Poème-France.com

Poeme : Lettres A Un Jeune Poete



Lettres A Un Jeune Poete

Qui n’a pas, dans une folle hardiesse,
Qui n’a pas écrit de vers durant sa jeunesse ?
Qui n’a pas ressenti, dans la solitude,
Cette Félicité, cette Complétude ?
Qui n’a vécu la sublime exaltation
De la Liberté, intense jubilation !
La liberté d’aimer ainsi que de penser
Et d’écrire toujours sans jamais s’en lasser ?
Trouver confident susceptible d’entendre ?
Parler d’une voix fraîche, douce, et tendre ?
Le poète accompli dans son art ne doute,
Il parle enchanté ! seul le monde l’écoute.
Osez ! ne demandez conseils à un tiers :
C’est à vous, à vous seul, que ces vers doivent plaire !
Le poète, épris de justice et de vérité
Cherche la Sincérité, la Spontanéité !
Élégant, sans cordialité excessive,
Il touche, sans toucher, les plus émotives.
Alors, lisez vos vers comme s’ils étaient d’un autre
Vous sentirez, ainsi, combien ils sont vôtres !
Clamer les vers d’autrui est d’un sublime hommage
De l’élève à son maître, du Sage au Sage !
Deux érotismes provenant de l’attente
D’une certaine union et d’une entente
Entre esprits passionnés, entre auteurs
Exaltés, s’entendant mieux que deux âmes soeurs !
La vibration de ces deux soliloques
Rejoint une apothéose réciproque !
Admiration, conseils, subtils tacts
Que la distance protège du contact,
Enthousiasme divin d’échanges épistolaires !
Rêves enfiévrés d’atteindre la Lumière !
La Poésie est recherche de l’intime,
De la Beauté Suprême et de l’Infime.
Cherchez la raison vous commandant d’écrire,
La raison profonde, ce que cela veut dire,
Cette plongée en vous-même, en ces profondeurs
Vous permettront d’écrire les poèmes du coeur !
Vous ne demanderez, alors, plus à personne
S’ils sont suaves, parfaits, uniques, sonnent
Juste ! seule votre âme est meilleure critique ;
Vous n’avez rien à demander au public !
Laconisme, l’emphase, la solennité
Dénote une humeur vive, sans cesse agitée,
Ce que c’est que d’écrire, d’aimer, d’exister !
Plus vous écrirez dans cette folle transe
Plus vous comprendrez, alors, votre existence !
L’ Art de la Poésie est un art qu’on aime
Pour tout ce qu’il dit, révèle de soi-même !
Pour ma part, je tiens à confesser, en secret :
Oui, j’admire la création se créer !
Mais c’est une période longue et close,
En retrait de tous pour la métamorphose !
Cet amour sensuel, charnel et sublime
Qu’éprouve le poète dans cet abîme,
Cette mélancolie, cette affliction
Est l’ardent moment de l’acceptation
De qui l’on est vraiment, de qui l’on veut être,
De quoi l’on choisit d’être esclave ou bien maître !
Oui, l’Art n’est qu’une manière de vivre,
Plus les vers s’expriment, plus l’on se sent libre !
Cette profession, semi-artistique,
Nous fait pâmer de mille émois fantastiques !
Elle est le fruit d’une exigence extrême,
-Rien de plus ardu qu’un sincère poème -
Souffle de l’inspiration démonique
Que l’écrivain traduit en vaines suppliques :
La démesure, le chaos, la jouissance,
De cela jaillit le Génie ! … . la Démence !
Le Poète habite le Royaume de « l’Amore »
Entre les Royaumes de la Vie, de la Mort !
Marcheur Bohémien entre « les deux mondes »
Voit tout : la Magnificence et l’Immonde !
Voyageur du Temps en des siècles antiques,
Le Poète est la lumière quantique !
Et son coeur, son corps, son âme si sensibles
Accueillent la Beauté, traduisent l’indicible !
Enfin, sûr, serait-il condamné à mourir
Au cas où on lui refuserait d’écrire !
Il est, vraiment, d’une inestimable Chance
Lorsqu’un poète accorde sa confiance
Ouvre, se livre, d’une extrême pudeur
Ses vers les plus intimes à son noble Lecteur
Rien n’est plus superficiel que des critiques
Qui, nées d’un malentendu, trop souvent, piquent
Inutilement. L’oeuvre d’art est un mystère
Qui n’a pour principal but, que de vous plaire !
Jamais toutes les choses sont saisissables,
Car l’on décrit des vers inimaginables !
De la raison d’un poème, rien n’est moins sûr,
Mais, pourtant, c’est celui-là même qui perdure !
Enfin ! ce qui, pour moi, est essentiel
Est de s’imaginer un style personnel.
La singularité y cherche sa forme,
Et plus l’on en écrit, plus elle est énorme !
A force de grandeur, d’imagination,
Vous canaliserez vos impulsions
Dans un livre calligraphié d’écritures
Splendides, qu’inspire le Vent de la Nature !
Oui ! Le poète noctambule n’est, qu’en somme,
L’écrivain ultime ! le premier homme
Chérissant le divin, le surnaturel,
Et qui, par ses doux écrits, en devient immortel !
Décrivez vos tristesses, vos pensées, vos désirs,
Tout ce que vous aimez, ce qui vous fait souffrir,
Honnêteté profonde, silencieuse,
Emotions tripales et furieuses,
Enfin, dans un râle qu’exhalent tous vos soupirs :
Livrez-nous, jeune poète, - vos souvenirs !
Puisque vous êtes noble, et unique héros
Alors, évitez les thèmes trop généraux.
Mais si votre vie vous semble monotone,
Tout de même, cherchez ces faits qui étonnent !
Pour celui qui crée, il n’y a point d’indigence,
Seule la contemplation, l’intelligence
D’admirer et d’aimer tout ce que ses yeux voient
Et faire rêver par le timbre de sa voix.
Chercher à éveiller votre lointain passé
D’anciens écrits d’enfant qui ne furent effacés,
Pourquoi écrire toujours, et indéfiniment ?
C’est parce que vous aimez vos propres sentiments !
Ecrivez ! Ecrivez ! Ecrivez à l’envie
Ces vers, ces cris, expressions de votre Vie !
Revenez à la source, à la teinture mère,
Vous écrirez alors des vers de Lumière.
Ou bien, peut-être que, jeune apprenti, vous n’êtes
Tout simplement pas fait pour être Poète !
Quand son coeur balancé finit par choisir
De vivre sa vie plutôt que de l’écrire !
Et quand même ne seriez-vous pas écrivain,
Tous ces écrits, du moins, n’auront pas été vains.
Car celui qui crée doit être son Univers,
Et qui, par son aura, transforme l’atmosphère
Cette méditation, confins du sacré,
En silence, de trouver sa céleste clé
Créateurs de génie ! Créateurs de nuages !
Souriez au Destin, supportez en la charge !
Ou bien, renoncez à cet appel mystique !
Le poète est prophète quand il clame au public.
Sublimez ! Sublimez ce qui vous rend Triste !
En peine transcendée : si vous êtes Artiste !
Si l’encre est votre sang, la plume, votre voix,
Vos vers seront dignes de devenir Lois !
Point d’orgueil, point de précipitation !
Respectez-vous ! d’abord, votre évolution !
Car c’est votre sentiment le plus silencieux,
Intime, qui est votre bien le plus précieux !
Il est de ces moments où l’on est en malaise,
Où chaque nouveau poème sur l’âme, pèse,
Mais aussi, écrire, décrire, délivre,
Faites en un outil pour comprendre, et vivre
Différemment. Lisez, et vous serez aimez
Au centuple par les Grands Esprits Condamnés
Qui, bien que trépassés, nonobstant, immortels
Parlent, dictent, à travers vous, leurs vers éternels !
Leurs vers de l’au-delà, souvenirs éphémères
Vous submergeront de grandioses Univers
Maints livres de splendeurs et de profondeurs,
De ces vers pénétrants, d’éminentes grandeurs
De ces vers que l’on ne peut cesser d’entendre
Tant ils nous émeuvent, tant ils nous transcendent !
Ne lisez pas les réflexions critiques,
Elles ne sont que le fruit de gens qui s’expliquent,
Esprits pétrifiés, ennuyeux à l’envie,
Qui ne savent ni écrire, ni vivre leur Vie !
Seuls des yeux aimants peuvent appréhender
Des stances enchantées, leurs ombres, ou leurs clartés !
Donnez-vous raison, à vous, à vos sentiments,
La Spontanéité Sacré jamais ne ment !
Les critiques voudront changer- assurément !
Conservez en vous même tous vos jugements
Pour être Artiste, sans être commandité,
Il faut vivre à jamais dans votre éternité
Vivre pour toujours dans l’infini Lumière
Disposer d’un coeur d’arbre pluricentenaire
Serai-je célèbre, avec acclamations ?
Sera-ce pour ma prochaine incarnation ?
Quoique je n’en sache rien, je crois, j’ose,
Avoir Foi en moi, en la métempsychose !
Elbaidieanul

Pour mettre un commentaire

Poème en Phonétique

ki na pa, dɑ̃z- ynə fɔlə-aʁdjεsə,
ki na pa ekʁi də vεʁ dyʁɑ̃ sa ʒənεsə ?
ki na pa ʁəsɑ̃ti, dɑ̃ la sɔlitydə,
sεtə felisite, sεtə kɔ̃pletydə ?
ki na veky la syblimə εɡzaltasjɔ̃
də la libεʁte, ɛ̃tɑ̃sə ʒybilasjɔ̃ !
la libεʁte dεme ɛ̃si kə də pɑ̃se
e dekʁiʁə tuʒuʁ sɑ̃ ʒamε sɑ̃ lase ?
tʁuve kɔ̃fide sysεptiblə dɑ̃tɑ̃dʁə ?
paʁle dynə vwa fʁεʃə, dusə, e tɑ̃dʁə ?
lə pɔεtə akɔ̃pli dɑ̃ sɔ̃n- aʁ nə dutə,
il paʁlə ɑ̃ʃɑ̃te ! səl lə mɔ̃də lekutə.
oze ! nə dəmɑ̃de kɔ̃sεjz- a œ̃ tjεʁ :
sεt- a vu, a vu səl, kə sε vεʁ dwave plεʁə !
lə pɔεtə, epʁi də ʒystisə e də veʁite
ʃεʁʃə la sɛ̃seʁite, la spɔ̃taneite !
eleɡɑ̃, sɑ̃ kɔʁdjalite εksesivə,
il tuʃə, sɑ̃ tuʃe, lε plysz- emɔtivə.
alɔʁ, lize vo vεʁ kɔmə silz- etε dœ̃n- otʁə
vu sɑ̃tiʁe, ɛ̃si, kɔ̃bjɛ̃ il sɔ̃ votʁə !
klame lε vεʁ dotʁɥi ε dœ̃ syblimə ɔmaʒə
də lelεvə a sɔ̃ mεtʁə, dy saʒə o saʒə !
døz- eʁɔtismə pʁɔvənɑ̃ də latɑ̃tə
dynə sεʁtεnə ynjɔ̃ e dynə ɑ̃tɑ̃tə
ɑ̃tʁə εspʁi pasjɔne, ɑ̃tʁə otœʁ
εɡzalte, sɑ̃tɑ̃dɑ̃ mjø kə døz- amə sœʁ !
la vibʁasjɔ̃ də sε dø sɔlilɔk
ʁəʒwɛ̃ ynə apɔteozə ʁesipʁɔkə !
admiʁasjɔ̃, kɔ̃sεj, sybtil takt
kə la distɑ̃sə pʁɔtεʒə dy kɔ̃takt,
ɑ̃tuzjasmə divɛ̃ deʃɑ̃ʒəz- epistɔlεʁə !
ʁεvəz- ɑ̃fjevʁe datɛ̃dʁə la lymjεʁə !
la pɔezi ε ʁəʃεʁʃə də lɛ̃timə,
də la bote sypʁεmə e də lɛ̃fimə.
ʃεʁʃe la ʁεzɔ̃ vu kɔmɑ̃dɑ̃ dekʁiʁə,
la ʁεzɔ̃ pʁɔfɔ̃də, sə kə səla vø diʁə,
sεtə plɔ̃ʒe ɑ̃ vu mεmə, ɑ̃ sε pʁɔfɔ̃dœʁ
vu pεʁmεtʁɔ̃ dekʁiʁə lε pɔεmə dy kœʁ !
vu nə dəmɑ̃dəʁe, alɔʁ, plysz- a pεʁsɔnə
sil sɔ̃ sɥavə, paʁfε, ynik, sɔne
ʒystə ! sələ vɔtʁə amə ε mεjəʁə kʁitikə,
vu nave ʁjɛ̃ a dəmɑ̃de o pyblik !
lakɔnismə, lɑ̃fazə, la sɔlεnite
denɔtə ynə ymœʁ vivə, sɑ̃ sεsə aʒite,
sə kə sε kə dekʁiʁə, dεme, dεɡziste !
plys vuz- ekʁiʁe dɑ̃ sεtə fɔlə tʁɑ̃zə
plys vu kɔ̃pʁɑ̃dʁe, alɔʁ, vɔtʁə εɡzistɑ̃sə !
laʁ də la pɔezi εt- œ̃n- aʁ kɔ̃n- εmə
puʁ tu sə kil di, ʁevεlə də swa mεmə !
puʁ ma paʁ, ʒə tjɛ̃z- a kɔ̃fese, ɑ̃ sεkʁε :
ui, ʒadmiʁə la kʁeasjɔ̃ sə kʁee !
mε sεt- ynə peʁjɔdə lɔ̃ɡ e klozə,
ɑ̃ ʁətʁε də tus puʁ la metamɔʁfozə !
sεt amuʁ sɑ̃sɥεl, ʃaʁnεl e syblimə
kepʁuvə lə pɔεtə dɑ̃ sεt abimə,
sεtə melɑ̃kɔli, sεtə afliksjɔ̃
ε laʁde mɔmɑ̃ də laksεptasjɔ̃
də ki lɔ̃n- ε vʁεmɑ̃, də ki lɔ̃ vø εtʁə,
də kwa lɔ̃ ʃwazi dεtʁə εsklavə u bjɛ̃ mεtʁə !
ui, laʁ nε kynə manjεʁə də vivʁə,
plys lε vεʁ sεkspʁime, plys lɔ̃ sə sɑ̃ libʁə !
sεtə pʁɔfesjɔ̃, səmi aʁtistikə,
nu fε pame də milə emwa fɑ̃tastik !
εllə ε lə fʁɥi dynə εɡziʒɑ̃sə εkstʁεmə,
ʁjɛ̃ də plysz- aʁdy kœ̃ sɛ̃sεʁə pɔεmə
suflə də lɛ̃spiʁasjɔ̃ demɔnikə
kə lekʁivɛ̃ tʁadɥi ɑ̃ vεnə syplik :
la deməzyʁə, lə ʃao, la ʒuisɑ̃sə,
də səla ʒaji lə ʒeni ! … la demɑ̃sə !
lə pɔεtə-abitə lə ʁwajomə də « lamɔʁə »
ɑ̃tʁə lε ʁwajomə də la vi, də la mɔʁ !
maʁʃœʁ bɔemjɛ̃ ɑ̃tʁə « ləs dø mɔ̃dəs »
vwa tu : la maɲifisɑ̃sə e limɔ̃də !
vwajaʒœʁ dy tɑ̃z- ɑ̃ dε sjεkləz- ɑ̃tik,
lə pɔεtə ε la lymjεʁə kɑ̃tikə !
e sɔ̃ kœʁ, sɔ̃ kɔʁ, sɔ̃n- amə si sɑ̃siblə
akœje la bote, tʁadɥize lɛ̃disiblə !
ɑ̃fɛ̃, syʁ, səʁε til kɔ̃damne a muʁiʁ
o ka u ɔ̃ lɥi ʁəfyzəʁε dekʁiʁə !
il ε, vʁεmɑ̃, dynə inεstimablə ʃɑ̃sə
lɔʁskœ̃ pɔεtə akɔʁdə sa kɔ̃fjɑ̃sə
uvʁə, sə livʁə, dynə εkstʁεmə pydœʁ
sε vεʁ lε plysz- ɛ̃timəz- a sɔ̃ nɔblə lεktœʁ
ʁjɛ̃ nε plys sypεʁfisjεl kə dε kʁitik
ki, ne dœ̃ malɑ̃tɑ̃dy, tʁo suvɑ̃, pike
inytiləmɑ̃. lœvʁə daʁ εt- œ̃ mistεʁə
ki na puʁ pʁɛ̃sipal byt, kə də vu plεʁə !
ʒamε tutə lε ʃozə sɔ̃ sεzisablə,
kaʁ lɔ̃ dekʁi dε vεʁz- inimaʒinablə !
də la ʁεzɔ̃ dœ̃ pɔεmə, ʁjɛ̃ nε mwɛ̃ syʁ,
mε, puʁtɑ̃, sε səlɥi la mεmə ki pεʁdyʁə !
ɑ̃fɛ̃ ! sə ki, puʁ mwa, εt- esɑ̃sjεl
ε də simaʒine œ̃ stilə pεʁsɔnεl.
la sɛ̃ɡylaʁite i ʃεʁʃə sa fɔʁmə,
e plys lɔ̃n- ɑ̃n- ekʁi, plysz- εllə εt- enɔʁmə !
a fɔʁsə də ɡʁɑ̃dœʁ, dimaʒinasjɔ̃,
vu kanalizəʁe voz- ɛ̃pylsjɔ̃
dɑ̃z- œ̃ livʁə kaliɡʁafje dekʁityʁə
splɑ̃didə, kɛ̃spiʁə lə vɑ̃ də la natyʁə !
ui ! lə pɔεtə nɔktɑ̃bylə nε, kɑ̃ sɔmə,
lekʁivɛ̃ yltimə ! lə pʁəmje ɔmə
ʃeʁisɑ̃ lə divɛ̃, lə syʁnatyʁεl,
e ki, paʁ sε duz- ekʁi, ɑ̃ dəvjɛ̃ imɔʁtεl !
dekʁive vo tʁistesə, vo pɑ̃se, vo deziʁ,
tu sə kə vuz- εme, sə ki vu fε sufʁiʁ,
ɔnεtəte pʁɔfɔ̃də, silɑ̃sjøzə,
əmɔsjɔ̃ tʁipaləz- e fyʁjøzə,
ɑ̃fɛ̃, dɑ̃z- œ̃ ʁalə kεɡzalɑ̃ tus vo supiʁ :
livʁe nu, ʒənə pɔεtə, vo suvəniʁ !
pɥiskə vuz- εtə nɔblə, e ynikə eʁo
alɔʁ, evite lε tεmə tʁo ʒeneʁo.
mε si vɔtʁə vi vu sɑ̃blə monotɔnə,
tu də mεmə, ʃεʁʃe sε fε ki etɔne !
puʁ səlɥi ki kʁe, il ni a pwɛ̃ dɛ̃diʒɑ̃sə,
sələ la kɔ̃tɑ̃plasjɔ̃, lɛ̃tεlliʒɑ̃sə
dadmiʁe e dεme tu sə kə sεz- iø vwae
e fεʁə ʁεve paʁ lə tɛ̃bʁə də sa vwa.
ʃεʁʃe a evεje vɔtʁə lwɛ̃tɛ̃ pase
dɑ̃sjɛ̃z- ekʁi dɑ̃fɑ̃ ki nə fyʁe efase,
puʁkwa ekʁiʁə tuʒuʁ, e ɛ̃definime ?
sε paʁsə kə vuz- εme vo pʁɔpʁə- sɑ̃timɑ̃ !
εkʁive ! εkʁive ! εkʁivez- a lɑ̃vi
sε vεʁ, sε kʁi, εkspʁesjɔ̃ də vɔtʁə vi !
ʁəvənez- a la suʁsə, a la tɛ̃tyʁə mεʁə,
vuz- ekʁiʁez- alɔʁ dε vεʁ də lymjεʁə.
u bjɛ̃, pø tεtʁə kə, ʒənə apʁɑ̃ti, vu nεtə
tu sɛ̃pləmɑ̃ pa fε puʁ εtʁə pɔεtə !
kɑ̃ sɔ̃ kœʁ balɑ̃se fini paʁ ʃwaziʁ
də vivʁə sa vi plyto kə də lekʁiʁə !
e kɑ̃ mεmə nə səʁje vu pa ekʁivɛ̃,
tus sεz- ekʁi, dy mwɛ̃, noʁɔ̃ pa ete vɛ̃.
kaʁ səlɥi ki kʁe dwa εtʁə sɔ̃n- ynive,
e ki, paʁ sɔ̃n- oʁa, tʁɑ̃sfɔʁmə latmɔsfεʁə
sεtə meditasjɔ̃, kɔ̃fɛ̃ dy sakʁe,
ɑ̃ silɑ̃sə, də tʁuve sa selεstə kle
kʁeatœʁ də ʒeni ! kʁeatœʁ də nɥaʒə !
suʁjez- o dεstɛ̃, sypɔʁtez- ɑ̃ la ʃaʁʒə !
u bjɛ̃, ʁənɔ̃sez- a sεt apεl mistikə !
lə pɔεtə ε pʁɔfεtə kɑ̃t- il klamə o pyblik.
syblime ! syblime sə ki vu ʁɑ̃ tʁistə !
ɑ̃ pεnə tʁɑ̃sɑ̃de : si vuz- εtəz- aʁtistə !
si lɑ̃kʁə ε vɔtʁə sɑ̃, la plymə, vɔtʁə vwa,
vo vεʁ səʁɔ̃ diɲə də dəvəniʁ lwa !
pwɛ̃ dɔʁɡœj, pwɛ̃ də pʁesipitasjɔ̃ !
ʁεspεkte vu ! dabɔʁ, vɔtʁə evɔlysjɔ̃ !
kaʁ sε vɔtʁə sɑ̃timɑ̃ lə plys silɑ̃sjø,
ɛ̃timə, ki ε vɔtʁə bjɛ̃ lə plys pʁesjø !
il ε də sε mɔmɑ̃z- u lɔ̃n- εt- ɑ̃ malεzə,
u ʃakə nuvo pɔεmə syʁ lamə, pεzə,
mεz- osi, ekʁiʁə, dekʁiʁə, delivʁə,
fεtəz- ɑ̃n- œ̃n- uti puʁ kɔ̃pʁɑ̃dʁə, e vivʁə
difeʁamɑ̃. lize, e vu səʁez- εme
o sɑ̃typlə paʁ lε ɡʁɑ̃z- εspʁi kɔ̃damne
ki, bjɛ̃ kə tʁepase, nonɔpstɑ̃, imɔʁtεl
paʁle, dikte, a tʁavεʁ vu, lœʁ vεʁz- etεʁnεl !
lœʁ vεʁ də lo dəla, suvəniʁz- efemεʁə
vu sybmεʁʒəʁɔ̃ də ɡʁɑ̃djozəz- ynive
mɛ̃ livʁə- də splɑ̃dœʁz- e də pʁɔfɔ̃dœʁ,
də sε vεʁ penetʁɑ̃, deminɑ̃tə ɡʁɑ̃dœʁ
də sε vεʁ kə lɔ̃ nə pø sese dɑ̃tɑ̃dʁə
tɑ̃ il nuz- eməve, tɑ̃ il nu tʁɑ̃sɑ̃de !
nə lize pa lε ʁeflεksjɔ̃ kʁitik,
εllə nə sɔ̃ kə lə fʁɥi də ʒɑ̃ ki sεksplike,
εspʁi petʁifje, ɑ̃nyiøz- a lɑ̃vi,
ki nə save ni ekʁiʁə, ni vivʁə lœʁ vi !
səl dεz- iøz- εmɑ̃ pəve apʁeɑ̃de
dε stɑ̃səz- ɑ̃ʃɑ̃te, lœʁz- ɔ̃bʁə, u lœʁ klaʁte !
dɔne vu ʁεzɔ̃, a vu, a vo sɑ̃timɑ̃,
la spɔ̃taneite sakʁe ʒamε nə mɑ̃ !
lε kʁitik vudʁɔ̃ ʃɑ̃ʒe asyʁemɑ̃ !
kɔ̃sεʁvez- ɑ̃ vu mεmə tus vo ʒyʒəmɑ̃
puʁ εtʁə aʁtistə, sɑ̃z- εtʁə kɔmɑ̃dite,
il fo vivʁə a ʒamε dɑ̃ vɔtʁə etεʁnite
vivʁə puʁ tuʒuʁ dɑ̃ lɛ̃fini lymjεʁə
dispoze dœ̃ kœʁ daʁbʁə plyʁisɑ̃tənεʁə
səʁε ʒə selεbʁə, avεk aklamasjɔ̃ ?
səʁa sə puʁ ma pʁoʃεnə ɛ̃kaʁnasjɔ̃ ?
kwakə ʒə nɑ̃ saʃə ʁjɛ̃, ʒə kʁwa, ʒozə,
avwaʁ fwa ɑ̃ mwa, ɑ̃ la metɑ̃psikozə !