournais.
Je crois que j’espérais l’y trouver,
J’espérais qu’il serait pour m’enlacer…
Mais il n’est pas là,
Il ne sera plus jamais là.
Il ne me reste que ce cadeau qu’il n’a pas pu m’offrir,
Ce pendentif qui m’aurait fait si plaisir…
Ce que j’aurais aimé qu’il me le passe autour du cou,
Et qu’il m’embrasse par surprise, et pas que sur la joue.
Il m’a fallu sa mort pour que je voie combien je l’aimais,
Et combien il m’aimait.
Espérons alors que ma mort pourra nous rassembler.

Je te quitte ici, Lune, ta conversation me manquera.
J’espère que tu seras aussi de l’autre coté.
Si tu y es déjà, dis lui que j’arrive de ce pas.
Sinon tant pis, je sais maintenant qu’il m’y attendrait l’éternité.

Au revoir, Lune.
Jojo

PostScriptum

Je viens de battre le record de longueur du site, nan ? ^__^


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Poème en Phonétique

bɔ̃swaʁ, lynə.

kɔmɑ̃ va ty sə swaʁ ?
a ty vy sεtə vilə ki fymə ?
la vwa ty dɑ̃ lə nwaʁ ?
ʒimaʒinə kə ty vwa tu,
də la-o, də si-o…
mεz- ε sə kə ty kɔ̃pʁɑ̃ tu ?
u alɔʁ nə vwa ty kə kœ̃ ʁəflε dɑ̃ də lo ?
kɛ̃pɔʁtə, pɥiskə ʒə vε tə ʁakɔ̃te,
tu tə ʁakɔ̃te də sεtə si lɔ̃ɡ ʒuʁne…

ty tə suvjɛ̃ də matjø ?
ʒə tɑ̃n- ε suvɑ̃ paʁle,
də sə ɡaʁsɔ̃ oz- iø si misteʁjø,
dɔ̃ ʒə sɥiz- ynə ami dəpɥi tʁwaz- ane.
sε dy mwɛ̃ sə kə ʒə kʁwajε,
ʒyska mɛ̃tənɑ̃, ʒyska sεtə ʒuʁne…

setε ʒystəmɑ̃ mɔ̃n- anivεʁsεʁə oʒuʁdɥi,
lə ʒuʁ də mε di- sεt ɑ̃.
ɛ̃si lɔʁskil mə la pʁɔpoze, ʒε dit « ui »,
sɑ̃ mεmə ezite œ̃n- ɛ̃stɑ̃.
ɔ̃n- a seʃe lε kuʁz- e sɔmə paʁtiz- ɑ̃ vilə.
ɔ̃n- a fε dy lεʃə vitʁinə, aʃəte dε vεtəmɑ̃,
dε tʁyk, dε bidyləz- e mεmə dε pilə.
pɥiz- ɔ̃n- a fε œ̃ tuʁ oz- aʁkadə, ɔ̃ pasε dəvɑ̃.
ʒə lε baty o ʃɑ̃bulə tu,
puʁ sa il na ʒamεz- ete due.
paʁ kɔ̃tʁə o ʒø də la kuʁsə də vwatyʁə dε fus,
ʒε fini lwɛ̃ dəʁjεʁə e lɥi bɔ̃ pʁəmje :
ʒə nε ʒamε ʁeysi a tuʁne a tɑ̃…

a midi ɔ̃n- a mɑ̃ʒe a la fɔ̃tεnə,
e ʁəɡaʁdɑ̃ lε pasɑ̃, ɑ̃ bavaʁdɑ̃.
ʒavεz- esεje də fεʁə œ̃ ʁəpa kɔmə il εmə,
e il a di kə setε vʁεmɑ̃ delisjø.
ka ma fε etʁɑ̃ʒəmɑ̃ plεziʁ, mεmə sa nə letε pa tɑ̃ kə sa.
twa, lynə, ty-abitə dɑ̃ lε sjø,
mε syʁ teʁə ma kɥizinə ε selεbʁə : mεmə lə ʃjɛ̃ nə lεmə pa !
puʁtɑ̃ matjø a tu mɑ̃ʒe, lεʁ ʁavi.
il a œ̃ tεl apeti kil mɑ̃ʒəʁε nɛ̃pɔʁtə kwa…

pɥiz- ɔ̃n- a tʁuve œ̃ paʁk pa lwɛ̃ disi,
e ɔ̃ sεt- alɔ̃ʒe dɑ̃ lεʁbə, mεmə si ɔ̃ na pa lə dʁwa.
ɔ̃ sε miz- a lɔ̃bʁə e ʒə mə sɥiz- ɑ̃dɔʁmi,
e kɑ̃ ʒə mə sɥi ʁevεje ʒetε dɑ̃ sε bʁa.
il ma alɔʁ dəmɑ̃de sə dɔ̃ ʒavεz- ɑ̃vi,
puʁ la sɥitə, e ʒε ʁepɔ̃dy : « œ̃ sine, puʁkwa pa ? »
mε kɔmə ɔ̃ navε plys də likidə, daʁʒe,
ɔ̃n- a dy ale dɑ̃ sεtə bɑ̃kə, o distʁibytœʁ.
e ɔ̃n- a fε la kø pasjamɑ̃,
kaʁ εllə etε lwɛ̃ dεtʁə vidə.

sεt- alɔʁ kil sɔ̃t- aʁive,
sε katʁə ɔməz- aʁmez- e kaɡule,
e il sə sɔ̃ miz- a tiʁe ɑ̃ lεʁ,
dəmɑ̃dɑ̃ tu laʁʒe ki etε kaʃe dəʁjεʁə.
il nuz- ɔ̃ fɔʁsez- a nuz- alɔ̃ʒe,
e ʒε kɔmɑ̃se a avwaʁ pœʁ, pʁεskə a panike
mε matjø ε ʁεste a kɔte də mwa, mə tənɑ̃ la mɛ̃,
aʁtikylɑ̃ yn « sa va alʁ » silɑ̃sjøzəmɑ̃.
sεz- iøz- etε kalmə, pʁεskə səʁɛ̃,
ʒə nε pa ɑ̃kɔʁə kɔ̃pʁi kɔmɑ̃, lynə,
mεmə mɛ̃tənɑ̃

mε pɑ̃dɑ̃ kil ʁɑ̃plisε lœʁ sak,
œ̃ pɔlisje ki pasε dɑ̃ la ʁy vit la sεnə e pasa a laktə :
il sɔʁti sɔ̃ ʁəvɔlve e tiʁa, vizɑ̃ lɔmə lə plys pʁoʃə də mwa.
e il lə ʁata.
la balə fyza, mεz- o dəsy də sa tεtə, dɑ̃ lə plafɔ̃.
e imedjatəmɑ̃ sa siblə ʁeplika, tiʁɑ̃ dɑ̃ sa diʁεksjɔ̃,
e pʁiz- œ̃n- ɔtaʒə kɔmə buklje kil plasa dəvɑ̃ lɥi.
ty mə dəmɑ̃də si setε mwa, lynə, e ʒə dwa ʁepɔ̃dʁə « ui ».
sε bjɛ̃ mwa kil pʁi dɑ̃ sε bʁa,
bjɛ̃ mwa kil mənasa.

la sitɥasjɔ̃ pɑ̃dɑ̃ œ̃ mɔmɑ̃ sɑ̃liza,
lə pɔlisje εjɑ̃ apəle dε ʁɑ̃fɔʁ,
sə salo mə seʁɑ̃ də plysz- ɑ̃ plys fɔʁ.
sε kɔlεɡz- apʁesjε sɔ̃ ʃwa,
dizε kə ʒetεz- œ̃ kanɔ̃
e kil puʁʁε samyze œ̃ pø avεk mwa,
dε kilz- oʁε ʁəʒwɛ̃ lœʁ kamjɔ̃.

sεt- a sε mo kə lεz- iø də matjø salymεʁe,
e a sε mo kə sε mysklə sə bɑ̃dεʁe.
ʒε kɔ̃pʁi, e fεs « nɔn » də la tεtə,
mεz- il nɑ̃n- a ʒamε fε ka la sjεnə, e sa alε εtʁə lœʁ fεtə

ʒə tə lavε deʒa di, lynə, kil fəzε dy kaʁate ?
il mavε suvɑ̃ ɛ̃pʁesjɔne,
mε ʒamεz- otɑ̃ koʒuʁdɥi.
dœ̃ ku il a asɔme səlɥi ki mə tənε kɔ̃tʁə lɥi,
e a sote syʁ œ̃n- otʁə, lɑ̃vwajɑ̃ paʁ teʁə.
mεz- ilz- etε katʁə, e pa desidez- a sə lεse fεʁə.
lεz- otʁə- tiʁεʁe, lœ̃ dɑ̃ lə bʁa, lotʁə dɑ̃ lə kœʁ.
e sεt- alɔʁ kɑ̃ mwa apaʁy lɔʁœʁ.

sə kə sεz- asasɛ̃ navε pa vy,
sε kə kɑ̃, mɔʁ, il safεsa
kεlkə ʃozə də sa poʃə tɔ̃ba.
œ̃n- etɥi, œ̃n- ekʁɛ̃ ki dɑ̃ la ʃytə sə bʁiza
ʁepɑ̃dɑ̃ syʁ lə sɔl sɔ̃ kɔ̃təny.
setε sə pɑ̃dɑ̃tif kə dɑ̃z- ynə vitʁinə ɔ̃n- avε apεʁsy,
sə pɑ̃dɑ̃tif ɑ̃ fɔʁmə də kœʁ ki mavε tɑ̃ ply…

ʒε alɔʁ kɔ̃pʁi kə ʒetε plys kynə ami puʁ lɥi,
e kil etε bjɛ̃ plys kœ̃n- ami puʁ mwa.
sa vi puʁ mwa navε pa də pʁi,
mεz- ilz- alε lə pεje kɑ̃ mεmə, ynə sɑ̃tεnə də fwa !

ʒε atʁape lə ʁəvɔlve ki etε tɔ̃be,
e kɔmə oz- aʁkadə, ʒε tiʁe syʁ lε meʃɑ̃.
sɑ̃ lœʁ lεse la mwɛ̃dʁə ʃɑ̃sə ʒə lε tɥε,
dø balə puʁ ʃakœ̃, lε ʁedɥizɑ̃ a neɑ̃.
sə fy fasilə, ʒε tuʒuʁz- ete bɔnə tiʁøzə,
e ma-εnə e ma pεnə fəzε də mwa ynə bɔnə tɥøzə.
mεz- iøz- etε plɛ̃ də laʁmə,
mε sɑ̃ fajiʁ ma mɛ̃ manjε laʁmə.

εkskyzə mwa, lynə, ʒɑ̃tɑ̃ kə ma vwa tʁɑ̃blə,
mε ʒə vε finiʁ mɔ̃n- istwaʁə,
ʒɑ̃n- ε lə dəvwaʁ il mə sɑ̃blə.
ʒə nə vø pa kə sɔ̃n- imaʒə sə pεʁdə dɑ̃ lə nwaʁ.

la pɔlisə ʃaʁʒa ɑ̃n- ɑ̃tɑ̃dɑ̃ lε ku də fø,
mε sə fy la mɔʁɡ ki aməna lε malfεtœʁ.
ɔ̃ mə felisita, ɑ̃ dizɑ̃ kɔ̃n- avε ete tʁε kuʁaʒø.
ɔ̃ mə kɔ̃sɔla, ɑ̃ dizɑ̃ kil etε mɔʁ avεk ɔnœʁ.
mε lε mo nə matεɲε pa,
lε mo nə mapεzε pa.
mε mɛ̃z- etε kuvεʁtə- də sɑ̃,
e mɔ̃ kœʁ etε mɔʁ avεk lɥi.
il sɔ̃ vənys mə tʁuve o kɔmisaʁja, mε paʁɑ̃,
mε ʒə lεz- ε lεse puʁ paʁtiʁ dɑ̃ la nɥi.
il nə mə ʁətʁuvəʁɔ̃ pa, asyʁemɑ̃ :
il etε lə səl a savwaʁ mə tʁuve,
kɑ̃ ʒə mə kaʃε puʁ pləʁe.
lə səl a puvwaʁ mə kɔ̃sɔle,
ɑ̃ fε, lə səl ki puʁ mwa ɛ̃pɔʁtε.

e vwala, lynə, la fɛ̃ də ma ʒuʁne.
dɑ̃ lə sjεl ɑ̃fɛ̃ ty tε ləve,
pɑ̃dɑ̃ ka sə paʁk ʒə ʁətuʁnε.
ʒə kʁwa kə ʒεspeʁε li tʁuve,
ʒεspeʁε kil səʁε puʁ mɑ̃lase…
mεz- il nε pa la,
il nə səʁa plys ʒamε la.
il nə mə ʁεstə kə sə kado kil na pa py mɔfʁiʁ,
sə pɑ̃dɑ̃tif ki moʁε fε si plεziʁ…
sə kə ʒoʁεz- εme kil mə lə pasə otuʁ dy ku,
e kil mɑ̃bʁasə paʁ syʁpʁizə, e pa kə syʁ la ʒu.
il ma faly sa mɔʁ puʁ kə ʒə vwa kɔ̃bjɛ̃ ʒə lεmε,
e kɔ̃bjɛ̃ il mεmε.
εspeʁɔ̃z- alɔʁ kə ma mɔʁ puʁʁa nu ʁasɑ̃ble.

ʒə tə kitə isi, lynə, ta kɔ̃vεʁsasjɔ̃ mə mɑ̃kəʁa.
ʒεspεʁə kə ty səʁaz- osi də lotʁə kɔte.
si ty i ε deʒa, di lɥi kə ʒaʁivə də sə pa.
sinɔ̃ tɑ̃ pi, ʒə sε mɛ̃tənɑ̃ kil mi atɑ̃dʁε letεʁnite.

o ʁəvwaʁ, lynə.