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Poeme : Un Monde Tranquille



Un Monde Tranquille

Imaginez, seulement, un monde tranquille,
Là, sous vos yeux, la paix renaissante,
Voyez, la grande vague des espaces dociles,
Glissez, lentement, sur la mer qui enchante.
Un monde divin, sous un ciel si pur,
Qu’aucun nuage ne peut prendre son âme,
Un monde divin, sous le bleu de l’azur,
Qu’aucune épée ne fendrait de sa lame.
Je le sais grandir de sa belle quiétude,
Marcher dans vos pas, semblable à votre ombre,
Vous mener, doucement, vers la plénitude,
Là où vont les soleils, et où meure la pénombre.
Je vous verrais sourire le cœur exalté,
Votre visage rosi par tant de gourmandises,
Je verrais vos douleurs, sur le sol, éclatés,
Et vos malheurs, votre tristesse soumise.
Ce monde insolent, parfumé de lilas,
Épousant le jardin arrosé par les fleurs,
Cet espace sucré animé par les joies,
Le portail fermé à vos larmes et vos pleurs.
Il donnerait tant d’amour, de bonté, de bonheur,
Comme le fait une mère pour ses enfants,
Qu’il bercerait votre vie de cette chaleur,
Qui vous ferait souvenir que vous êtes vivants.
Vivants dans les airs amant du zéphyr,
Transparent, délicat, une brise marine,
Allongeant sur le sable et la mer qui transpire,
La trace de Dieu de sa marche divine.
Un instant magnifique de calme soudain,
Hommage radieux à votre âme légère,
Envolée de ces lieux sans couleur et sans teint,
Évadée des noirceurs des nuits, de l’hiver.
Voyez comme ce monde aime à vous plaire,
Tout enfiévré qu’il est par vos yeux éblouis,
Voyageant aux chemins aux ruisseaux de vos terres,
Aux paysages dorés de bonheurs envahis.
Lavant le pavé où la suie traîne encore,
Refermant les fissures qu’ont les cœurs sanglotant,
Relevant ces paupières, refaisant le décor,
Caressant de ses doigts votre corps languissant.
Ô, que j’aime savoir, que tout est possible,
Qu’à chaque matin vient un jour merveilleux,
Que l’homme est heureux, et le monde sensible,
Que les brumes s’étiolent sous un ciel joyeux.
Je contemple ce rêve délivré de mes peines,
De celles qui vous rongent dans le noir absolu,
D’une vie de tourmente m’emportant souveraine,
Sur le dos de son aigle aux grandes ailes tordues.
Faites donc. Respirez. Point n’est d’ombrage,
Venez aux clartés de cette grande clairière,
Où valse le vent traversant les images,
Que fait le printemps gorgé de lumière.
Adieu, ville lugubre, ville trop grise,
Insolente, dédaigneuse, loin des floraisons,
Restez dans vos larmes que la misère attise,
La misère que l’on cloue aux pans des prisons.
Adieu, ces jours où les froideurs de l’hiver,
Glaçaient le sol, les collines, les étangs,
Alors qu’aux vallées les amas de vipères,
Enroulés dans leurs nœuds surveillaient en riant.
Adieu, chants ignobles de la désespérance,
Que les bruits de l’orage vous mènent au trépas,
Que le tonnerre vous tue de sa belle vaillance,
Qu’un ciel de feu, d’éclairs, embrase vos voix.
Imaginez, juste un peu, la belle délivrance,
Arrachant ces chaines qui entravent vos pieds,
Jetant, loin de vous, vos boulets de souffrance,
Coulant la galère qui vous fait prisonnier.
Et marchez, sans compter, dans ce monde glorieux,
Marchez, mon ami, dans le vent salutaire,
Regardez, l’infini qui s’ouvre à vos yeux,
Regardez, l’infini et sa belle valse d’éthers.
Je la vois, déjà, se refermer la blessure,
Qu’un temps vous aviez comme unique amante,
Elle vous parle, mais ce n’est que murmure,
Vous l’aimiez, que trop, votre cœur fait de fentes.
Qu’elle taise enfin sa voix, car je n’en puis plus,
De vous voir ainsi votre âme en fissures,
Qu’elle meure, qu’on l’enterre, qu’elle quitte les nues,
Que Dieu l’abandonne au diable en pâture.
Si vos pensées vous trahissent d’incertitude,
Que vous croyez encore vos peines profondes,
Espérez, simplement, votre vie moins rude,
Admirez la clairière le soleil y abonde.
Là, va la vie qui s’écoule sans fin,
A la fontaine des jouissances, fraîcheur d’amour,
Tel un Bacchus qui verserait de son vin,
Dans une coupe en cristal, sa liqueur de velours.
Montrez lui, combien vous aimez à le boire,
Son sang, son raisin, ses grappes pressées,
Ce breuvage sucré est celui de l’espoir,
Buvez, buvez le donc, à pleines gorgées.
Vous sentirez alors, s’enivrer votre âme,
Dans un flot continu de douceurs, de délices,
Vous voguerez votre barque au bout de vos rames,
Sur l’étang des plaisirs aux amours bien lisses.
Je ne ferai, point de vous, cet homme parfait,
N’espérant qu’une chose, vous offrir l’harmonie,
Effacer, de ma plume, vos souffrances d’un trait,
Et toucher de mes mains votre petit cœur flétri.
Vous, qui êtes l’homme marchant sur la terre,
Qui prenez des chemins toujours tortueux,
Vous, qui traînez vos sandales levant la poussière,
Vos prières sont vaines, si vous ne croyez en Dieu.
Comme il serait bon, que vous compreniez enfin,
Qu’ici n’est pas de vie sans la vie elle-même,
Qu’elle se déguste lentement au grand festin,
Que le bonheur ne pousse que si on le sème.
Imaginez, je vous prie, ce monde symphonique,
Tous les chants de la nature allant en même temps,
Capiteux, chaleureux, aux îles des tropiques,
Le charme mélodieux dans le bleu de l’océan.
Imaginez, rien qu’un peu, tous vos sens en éveille,
Un parfum de lavande dans le goût d’une fraise,
Sous vos yeux le ruisseau où vole l’abeille,
Et puis, touchez l’eau, criez à votre aise.
La nature qui élance ses verdures au désert,
Le parfum d’une rose une odeur de jasmin,
Babylone revient, suspendu dans les airs,
Babylone ramène les couleurs au jardin.
Alors, dans le ciel, le soleil en extase,
Ouvre ses longs bras, distille ses rayons,
Les nuages noirs, un à un, qui s’embrasent,
S’endorment, à jamais, au bout de l’horizon.
Le monde reprend place, sa beauté lui est rendue,
Tous les malheurs couchés sous les croix de fer,
Les douleurs, les souffrances sont enfin pendues,
Et le monde qui s’avance dans l’onde légère.
Donnez-lui, en offrande, vos sourires d’enfant,
Rêvez, comme moi, un instant, juvénile,
La tête du monde couronné de diamant,
Sur le trône des espaces tranquilles.
Lavez, dans les eaux, votre vie de haillons,
Vos linges, vos habits trop longtemps portés,
Venez nu, s’il le faut, venez nu nous irons,
Quand la rivière des tristesses aura tout emporté.
Je vous dirais encore, mais vous le savez déjà,
Que tout est possible à l’homme qui veut,
Que la vie n’est pas, une guerre, un combat,
Où le diable viendrait pour y planter ses pieux.
Vous savez, encore mieux, que tout est pensable,
Vos songes profonds se mêlant aux étoiles,
Le plaisir et l’amour tous deux délectables,
Sur la voie lactée ouvrez la, votre voile.
Régalez-vous, de ce monde aux mille couleurs,
Entrez dans la ronde et allez gaiement,
Entendez-vous la lyre chanter son bonheur,
À travers les arbres, les feuilles et le vent ?
Revoyez cette chevelure aux reflets dorés,
Qu’un soleil flamboyant descend à vos pieds,
Venant sur les roses, les herbes, évaporer,
La rosée du matin que l’aube fait briller.
Les cieux tout de bleu se vêtissent,
Les verts en palette repeignant la vallée,
Les oiseaux qui s’amusent sifflant et bondissant,
Alors qu’un mulot gambade dans l’allée.
Ici, point d’asphalte et de pavés noirs,
Plus de ville aux ruelles dans l’ombre,
Ici, se réveillent les lueurs de l’espoir,
Pour se lever sur vos pleurs qui sombrent.
Allan Kartner

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Poème en Phonétique

imaʒine, sələmɑ̃, œ̃ mɔ̃də tʁɑ̃kjə,
la, su voz- iø, la pε ʁənεsɑ̃tə,
vwaje, la ɡʁɑ̃də vaɡ dεz- εspasə dɔsilə,
ɡlise, lɑ̃təmɑ̃, syʁ la mεʁ ki ɑ̃ʃɑ̃tə.
œ̃ mɔ̃də divɛ̃, suz- œ̃ sjεl si pyʁ,
kokœ̃ nɥaʒə nə pø pʁɑ̃dʁə sɔ̃n- amə,
œ̃ mɔ̃də divɛ̃, su lə blø də lazyʁ,
kokynə epe nə fɑ̃dʁε də sa lamə.
ʒə lə sε ɡʁɑ̃diʁ də sa bεllə kjetydə,
maʁʃe dɑ̃ vo pa, sɑ̃blablə a vɔtʁə ɔ̃bʁə,
vu məne, dusəmɑ̃, vεʁ la plenitydə,
la u vɔ̃ lε sɔlεj, e u məʁə la penɔ̃bʁə.
ʒə vu veʁε suʁiʁə lə kœʁ εɡzalte,
vɔtʁə vizaʒə ʁozi paʁ tɑ̃ də ɡuʁmɑ̃dizə,
ʒə veʁε vo dulœʁ, syʁ lə sɔl, eklate,
e vo malœʁ, vɔtʁə tʁistεsə sumizə.
sə mɔ̃də ɛ̃sɔle, paʁfyme də lila,
epuzɑ̃ lə ʒaʁdɛ̃ aʁoze paʁ lε flœʁ,
sεt εspasə sykʁe anime paʁ lε ʒwa,
lə pɔʁtaj fεʁme a vo laʁməz- e vo plœʁ.
il dɔnəʁε tɑ̃ damuʁ, də bɔ̃te, də bɔnœʁ,
kɔmə lə fε ynə mεʁə puʁ sεz- ɑ̃fɑ̃,
kil bεʁsəʁε vɔtʁə vi də sεtə ʃalœʁ,
ki vu fəʁε suvəniʁ kə vuz- εtə vivɑ̃.
vivɑ̃ dɑ̃ lεz- εʁz- amɑ̃ dy zefiʁ,
tʁɑ̃spaʁɑ̃, delika, ynə bʁizə maʁinə,
alɔ̃ʒɑ̃ syʁ lə sablə e la mεʁ ki tʁɑ̃spiʁə,
la tʁasə də djø də sa maʁʃə divinə.
œ̃n- ɛ̃stɑ̃ maɲifikə də kalmə sudɛ̃,
ɔmaʒə ʁadjøz- a vɔtʁə amə leʒεʁə,
ɑ̃vɔle də sε ljø sɑ̃ kulœʁ e sɑ̃ tɛ̃,
evade dε nwaʁsœʁ dε nɥi, də livεʁ.
vwaje kɔmə sə mɔ̃də εmə a vu plεʁə,
tut- ɑ̃fjevʁe kil ε paʁ voz- iøz- eblui,
vwajaʒɑ̃ o ʃəmɛ̃z- o ʁɥiso də vo teʁə,
o pεizaʒə dɔʁe də bɔnœʁz- ɑ̃vai.
lavɑ̃ lə pave u la sɥi tʁεnə ɑ̃kɔʁə,
ʁəfεʁmɑ̃ lε fisyʁə kɔ̃ lε kœʁ sɑ̃ɡlɔtɑ̃,
ʁələvɑ̃ sε popjεʁə, ʁəfəzɑ̃ lə dekɔʁ,
kaʁesɑ̃ də sε dwa vɔtʁə kɔʁ lɑ̃ɡisɑ̃.
o, kə ʒεmə savwaʁ, kə tut- ε pɔsiblə,
ka ʃakə matɛ̃ vjɛ̃ œ̃ ʒuʁ mεʁvεjø,
kə lɔmə ε œʁø, e lə mɔ̃də sɑ̃siblə,
kə lε bʁymə sesjɔle suz- œ̃ sjεl ʒwajø.
ʒə kɔ̃tɑ̃plə sə ʁεvə delivʁe də mε pεnə,
də sεllə ki vu ʁɔ̃ʒe dɑ̃ lə nwaʁ absɔly,
dynə vi də tuʁmɑ̃tə mɑ̃pɔʁtɑ̃ suvəʁεnə,
syʁ lə do də sɔ̃n- εɡlə o ɡʁɑ̃dəz- εlə tɔʁdɥ.
fεtə dɔ̃k. ʁεspiʁe. pwɛ̃ nε dɔ̃bʁaʒə,
vənez- o klaʁte də sεtə ɡʁɑ̃də klεʁjεʁə,
u valsə lə vɑ̃ tʁavεʁsɑ̃ lεz- imaʒə,
kə fε lə pʁɛ̃tɑ̃ ɡɔʁʒe də lymjεʁə.
adjø, vilə lyɡybʁə, vilə tʁo ɡʁizə,
ɛ̃sɔlɑ̃tə, dedεɲøzə, lwɛ̃ dε flɔʁεzɔ̃,
ʁεste dɑ̃ vo laʁmə- kə la mizεʁə atizə,
la mizεʁə kə lɔ̃ klu o pɑ̃ dε pʁizɔ̃.
adjø, sε ʒuʁz- u lε fʁwadœʁ də livεʁ,
ɡlasε lə sɔl, lε kɔlinə, lεz- etɑ̃ɡ,
alɔʁ ko vale lεz- ama də vipεʁə,
ɑ̃ʁule dɑ̃ lœʁ neyd syʁvεjε ɑ̃ ʁjɑ̃.
adjø, ʃɑ̃z- iɲɔblə də la dezεspeʁɑ̃sə,
kə lε bʁɥi də lɔʁaʒə vu mεne o tʁepa,
kə lə tɔneʁə vu tɥ də sa bεllə vajɑ̃sə,
kœ̃ sjεl də fø, deklεʁ, ɑ̃bʁazə vo vwa.
imaʒine, ʒystə œ̃ pø, la bεllə delivʁɑ̃sə,
aʁaʃɑ̃ sε ʃεnə ki ɑ̃tʁave vo pje,
ʒətɑ̃, lwɛ̃ də vu, vo bulε də sufʁɑ̃sə,
kulɑ̃ la ɡalεʁə ki vu fε pʁizɔnje.
e maʁʃe, sɑ̃ kɔ̃te, dɑ̃ sə mɔ̃də ɡlɔʁjø,
maʁʃe, mɔ̃n- ami, dɑ̃ lə vɑ̃ salytεʁə,
ʁəɡaʁde, lɛ̃fini ki suvʁə a voz- iø,
ʁəɡaʁde, lɛ̃fini e sa bεllə valsə detœʁ.
ʒə la vwa, deʒa, sə ʁəfεʁme la blesyʁə,
kœ̃ tɑ̃ vuz- avje kɔmə ynikə amɑ̃tə,
εllə vu paʁlə, mε sə nε kə myʁmyʁə,
vu lεmje, kə tʁo, vɔtʁə kœʁ fε də fɑ̃tə.
kεllə tεzə ɑ̃fɛ̃ sa vwa, kaʁ ʒə nɑ̃ pɥi plys,
də vu vwaʁ ɛ̃si vɔtʁə amə ɑ̃ fisyʁə,
kεllə məʁə, kɔ̃ lɑ̃teʁə, kεllə kitə lε nɥ,
kə djø labɑ̃dɔnə o djablə ɑ̃ patyʁə.
si vo pɑ̃se vu tʁaise dɛ̃sεʁtitydə,
kə vu kʁwajez- ɑ̃kɔʁə vo pεnə pʁɔfɔ̃də,
εspeʁe, sɛ̃pləmɑ̃, vɔtʁə vi mwɛ̃ ʁydə,
admiʁe la klεʁjεʁə lə sɔlεj i abɔ̃də.
la, va la vi ki sekulə sɑ̃ fɛ̃,
a la fɔ̃tεnə dε ʒuisɑ̃sə, fʁεʃœʁ damuʁ,
tεl œ̃ bakys ki vεʁsəʁε də sɔ̃ vɛ̃,
dɑ̃z- ynə kupə ɑ̃ kʁistal, sa likœʁ də vəluʁ.
mɔ̃tʁe lɥi, kɔ̃bjɛ̃ vuz- εmez- a lə bwaʁə,
sɔ̃ sɑ̃, sɔ̃ ʁεzɛ̃, sε ɡʁapə pʁese,
sə bʁəvaʒə sykʁe ε səlɥi də lεspwaʁ,
byve, byve lə dɔ̃k, a plεnə ɡɔʁʒe.
vu sɑ̃tiʁez- alɔʁ, sɑ̃nivʁe vɔtʁə amə,
dɑ̃z- œ̃ flo kɔ̃tiny də dusœʁ, də delisə,
vu vɔɡəʁe vɔtʁə baʁkə o bu də vo ʁamə,
syʁ letɑ̃ɡ dε plεziʁz- oz- amuʁ bjɛ̃ lisə.
ʒə nə fəʁε, pwɛ̃ də vu, sεt ɔmə paʁfε,
nεspeʁɑ̃ kynə ʃozə, vuz- ɔfʁiʁ laʁmɔni,
efase, də ma plymə, vo sufʁɑ̃sə dœ̃ tʁε,
e tuʃe də mε mɛ̃ vɔtʁə pəti kœʁ fletʁi.
vu, ki εtə lɔmə maʁʃɑ̃ syʁ la teʁə,
ki pʁəne dε ʃəmɛ̃ tuʒuʁ tɔʁtɥø,
vu, ki tʁεne vo sɑ̃dalə ləvɑ̃ la pusjεʁə,
vo pʁjεʁə sɔ̃ vεnə, si vu nə kʁwajez- ɑ̃ djø.
kɔmə il səʁε bɔ̃, kə vu kɔ̃pʁənjez- ɑ̃fɛ̃,
kisi nε pa də vi sɑ̃ la vi εllə mεmə,
kεllə sə deɡystə lɑ̃təmɑ̃ o ɡʁɑ̃ fεstɛ̃,
kə lə bɔnœʁ nə pusə kə si ɔ̃ lə sεmə.
imaʒine, ʒə vu pʁi, sə mɔ̃də sɛ̃fɔnikə,
tus lε ʃɑ̃ də la natyʁə alɑ̃ ɑ̃ mεmə tɑ̃,
kapitø, ʃaləʁø, oz- ilə dε tʁɔpik,
lə ʃaʁmə melɔdjø dɑ̃ lə blø də lɔseɑ̃.
imaʒine, ʁjɛ̃ kœ̃ pø, tus vo sɑ̃sz- ɑ̃n- evεjə,
œ̃ paʁfœ̃ də lavɑ̃də dɑ̃ lə ɡu dynə fʁεzə,
su voz- iø lə ʁɥiso u vɔlə labεjə,
e pɥi, tuʃe lo, kʁjez- a vɔtʁə εzə.
la natyʁə ki elɑ̃sə sε vεʁdyʁəz- o dezεʁ,
lə paʁfœ̃ dynə ʁozə ynə ɔdœʁ də ʒasmɛ̃,
babilɔnə ʁəvjɛ̃, syspɑ̃dy dɑ̃ lεz- εʁ,
babilɔnə ʁamεnə lε kulœʁz- o ʒaʁdɛ̃.
alɔʁ, dɑ̃ lə sjεl, lə sɔlεj ɑ̃n- εkstazə,
uvʁə sε lɔ̃ɡ bʁa, distijə sε ʁεjɔ̃,
lε nɥaʒə nwaʁ, œ̃n- a œ̃, ki sɑ̃bʁaze,
sɑ̃dɔʁme, a ʒamε, o bu də lɔʁizɔ̃.
lə mɔ̃də ʁəpʁɑ̃ plasə, sa bote lɥi ε ʁɑ̃dɥ,
tus lε malœʁ kuʃe su lε kʁwa də fεʁ,
lε dulœʁ, lε sufʁɑ̃sə sɔ̃t- ɑ̃fɛ̃ pɑ̃dɥ,
e lə mɔ̃də ki savɑ̃sə dɑ̃ lɔ̃də leʒεʁə.
dɔne lɥi, ɑ̃n- ɔfʁɑ̃də, vo suʁiʁə dɑ̃fɑ̃,
ʁεve, kɔmə mwa, œ̃n- ɛ̃stɑ̃, ʒyvenilə,
la tεtə dy mɔ̃də kuʁɔne də djamɑ̃,
syʁ lə tʁonə dεz- εspasə tʁɑ̃kjə.
lave, dɑ̃ lεz- o, vɔtʁə vi də-ajɔ̃,
vo lɛ̃ʒə, vo-abi tʁo lɔ̃tɑ̃ pɔʁte,
vəne ny, sil lə fo, vəne ny nuz- iʁɔ̃,
kɑ̃ la ʁivjεʁə dε tʁistesəz- oʁa tut- ɑ̃pɔʁte.
ʒə vu diʁεz- ɑ̃kɔʁə, mε vu lə save deʒa,
kə tut- ε pɔsiblə a lɔmə ki vø,
kə la vi nε pa, ynə ɡeʁə, œ̃ kɔ̃ba,
u lə djablə vjɛ̃dʁε puʁ i plɑ̃te sε pjø.
vu save, ɑ̃kɔʁə mjø, kə tut- ε pɑ̃sablə,
vo sɔ̃ʒə pʁɔfɔ̃ sə mεlɑ̃ oz- etwalə,
lə plεziʁ e lamuʁ tus dø delεktablə,
syʁ la vwa lakte uvʁe la, vɔtʁə vwalə.
ʁeɡale vu, də sə mɔ̃də o milə kulœʁ,
ɑ̃tʁe dɑ̃ la ʁɔ̃də e ale ɡεmɑ̃,
ɑ̃tɑ̃de vu la liʁə ʃɑ̃te sɔ̃ bɔnœʁ,
a tʁavεʁ lεz- aʁbʁə, lε fœjəz- e lə vɑ̃ ?
ʁəvwaje sεtə ʃəvəlyʁə o ʁəflε dɔʁe,
kœ̃ sɔlεj flɑ̃bwajɑ̃ desɑ̃t- a vo pje,
vənɑ̃ syʁ lε ʁozə, lεz- εʁbə, evapɔʁe,
la ʁoze dy matɛ̃ kə lobə fε bʁije.
lε sjø tu də blø sə vεtise,
lε vεʁz- ɑ̃ palεtə ʁəpεɲɑ̃ la vale,
lεz- wazo ki samyze siflɑ̃ e bɔ̃disɑ̃,
alɔʁ kœ̃ mylo ɡɑ̃badə dɑ̃ lale.
isi, pwɛ̃ dasfaltə e də pave nwaʁ,
plys də vilə o ʁyεllə dɑ̃ lɔ̃bʁə,
isi, sə ʁevεje lε lɥœʁ də lεspwaʁ,
puʁ sə ləve syʁ vo plœʁ ki sɔ̃bʁe.