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Poeme : Le Gouffre Aux Chimères



Le Gouffre Aux Chimères

J’étais prés du bord, regardant le vide
M’étourdissant du vertige des profondeurs.
Le ciel était sombre, les étoiles livides
Je ne comptais plus les heures.

Prés de moi, je vis d’autres silhouettes :
Des hommes, des femmes, des enfants
Nues comme au début des temps,
Dans leurs regards la même lueur inquiète.

Des créatures sombres aux ailes immenses
Se posaient sur leurs têtes, de leurs doigts crochus
Ils arrachaient les rêves, les espoirs sans retenus.
J’entendais les cris sans espérance.

Les rêves, les utopies étaient jetés dans le gouffre :
Ils tombaient dans le vide toujours plus nombreux
Je les voyais ricocher sur les parois sans un souffle,
Spectateur horrifié du sacrifice de ces malheureux.

Je vis les rêves les plus courageux s’accrocher aux parois,
Lentement ils essayaient de remonter vers les rêveurs,
Les créatures diaboliques voletaient semant l’effroi,
S’acharnant à coups de griffes, de dents sur eux.

Pourquoi ne pouvions nous pas nous échapper du piège,
Pourquoi nos jambes étaient engourdies dans ce sacrilège.
Les beaux rêves, les belles utopies étaient perdus
Tous jetés dans les abysses du gouffre perdu.

Je ne sais comment ma volonté échappa à la sombre puissance,
J’arrivais lentement à bouger, je commençais à m’éloigner,
Je vis les regards apeurés de mes voisins, leurs impuissances,
Mais malgré mes efforts je restais muet.

Les créatures tout autour de moi dansaient, ricanaient,
Sarabande effrayante, je fermais les yeux, avançaient.
L’assourdissant vacarme du gouffre s’éteignait,
Le cauchemar s’était effacé, j’allais me réveiller.

Je me retrouvais dans ma chambre, un matin d’été.
J’entendis contre ma fenêtre des coups répétés.
Je me levais, lentement je tirais le rideau épais,
Derrière la vitre, une créature ailée me souriait…
Coburitc

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Poème en Phonétique

ʒetε pʁe dy bɔʁ, ʁəɡaʁdɑ̃ lə vidə
metuʁdisɑ̃ dy vεʁtiʒə dε pʁɔfɔ̃dœʁ.
lə sjεl etε sɔ̃bʁə, lεz- etwalə lividə
ʒə nə kɔ̃tε plys lεz- œʁ.

pʁe də mwa, ʒə vis dotʁə- siluεtə :
dεz- ɔmə, dε famə, dεz- ɑ̃fɑ̃
nɥ kɔmə o deby dε tɑ̃,
dɑ̃ lœʁ ʁəɡaʁd la mεmə lɥœʁ ɛ̃kjεtə.

dε kʁeatyʁə sɔ̃bʁəz- oz- εləz- imɑ̃sə
sə pozε syʁ lœʁ tεtə, də lœʁ dwa kʁoʃys
ilz- aʁaʃε lε ʁεvə, lεz- εspwaʁ sɑ̃ ʁətənys.
ʒɑ̃tɑ̃dε lε kʁi sɑ̃z- εspeʁɑ̃sə.

lε ʁεvə, lεz- ytɔpiz- etε ʒəte dɑ̃ lə ɡufʁə :
il tɔ̃bε dɑ̃ lə vidə tuʒuʁ plys nɔ̃bʁø
ʒə lε vwajε ʁikoʃe syʁ lε paʁwa sɑ̃z- œ̃ suflə,
spεktatœʁ ɔʁifje dy sakʁifisə də sε maləʁø.

ʒə vis lε ʁεvə lε plys kuʁaʒø sakʁoʃe o paʁwa,
lɑ̃təmɑ̃ ilz- esεjε də ʁəmɔ̃te vεʁ lε ʁεvœʁ,
lε kʁeatyʁə djabɔlik vɔlətε səmɑ̃ lefʁwa,
saʃaʁnɑ̃ a ku də ɡʁifə, də dɑ̃ syʁ ø.

puʁkwa nə puvjɔ̃ nu pa nuz- eʃape dy pjεʒə,
puʁkwa no ʒɑ̃bəz- etε ɑ̃ɡuʁdi dɑ̃ sə sakʁilεʒə.
lε bo ʁεvə, lε bεlləz- ytɔpiz- etε pεʁdys
tus ʒəte dɑ̃ lεz- abisə dy ɡufʁə pεʁdy.

ʒə nə sε kɔmɑ̃ ma vɔlɔ̃te eʃapa a la sɔ̃bʁə pɥisɑ̃sə,
ʒaʁivε lɑ̃təmɑ̃ a buʒe, ʒə kɔmɑ̃sεz- a melwaɲe,
ʒə vis lε ʁəɡaʁdz- apəʁe də mε vwazɛ̃, lœʁz- ɛ̃pɥisɑ̃sə,
mε malɡʁe mεz- efɔʁ ʒə ʁεstε mɥε.

lε kʁeatyʁə tut- otuʁ də mwa dɑ̃sε, ʁikanε,
saʁabɑ̃də efʁεjɑ̃tə, ʒə fεʁmε lεz- iø, avɑ̃sε.
lasuʁdisɑ̃ vakaʁmə dy ɡufʁə setεɲε,
lə koʃəmaʁ setε efase, ʒalε mə ʁevεje.

ʒə mə ʁətʁuvε dɑ̃ ma ʃɑ̃bʁə, œ̃ matɛ̃ dete.
ʒɑ̃tɑ̃di kɔ̃tʁə ma fənεtʁə dε ku ʁepete.
ʒə mə ləvε, lɑ̃təmɑ̃ ʒə tiʁε lə ʁido epε,
dəʁjεʁə la vitʁə, ynə kʁeatyʁə εle mə suʁjε…