Poeme : La Mollesse

Ch’uis tout mou
J’ai trop fumé d’shit !
J’ai plus d’sous,
Le shit ça s’achète !
Il fait chaud,
Je perle et je sue ;
Temps de chiotte,
Je sue et je pue !
Ch’uis pas fait
Pour dégouliner,
Néanmoins,
J’n’ai plus de monnaie !
Chez Carrefour,
On cherche des esclaves ;
Chez Picard,
On s’bourre au Ricard !
C’est l’enclave
Pour sortir du bar,
A plus tard
Pour jouer à l’esclave !

Il fait jour,
J’regarde la télé,
Accoudé
A mon canapé.
Ch’uis trop bien
Les jambes allongées,
J’irai bien
Jusqu’à mon frigo !
Chouchoutant
Le chat d’ma chérie,
J’ai les pieds
Trop endoloris ;
J’ai mon film
Et j’ai trop marché,
J’ai la flegme,
’Faut téléphoner !
Ma chérie,
Passes donc au marché !
Va m’chercher
Du houblon bien frais !
Ch’uis séché,
J’ai l’gosier pressé ;
J’ai soif !
Magnes toi ou j’t’empaffes !

ʃɥis tu mu
ʒε tʁo fyme dʃi !
ʒε plys dsu,
lə ʃi sa saʃεtə !
il fε ʃo,
ʒə pεʁlə e ʒə sɥ,
tɑ̃ də ʃjɔtə,
ʒə sɥ e ʒə pɥ !
ʃɥis pa fε
puʁ deɡuline,
neɑ̃mwɛ̃,
ʒnε plys də mɔnε !
ʃe kaʁəfuʁ,
ɔ̃ ʃεʁʃə dεz- εsklavə,
ʃe pikaʁ,
ɔ̃ sbuʁʁə o ʁikaʁ !
sε lɑ̃klavə
puʁ sɔʁtiʁ dy baʁ,
a plys taʁ
puʁ ʒue a lεsklavə !

il fε ʒuʁ,
ʒʁəɡaʁdə la tele,
akude
a mɔ̃ kanape.
ʃɥis tʁo bjɛ̃
lε ʒɑ̃bəz- alɔ̃ʒe,
ʒiʁε bjɛ̃
ʒyska mɔ̃ fʁiɡo !
ʃuʃutɑ̃
lə ʃa dma ʃeʁi,
ʒε lε pje
tʁo ɑ̃dɔlɔʁi,
ʒε mɔ̃ film
e ʒε tʁo maʁʃe,
ʒε la flεɡmə,
fo telefɔne !
ma ʃeʁi,
pasə dɔ̃k o maʁʃe !
va mʃεʁʃe
dy ublɔ̃ bjɛ̃ fʁε !
ʃɥis seʃe,
ʒε lɡozje pʁese,
ʒε swaf !
maɲə twa u ʒtɑ̃pafə !