Poeme : L’amateur De Boxe

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Etiembot n’avait pas, peu s’en faut la carrure,
D’un boxeur et pourtant, il aimait regarder,
Les matchs à la télé en prenant des postures,
Tout en gesticulant : les gars, çà va barder ! …

A la pause en sueur, il boit toujours sa bière,
Normal quand on a soif, le combat sera long,
En enlevant son pull il ferme ses paupières,
Et il maugrée, hargneux, décochant des marrons.

La reprise du round, excite le bonhomme,
L’arbitre a commencé à le gonfler un peu,
Il a du parti pris, çà se voit, c’est tout comme,
Pour sûr c’est un vendu, qui joue avec le feu ! …

C’est au troisième round que çà devient sérieux,
Et comme à chacun d’eux il ouvre une canette,
Plus il est excité, plus il est injurieux,
Et l’arbitre s’en prend, ma foi, plein la binette ! …

Son favori blessé, l’arcade bien ouverte,
Va t-il le décevoir, lui, qui s’est avancé,
Auprès de ses copains : là, c’est ma découverte,
Vous verrez, c’est un dur ! . . A tous, a t-il lancé.

Au septième il a bu, coup sur coup, deux bouteilles,
L’arbitre ne voit rien, il est nul, acheté,
C’est encore un de plus qui se fait de l’oseille,
En arrangeant les matchs, c’est de la lâcheté ! …

Au neuvième un peu rond et toujours fort en gueule,
Il hurle et se débat avec le canapé,
Il cogne les coussins, lui il n’est pas bégueule,
Si l’arbitre était là, sûr qu’il l’aurait tapé ! …

Gros hématome à l’œil, du sang sur son visage,
Il est si boursouflé, qu’il lui fait peine à voir,
Mais il y croit, il faut qu’il tape avec rage,
Vas-y ! Vas-y ! . . Pierrot ! … Tu vas me décevoir ! …

Par un de ces hasards, on le croyait perdu,
Pierrot d’un uppercut terrasse l’adversaire,
Etiembot, d’un seul coup crie comme un éperdu,
Et d’un direct du droit casse le lampadaire ! …

Je le savais ! … Crie t-il, je leurs avais bien dit,
C’est un sacré client, il était imbattable,
Je l’avais repéré, l’arbitre est un bandit,
Heureusement ce gars se bat comme un beau diable ! …

Fatigué de crier et de gesticuler,
Et juste après avoir descendu la dernière,
Il grommelle des mots sans les articuler,
Choit sur le canapé en tombant en arrière.

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St Just (Joël Gauthier) 8. 8. 2012

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əsjɑ̃bo navε pa, pø sɑ̃ fo la kaʁyʁə,
dœ̃ bɔksœʁ e puʁtɑ̃, il εmε ʁəɡaʁde,
lε matʃz- a la tele ɑ̃ pʁənɑ̃ dε pɔstyʁə,
tut- ɑ̃ ʒεstikylɑ̃ : lε ɡaʁ, sa va baʁde ! …

a la pozə ɑ̃ sɥœʁ, il bwa tuʒuʁ sa bjεʁə,
nɔʁmal kɑ̃t- ɔ̃n- a swaf, lə kɔ̃ba səʁa lɔ̃,
ɑ̃n- ɑ̃ləvɑ̃ sɔ̃ pyl il fεʁmə sε popjεʁə,
e il moɡʁe, aʁɲø, dekoʃɑ̃ dε maʁɔ̃.

la ʁəpʁizə dy ʁund, εksitə lə bɔnɔmə,
laʁbitʁə a kɔmɑ̃se a lə ɡɔ̃fle œ̃ pø,
il a dy paʁti pʁi, sa sə vwa, sε tu kɔmə,
puʁ syʁ sεt- œ̃ vɑ̃dy, ki ʒu avεk lə fø ! …

sεt- o tʁwazjεmə ʁund kə sa dəvjɛ̃ seʁjø,
e kɔmə a ʃakœ̃ døz- il uvʁə ynə kanεtə,
plysz- il εt- εksite, plysz- il εt- ɛ̃ʒyʁjø,
e laʁbitʁə sɑ̃ pʁɑ̃, ma fwa, plɛ̃ la binεtə ! …

sɔ̃ favɔʁi blese, laʁkadə bjɛ̃ uvεʁtə,
va te il lə desəvwaʁ, lɥi, ki sεt- avɑ̃se,
opʁε də sε kɔpɛ̃ : la, sε ma dekuvεʁtə,
vu veʁe, sεt- œ̃ dyʁ ! . a tus, a te il lɑ̃se.

o sεtjεmə il a by, ku syʁ ku, dø butεjə,
laʁbitʁə nə vwa ʁjɛ̃, il ε nyl, aʃəte,
sεt- ɑ̃kɔʁə œ̃ də plys ki sə fε də lozεjə,
ɑ̃n- aʁɑ̃ʒɑ̃ lε matʃ, sε də la laʃəte ! …

o nəvjεmə œ̃ pø ʁɔ̃t- e tuʒuʁ fɔʁ ɑ̃ ɡələ,
il yʁlə e sə deba avεk lə kanape,
il kɔɲə lε kusɛ̃, lɥi il nε pa beɡələ,
si laʁbitʁə etε la, syʁ kil loʁε tape ! …

ɡʁoz- ematɔmə a lœj, dy sɑ̃ syʁ sɔ̃ vizaʒə,
il ε si buʁsufle, kil lɥi fε pεnə a vwaʁ,
mεz- il i kʁwa, il fo kil tapə avεk ʁaʒə,
va i ! va i ! . pjeʁo ! … ty va mə desəvwaʁ ! …

paʁ œ̃ də sεz- azaʁd, ɔ̃ lə kʁwajε pεʁdy,
pjeʁo dœ̃n- ypεʁky teʁasə ladvεʁsεʁə,
əsjɑ̃bo, dœ̃ səl ku kʁi kɔmə œ̃n- epεʁdy,
e dœ̃ diʁεkt dy dʁwa kasə lə lɑ̃padεʁə ! …

ʒə lə savε ! … kʁi te il, ʒə lœʁz- avε bjɛ̃ di,
sεt- œ̃ sakʁe kljɑ̃, il etε ɛ̃batablə,
ʒə lavε ʁəpeʁe, laʁbitʁə εt- œ̃ bɑ̃di,
œʁøzəmɑ̃ sə ɡaʁ sə ba kɔmə œ̃ bo djablə ! …

fatiɡe də kʁje e də ʒεstikyle,
e ʒystə apʁεz- avwaʁ desɑ̃dy la dεʁnjεʁə,
il ɡʁɔmεllə dε mo sɑ̃ lεz- aʁtikyle,
ʃwa syʁ lə kanape ɑ̃ tɔ̃bɑ̃ ɑ̃n- aʁjεʁə.

…

εs te ʒyst (ʒɔεl ɡotjəʁ) ɥi pwɛ̃ ɥi pwɛ̃ dø milə duzə