Poeme : L’internat

Voilà le bateau sur la mer mélancolique.
C’est mon frère, si beau, de huit ans.
Il va étudier dans un internat catholique.
Sans sa famille, dans une ville très loin.

Voilà le garçon, un joyeux coureur des champs.
Maman en pleurant fait un dernier au revoir.
Et prie pour la protection de votre petit enfant.
Qui a perdu toute son enfance, ce jour-là !

Voilà le garçon rêveur, l’ange du matin.
Ami des animaux et des arbres fruitiers.
Qui aimait les hauteurs et les cerfs-volants.
Lui qui était l’enchantement des jeux.

Voilà le bateau léger, emmenant mon frère.
Il a encore une photo de ce jour si triste.
Car la joie n’est pas revenue à ma mère.
Seul le souvenir amer de ce moment existe.

vwala lə bato syʁ la mεʁ melɑ̃kɔlikə.
sε mɔ̃ fʁεʁə, si bo, də ɥit ɑ̃.
il va etydje dɑ̃z- œ̃n- ɛ̃tεʁna katɔlikə.
sɑ̃ sa famijə, dɑ̃z- ynə vilə tʁε lwɛ̃.

vwala lə ɡaʁsɔ̃, œ̃ ʒwajø kuʁœʁ dε ʃɑ̃.
mamɑ̃ ɑ̃ pləʁɑ̃ fε œ̃ dεʁnje o ʁəvwaʁ.
e pʁi puʁ la pʁɔtεksjɔ̃ də vɔtʁə pəti ɑ̃fɑ̃.
ki a pεʁdy tutə sɔ̃n- ɑ̃fɑ̃sə, sə ʒuʁ la !

vwala lə ɡaʁsɔ̃ ʁεvœʁ, lɑ̃ʒə dy matɛ̃.
ami dεz- animoz- e dεz- aʁbʁə- fʁɥitje.
ki εmε lεz- otœʁz- e lε sεʁf vɔlɑ̃.
lɥi ki etε lɑ̃ʃɑ̃təmɑ̃ dε ʒø.

vwala lə bato leʒe, amənɑ̃ mɔ̃ fʁεʁə.
il a ɑ̃kɔʁə ynə fɔto də sə ʒuʁ si tʁistə.
kaʁ la ʒwa nε pa ʁəvənɥ a ma mεʁə.
səl lə suvəniʁ ame də sə mɔmɑ̃ εɡzistə.