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Poeme : L’endormi Et Le Pasteur



L’endormi Et Le Pasteur

Il restait là, figé, regardant alentour,
N’entendant plus le vent, les cris ni les détours.
Il attendait, rêveur, l’éclat d’une victoire,
Mais rien n’était venu, ni pas, ni trajectoire.

Derrière les remparts s’étalait une fin,
Et son sang-froid glacial défiait le matin.
Tout sombrait doucement dans une fausse guerre,
Et la fureur montait, plus brutale, plus fière.

Autrefois, il brillait parmi les plus vaillants,
Héros couvert d’éclats, d’instincts étincelants.
Mais son bouclier rouge en disait bien trop long,
Et l’angoisse en son cœur s’enflait à l’unisson.

Un froissement soudain, un bruit venu de l’herbe,
Un souffle, un râle obscur, un destin qui déferle.
Des souffles éclatés, des lambeaux, des soupirs,
Comme un corps allongé qu’un cimetière attire.

Rien ne parlait de lui, ni son habit terni,
Ni ses doigts bleus, glacés, ni son front amaigri.
Il semblait habillé, mais nu sous la douleur,
Perdu dans un abîme aux confuses couleurs.

Et soudain, un pasteur traversa les décombres,
Chantant les vers anciens dans un monde sans ombre.
Tout devint noir, poussière, effacement profond.
Même l’ombre du mort s’éteignit à l’unisson.

Il récita d’une voix calme un dernier psaume,
Un chapelet tombé sur l’uniforme en somme.
Et pria lentement pour l’âme du soldat,
Lui souhaitant la paix, le pardon, et l’au-delà.
Saber Lahmidi

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Poème en Phonétique

il ʁεstε la, fiʒe, ʁəɡaʁdɑ̃ alɑ̃tuʁ,
nɑ̃tɑ̃dɑ̃ plys lə vɑ̃, lε kʁi ni lε detuʁ.
il atɑ̃dε, ʁεvœʁ, lekla dynə viktwaʁə,
mε ʁjɛ̃ netε vəny, ni pa, ni tʁaʒεktwaʁə.

dəʁjεʁə lε ʁɑ̃paʁ setalε ynə fɛ̃,
e sɔ̃ sɑ̃ fʁwa ɡlasjal defjε lə matɛ̃.
tu sɔ̃bʁε dusəmɑ̃ dɑ̃z- ynə fosə ɡeʁə,
e la fyʁœʁ mɔ̃tε, plys bʁytalə, plys fjεʁə.

otʁəfwa, il bʁijε paʁmi lε plys vajɑ̃,
eʁo kuvεʁ dekla, dɛ̃stɛ̃z- etɛ̃səlɑ̃.
mε sɔ̃ buklje ʁuʒə ɑ̃ dizε bjɛ̃ tʁo lɔ̃,
e lɑ̃ɡwasə ɑ̃ sɔ̃ kœʁ sɑ̃flε a lynisɔ̃.

œ̃ fʁwasəmɑ̃ sudɛ̃, œ̃ bʁɥi vəny də lεʁbə,
œ̃ suflə, œ̃ ʁalə ɔpskyʁ, œ̃ dεstɛ̃ ki defεʁlə.
dε sufləz- eklate, dε lɑ̃bo, dε supiʁ,
kɔmə œ̃ kɔʁz- alɔ̃ʒe kœ̃ simətjεʁə atiʁə.

ʁjɛ̃ nə paʁlε də lɥi, ni sɔ̃-abi tεʁni,
ni sε dwa bløs, ɡlase, ni sɔ̃ fʁɔ̃ amεɡʁi.
il sɑ̃blε-abije, mε ny su la dulœʁ,
pεʁdy dɑ̃z- œ̃n- abimə o kɔ̃fyzə kulœʁ.

e sudɛ̃, œ̃ pastœʁ tʁavεʁsa lε dekɔ̃bʁə,
ʃɑ̃tɑ̃ lε vεʁz- ɑ̃sjɛ̃ dɑ̃z- œ̃ mɔ̃də sɑ̃z- ɔ̃bʁə.
tu dəvɛ̃ nwaʁ, pusjεʁə, efasəmɑ̃ pʁɔfɔ̃.
mεmə lɔ̃bʁə dy mɔʁ setεɲi a lynisɔ̃.

il ʁesita dynə vwa kalmə œ̃ dεʁnje psomə,
œ̃ ʃapəlε tɔ̃be syʁ lynifɔʁmə ɑ̃ sɔmə.
e pʁja lɑ̃təmɑ̃ puʁ lamə dy sɔlda,
lɥi suεtɑ̃ la pε, lə paʁdɔ̃, e lo dəla.