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Poeme : Titre



Titre

Regarde dans mes yeux, tu verras la noirceur
De ce petit coin dans mon cœur,
Ce côté le plus sombre qui refuse la lueur,
La lumière qui brillait si fort en moi jusqu’à cette heure.

Mais tu ne sais pas, peut-être ne sauras-tu jamais…

Ton ange ne vole plus, ça lui a coupé les ailes.
Je ne sais pas où te chercher, ni où te trouver.
J’ai perdu ta voix, elle a été emportée par le souffle de l’Alizé.
Je ne veux pas que tu me voies ainsi. Je voudrais mentir, me cacher.

Papa, tu es toujours près de moi, je le sens.
Mais ne serait-ce pas un de ces fatals tours
Que me font ces tristes et funèbres sentiments,
Ces émotions qui m’abusent jour après jour ?

Je sais que tu es présent, mais je ne te vois pas,
Ou plutôt, je ne te vois plus…
Les jours passent, et cette question me revient sans cesse :
Dis-moi mon petit papa, où es-tu ?

Tu t’en es allé ; tu es parti si loin de moi,
Me laissant toute seule là, perdue…
Mais dis-moi qu’aurais-je bien pu faire pour que tu restes ?
T’attacher ? Te supplier ? Ou peut-être crier ?

J’aurais même pu prier, moi qui n’y crois plus… !
Ca n’aurais rien changé, tu ne m’écoutais déjà plus.
Tu étais encore présent, mais plus tout à fait là.
Tu es parti sans un mot, sans que je sache pourquoi.

Pourquoi ne m’as-tu jamais avouée que ça n’allait pas ?
J’aimerais tant croire encore que tu seras là
Quand dans ma vie tout ira de travers…
Malgré ce que tu as cru, j’ai toujours besoin d’un père…

Pourquoi ai-je tellement honte, si honte de moi ?
Pourquoi me sens-je coupable envers toi ?
Comment ai-je pu te laisser partir comme ça ?

Tu as voulu être un père présent et merveilleux,
Tu l’as été, mais j’étais aveuglée…
Tu as tout voulu me donner, et moi, en bloc, j’ai tout rejeté.
J’étais ton petit ange, la prunelle de tes yeux.

Tu en as d’ailleurs oublié que j’avais un frère
Qui as tout fait pour se faire remarquer et être accepté,
Mais tu n’as jamais rien vu, et à présent il me hait.
Et toi tranquillement tu t’en es allé de cette terre.

Tu m’as sans arrêt placé sur un piedestal,
En voulant continuellement tout me donner
Mais tu as toujours ignoré que ta fille idéale,
En plus de tes cadeaux, c’est toi qu’elle a repoussé.

Tu as toujours cru que j’étais le bébé parfait ;
Tu ne m’as pas vu grandir, m’interdisant chaque chose.
Mais tout ce que tu m’interdisais, dans ton dos, était fait.
Et oui, tu as oublié qu’il y a au moins une épine dans une rose…

Tu m’as quitté sans savoir qui ta fille est vraiment.
Je n’ai jamais été celle que tu as si longremps cru.
Mais il t’est trop tard pour chercher à savoir maintenant.
Je sais que d’après toi tu as fait tout ce que tu as pu.

Et cela aurait été suffisant si tu n’avais pas bu autant.
Tu as toujours essayé de tout me cacher,
Soi-disant pour me prserver ; mais apprendre ; mais apprendre à peine à dix ans
Que son père est alcoolique est pire que de l’avoir découvert.

Tu ne tenais plus debout ; tu étais insupportable,
Toujours à t’emporter pour une chose quelle qu’elle soit :
Que ma mère renverse le moindre petit pois
Ou que mon frère et moi rigolions à table.

Oui, tu as été intraitable, et ton amour impossible.
Puis ma mère est partie à cause de ton humeur,
Et contre toute attente cela t’a brisé le cœur.
Et de ton amour, je suis finalement devenue la cible.

Pourtant, plus tu m’aimais, et plus tu me rebutais.
Ton laisser-aller épouvantable, ton alcoolisme pourri,
Ton appartement infecte, tes vêtements qui empestaient,
Toutes ces horreurs m’ont fait à mon tour quitter ton nid.

Plus personne à la maison pour te soutenir,
Plus personne à qui dire de déguerpir,
Plus personne à empoisonner,
Plus personne à aimer…

Je raconte cela aujourd’hi à l’âge de vingt-et-un ans,
Mais il ne faut pas oublier que je voyais ça avec mes yeux d’enfant
Et ces images sont restées gravées et n’ont jamais cessé de se dégrader au fil des ans,
Bien que je t’aie vu jusqu’à mes dix-neuf ans…

Des images comme ça, ça marque à vie,
Même si tu as tout fait pour me les faire oublier.
C’est comme un viol. Tu as abusé non pas de moi,
Mais de la belle image que je m’étais faite de mon beau papa…

Oui… Une image ! C’était juste une image.
Quand on grandit, on voit la vérité et elle fait mal.
As-tu jamais vu cette triste douleur sur mon visage ?
J’ai, moi aussi, fermé les yeux sur ton malheur au final…

Finalement, quand je réfléchis aujourd’hui,
Je me rends compte que je ne connais presque rien de toi, de ton univers :
Qui tu étais avant nous, en tant qu’homme et non en tant que père ?
Pourquoi cette propension à boire ? Quelles sont les choses que là-dedans tu as fui ?

Tant de questions qui demeurent mystères.
Qui étais-tu, toi, mon père ?
Ta petite fille chérie ne garde pas que des reproches envers toi,
Elle a aussi tout plein d’amour bien caché au fond d’elle…

Tu es parti, sans qu’on puisse te dire au revoir.
Mais on pense toujours à toi le soir,
Quand le tumulte de la journée s’arrête,
Et qu’on essaye de revoir les bons moments dans sa tête.

J’écris ces quelques phrases en ne sachant si tu es là,
En ne sachant si à l’avenir tu seras présent en pensée avec moi.
Si tu peus lire ce que j’ai écrit, surtout ne crois pas
Que ton départ m’a rendue heureuse plus que ça.

Je suis soulagée qu’au moins tu ne souffres plus ;
Tu me manques dans la mesure où je pense à toi.
Comprends bien que pendant ces années-là
Nous ne nous sommes ni beaucoup parlé ni beaucoup vu.

Je regrette tout ce que j’ai pu penser de mal sur toi dans le fond,
Que toutes ces choses soient vraies ou non.
Encore aujourd"hui, je me demande si tu voulais vraiment partir
Ou si tu aurais voulu rester, connaître tes petits-enfants, mon avenir.

Je me demande pourquoi tu nous as quittés,
Mais je me dis que si nous t’avions un peu plus aimé,
Tu serais encore, à l’heure qu’il est, en vie…
Mais serions-nous plus présents qu’avant pour autant ?

Malgré toutes mes rancœurs pour toi, mon père,
Malgré tout le mal que j’ai pu te faire inconsciemment,
Si aujourd’hui tu es près de moi, si tu m’entends,
Au-delà des forêts et des plages de ta Bretagne, de ta mer,

Je te dis enfin ce que je n’ai jamais pu te dire,
T’avouer en face, dans les yeux, malgré mon âme,
Peut-être ce qui t’a fait malheureusement partir,
Et qui entretient de ton souvenir la flamme :

JE T’AIME, PAPA…

Je regarde la pluie dans le ciel,
Et j’y vois ton visage à travers chacune des larmes que je pleure,
Et à travers chaque souffle et chaque son, j’entends ta voix,
À ces moments-là, je pourrais presque jurer que tu es à mes côtés…

Mon petit Papa, à travers le temps et l’espace,
Dis-moi, promets-moi, jures-moi que tu m’as pardonnée,
Pour que cette joie de vivre de ta fille que tu as toujours aimée et adorée
Retrouve après tant de douleurs enfin sa jolie place…

Un an que tu n’es plus avec nous, et l’air est toujours empli de ta présence.
Petite Fée

PostScriptum

Ne croyez pas que ça a été si dur que ça ! Aujourd’hui, il y a plus d’amour que de dégout. . .
C’était mes yeux d’adolescente en proie à la perfection qui ont dicté tout ceci. . .


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Poème en Phonétique

ʁəɡaʁdə dɑ̃ mεz- iø, ty veʁa la nwaʁsœʁ
də sə pəti kwɛ̃ dɑ̃ mɔ̃ kœʁ,
sə kote lə plys sɔ̃bʁə ki ʁəfyzə la lɥœʁ,
la lymjεʁə ki bʁijε si fɔʁ ɑ̃ mwa ʒyska sεtə œʁ.

mε ty nə sε pa, pø tεtʁə nə soʁa ty ʒamε…

tɔ̃n- ɑ̃ʒə nə vɔlə plys, sa lɥi a kupe lεz- εlə.
ʒə nə sε pa u tə ʃεʁʃe, ni u tə tʁuve.
ʒε pεʁdy ta vwa, εllə a ete ɑ̃pɔʁte paʁ lə suflə də lalize.
ʒə nə vø pa kə ty mə vwaz- ɛ̃si. ʒə vudʁε mɑ̃tiʁ, mə kaʃe.

papa, ty ε tuʒuʁ pʁε də mwa, ʒə lə sɑ̃s.
mε nə səʁε sə pa œ̃ də sε fatal tuʁ
kə mə fɔ̃ sε tʁistəz- e fynεbʁə- sɑ̃timɑ̃,
sεz- emɔsjɔ̃ ki mabyze ʒuʁ apʁε ʒuʁ ?

ʒə sε kə ty ε pʁezɑ̃, mε ʒə nə tə vwa pa,
u plyto, ʒə nə tə vwa plys…
lε ʒuʁ pase, e sεtə kεstjɔ̃ mə ʁəvjɛ̃ sɑ̃ sεsə :
di mwa mɔ̃ pəti papa, u ε ty ?

ty tɑ̃n- ε ale, ty ε paʁti si lwɛ̃ də mwa,
mə lεsɑ̃ tutə sələ la, pεʁdɥ…
mε di mwa koʁε ʒə bjɛ̃ py fεʁə puʁ kə ty ʁεstə ?
tataʃe ? tə syplje ? u pø tεtʁə kʁje ?

ʒoʁε mεmə py pʁje, mwa ki ni kʁwa plys… !
ka noʁε ʁjɛ̃ ʃɑ̃ʒe, ty nə mekutε deʒa plys.
ty etεz- ɑ̃kɔʁə pʁezɑ̃, mε plys tut- a fε la.
ty ε paʁti sɑ̃z- œ̃ mo, sɑ̃ kə ʒə saʃə puʁkwa.

puʁkwa nə ma ty ʒamεz- avue kə sa nalε pa ?
ʒεməʁε tɑ̃ kʁwaʁə ɑ̃kɔʁə kə ty səʁa la
kɑ̃ dɑ̃ ma vi tut- iʁa də tʁavεʁ…
malɡʁe sə kə ty a kʁy, ʒε tuʒuʁ bəzwɛ̃ dœ̃ pεʁə…

puʁkwa ε ʒə tεllmɑ̃ ɔ̃tə, si ɔ̃tə də mwa ?
puʁkwa mə sɑ̃s ʒə kupablə ɑ̃vεʁ twa ?
kɔmɑ̃ ε ʒə py tə lεse paʁtiʁ kɔmə sa ?

ty a vuly εtʁə œ̃ pεʁə pʁezɑ̃ e mεʁvεjø,
ty la ete, mε ʒetεz- avøɡle…
ty a tu vuly mə dɔne, e mwa, ɑ̃ blɔk, ʒε tu ʁəʒəte.
ʒetε tɔ̃ pəti ɑ̃ʒə, la pʁynεllə də tεz- iø.

ty ɑ̃n- a dajœʁz- ublje kə ʒavεz- œ̃ fʁεʁə
ki a tu fε puʁ sə fεʁə ʁəmaʁke e εtʁə aksεpte,
mε ty na ʒamε ʁjɛ̃ vy, e a pʁezɑ̃ il mə-ε.
e twa tʁɑ̃kjmɑ̃ ty tɑ̃n- ε ale də sεtə teʁə.

ty ma sɑ̃z- aʁε plase syʁ œ̃ pjeεstal,
ɑ̃ vulɑ̃ kɔ̃tinɥεllmɑ̃ tu mə dɔne
mε ty a tuʒuʁz- iɲɔʁe kə ta fijə idealə,
ɑ̃ plys də tε kado, sε twa kεllə a ʁəpuse.

ty a tuʒuʁ kʁy kə ʒetε lə bebe paʁfε,
ty nə ma pa vy ɡʁɑ̃diʁ, mɛ̃tεʁdizɑ̃ ʃakə ʃozə.
mε tu sə kə ty mɛ̃tεʁdizε, dɑ̃ tɔ̃ do, etε fε.
e ui, ty a ublje kil i a o mwɛ̃z- ynə epinə dɑ̃z- ynə ʁozə…

ty ma kite sɑ̃ savwaʁ ki ta fijə ε vʁεmɑ̃.
ʒə nε ʒamεz- ete sεllə kə ty a si lɔ̃ɡʁɑ̃ kʁy.
mεz- il tε tʁo taʁ puʁ ʃεʁʃe a savwaʁ mɛ̃tənɑ̃.
ʒə sε kə dapʁε twa ty a fε tu sə kə ty a py.

e səla oʁε ete syfizɑ̃ si ty navε pa by otɑ̃.
ty a tuʒuʁz- esεje də tu mə kaʃe,
swa dizɑ̃ puʁ mə pʁsεʁve, mεz- apʁɑ̃dʁə, mεz- apʁɑ̃dʁə a pεnə a diz- ɑ̃
kə sɔ̃ pεʁə εt- alkɔlikə ε piʁə kə də lavwaʁ dekuvεʁ.

ty nə tənε plys dəbu, ty etεz- ɛ̃sypɔʁtablə,
tuʒuʁz- a tɑ̃pɔʁte puʁ ynə ʃozə kεllə kεllə swa :
kə ma mεʁə ʁɑ̃vεʁsə lə mwɛ̃dʁə pəti pwa
u kə mɔ̃ fʁεʁə e mwa ʁiɡɔljɔ̃z- a tablə.

ui, ty a ete ɛ̃tʁεtablə, e tɔ̃n- amuʁ ɛ̃pɔsiblə.
pɥi ma mεʁə ε paʁti a kozə də tɔ̃n- ymœʁ,
e kɔ̃tʁə tutə atɑ̃tə səla ta bʁize lə kœʁ.
e də tɔ̃n- amuʁ, ʒə sɥi finaləmɑ̃ dəvənɥ la siblə.

puʁtɑ̃, plys ty mεmε, e plys ty mə ʁəbytε.
tɔ̃ lεse ale epuvɑ̃tablə, tɔ̃n- alkɔlismə puʁʁi,
tɔ̃n- apaʁtəmɑ̃ ɛ̃fεktə, tε vεtəmɑ̃ ki ɑ̃pεstε,
tutə sεz- ɔʁœʁ mɔ̃ fε a mɔ̃ tuʁ kite tɔ̃ nid.

plys pεʁsɔnə a la mεzɔ̃ puʁ tə sutəniʁ,
plys pεʁsɔnə a ki diʁə də deɡεʁpiʁ,
plys pεʁsɔnə a ɑ̃pwazɔne,
plys pεʁsɔnə a εme…

ʒə ʁakɔ̃tə səla oʒuʁdi a laʒə də vɛ̃t- e tœ̃n- ɑ̃,
mεz- il nə fo pa ublje kə ʒə vwajε sa avεk mεz- iø dɑ̃fɑ̃
e sεz- imaʒə sɔ̃ ʁεste ɡʁavez- e nɔ̃ ʒamε sese də sə deɡʁade o fil dεz- ɑ̃,
bjɛ̃ kə ʒə tε vy ʒyska mε diz- nəv- ɑ̃…

dεz- imaʒə kɔmə sa, sa maʁkə a vi,
mεmə si ty a tu fε puʁ mə lε fεʁə ublje.
sε kɔmə œ̃ vjɔl. ty a abyze nɔ̃ pa də mwa,
mε də la bεllə imaʒə kə ʒə metε fεtə də mɔ̃ bo papa…

ui… ynə imaʒə ! setε ʒystə ynə imaʒə.
kɑ̃t- ɔ̃ ɡʁɑ̃di, ɔ̃ vwa la veʁite e εllə fε mal.
a ty ʒamε vy sεtə tʁistə dulœʁ syʁ mɔ̃ vizaʒə ?
ʒε, mwa osi, fεʁme lεz- iø syʁ tɔ̃ malœʁ o final…

finaləmɑ̃, kɑ̃ ʒə ʁefleʃiz- oʒuʁdɥi,
ʒə mə ʁɑ̃ kɔ̃tə kə ʒə nə kɔnε pʁεskə ʁjɛ̃ də twa, də tɔ̃n- ynive :
ki ty etεz- avɑ̃ nu, ɑ̃ tɑ̃ kɔmə e nɔ̃ ɑ̃ tɑ̃ kə pεʁə ?
puʁkwa sεtə pʁɔpɑ̃sjɔ̃ a bwaʁə ? kεllə sɔ̃ lε ʃozə kə la dədɑ̃ ty a fɥi ?

tɑ̃ də kεstjɔ̃ ki dəməʁe mistεʁə.
ki etε ty, twa, mɔ̃ pεʁə ?
ta pətitə fijə ʃeʁi nə ɡaʁdə pa kə dε ʁəpʁoʃəz- ɑ̃vεʁ twa,
εllə a osi tu plɛ̃ damuʁ bjɛ̃ kaʃe o fɔ̃ dεllə…

ty ε paʁti, sɑ̃ kɔ̃ pɥisə tə diʁə o ʁəvwaʁ.
mεz- ɔ̃ pɑ̃sə tuʒuʁz- a twa lə swaʁ,
kɑ̃ lə tymyltə də la ʒuʁne saʁεtə,
e kɔ̃n- esεj də ʁəvwaʁ lε bɔ̃ mɔmɑ̃ dɑ̃ sa tεtə.

ʒekʁi sε kεlk fʁazəz- ɑ̃ nə saʃɑ̃ si ty ε la,
ɑ̃ nə saʃɑ̃ si a lavəniʁ ty səʁa pʁezɑ̃ ɑ̃ pɑ̃se avεk mwa.
si ty pøs liʁə sə kə ʒε ekʁi, syʁtu nə kʁwa pa
kə tɔ̃ depaʁ ma ʁɑ̃dɥ œʁøzə plys kə sa.

ʒə sɥi sulaʒe ko mwɛ̃ ty nə sufʁə- plys,
ty mə mɑ̃k dɑ̃ la məzyʁə u ʒə pɑ̃sə a twa.
kɔ̃pʁɑ̃ bjɛ̃ kə pɑ̃dɑ̃ sεz- ane la
nu nə nu sɔmə ni boku paʁle ni boku vy.

ʒə ʁəɡʁεtə tu sə kə ʒε py pɑ̃se də mal syʁ twa dɑ̃ lə fɔ̃,
kə tutə sε ʃozə swae vʁεz- u nɔ̃.
ɑ̃kɔʁə oʒuʁ ɡjmε ɥi, ʒə mə dəmɑ̃də si ty vulε vʁεmɑ̃ paʁtiʁ
u si ty oʁε vuly ʁεste, kɔnεtʁə tε pətiz- ɑ̃fɑ̃, mɔ̃n- avəniʁ.

ʒə mə dəmɑ̃də puʁkwa ty nuz- a kite,
mε ʒə mə di kə si nu tavjɔ̃z- œ̃ pø plysz- εme,
ty səʁεz- ɑ̃kɔʁə, a lœʁ kil ε, ɑ̃ vi…
mε səʁjɔ̃ nu plys pʁezɑ̃ kavɑ̃ puʁ otɑ̃ ?

malɡʁe tutə mε ʁɑ̃kœʁ puʁ twa, mɔ̃ pεʁə,
malɡʁe tu lə mal kə ʒε py tə fεʁə ɛ̃kɔ̃sjamɑ̃,
si oʒuʁdɥi ty ε pʁε də mwa, si ty mɑ̃tɑ̃,
o dəla dε fɔʁεz- e dε plaʒə də ta bʁətaɲə, də ta mεʁ,

ʒə tə di ɑ̃fɛ̃ sə kə ʒə nε ʒamε py tə diʁə,
tavue ɑ̃ fasə, dɑ̃ lεz- iø, malɡʁe mɔ̃n- amə,
pø tεtʁə sə ki ta fε maləʁøzəmɑ̃ paʁtiʁ,
e ki ɑ̃tʁətjɛ̃ də tɔ̃ suvəniʁ la flamə :

ʒə tεmə, papa…

ʒə ʁəɡaʁdə la plɥi dɑ̃ lə sjεl,
e ʒi vwa tɔ̃ vizaʒə a tʁavεʁ ʃakynə dε laʁmə- kə ʒə plœʁə,
e a tʁavεʁ ʃakə suflə e ʃakə sɔ̃, ʒɑ̃tɑ̃ ta vwa,
a sε mɔmɑ̃ la, ʒə puʁʁε pʁεskə ʒyʁe kə ty ε a mε kote…

mɔ̃ pəti papa, a tʁavεʁ lə tɑ̃z- e lεspasə,
di mwa, pʁɔmε mwa, ʒyʁə mwa kə ty ma paʁdɔne,
puʁ kə sεtə ʒwa də vivʁə də ta fijə kə ty a tuʒuʁz- εme e adɔʁe
ʁətʁuvə apʁε tɑ̃ də dulœʁz- ɑ̃fɛ̃ sa ʒɔli plasə…

œ̃n- ɑ̃ kə ty nε plysz- avεk nu, e lεʁ ε tuʒuʁz- ɑ̃pli də ta pʁezɑ̃sə.