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Poeme : Lune Magicienne



Lune Magicienne

Dans la nuit brumeuse, noire, et sans étoile,
J’avance, la tête vide, mon âme voûtée
De flétrissures. L’onde palpable, envoûtée
Du vent souffle sur mon cœur blême, sidéral.

La lune laiteuse scintille sur le lac ;
Le saule-pleureur soupire en solitaire,
Mon pied foule, en dormant, la fraîcheur de la Terre,
Et dessine, rêveur, des symboles entrelacs.

Perdu dans l’infinité bleutée de l’ombre,
J’avance, yeux fermés, confiant, aveuglément,
Tous mes transports me guident passionnément,
Mes lèvres incantent la lisse pénombre.

Je bois dans l’eau glacée la clarté lunaire,
Ô lune écumeuse ! Ô lune magicienne !
Tu portes en tes rayons la blancheur qui fut sienne,
Et le chant de ta voix, c’est encore son air,

Son air, à elle ! Nous étions tant insensés !
J’étais fou ! Elle était folle ! Et ensemble,
Nous cherchions la lumière qui te ressemble :
Je l’aimais, car près d’elle… j’arrêtais de penser.
Elbaidieanul

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Poème en Phonétique

dɑ̃ la nɥi bʁymøzə, nwaʁə, e sɑ̃z- etwalə,
ʒavɑ̃sə, la tεtə vidə, mɔ̃n- amə vute
də fletʁisyʁə. lɔ̃də palpablə, ɑ̃vute
dy vɑ̃ suflə syʁ mɔ̃ kœʁ blεmə, sideʁal.

la lynə lεtøzə sɛ̃tijə syʁ lə lak,
lə solə pləʁœʁ supiʁə ɑ̃ sɔlitεʁə,
mɔ̃ pje fulə, ɑ̃ dɔʁmɑ̃, la fʁεʃœʁ də la teʁə,
e desinə, ʁεvœʁ, dε sɛ̃bɔləz- ɑ̃tʁəlak.

pεʁdy dɑ̃ lɛ̃finite bløte də lɔ̃bʁə,
ʒavɑ̃sə, iø fεʁme, kɔ̃fjɑ̃, avøɡlemɑ̃,
tus mε tʁɑ̃spɔʁ mə ɡide pasjɔnemɑ̃,
mε lεvʁəz- ɛ̃kɑ̃te la lisə penɔ̃bʁə.

ʒə bwa dɑ̃ lo ɡlase la klaʁte lynεʁə,
o lynə ekymøzə ! o lynə maʒisjεnə !
ty pɔʁtəz- ɑ̃ tε ʁεjɔ̃ la blɑ̃ʃœʁ ki fy sjεnə,
e lə ʃɑ̃ də ta vwa, sεt- ɑ̃kɔʁə sɔ̃n- εʁ,

sɔ̃n- εʁ, a εllə ! nuz- esjɔ̃ tɑ̃ ɛ̃sɑ̃se !
ʒetε fu ! εllə etε fɔlə ! e ɑ̃sɑ̃blə,
nu ʃεʁʃjɔ̃ la lymjεʁə ki tə ʁəsɑ̃blə :
ʒə lεmε, kaʁ pʁε dεllə… ʒaʁεtε də pɑ̃se.