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Poeme : Le Vieux Passant



Le Vieux Passant

Nous passions anonymes
Au marché, les cœurs meurtris
Par les prix des produits mis
Sur les rudes étalages ;
Lorque sur un des virages,
Un vieux passant nous héla,
Et puis, nous importuna :
Route ! Bagage ! Bagage ;
C’etait un vieux du village,
Sans canne, presque courbé,
Il était beau, mais penché,
De même âge que mon père.
Il avait une voix sévère,
Et disait : Un fardeau, un… ,
Reprenait : Un fardeau, un… ,
Pour se frayer le passage,
Il relançait son message.
Aucun colis, il n’avait !
Ô, vieux passant, qui savait
Que l’âge mûr est bagage ;
Métaphore du language !
Du berceau, jusqu’au tombeau,
Heureux, qui, porte son fardeau,
Et passe, sans flétrissure,
Sans colère, ni injure ;
Heureux ; son grand âge au dos,
Porté comme un sac à dos,
C’est plus tard que nous comprîmes,
Ô vieux sage que nous vîmes !
Barrymoussa180

PostScriptum

C’est au marché hebdomadaire que nous
avons rencontré ce passant d’un âge élevé,
qui nous a impressionné.
Il demandait le passage avec insistance
en disant qu’il portait un colis très lourd,
et demandait qu’on lui donne la priorité,
alors qu’il n’avait visiblement aucun colis
en main, au dos, ou sur sa tête.
Nous avons plus tard compris, qu’il parlait
de son âge,
Quoique âgé, il était rayonnant de joie.


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Poème en Phonétique

nu pasjɔ̃z- anɔnimə
o maʁʃe, lε kœʁ məʁtʁi
paʁ lε pʁi dε pʁɔdɥi mi
syʁ lε ʁydəz- etalaʒə,
lɔʁkə syʁ œ̃ dε viʁaʒə,
œ̃ vjø pasɑ̃ nuz- ela,
e pɥi, nuz- ɛ̃pɔʁtyna :
ʁutə ! baɡaʒə ! baɡaʒə,
sətε œ̃ vjø dy vilaʒə,
sɑ̃ kanə, pʁεskə kuʁbe,
il etε bo, mε pɑ̃ʃe,
də mεmə aʒə kə mɔ̃ pεʁə.
il avε ynə vwa sevεʁə,
e dizε : œ̃ faʁdo, œ̃… ,
ʁəpʁənε : œ̃ faʁdo, œ̃… ,
puʁ sə fʁεje lə pasaʒə,
il ʁəlɑ̃sε sɔ̃ mesaʒə.
okœ̃ kɔli, il navε !
o, vjø pasɑ̃, ki savε
kə laʒə myʁ ε baɡaʒə,
metafɔʁə dy lɑ̃ɡaʒə !
dy bεʁso, ʒysko tɔ̃bo,
œʁø, ki, pɔʁtə sɔ̃ faʁdo,
e pasə, sɑ̃ fletʁisyʁə,
sɑ̃ kɔlεʁə, ni ɛ̃ʒyʁə,
œʁø, sɔ̃ ɡʁɑ̃t- aʒə o do,
pɔʁte kɔmə œ̃ sak a do,
sε plys taʁ kə nu kɔ̃pʁimə,
o vjø saʒə kə nu vimə !