Poeme : La Jeune-Fille Et La Mort

Une jeune fille, dans son lit
Dort fort paisiblement
Soudain, sans aucun bruit
Arrive la mort clamant :

-Réveille-toi, il faut y aller !
La fille se leva mais ne parût effrayée
- Qu’y a-t-il ? Je veux dormir !
- Il est temps, il faut partir.
- Soit, je n’ai pas peur de mourir !
- Tu parais t’en réjouir.
- Qu’importe que je sois sur Terre ou en Enfer !
- Mais tu ne reverras plus jamais tes chers.
- La vie en solitaire a tout pour me plaire !
- Mais la nature, tu ne pourras plus l’admirer.
- La verte pâture, je peux me l’imaginer !
- Tu n’a pas peur, tu es un mystère !
- Sans vouloir être vexante, ô Mort
Peu de choses peuvent me causer tort.
- Et quelles sont-elles, si ce n’est indiscret ?
Elle dît alors : Les souvenirs et les regrets.

C’est ainsi que la Mort prit la fille par la main
Et tous deux s’en allèrent, sans nul chagrin
Là où l’âme trépasse…
Là où les souvenirs s’effacent.

ynə ʒənə fijə, dɑ̃ sɔ̃ li
dɔʁ fɔʁ pεzibləmɑ̃
sudɛ̃, sɑ̃z- okœ̃ bʁɥi
aʁivə la mɔʁ klamɑ̃ :

ʁevεjə twa, il fo i ale !
la fijə sə ləva mε nə paʁy efʁεje
ki a til ? ʒə vø dɔʁmiʁ !
il ε tɑ̃, il fo paʁtiʁ.
swa, ʒə nε pa pœʁ də muʁiʁ !
ty paʁε tɑ̃ ʁeʒuiʁ.
kɛ̃pɔʁtə kə ʒə swa syʁ teʁə u ɑ̃n- ɑ̃fe !
mε ty nə ʁəveʁa plys ʒamε tε ʃεʁ.
la vi ɑ̃ sɔlitεʁə a tu puʁ mə plεʁə !
mε la natyʁə, ty nə puʁʁa plys ladmiʁe.
la vεʁtə patyʁə, ʒə pø mə limaʒine !
ty na pa pœʁ, ty ε œ̃ mistεʁə !
sɑ̃ vulwaʁ εtʁə vεksɑ̃tə, o mɔʁ
pø də ʃozə pəve mə koze tɔʁ.
e kεllə sɔ̃ tεllə, si sə nεt- ɛ̃diskʁε ?
εllə dit alɔʁ : lε suvəniʁz- e lε ʁəɡʁε.

sεt- ɛ̃si kə la mɔʁ pʁi la fijə paʁ la mɛ̃
e tus dø sɑ̃n- alεʁe, sɑ̃ nyl ʃaɡʁɛ̃
la u lamə tʁepasə…
la u lε suvəniʁ sefase.