Poeme : La Tranchée,

Étiez-vous trop heureux pour jeter à la guerre,
Le fer contre les corps, la vie contre la mort ?
Eussiez-vous préféré trop peureux, un accord
Évitant tout ce sang innocent sur la terre ?

Aucune excuse ne vient et ne viendra jamais,
Si pour vous reproduire vous réclamiez l’amour,
Vous aviez pour détruire fait des nuits et des jours,
Un concert de nations en haine désormais,

Et si vous continuez à vouloir la justice,
Alors préparez-vous dans vos États de droits,
À subir la peine encourue par la voix
Des âmes torturées par au moins trois supplices,

Tout d’abord d’obéir à des ordres tranchés,
Et puis avoir fait croire à l’honneur du soldat,
Enfin par le courage quand du regard céda,
La dérisoire fratrie, naissant dans la tranchée…

etje vu tʁo œʁø puʁ ʒəte a la ɡeʁə,
lə fεʁ kɔ̃tʁə lε kɔʁ, la vi kɔ̃tʁə la mɔʁ ?
øsje vu pʁefeʁe tʁo pəʁø, œ̃n- akɔʁ
evitɑ̃ tu sə sɑ̃ inɔse syʁ la teʁə ?

okynə εkskyzə nə vjɛ̃ e nə vjɛ̃dʁa ʒamε,
si puʁ vu ʁəpʁɔdɥiʁə vu ʁeklamje lamuʁ,
vuz- avje puʁ detʁɥiʁə fε dε nɥiz- e dε ʒuʁ,
œ̃ kɔ̃sεʁ də nasjɔ̃z- ɑ̃-εnə dezɔʁmε,

e si vu kɔ̃tinɥez- a vulwaʁ la ʒystisə,
alɔʁ pʁepaʁe vu dɑ̃ voz- eta də dʁwa,
a sybiʁ la pεnə ɑ̃kuʁy paʁ la vwa
dεz- amə tɔʁtyʁe paʁ o mwɛ̃ tʁwa syplisə,

tu dabɔʁ dɔbeiʁ a dεz- ɔʁdʁə- tʁɑ̃ʃe,
e pɥiz- avwaʁ fε kʁwaʁə a lɔnœʁ dy sɔlda,
ɑ̃fɛ̃ paʁ lə kuʁaʒə kɑ̃ dy ʁəɡaʁ seda,
la deʁizwaʁə fʁatʁi, nεsɑ̃ dɑ̃ la tʁɑ̃ʃe…