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Poeme : Le Grand Jour,



A Propos

Depuis 1735, le 8 décembre est la date de A festa di a Nazione, la fête de la nation Corse. Cette date marque l’élaboration de la constitution Corse. A cette occasion, l’île fut placée sous la protection de la Vierge Marie que l’on fêtait alors le 8 décembre.
Pour en comprendre l’origine, il faut remonter en 1729. La Corse est alors sous domination génoise, mais la révolte s’amorce dans la région du Boziu. Les combats font rage pour chasser l’occupant et la rébellion s’étend rapidement à toute la Corse.
En décembre 1730, la rébellion s’organise et lors de la consulte de Saint-Pancrate, la Corse élit ses généraux : Luiggi Giafferi, Andrea Ceccaldi et l’abbé Raffaelli. Hyacinthe Paoli, le père de Pascal les rejoint début 1730.
Mais Gênes n’en reste pas là et fait appel à ses alliés que sont la France et l’Autriche pour reconquérir la Corse. Ses tentatives militaires prendront fin le 30 janvier 1735, avec l’adoption d’un règlement établissant la séparation définitive de la Corse d’avec Gênes.
Ce document jette les bases de la future constitution corse. L’île est proclamée indépendante. Dans son premier article, la Consulte énonce ainsi :
« Au nom de la Très Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Sainte-Esprit, de l’immaculée Conception de la Vierge Marie, sous la protection de la Sainte Mère Avocate, nous élisons, pour la protection de notre patrie et de tout le royaume l’Immaculée conception de la Vierge Marie, et de plus nous décidons que toutes les armes et les drapeaux dans notre dit royaume, soient empreints de l’image de l’Immaculée Conception, que la veille et le jour de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations les plus grandes, les salves de mousquetaires et canons, qui seront ordonnées par le Conseil suprême du royaume. »

C’est à cette occasion que fut également choisit l’hymne national Corse, le Dio vi Salvi Regina, qui jusqu’alors n’était qu’un chant religieux célébrant la Vierge Marie.

Le Grand Jour,

On verrait dans la fête les regards se livrer
Et des voix à tue-tête d’une joie s’avertir
On saurait dans la ville* pourquoi de s’enivrer
C’est une fois dans l’île, pavois en souvenirs

De l’infâme génois sans-gêne, toute une nation
Se défiât, et un jour proclama haut et fier
La liberté d’un peuple portant en ovation
Les élus assemblés pour reprendre leur terre,

Et pour un temps seulement c’est ainsi que naquit
Dans un dépassement des querelles de familles,
Un grand rassemblement au travers du maquis
Et la tête de maure leur servant d’estampille,

Ce fût un huit décembre mille sept cent trente cinq
Dans un étonnement qui fît de chaque tour,
Au départ de l’ennemi, -eût-il fallu qu’ils vainquent-
Ce symbole, pour fêter, la Corse en ce grand jour…
Zeugme

PostScriptum


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Poème en Phonétique

ɔ̃ veʁε dɑ̃ la fεtə lε ʁəɡaʁd sə livʁe
e dε vwa a tɥ tεtə dynə ʒwa savεʁtiʁ
ɔ̃ soʁε dɑ̃ la vilə asteʁiskə puʁkwa də sɑ̃nivʁe
sεt- ynə fwa dɑ̃ lilə, pavwaz- ɑ̃ suvəniʁ

də lɛ̃famə ʒenwa sɑ̃ ʒεnə, tutə ynə nasjɔ̃
sə defja, e œ̃ ʒuʁ pʁɔklama-o e fje
la libεʁte dœ̃ pəplə pɔʁtɑ̃ ɑ̃n- ɔvasjɔ̃
lεz- elysz- asɑ̃ble puʁ ʁəpʁɑ̃dʁə lœʁ teʁə,

e puʁ œ̃ tɑ̃ sələmɑ̃ sεt- ɛ̃si kə naki
dɑ̃z- œ̃ depasəmɑ̃ dε kəʁεllə də famijə,
œ̃ ɡʁɑ̃ ʁasɑ̃bləmɑ̃ o tʁavεʁ dy maki
e la tεtə də moʁə lœʁ sεʁvɑ̃ dεstɑ̃pijə,

sə fy œ̃n- ɥi desɑ̃bʁə milə sεt sɑ̃ tʁɑ̃tə sɛ̃k
dɑ̃z- œ̃n- etɔnəmɑ̃ ki fit də ʃakə tuʁ,
o depaʁ də lεnəmi, y til faly kil vɛ̃ke
sə sɛ̃bɔlə, puʁ fεte, la kɔʁsə ɑ̃ sə ɡʁɑ̃ ʒuʁ…