Poeme : Le Taureau

La brume obscurcissait mon cœur
L’onde masquait mon regard…
Cernée de ténèbres,
J’embrassais le néant…

Battements sourds,
Fragiles soupirs se perdant dans les non-dits…
Tu es là mais me vois-tu ?

Arrêter ses pensées…
Se concentrer…
« Si tu aimes, aimes ouvertement…
On ne peut pas voler la lune…
Mais que fait le bruit d’une seule main ? . . »

Absense de doutes, de peurs…
Bonté bienveillante…
« Savoir observer son passage
Comme un pétale qui se detache
D’une fleur… »

Mais à quoi bon
Trouver l’illumination ?
Est-ce là la solution ?

Ce matin…
Un jardin d’enfants,
Sans enfants…
Allongée sur un banc,
Mes yeux fixaient le Ciel…
J’étais seule,
Et je ne l’étais pas…

Retrouver les rires évanouis,
Les jeux d’un autre temps,
Sous la voute surplombant
Le nouveau « croissant vert »…
Je les laissais rejouer,
Ces fantômes du passé,
Sur l’écran de mes paupières closes…

Echappée iréelle,
Répit temporaire…
J’atterris…

Tu reviens, je souris…
La brume s’enfuit,
Pour un moment.
Un coup de téléphone
Et tu repars.
Le ciel redevient noir.

Partout les cœur pleurent…
La radio pleure aussi,
Accents italiens, Luciano Pavarotti…

Où es-tu ?
Je pense à toi…
Je t’aime, simplement,
C’est comme ça…
Je n’ai pas choisi la facilité,
Mais je n’ai rien choisi…
Tu dis qu’il y a mieux que toi,
Moi, je crois qu’il y a toujours mieux que soi…

L’echelle semble interminable,
Et je souhaite qu’elle le soit…
Mais un jour,
Ailleurs,
Elle s’achèvera…

Tous ceux dignes d’être appelés
Iront le retrouver…
La Vérité sera,
Dans tous les corps,
Dans tous les cœurs…

Lorsque les parfums auront disparus,
Qu’il y ait eu ou non,
Des instants de paix,
De lumière,
Il faudra partir…

Et le taureau s’en ira…
J’espère,
En semant des étoiles…

la bʁymə ɔpskyʁsisε mɔ̃ kœʁ
lɔ̃də maskε mɔ̃ ʁəɡaʁ…
sεʁne də tenεbʁə,
ʒɑ̃bʁasε lə neɑ̃…

batəmɑ̃ suʁd,
fʁaʒilə supiʁ sə pεʁdɑ̃ dɑ̃ lε nɔ̃ di…
ty ε la mε mə vwa ty ?

aʁεte sε pɑ̃se…
sə kɔ̃sɑ̃tʁe…
« si ty εmə, εməz- uvεʁtəmɑ̃…
ɔ̃ nə pø pa vɔle la lynə…
mε kə fε lə bʁɥi dynə sələ mɛ̃ ? . »

absɑ̃sə də dutə, də pœʁ…
bɔ̃te bjɛ̃vεjɑ̃tə…
« savwaʁ ɔpsεʁve sɔ̃ pasaʒə
kɔmə œ̃ petalə ki sə dətaʃə
dynə flœʁ… »

mεz- a kwa bɔ̃
tʁuve lilyminasjɔ̃ ?
ε sə la la sɔlysjɔ̃ ?

sə matɛ̃…
œ̃ ʒaʁdɛ̃ dɑ̃fɑ̃,
sɑ̃z- ɑ̃fɑ̃…
alɔ̃ʒe syʁ œ̃ bɑ̃,
mεz- iø fiksε lə sjεl…
ʒetε sələ,
e ʒə nə letε pa…

ʁətʁuve lε ʁiʁəz- evanui,
lε ʒø dœ̃n- otʁə tɑ̃,
su la vutə syʁplɔ̃bɑ̃
lə nuvo « kʁwasɑ̃ vεʁt »…
ʒə lε lεsε ʁəʒue,
sε fɑ̃tomə dy pase,
syʁ lekʁɑ̃ də mε popjεʁə klozə…

εʃape iʁeεllə,
ʁepi tɑ̃pɔʁεʁə…
ʒateʁi…

ty ʁəvjɛ̃, ʒə suʁi…
la bʁymə sɑ̃fɥi,
puʁ œ̃ mɔmɑ̃.
œ̃ ku də telefɔnə
e ty ʁəpaʁ.
lə sjεl ʁədəvjɛ̃ nwaʁ.

paʁtu lε kœʁ pləʁe…
la ʁadjo plœʁə osi,
aksɑ̃z- italjɛ̃, lysjano pavaʁɔti…

u ε ty ?
ʒə pɑ̃sə a twa…
ʒə tεmə, sɛ̃pləmɑ̃,
sε kɔmə sa…
ʒə nε pa ʃwazi la fasilite,
mε ʒə nε ʁjɛ̃ ʃwazi…
ty di kil i a mjø kə twa,
mwa, ʒə kʁwa kil i a tuʒuʁ mjø kə swa…

lεʃεllə sɑ̃blə ɛ̃tεʁminablə,
e ʒə suεtə kεllə lə swa…
mεz- œ̃ ʒuʁ,
ajœʁ,
εllə saʃεvəʁa…

tus sø diɲə dεtʁə apəle
iʁɔ̃ lə ʁətʁuve…
la veʁite səʁa,
dɑ̃ tus lε kɔʁ,
dɑ̃ tus lε kœʁ…

lɔʁskə lε paʁfœ̃z- oʁɔ̃ dispaʁys,
kil i ε y u nɔ̃,
dεz- ɛ̃stɑ̃ də pε,
də lymjεʁə,
il fodʁa paʁtiʁ…

e lə toʁo sɑ̃n- iʁa…
ʒεspεʁə,
ɑ̃ səmɑ̃ dεz- etwalə…