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Poeme : Douze Sonnets Et Une Vie (Ds Sa Totalité)



Douze Sonnets Et Une Vie (Ds Sa Totalité)

NB : L’apostrophe (’) représente un « e » non prononcé, du fait de l’oralité des poèmes et d’effets de sonorité.

DOUZE SONNETS ET UNE VIE
I.
C’est une gouttelette aux reflets décatis
Qui choit maladivement sur le plancher pourri
Et s’étale éreintée dans les rainur’s ternies,
Abattue et usée par le temps aboli.

C’est une gouttelett’, sans plus aucun éclat,
Chutant maladroitement, emplie de désarroi,
Chutant de cieux gris-vert abandonnés de joie,
Mouillant ma peau gris tern’, répandant un grand froid.

Sur ma joue que tu souill’s, tu laisses une traînée,
Et lentement t’écoules en de pleurs imbibés
De la conscience ranc’ de l’inutilité.

Et sur ma joue tu meurs, gouttelette ma sœur,
Quand plein de désespoir s’arrêt’ ton pauvre cœur
Affaibli par la vie, fatigué de ce leurre.

II.
C’est une gouttelette aux reflets bouillonnants
S’écrasant sur le sol en lourds martèlements,
Troublant la calme onde d’un beau lac avenant,
Sa surface trouant en giclant pesamment.

C’est une gouttelette aux reflets colériques
Qui me toise d’un œil au semblant tyrannique,
Déboulant des cieux en œdèmes anarchiques
Pointant sur moi son doigt en jugement famélique.

Tu éclat’s sur mon corps tout’ ta rag’, tout’ ton ire,
Crevassant mes chairs telle une bouillante cire,
Portant au calvaire ma vie déjà au pire.

Tu es ma gouttelett’, sanglante dans le soir,
Tu es caus’ de mes peines et mon courroux notoire,
Tu es cell’ de la vie qui force les déboires.

III.
C’est une gouttelette en qui parfois s’anime
L’expression fantastiqu’ d’arborescentes cimes
Enflammant le Ponant d’une latente estime,
Celle de la Nature en éloge sublime.

C’est une gouttelett’ qui doucement rougeoie
Mais embrase les cieux en écarlates rois.
Ton âme est de rubis et le Levant te choie
En son sein, l’Orient ; telle est sa douce loi.

Son âme est de rubis, dans le noir je la suis,
Elle guide ma vie et sourit, attendrie,
A mes pauvres efforts pour rejoindre son nid.

Son âme, une bougie m’emplit tranquillement
D’une sérénité, d’un bonheur apparent,
Du souffle de la vie, je crois, tout simplement.

IV.
C’est une gouttelette aux reflets anémiques,
Qui pend doucereus’ment de lambris rachitiques,
Exsangue. L’agonie d’une vie apathique
Mène à la lassitud’ de mes yeux lymphatiques.

C’est une gouttelette, une pauvre lueur
Tremblotante et mourante, une ombre de vigueur,
Une flamme épuisée, un voile de vapeur,
En un souffle, un soupir, qui doucement se meurt.

Gouttelette tu pleures, ton destin bien trop fade
Et ta vie trop amère ne sont que bravades
Inutil’s et malad’s ; fatale est ta noyade.

Tu cesses de lutter et ne veux plus combattre,
Tellement fatiguée de cette vie marâtre,
Torturant tes vieux os d’une poigne acariâtre.

V.
C’est une gouttelette et ses reflets fantasques,
Dévoilant un sourire illuminant le masque
De l’aurore naissante, illuminant la vasque
Emplie du vermeil fin contenu dans ma flasque.

Une flasque luisante de cristal bleuté
En laquelle sommeille la douceur des blés
Soulevés par le vent, en un rêve enchanté
Où éclosent des roses en tremblantes clartés.

Ce sourire apparu, sous la voûte éternelle,
La lune sommeillante et les astres du ciel,
S’esquisse ton visage que la beauté scelle.

Ta forme évanescente en un parfum suave
Trouble mon doux esprit et tendrement l’encave,
Gouttelette angélique, et c’est moi ton esclave !

VI.
C’est une gouttelette, une lame coupante
Qui rampe dans le noir, vicieuse, effrayante,
Et court, et poursuit, effrénée, chasse haletante
Des débris moisis, rebuts de mon âme hurlante.

C’est… C’est… Gouttelette plombant’, larme de sang
Dégoulinant de purulentes plaies, scellant
Le destin brûlant de l’abandon d’une âm’, dans
Les glaciales flammes d’un Enfer accueillant.

Je ris de ces tourments et me tranche la main
En une cascade affriolante de vin
Me saoulant en ricanements pervers, malin.

De cette gouttelette me fiche, le pacte
Que je fis au Malin mon ami, en acte
D’hommage, me comble de vices intacts.

VII.
C’est une gouttelette élégante et fragile
Trônant au sommet d’un piédestal de glace, île
Arctiqu’, cathédral’ de l’hiver éternel, mille
Et mill’ marins engloutis t’obéiss’nt, serviles.

Les naufragés vaincus par tes flots capricieux
Et tes vents vicieux, endormis, bienheureux,
Dans tes bras maternels, ne peuvent qu’être heureux
Et te louer, gouttelette adulée des cieux.

Une petite chose, fragile, élégante,
Peut en contenir de plus grandes, imposantes,
Immensité cachée en une goutte errante.

L’infinitésimal ordonne au firmament,
Le gueux se rie de rois, dans la boue les traînant,
C’est l’Histoire en inverse et la vie au tournant.

VIII.
Ce fut un’ gouttelette exaltant en notre âme
Le désir d’un combat pour le bien d’une dame
Qui a pour nom la vie et de qui nous louâmes
La vertu et pur’té d’une divine flamme.

Et c’est en un saint jour que le peuple marcha
Aux portes de l’Enfer. Cet Ange déferla
Défiant Satan, crachant son mépris qu’enfanta
Sa haine de la mort, qu’à jamais il combat.

Et l’odeur de charnier du champ des opprimés,
L’antichambre de l’antre du fauve affamé,
Ne fit que renforcer notr’ sainte volonté.

Et alors, brandissant son épée enflammée,
Abattit le démon tout de noir satiné
Et secoura la larm’ de la Vie libérée.

IX.
C’est une gouttelette aux longs cheveux blanchis
Par le grand dévoreur, ce vampire insatiable
Qui suce tout son sang jusqu’à l’ultime râble
De la moindre heure à vivre, ultim’ goutte de vie.

Elle cherche à retenir ce grand vent fugitif
Mais n’a aucune prise sur son souffle ardent
Empli du chant des morts, funéraires vivants
Emportés et noyés par cet élan d’air vif.

Mais c’est garder vivante une goutte d’éther
S’évaporant dans l’air de ce vent délétère,
Vaine tentative d’une goutt’ maladive.

La vie est un théâtre et le rôle joué
Se restreint à une gouttelette épuisée,
Un’ courte apparition puis vaporisation.

X.
C’est une gouttelette de passé vêtue
Qui porte un Elohim au fait du Moriah,
L’Olympe surplombant la dorée Ǽlia,
Fille débauchée de Jérusalem chue.

Il s’en va affronter un Hadès secondé
D’un Charon conquérant et son Léviathan
De Nidhogg les enfants, de l’Achéron sortant,
En un vil jour d’Athyr de Thémis oublié.

Ils ont déjà souillé le sang pur d’un Archange,
Ithuriel est tombé, et Daidha et Cédar,
Candides néophytes, ont roulé dans la fange.

Et la Phébé montante porte l’Adonaï
Vengeur, au-dessus Sirât, Bifrost au levant,
Défier l’Astaroth suborneur en un chant.

Le cygne s’élance rejoindre le Sinaï.

XI.
C’est une gouttelette entachée de violence,
Brutalisant les corps, martyrisant les chairs,
Arrachant de ses ongles cornus les lanières
Ereintantes et sciantes d’un holocauste rance.

Embrassant la victime ell’ déchira sa gorge
Palpitante et sanglante, éviscéra son corps
Etalant la tripaille et son odeur de mort
En un pentacle ardent, de l’agonie la forge.

L’étripage accompli, lui dépeça la face
Faisant gicler les yeux et exploser les lèvres,
Puis lécha la carcasse aux purulentes traces.

Gouttelette je hurle ! L’effroi se tord en moi
En un souffle fiévreux, horrifié de l’affreux
Qui survit en ces lieux. Sadisme en est le roi !

XII.
C’est une gouttelett’ qui doucement s’en va,
Laissant à son passé les déceptions amères,
Ces vénéneux soucis qui pourrissent la mer
Des souvenirs intenses aidant mon corps trop las.

Le crépuscule tombe et la nuit que voilà
N’est plus qu’un fade obstacle à l’aurore solaire
Porteuse d’un oracle, d’un avenir clair,
Où souffle le bonheur d’une vie sans tracas.

Tu vois ma gouttelette, Espoir est éternel,
Une larme si pure au céleste parfum
Que la mort est vaincue par sa fine dentelle.

Voilà petite sœur ce qu’enseigne la peur
Et tous les vices humains. C’est qu’en tous demeure
Une petit’ lueur, offrant un rêv’ serein.

XIII.
Et cette gouttelette ayant vu son destin
Passer mille crevasses et par mille chemins
Continuer sa rout’. Tu fus mélancolique,
Ne sachant où aller ; mais aussi colérique,
D’une rag’ douloureuse ; et puis contemplative
Sereinement mon guide ; une âme maladive,
Souffrant de lassitude ; énamourée parfois
D’une pure passion ; poursuivie, aux abois,
Traquée par la folie ; portée jusqu’à la gloire
Infinitésimale ; combattant dans le noir
D’une ardeur disparue le prince de l’Enfer ;
Et voulant retenir le temps fuyant dans l’air, ;
Redorant un passé qui mourut pour le bien ;
Pris’ d’un dernier accès où Violence est de rien ;
Et comprenant enfin que l’espoir n’est pas vain.

Tant de dures souffrances et pourtant tant de joie,
La gouttelette errante a enfin trouvé foi
Achevé son parcours d’épreuves initiatiques
Et convaincu d’espoir ses rêves chimériques.
Rien n’est jamais perdu et tout est à gagner
En un monde souffrant mais pourtant adoré
Car la vie qui l’anime est cell’ de la Nature,
Une pêche vermeille, désirable et mûre.
C’est un verger fleuri où naissent de beaux arbres,
Où éclosent des roses aux visages de marbre,
Leurs doux pétal’ portés sur l’aile du zéphyr
Caressant cet Eden en un souffle qui mire.
Mais l’écorce des troncs des jeunes arbrisseaux
Est porteuse en son sein d’une maladie, faux
Au traître bois pourri, à la lame rouillée :
La mort, de Damoclès l’omniprésente épée,
Avec laquelle on vit dans de sombres recoins.
Mais l’espoir est d’une triste vie le seul soin,
Celui qui nous réchauffe et nous mène aux conquêtes,
Des portes de l’Enfer à celle de l’Eden,
D’une désolée terre à une douce plaine !
Ton parcours achevé ne l’est du tout encore,
Ne fait que commencer, n’est qu’une sainte aurore,
Une nouvelle aube pour un nouveau départ
Placé sous le signe d’un pur et saint espoir.
Ne renonces jamais, ma tendre gouttelette,
Et la vie te sera une agréable fête.
Sirian

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Poème en Phonétique

εn be : lapɔstʁɔfə () ʁεpʁezɑ̃tə yn « ə » nɔ̃ pʁonɔ̃se, dy fε də lɔʁalite dε pɔεməz- e defε də sonoʁite.

duzə sɔnεz- e ynə vi
i.
sεt- ynə ɡutəlεtə o ʁəflε dekati
ki ʃwa maladivəmɑ̃ syʁ lə plɑ̃ʃe puʁʁi
e setalə eʁɛ̃te dɑ̃ lε ʁεnyʁεs tεʁni,
abatɥ e yze paʁ lə tɑ̃z- abɔli.

sεt- ynə ɡutəlεt, sɑ̃ plysz- okœ̃ ekla,
ʃytɑ̃ maladʁwatəmɑ̃, ɑ̃pli də dezaʁwa,
ʃytɑ̃ də sjø ɡʁi vεʁ abɑ̃dɔne də ʒwa,
mujɑ̃ ma po ɡʁi tεʁn, ʁepɑ̃dɑ̃ œ̃ ɡʁɑ̃ fʁwa.

syʁ ma ʒu kə ty sujεs, ty lεsəz- ynə tʁεne,
e lɑ̃təmɑ̃ tekuləz- ɑ̃ də plœʁz- ɛ̃bibe
də la kɔ̃sjɑ̃sə ʁɑ̃sdə linytilite.

e syʁ ma ʒu ty mœʁ, ɡutəlεtə ma sœʁ,
kɑ̃ plɛ̃ də dezεspwaʁ saʁεttɔ̃ povʁə kœʁ
afεbli paʁ la vi, fatiɡe də sə ləʁə.

ji.
sεt- ynə ɡutəlεtə o ʁəflε bujɔnɑ̃
sekʁazɑ̃ syʁ lə sɔl ɑ̃ luʁd maʁtεləmɑ̃,
tʁublɑ̃ la kalmə ɔ̃də dœ̃ bo lak avənɑ̃,
sa syʁfasə tʁuɑ̃ ɑ̃ ʒiklɑ̃ pəzamɑ̃.

sεt- ynə ɡutəlεtə o ʁəflε kɔleʁik
ki mə twazə dœ̃n- œj o sɑ̃blɑ̃ tiʁanikə,
debulɑ̃ dε sjøz- ɑ̃n- ødεməz- anaʁʃik
pwɛ̃tɑ̃ syʁ mwa sɔ̃ dwa ɑ̃ ʒyʒəmɑ̃ famelikə.

ty eklatεs syʁ mɔ̃ kɔʁ tutta ʁaʒ, tuttɔ̃n- iʁə,
kʁəvasɑ̃ mε ʃεʁ tεllə ynə bujɑ̃tə siʁə,
pɔʁtɑ̃ o kalvεʁə ma vi deʒa o piʁə.

ty ε ma ɡutəlεt, sɑ̃ɡlɑ̃tə dɑ̃ lə swaʁ,
ty ε kosdə mε pεnəz- e mɔ̃ kuʁʁu nɔtwaʁə,
ty ε sεlldə la vi ki fɔʁsə lε debwaʁə.

jji.
sεt- ynə ɡutəlεtə ɑ̃ ki paʁfwa sanimə
lεkspʁesjɔ̃ fɑ̃tastikdaʁbɔʁesɑ̃tə simə
ɑ̃flamɑ̃ lə pɔnɑ̃ dynə latɑ̃tə εstimə,
sεllə də la natyʁə ɑ̃n- elɔʒə syblimə.

sεt- ynə ɡutəlεtki dusəmɑ̃ ʁuʒwa
mεz- ɑ̃bʁazə lε sjøz- ɑ̃n- ekaʁlatə ʁwa.
tɔ̃n- amə ε də ʁybiz- e lə ləvɑ̃ tə ʃwa
ɑ̃ sɔ̃ sɛ̃, lɔʁje, tεllə ε sa dusə lwa.

sɔ̃n- amə ε də ʁybi, dɑ̃ lə nwaʁ ʒə la sɥi,
εllə ɡidə ma vi e suʁi, atɑ̃dʁi,
a mε povʁəz- efɔʁ puʁ ʁəʒwɛ̃dʁə sɔ̃ nid.

sɔ̃n- amə, ynə buʒi mɑ̃pli tʁɑ̃kjmɑ̃
dynə seʁenite, dœ̃ bɔnœʁ apaʁɑ̃,
dy suflə də la vi, ʒə kʁwa, tu sɛ̃pləmɑ̃.

iv.
sεt- ynə ɡutəlεtə o ʁəflεz- anemik,
ki pɑ̃ dusəʁøsmɑ̃ də lɑ̃bʁi ʁaʃitik,
εksɑ̃ɡ. laɡɔni dynə vi apatikə
mεnə a la lasityddə mεz- iø lɛ̃fatik.

sεt- ynə ɡutəlεtə, ynə povʁə lɥœʁ
tʁɑ̃blɔtɑ̃tə e muʁɑ̃tə, ynə ɔ̃bʁə də viɡœʁ,
ynə flamə epɥize, œ̃ vwalə də vapœʁ,
ɑ̃n- œ̃ suflə, œ̃ supiʁ, ki dusəmɑ̃ sə məʁ.

ɡutəlεtə ty plœʁə, tɔ̃ dεstɛ̃ bjɛ̃ tʁo fadə
e ta vi tʁo amεʁə nə sɔ̃ kə bʁavadə
inytilεs e maladεs, fatalə ε ta nwajadə.

ty sesə də lyte e nə vø plys kɔ̃batʁə,
tεllmɑ̃ fatiɡe də sεtə vi maʁatʁə,
tɔʁtyʁɑ̃ tε vjøz- os dynə pwaɲə akaʁjatʁə.

ve.
sεt- ynə ɡutəlεtə e sε ʁəflε fɑ̃task,
devwalɑ̃ œ̃ suʁiʁə ilyminɑ̃ lə maskə
də loʁɔʁə nεsɑ̃tə, ilyminɑ̃ la vaskə
ɑ̃pli dy vεʁmεj fɛ̃ kɔ̃təny dɑ̃ ma flaskə.

ynə flaskə lɥizɑ̃tə də kʁistal bløte
ɑ̃ lakεllə sɔmεjə la dusœʁ dε ble
suləve paʁ lə vɑ̃, ɑ̃n- œ̃ ʁεvə ɑ̃ʃɑ̃te
u ekloze dε ʁozəz- ɑ̃ tʁɑ̃blɑ̃tə klaʁte.

sə suʁiʁə apaʁy, su la vutə etεʁnεllə,
la lynə sɔmεjɑ̃tə e lεz- astʁə- dy sjεl,
sεskisə tɔ̃ vizaʒə kə la bote sεllə.

ta fɔʁmə evanesɑ̃tə ɑ̃n- œ̃ paʁfœ̃ sɥavə
tʁublə mɔ̃ duz- εspʁi e tɑ̃dʁəmɑ̃ lɑ̃kavə,
ɡutəlεtə ɑ̃ʒelikə, e sε mwa tɔ̃n- εsklavə !

vi.
sεt- ynə ɡutəlεtə, ynə lamə kupɑ̃tə
ki ʁɑ̃pə dɑ̃ lə nwaʁ, visjøzə, efʁεjɑ̃tə,
e kuʁ, e puʁsɥi, efʁene, ʃasə-alətɑ̃tə
dε debʁi mwazi, ʁəby də mɔ̃n- amə yʁlɑ̃tə.

sε… sε… ɡutəlεtə plɔ̃bɑ̃t, laʁmə də sɑ̃
deɡulinɑ̃ də pyʁylɑ̃tə plε, sεllɑ̃
lə dεstɛ̃ bʁylɑ̃ də labɑ̃dɔ̃ dynə am, dɑ̃
lε ɡlasjalə flamə dœ̃n- ɑ̃fe akœjɑ̃.

ʒə ʁis də sε tuʁmɑ̃z- e mə tʁɑ̃ʃə la mɛ̃
ɑ̃n- ynə kaskadə afʁjɔlɑ̃tə də vɛ̃
mə saulɑ̃ ɑ̃ ʁikanəmɑ̃ pεʁve, malɛ̃.

də sεtə ɡutəlεtə mə fiʃə, lə paktə
kə ʒə fi o malɛ̃ mɔ̃n- ami, ɑ̃n- aktə
dɔmaʒə, mə kɔ̃blə də visəz- ɛ̃takt.

vji.
sεt- ynə ɡutəlεtə eleɡɑ̃tə e fʁaʒilə
tʁonɑ̃ o sɔmε dœ̃ pjedεstal də ɡlasə, ilə
aʁktik, katedʁaldə livεʁ etεʁnεl, milə
e milmaʁɛ̃z- ɑ̃ɡluti tɔbeisεn te, sεʁvilə.

lε nofʁaʒe vɛ̃kys paʁ tε flo kapʁisjø
e tε vɑ̃ visjø, ɑ̃dɔʁmi, bjɛ̃əʁø,
dɑ̃ tε bʁa matεʁnεl, nə pəve kεtʁə œʁø
e tə lwe, ɡutəlεtə adyle dε sjø.

ynə pətitə ʃozə, fʁaʒilə, eleɡɑ̃tə,
pø ɑ̃ kɔ̃təniʁ də plys ɡʁɑ̃də, ɛ̃pozɑ̃tə,
imɑ̃site kaʃe ɑ̃n- ynə ɡutə eʁɑ̃tə.

lɛ̃finitezimal ɔʁdɔnə o fiʁmame,
lə ɡø sə ʁi də ʁwa, dɑ̃ la bu lε tʁεnɑ̃,
sε listwaʁə ɑ̃n- ɛ̃vεʁsə e la vi o tuʁnɑ̃.

vjji.
sə fy ynɡutəlεtə εɡzaltɑ̃ ɑ̃ nɔtʁə amə
lə deziʁ dœ̃ kɔ̃ba puʁ lə bjɛ̃ dynə damə
ki a puʁ nɔ̃ la vi e də ki nu luamə
la vεʁty e pyʁte dynə divinə flamə.

e sεt- ɑ̃n- œ̃ sɛ̃ ʒuʁ kə lə pəplə maʁʃa
o pɔʁtə- də lɑ̃fe. sεt ɑ̃ʒə defεʁla
defjɑ̃ satɑ̃, kʁaʃɑ̃ sɔ̃ mepʁi kɑ̃fɑ̃ta
sa-εnə də la mɔʁ, ka ʒamεz- il kɔ̃ba.

e lɔdœʁ də ʃaʁnje dy ʃɑ̃ dεz- ɔpʁime,
lɑ̃tiʃɑ̃bʁə də lɑ̃tʁə dy fovə afame,
nə fi kə ʁɑ̃fɔʁse nɔtʁsɛ̃tə vɔlɔ̃te.

e alɔʁ, bʁɑ̃disɑ̃ sɔ̃n- epe ɑ̃flame,
abati lə demɔ̃ tu də nwaʁ satine
e səkuʁa la laʁmdə la vi libeʁe.

iks.
sεt- ynə ɡutəlεtə o lɔ̃ɡ ʃəvø blɑ̃ʃi
paʁ lə ɡʁɑ̃ devɔʁœʁ, sə vɑ̃piʁə ɛ̃sasjablə
ki sysə tu sɔ̃ sɑ̃ ʒyska lyltimə ʁablə
də la mwɛ̃dʁə œʁ a vivʁə, yltimɡutə də vi.

εllə ʃεʁʃə a ʁətəniʁ sə ɡʁɑ̃ vɑ̃ fyʒitif
mε na okynə pʁizə syʁ sɔ̃ suflə aʁde
ɑ̃pli dy ʃɑ̃ dε mɔʁ, fyneʁεʁə vivɑ̃
ɑ̃pɔʁtez- e nwaje paʁ sεt elɑ̃ dεʁ vif.

mε sε ɡaʁde vivɑ̃tə ynə ɡutə detœʁ
sevapɔʁɑ̃ dɑ̃ lεʁ də sə vɑ̃ deletεʁə,
vεnə tɑ̃tativə dynə ɡutmaladivə.

la vi εt- œ̃ teatʁə e lə ʁolə ʒue
sə ʁəstʁɛ̃ a ynə ɡutəlεtə epɥize,
ynkuʁtə apaʁisjɔ̃ pɥi vapɔʁizasjɔ̃.

iks.
sεt- ynə ɡutəlεtə də pase vεtɥ
ki pɔʁtə œ̃n- əlɔim o fε dy mɔʁja,
lɔlɛ̃pə syʁplɔ̃bɑ̃ la dɔʁe lja,
fijə deboʃe də ʒeʁyzalεm ʃɥ.

il sɑ̃ va afʁɔ̃te œ̃-adε səɡɔ̃de
dœ̃ ʃaʁɔ̃ kɔ̃keʁɑ̃ e sɔ̃ levjatɑ̃
də nidɔɡ lεz- ɑ̃fɑ̃, də laʃeʁɔ̃ sɔʁtɑ̃,
ɑ̃n- œ̃ vil ʒuʁ datiʁ də temiz- ublje.

ilz- ɔ̃ deʒa suje lə sɑ̃ pyʁ dœ̃n- aʁʃɑ̃ʒə,
ityʁjεl ε tɔ̃be, e dεda e sedaʁ,
kɑ̃didə neɔfitə, ɔ̃ ʁule dɑ̃ la fɑ̃ʒə.

e la febe mɔ̃tɑ̃tə pɔʁtə ladɔnaj
vɑ̃ʒœʁ, o dəsy siʁa, bifʁɔst o ləvɑ̃,
defje lastaʁɔt sybɔʁnœʁ ɑ̃n- œ̃ ʃɑ̃.

lə siɲə selɑ̃sə ʁəʒwɛ̃dʁə lə sinaj.

ksi.
sεt- ynə ɡutəlεtə ɑ̃taʃe də vjɔlɑ̃sə,
bʁytalizɑ̃ lε kɔʁ, maʁtiʁizɑ̃ lε ʃεʁ,
aʁaʃɑ̃ də sεz- ɔ̃ɡlə kɔʁnys lε lanjεʁə
əʁɛ̃tɑ̃təz- e sjɑ̃tə dœ̃n- ɔlɔkostə ʁɑ̃sə.

ɑ̃bʁasɑ̃ la viktimə εlldeʃiʁa sa ɡɔʁʒə
palpitɑ̃tə e sɑ̃ɡlɑ̃tə, eviseʁa sɔ̃ kɔʁ
ətalɑ̃ la tʁipajə e sɔ̃n- ɔdœʁ də mɔʁ
ɑ̃n- œ̃ pɑ̃taklə aʁde, də laɡɔni la fɔʁʒə.

letʁipaʒə akɔ̃pli, lɥi depəsa la fasə
fəzɑ̃ ʒikle lεz- iøz- e εksploze lε lεvʁə,
pɥi leʃa la kaʁkasə o pyʁylɑ̃tə tʁasə.

ɡutəlεtə ʒə yʁlə ! lefʁwa sə tɔʁ ɑ̃ mwa
ɑ̃n- œ̃ suflə fjevʁø, ɔʁifje də lafʁø
ki syʁvi ɑ̃ sε ljø. sadismə ɑ̃n- ε lə ʁwa !

ksji.
sεt- ynə ɡutəlεtki dusəmɑ̃ sɑ̃ va,
lεsɑ̃ a sɔ̃ pase lε desεpsjɔ̃z- amεʁə,
sε venenø susi ki puʁʁise la mεʁ
dε suvəniʁz- ɛ̃tɑ̃səz- εdɑ̃ mɔ̃ kɔʁ tʁo las.

lə kʁepyskylə tɔ̃bə e la nɥi kə vwala
nε plys kœ̃ fadə ɔpstaklə a loʁɔʁə sɔlεʁə
pɔʁtøzə dœ̃n- ɔʁaklə, dœ̃n- avəniʁ klεʁ,
u suflə lə bɔnœʁ dynə vi sɑ̃ tʁaka.

ty vwa ma ɡutəlεtə, εspwaʁ εt- etεʁnεl,
ynə laʁmə si pyʁə o selεstə paʁfœ̃
kə la mɔʁ ε vɛ̃kɥ paʁ sa finə dɑ̃tεllə.

vwala pətitə sœʁ sə kɑ̃sεɲə la pœʁ
e tus lε visəz- ymɛ̃. sε kɑ̃ tus dəməʁə
ynə pətitlɥœʁ, ɔfʁɑ̃ œ̃ ʁεvsəʁɛ̃.

ksjji.
e sεtə ɡutəlεtə εjɑ̃ vy sɔ̃ dεstɛ̃
pase milə kʁəvasəz- e paʁ milə ʃəmɛ̃
kɔ̃tinɥe sa ʁut. ty fy melɑ̃kɔlikə,
nə saʃɑ̃ u ale, mεz- osi kɔleʁikə,
dynə ʁaʒduluʁøzə, e pɥi kɔ̃tɑ̃plativə
səʁεnəmɑ̃ mɔ̃ ɡidə, ynə amə maladivə,
sufʁɑ̃ də lasitydə, enamuʁe paʁfwa
dynə pyʁə pasjɔ̃, puʁsɥivi, oz- abwa,
tʁake paʁ la fɔli, pɔʁte ʒyska la ɡlwaʁə
ɛ̃finitezimalə, kɔ̃batɑ̃ dɑ̃ lə nwaʁ
dynə aʁdœʁ dispaʁy lə pʁɛ̃sə də lɑ̃fe,
e vulɑ̃ ʁətəniʁ lə tɑ̃ fyiɑ̃ dɑ̃ lεʁ,
ʁədɔʁɑ̃ œ̃ pase ki muʁy puʁ lə bjɛ̃,
pʁisdœ̃ dεʁnje aksεz- u vjɔlɑ̃sə ε də ʁjɛ̃,
e kɔ̃pʁənɑ̃ ɑ̃fɛ̃ kə lεspwaʁ nε pa vɛ̃.

tɑ̃ də dyʁə sufʁɑ̃səz- e puʁtɑ̃ tɑ̃ də ʒwa,
la ɡutəlεtə eʁɑ̃tə a ɑ̃fɛ̃ tʁuve fwa
aʃəve sɔ̃ paʁkuʁ depʁəvəz- inisjatik
e kɔ̃vɛ̃ky dεspwaʁ sε ʁεvə ʃimeʁik.
ʁjɛ̃ nε ʒamε pεʁdy e tut- εt- a ɡaɲe
ɑ̃n- œ̃ mɔ̃də sufʁɑ̃ mε puʁtɑ̃ adɔʁe
kaʁ la vi ki lanimə ε sεlldə la natyʁə,
ynə pεʃə vεʁmεjə, deziʁablə e myʁə.
sεt- œ̃ vεʁʒe fləʁi u nεse də boz- aʁbʁə,
u ekloze dε ʁozəz- o vizaʒə də maʁbʁə,
lœʁ du petalpɔʁte syʁ lεlə dy zefiʁ
kaʁesɑ̃ sεt ədɛ̃ ɑ̃n- œ̃ suflə ki miʁə.
mε lekɔʁsə dε tʁɔ̃k dε ʒənəz- aʁbʁiso
ε pɔʁtøzə ɑ̃ sɔ̃ sɛ̃ dynə maladi, fo
o tʁεtʁə bwa puʁʁi, a la lamə ʁuje :
la mɔʁ, də damɔklε lɔmnipʁezɑ̃tə epe,
avεk lakεllə ɔ̃ vit dɑ̃ də sɔ̃bʁə- ʁəkwɛ̃.
mε lεspwaʁ ε dynə tʁistə vi lə səl swɛ̃,
səlɥi ki nu ʁeʃofə e nu mεnə o kɔ̃kεtə,
dε pɔʁtə- də lɑ̃fe a sεllə də lədɛ̃,
dynə dezɔle teʁə a ynə dusə plεnə !
tɔ̃ paʁkuʁz- aʃəve nə lε dy tut- ɑ̃kɔʁə,
nə fε kə kɔmɑ̃se, nε kynə sɛ̃tə oʁɔʁə,
ynə nuvεllə obə puʁ œ̃ nuvo depaʁ
plase su lə siɲə dœ̃ pyʁ e sɛ̃ εspwaʁ.
nə ʁənɔ̃sə ʒamε, ma tɑ̃dʁə ɡutəlεtə,
e la vi tə səʁa ynə aɡʁeablə fεtə.