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Prose : Pauvres Esclaves Indépendants



Pauvres Esclaves Indépendants

Quand le maître devient vétéran
Après plusieurs décennies d’expérience
Le voici excellemment compétant
Si bien que l’esclave croit à son indépendance.

Ceci met fin à toutes formes de révolte,
Aux dogues de cuba, aux ruisseaux de sang,
Aux chaînes et aux fouets dans les champs
Ou sur les barrages, mère des volts.

L’ignorant crédule achète équipements
Et intrants, souvent inutiles et nuisibles,
À son partenaire au prix des yeux du plus offrant.

Puis brade à son souverain toute sa production
Qui autrement serait vite vile et périssable
Puisqu’il ne songe au pouvoir de la transformation.
La_Plume_Libre

PostScriptum

Quand l’esclave voudra lui-même transformer ses produits,
Le maître déguisé créera ou déplacera chez lui ses propres usines
Optimisant ainsi ses propres gains. Et le nègre sera tout content et vantard en lisant « méde ine Afric-a. »
Pauvres esclaves indépendants !


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Poème en Phonétique

kɑ̃ lə mεtʁə dəvjɛ̃ veteʁɑ̃
apʁε plyzjœʁ desεni dεkspeʁjɑ̃sə
lə vwasi εksεllamɑ̃ kɔ̃petɑ̃
si bjɛ̃ kə lεsklavə kʁwa a sɔ̃n- ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə.

səsi mεt fɛ̃ a tutə fɔʁmə- də ʁevɔltə,
o dɔɡ də kyba, o ʁɥiso də sɑ̃,
o ʃεnəz- e o fuε dɑ̃ lε ʃɑ̃
u syʁ lε baʁaʒə, mεʁə dε vɔlt.

liɲɔʁɑ̃ kʁedylə aʃεtə ekipəmɑ̃
e ɛ̃tʁɑ̃, suvɑ̃ inytiləz- e nɥiziblə,
a sɔ̃ paʁtənεʁə o pʁi dεz- iø dy plysz- ɔfʁɑ̃.

pɥi bʁadə a sɔ̃ suvəʁɛ̃ tutə sa pʁɔdyksjɔ̃
ki otʁəmɑ̃ səʁε vitə vilə e peʁisablə
pɥiskil nə sɔ̃ʒə o puvwaʁ də la tʁɑ̃sfɔʁmasjɔ̃.